La Bible en ses Traditions

Genèse 3,1–11

M S Sam
G V

Et le serpent était le plus rusé de tous les animaux des champs

Sde la campagne que YHWH

Sle Seigneur Dieu eût faits.

et il dit à la femme :

— Est-ce que Dieu aurait dit

S— Dieu a-t-il vraiment dit : — Vous ne mangerez pas de tout arbre

Stous les arbres du jardin

Sparadis ?

Mais Vencore le serpent était le plus rusé de l'ensemble des animaux

V[êtres] animés de la terre que le Seigneur Dieu avait faits

et il dit à la femme :

— Pourquoi Dieu vous a-t-il dit

Vprescrit de ne manger d'aucun arbre du paradis ?

M Sam
G V S

Et la femme dit au serpent :

— Nous mangeons du fruit des arbres du jardin

Et

VÀ quoi la femme dit au serpent

Vrépondit :

Du fruit

SDe tous les fruits des arbres du paradis, nous nous nourrissons

M Sam
G S
V

et du fruit de l’arbre

Samcet arbre qui est au milieu du jardin 

Dieu a dit : — Vous n’en mangerez pas et vous n’y toucherez pas,

de peur que vous ne mouriez.

et du fruit de l’arbre qui est au milieu du paradis

Dieu nous a dit : — Vous n’en mangerez pas et vous n’y toucherez pas, de peur que vous ne mouriez.

mais du fruit de l’arbre qui est au milieu du paradis

Dieu nous a prescrit de ne pas en manger et de ne pas toucher à celui-là, de peur que nous ne mourions.

M G V S Sam

Et

VOr, le serpent dit à la femme :

— Certainement vous ne mourrez pas

G— Vous ne mourrez pas de mort

V— Nullement vous ne mourrez de mort !

mais

Vcar Dieu sait qu'au jour où vous en mangerez

Vaurez mangé

vos yeux s’ouvriront et vous serez comme Dieu

G V Sdes dieux, connaissant le bien et le mal.

M Sam
G V S

Et la femme vit que l’arbre était bon à manger

attrayant aux yeux

et que l'arbre était désirable pour acquérir l’intelligence 

et elle prit de son fruit, mangea

et [en] en donna à son mari avec elle 

et il [en] mangea.

Et la

VLa femme vit Valors que l’arbre était bon à manger

plaisant à voir pour les yeux

Sattrayant aux yeux

Vbeau pour les yeux 

et beau à considérer

Sque l'arbre était plaisant à regarder 

Vdélectable par son aspect

et elle prit de son fruit

Sses fruits et mangea

et [en] donna Saussi à son mari avec elle 

et il [en] mangea.

M G V S Sam

Et [leurs] yeux à [tous] deux s’ouvrirent

et ils connurent

Vayant connu qu’ils étaient nus

ils cousirent des feuilles de figuier

Sfiguiers et se firent des ceintures.

G Vpagnes. 

M Sam
G V S

Et ils entendirent la voix de YHWH Dieu passant dans le jardin à la brise du jour

et l’homme

SamAdam et sa femme se cachèrent de devant YHWH Dieu au milieu de l'arbre du jardin.

Et ils entendirent

Vayant entendu la voix du Seigneur Dieu passant dans le paradis dans la soirée

Sau tournant du jour

Và la brise, l'après-midi

G Set Adam et sa femme se cachèrent de devant le Seigneur Dieu au milieu des arbres du paradis.

M G V S Sam

Et YHWH

G V Sle Seigneur Dieu appela l’homme

G V SAdam et lui dit : — Où es-tu ?

G S— Adam ! Où es-tu ?

S— Où es-tu ? Adam ! 

10 Et il Glui dit : — J’ai entendu ta voix Gpassant dans le jardin

G V Sparadis et j’ai eu peur en ce que je suis nu, et je me suis caché.

11 Et il

G Vil lui

Sle Seigneur lui dit : — QuiV, en effet, t’a montré

Gannoncé que tu étais nu ?

Est-ce que tu as

Và moins que tu n'aies mangé de l’arbre dont je t’avais prescrit de ne pas manger ?

Réception

Littérature

6e en donna à son mari avec elle  FRANÇAIS BIBLIQUE La "pomme d'Adam"  Bien des artistes de renom montrent Ève qui tend une pomme à Adam. On le voit par exemple sur les œuvres de Dürer ou de Cranach l’Ancien (Arts visuels)…On appelle « pomme d’Adam »  le relief formé par le cartilage thyroïde entourant le larynx, particulièrement visible à la face antérieure du cou chez l’homme : mémorial anatomique, en quelque sorte, du malheureux épisode de la chute originelle.

  • L’expression peut remonter à la manière de nommer l’arbre ou fruit défendu qu’Ève fait consommer à Adam selon la Bible latine, ou Vulgate. « L’arbre de la connaissance du bien et du mal » se dit lignum scientiae boni et mali  (Gn 2,9.17), or malum, i  (avec un a court) signifiant le mal a un homonyme (avec le a long) signifiant « arbre fruitier », en particulier « pommier ».
  • La pomme d'Adam était joliment nommée « morceau d'Adam » dans la Provence du 18e s. : « nœud de la gorge, petite tumeur du gosier que le peuple croit formé par un morceau de la pomme que mangea notre premier père » (Claude François Achard, Dictionnaire de la Provence et du Comtat Venaissin dédié à Monseigneur le prince de Beauvau, par une Société de gens de lettres (Achard, etc.), t. 2, Marseille : Mossy père et fils... Imprimeur, 1785, p. 451. Lire→)

FRANÇAIS BIBLIQUE

Drapeau de la francophonie→ © Domaine public 

Arts visuels

2,1–3,24 PERSONNAGE Adam

Une représentation antique d'Adam

Adam et Eve (fresque, 300-337), Catacombes de Marcellin et Pierre (Rome)

© Domaine public→, Gn 2,16

Cette représentation d’Adam et Ève compte parmi les premières représentations d’Adam et Ève. Placés de chaque côté de l’arbre de la connaissance du bien et du mal, Adam et Ève cachent leur nudité et se tiennent tête inclinée, yeux baissés, honteux de la faute qu’ils viennent de commettre.

1. Attributs iconographiques

  • Jeune adulte séduisant et le plus souvent nu.
  • Dans les représentations après le péché, Adam tient une feuille de vigne ou de figuier pour cacher sa nudité. Il peut être habillé d’une peau de bête. 
  • Dans certaines iconographies paléochrétiennes un agneau et une gerbe de blé, fruits du labeur de l’homme, accompagnent Adam pour représenter les conséquences du péché (Gn 3,19).
  • Adam est parfois représenté avec sa pelle ou sa houe.

 Statue d'Adam (1260), Notre-Dame de Paris, Musée national du Moyen Âge

Photo : Thesupermat © CC-BY-SA-3.0→

Cette statue d'Adam nu est la preuve que les médiévaux connaissaient bien l'anatomie humaine : les muscles, les côtes, correspondent à la réalité.

2. Iconographie narrative

  • La création d’Adam (Gn 1,26-31 ; 2,7,21-22 ; Arts visuels Gn 2,7s).
  • Adam nomme les animaux (Gn 2,20 ; Arts visuels Gn 2,20).
  • La création d’Ève tirée d’Adam (Gn 2,21-22) : Adam est représenté endormi et la femme émerge de sa cage thoracique. Parce que Dieu crée par sa Parole, dans les représentations médiévales, c’est le Verbe, sous les traits de Jésus, qui préside à la création d’Adam et Ève. Dans les représentations modernes, c'est Dieu le père, sous les traits d’un vieillard à barbe qui crée (Arts visuels Gn 1,26–31).
  • Adam et Ève au paradis terrestre avant le péché (Gn 1,26-30 ; Arts visuels Gn 2,15).
  • La chute (Gn 3,1-24) : dans l’art paléochrétien, Adam et Ève sont d’abord représentés uniquement avec l’arbre puis avec le serpent qui s’entortille sur l’arbre. À l’époque médiévale, Adam est placé à gauche de l’arbre et Ève est représentée à droite en train de prendre le fruit ou de le passer à Adam. À partir du 13e s., le serpent est représenté avec un visage de femme (la représentation la plus illustre est celle du panneau de Michel-Ange dans la chapelle Sixtine : Arts visuels Gn 2,1–6).
  • Confrontation entre Dieu et Adam et Ève, après le péché (Gn 3,7-10) : face à Dieu le Père qui apparaît dans le ciel, Adam et Ève, vêtus d’une ou plusieurs feuilles de figuier (ou feuille de vigne), pleurent. Parfois ils montrent de leurs mains celui qu’ils accusent. Dans certains cas, leurs vêtements sont fait de peau : Arts visuels Gn 3,8.
  • Adam et Ève chassés du paradis terrestre (Gn 3,24) : Adam et Ève, le visage accablé, sont chassés par un ange portant une épée à la main (Arts visuels Gn 3,24).
  • Le travail pénible d’Adam et Ève (Gn 3,17-18) : Adam est représenté avec une pelle ou une houe en train de travailler la terre ; Ève, assise, file le lin ou la laine puisqu'elle porte une quenouille (Arts visuels Gn 3,17–23).
  • Adam et Ève et leurs enfants (Arts visuels Gn 4,1s).
  • Adam et Ève découvrant Abel mort (Gn 4,8.10.25 ; Arts visuels Gn 4,8).
  • La mort d’Adam (Gn 5,5 ; Arts visuels Gn 5,5).
  • Le Christ descend chercher Adam et Ève aux enfers : le Christ ressuscité descend chercher ceux qui l’ont précédé dans la mort. Adam et Ève sont les premiers qu’il fait sortir. Adam porte souvent une barbe et des cheveux longs blancs. En Orient, le couple est vêtu, tandis qu’en Occident il est parfois représenté nu (Arts visuels Ps 130,1–8 ; Arts visuels Mt 28,1–20 ; →Descente aux enfers).

Caravage, La Madone au serpent (ou La Madone des palefreniers), Galerie Borghèse (Rome)

© Domaine public→, Gn 2,16 ; 3,15

3. Iconographie typologique

Adam/L’homme pécheur 

Parce qu'Adam a fait entrer le péché dans le monde, l'homme pécheur est assimilé à Adam. 

  • Dans La vocation de saint Matthieu de Caravage (Arts visuels Mt 9,9), le doigt de Jésus, prolongé par le doigt de Pierre, chef de l’Église, rappelle le doigt du Créateur qui donne la vie à Adam dans le tableau de Michel-Ange (Arts visuels Gn 2,7). Matthieu, considéré comme un pêcheur public, est appelé à renaître à la vie en suivant le Christ, qui l'appelle. 
  • Osée et sa femme infidèle Gomer (Os 1-2) sont mis en relation avec Adam et Ève, premier couple humain (Gn 2 ; Arts visuels Gn 1,26–31).
Adam/L’humanité entière
  • Le crâne d’Adam est souvent représenté au pied de la Croix dans l'iconographie chrétienne (Arts visuels Mt 27,35–56), en référence au lieu de la crucifixion de Jésus, le Golgotha, qui signifie « lieu du crâne » (sans doute en raison de la forme  du rocher : Vocabulaire Mt 27,33b). Les chrétiens ont vu dans ce nom, une image d'Adam par qui l'humanité est devenue pêcheresse et a connu la mort. En mourant sur la Croix, Jésus répand son sang sur l'humanité entière, symbolisée par le crâne d'Adam, afin de lui rendre la vie. 
Adam/Le Christ, nouvel Adam

Rapprochement entre Adam et Jésus Christ:

  • Les artistes médiévaux représentent  souvent le créateur avec le visage de Jésus Christ, Verbe de Dieu.   Adam, créé à l’image de Dieu, apparaît sous les même traits (Arts visuels Gn 2,18–25).
  • L’Annonciation : les peintres mettent en parallèle sur un même tableau Adam et Ève chassés du paradis terrestre et l’annonce faite à Marie, pour montrer qu’à l’Incarnation, c’est la rédemption de l’homme qui commence (Arts visuels Lc 1,38).
  • La Vierge à l’enfant : il n’est pas rare de voir représenté dans les bras de Marie un enfant Jésus tenant dans ses mains un fruit en référence au fruit de l’arbre du bien et du mal (Gn 3). Sur l’œuvre de Lucas Cranach l'Ancien, l’enfant et sa mère sont même placés sous un pommier, comme l’étaient Adam et Ève lors de la chute (Arts visuels Gn 3,15).
  • La crucifixion et la déposition de la Croix: pour symboliser l’humanité unie par Dieu à son amour trinitaire, Georges Desvallières, dans son tableau Nouvelle Alliance, représente Dieu le Père devant la croix glorieuse de son Fils, unissant Adam et Ève en joignant leurs mains. C'est une nouvelle naissance (Arts visuels Gn 1,26–31). Dans le diptyque de Vienne, Adam et Ève mangeant le fruit défendu et la déposition de Jésus de la croix sont mis en parallèle (Arts visuels Gn 3,23s).

Cinéma

4 Nullement vous ne mourrez Avatar pop de la pomme qui tue Une scène célèbre de Walt Disney rend au fruit maléfique toute sa puissance de mort.

Walt Disney, Snow White and the Seven Dwarfs (Blanche Neige et les 7 nains), dessin animé, 83 mn,  (1937)

Direction : David Hand (supervising), William Cottrell, Wilfred Jackson, Larry Morey, Perce Pearce, Ben Sharpsteen —— Texte:  (d'après les Frères Grimm) Ted Sears, Richard Creedon Otto Englander, Dick Rickard, Earl Hurd, Merrill De Maris, Dorothy Ann Blank, Webb Smith —— Musique :  Frank Churchill, Paul Smith, Leigh Harline

RKO Radio Pictures, Walt Disney Productions

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