La Bible en ses Traditions

2 Chroniques 15,13–19

M
G S
V

13 Quiconque ne chercherait pas YHWH, le Dieu d’Israël, serait mis à mort

du petit au grand, de l’homme à la femme.

13 Et quiconque, s'il n'a pas recherché le Seigneur, le Dieu d’Israël, mourra

du plus jeune jusqu'au plus vieux, de l’homme jusqu'à la femme.

13 Or, si quelqu'un, dit-il, ne cherche pas le Seigneur Dieu d’Israël, il mourra,

du plus petit jusqu'au plus grand, de l’homme jusqu'à la femme.

M G
V S

14 GEt ils jurèrent à YHWH

Gau Seigneur à grande voix, Mavec acclamation, Get avec trompettes et avec cors.

Gcornes.

14 Et ils jurèrent au Seigneur à grande voix dans la jubilation, au retentissement de la trompette et au son des cornets.

M
G S
V

15 Tout Juda se réjouit du serment

car de tout leur cœur ils avaient juré

de toute leur volonté ils l'avaient cherché et il s’était laissé trouver par eux

YHWH leur donna le repos tout à l’entour.

15 Et ils furent réjouis, tout Juda, du serment

car de toute l'âme ils jurèrent

et en toute volonté ils le cherchèrent et il fut trouvé par eux

et le Seigneur leur donna le repos tout alentour.

15 Tous ceux qui étaient dans Juda, avec exécration ;

car c'est de tout leur cœur qu'ils jurèrent,

et de toute leur volonté ils le cherchèrent et trouvèrent,

et le Seigneur leur garantit le repos à l’entour.

16 Même à Maaka, la mère d'Asa, le roi ôta la dignité de reine-mère

parce qu’elle avait fait une horreur pour Ashéra.

Asa abattit son horreur, la mit en pièces et la brûla au torrent de Kédron.

16 Et Maacha, sa mère, il déplaça

pour qu’elle ne fût pas à servir Astarté

et il abattit l'idole et la brûla au torrent de Kédrôn. 

16 Il déposa Maacha, la mère du roi Asa, de l'autorité souveraine,

parce qu'elle avait fait dans un bois sacré un simulacre de Priape

qu'il brisa tout entier, et le réduisant en morceaux, le brûla dans le torrent de Cédron.

M V
G S

17 Mais les hauts lieux ne disparurent pas d'

Vfurent laissés en Israël.

Seulement

VPourtant le cœur d’Asa fut entier,

Vétait parfait, tous ses jours.

17 Ils ne firent pas disparaître les hauts lieux, ils existèrent encore en Israël.

Mais le cœur d’Asa fut plein, tous ses jours.

M
G S
V

18 Il apporta ce qu'avait consacré son père, et ce qu'il avait consacré, dans la maison de Dieu

argent, or et objets.

18 Et il apporta les choses saintes de David, son père, et les choses saintes de la maison du Seigneur Dieu

argent et or et ustensiles.

18 Ce qu'avait voué son père, et lui-même, il l'apporta dans la maison du Seigneur :

de l'argent, de l'or et des objets d'usages divers.

M G V
S

19 Ø

GEt

VAu vrai, il n’y eut pas de guerre Gavec lui jusqu’à la trente-cinquième année du règne d’Asa.

19 ...

Texte

Procédés littéraires

16 Priape (V) Inculturation et génie de Jérôme : interpretatio romana Dans la Vulgate, la présence de personnages issus de la mythologie gréco-romaine tels qu’Adonis (Ez 8,14), Priape (1R 15,13 ; 2Ch 15,16) et Mercure (Pr 26,8) est remarquable. Ces figures ne sont pas issues du texte hébreu traduit par Jérôme, mais constituent des choix de traduction s’inscrivant dans ce qu'on a coutume d’appeler l’« interpretatio romana ». Cette pratique consiste à assimiler des divinités étrangères à celles de Rome, associant par exemple des dieux grecs à leurs équivalents romains (Zeus à Jupiter, Héra à Junon, Poséidon à Neptune, etc.).

Suivant ce principe, Jérôme traduit l’hébreu « Ashéra » en 1R 15,13 et « Astarté » en 2Ch 15,16 par « Priape », dieu de la fertilité, protecteur du bétail, des plantes fruitières, des jardins et des organes génitaux masculins. Ce faisant, il reprend une divinité connue de ses contemporains et sans doute lue à travers les ouvrages de Cicéron, Virgile et Horace. La figure de Priape réapparaît d’ailleurs dans le Commentaire sur Isaïe où Jérôme cite un passage du livre I des Satires d’Horace :

  • Jérôme Comm. Isa.« Et en outre, le discours prophétique est ponctué par des moqueries sur les idoles, qui sont faciles à comprendre et ne demandent pas une explication laborieuse, mais plutôt superflue ! À ce sujet, Flaccus écrit dans sa Satire, se moquant des statues des peuples : "Je n’étais qu’un tronc d’arbre, un figuier inutile, Quand, tombant sous la main d’un ouvrier habile : Qu’en faire ? Un banc ! dit-il, en y pensant un peu. Non : faisons un Priape ; et je devins un Dieu. Depuis, en ces jardins, où je répands la crainte, Sentinelle placé, pour en garder l’enceinte, Un roseau sur la tête, à la main une faulx, J’écarte les voleurs, et fais fuir les oiseaux" [Horace Sat.I, 8, 1-4]. Tout ce qui a été dit à propos des idoles peut également être appliqué aux chefs des hérésies, qui érigent des statues de leurs dogmes et mensonges, avec un cœur d’artisan, et qui vénèrent ce qu’ils savent être fabriqué par eux-mêmes » (éd. Brépols, t. LXXIII A, 500).

Anonyme, Louve romaine avec Romulus et Remus, (mosaïque, 300-400 ap. J.-C.), ca 95 x 95 cm, découverte à Aldborough (North Yorkshire)

Musée municipal de Leeds, Royaume Uni © CC SA 2.0→

Figure inversée d'inculturation romaine : dans le sourire dentu de l'animal mythique, la maladresse du mosaïste « britannique » contemporain de Jérôme traduit naïvement quelque chose de la rapacité impériale.