Un projet du Programme de Recherches La Bible en ses traditions AISBL
Dirigé par l’École Biblique et Archéologique Française de Jérusalem
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1 En ces jours-là survient
Vvint Jean le Baptiste
VJean-Baptiste, proclamant
Vprêchant dans le désert de Judée
2 et disant :
— Repentez-vous
VFaites pénitence, car le royaume des cieux s'est approché.
3 C'est lui en effet qui a été annoncé par le prophète Isaïe, disant :
« Voix de celui qui crie dans le désert : — Préparez le chemin du Seigneur ! Rendez droits ses sentiers ! »
4 Ce même Jean avait son
Vun vêtement en poil de chameau
et une ceinture de cuir autour de ses reins
sa nourriture était des sauterelles et du miel sauvage.
5 Alors sortaient vers lui Jérusalem, toute la Judée et toute la région autour du Jourdain.
6 Et ils se faisaient baptiser
Vétaient baptisés dans le S Nesfleuve du Jourdain par lui, en confessant leurs péchés.
7 Voyant beaucoup de pharisiens et de sadducéens
VSadducéens venir au baptême
Và son baptême
Sse faire baptiser, il leur dit :
— Engeance de vipères, qui vous a montré comment fuir devant la colère qui vient ?
8 Faites donc un fruit digne
TRdes fruits dignes du repentir
Vde la pénitence.
9 Et ne prétendez pas dire en vous-mêmes : Nous avons pour père Abraham
car je vous dis que Dieu peut, de ces pierres, susciter des enfants à Abraham.
10 Déjà,
SEt voici, la hache est posée à la racine des arbres
tout arbre donc qui ne fait pas de bon fruit est coupé et jeté au feu.
11 Pour moi, je vous baptise dans l’eau pour le repentir
Vla pénitence
mais celui qui vient derrière moi est plus fort que moi
[lui] dont je ne suis pas digne de porter les sandales
lui-même vous baptisera dans l’Esprit-Saint et le feu.
12 Il a la pelle à vanner
Vle van dans sa main
et il purifiera
Vnettoiera son aire
et il rassemblera son blé
Vfroment dans le grenier ;
quant aux bales, il les brûlera dans le feu qui ne s'éteint pas.
13 Alors survient
Vvint Jésus de la Galilée au Jourdain auprès de Jean, pour être baptisé par lui.
14 Mais Jean voulait l'en empêcher en disant :
— C’est moi qui Byz S TR Nesai besoin d’ être baptisé par toi
et c'est toi qui viens à moi !
14 Mais Jean l'en empêchait en lui disant :
— C’est moi qui dois être baptisé par toi
et c'est toi qui viens à moi !
15 Mais Jésus, répondant, lui dit :
— Laisse [faire] maintenant
car c'est ainsi qu'il convient que nous accomplissions toute justice.
Alors il le laisse
Vlaissa [faire].
16 Baptisé, Jésus
Vil monta aussitôt de l’eau
et voici, les cieux lui furent ouverts
et il vit l’Esprit de Dieu descendant comme une colombe
et venant sur lui.
17 Et voici une voix des cieux qui disait :
— Celui-ci est mon Fils, le Bien-aimé, en qui je me suis complu.
4,1 Alors Jésus fut conduit en haut
Vconduit dans le désert par l’Esprit SSaint pour être tenté par le diable.
Sl'accusateur.
4,2 Il jeûna quarante jours et quarante nuits ; après quoi il eut faim.
2 Alors qu'il avait jeûné quarante jours et quarante nuits, après cela, il eut faim.
4,3 Et s'approchant Byz TRde lui, le tentateur V S Neslui dit :
— Si tu es Fils de Dieu, dis que ces pierres deviennent des pains.
4,4 Répondant, il dit :
— Il est écrit :
« Ce n'est pas de pain seul que l'homme vivra, mais de toute parole sortant par
Vqui sort de la bouche de Dieu. »
4,5 Alors le diable
Sl'accusateur l'emmène
Vle prend dans la ville sainte
et le plaça sur le pinacle du temple
4,6 et lui dit :
— Si tu es Fils de Dieu, jette-toi en bas
car il est écrit :
« À ses anges, il donnera des ordres à ton sujet, et dans [leurs] mains ils te porteront, de peur que ton pied ne heurte contre une pierre
Vque tu ne heurtes ton pied contre une pierre. »
4,7 Jésus lui dit :
— Encore une fois il est écrit :
« Tu ne tenteras pas le Seigneur ton Dieu. »
4,8 De nouveau le diable
Sl'accusateur l’emmène
Vle prend sur une montagne très élevée
et lui montre tous les royaumes du monde et leur gloire
4,9 et il lui dit :
— Toutes ces choses je te les donnerai, si en tombant tu m'adores.
4,10 Alors Jésus lui dit :
— Va-t-en Byzderrière-moi Satan
Byz S TR Nescar il est écrit :
« Tu adoreras le Seigneur ton Dieu, et tu rendras un culte à lui seul
Vde lui seul te feras l'esclave. »
4,11 Alors le diable
Sl'accusateur le laisse
Vlaissa
et voici, des anges s’approchèrent et ils le servaient.
4,12 Quand il
Byz S TRJésus entendit que Jean avait été livré, il se retira en Galilée.
4,13 Et quittant Nazara
Vla ville de Nazareth
il vint habiter à Capharnaüm, au bord de la mer, dans les régions de Zabulon et de Nephtali
4,14 afin que s'accomplît la parole dite
Vce qui avait été dit par Isaïe le prophète :
4,15 « Pays de Zabulon et pays de Nephtali, chemin de la mer, au-delà du Jourdain, Galilée des nations.
4,16 Le peuple qui était assis dans les ténèbres a vu une grande lumière
et pour ceux qui étaient assis dans la région et l’ombre de la mort, une lumière s’est levée pour eux. »
4,17 Dès lors Jésus commença à proclamer
Vprêcher et à dire :
— Repentez-vous
VFaites pénitence car le royaume des cieux s'est approché.
4,18 Or en marchant le long de la mer de Galilée il
TRJésus vit deux frères
Simon, appelé « Pierre », et André son frère
qui jetaient un filet dans la mer, car ils étaient pêcheurs.
4,19 Et il leur dit :
— Venez derrière moi, et je vous ferai Vdevenir pêcheurs d’hommes.
4,20 Eux aussitôt
Vincontinent, laissant les filets, le suivirent.
4,21 Et, avançant à partir de là, il vit deux autres frères
Jacques, [le fils] de Zébédée, et Jean son frère
dans la barque, avec Zébédée leur père, réparant leurs filets
et il les appela.
4,22 Eux, aussitôt, laissant leur barque
Vfilets et Byz S TR Nesleur père, le suivirent.
4,23 Et il
Byz V S TRJésus circulait dans toute la Galilée, enseignant dans leurs synagogues,
proclamant
Vprêchant l'évangile du Royaume
et guérissant toute maladie et toute langueur
Vinfirmité dans le peuple.
4,24 Et sa renommée parvint dans toute la Syrie
et ils lui présentèrent tous les malades en proie à des maladies et des tourments divers
des possédés du démon, des lunatiques, des paralytiques
et il les guérissait.
24 Et sa renommée se répandit dans toute la Syrie
et ils lui présentèrent tous ceux qui allaient mal, qui étaient pris de diverses maladies et de tourments
et qui avaient des démons, et des lunatiques et des paralytiques
et il les guérissait.
4,25 Et des foules nombreuses le suivirent de la Galilée, de la Décapole, de Jérusalem, de la Judée et d'au-delà du Jourdain.
5,1 Voyant les foules, il monta sur la montagne
et, s'étant assis, ses disciples s'approchèrent de lui
5,2 et ouvrant la
Vsa bouche il les enseignait en disant :
5,3 — Heureux les pauvres en esprit, car le royaume des cieux est à eux.
5,4 Heureux ceux qui s'affligent, car ils seront consolés.
4 Heureux les doux, car ils posséderont la terre.
5,5 Heureux les doux, car ils hériteront de la terre.
5 Heureux ceux qui s'affligent, car ils seront consolés.
5,6 Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice, car ils seront rassasiés.
5,7 Heureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde.
5,8 Heureux ceux qui ont le cœur pur, car ils verront Dieu.
5,9 Heureux ceux qui font œuvre de paix
Vles pacifiques, car ils seront appelés fils de Dieu.
5,10 Heureux ceux qui sont persécutés
Vsouffrent persécution à cause de la justice, car le royaume des cieux est à eux.
5,11 Heureux êtes-vous quand on vous insultera, vous persécutera
et dira toute sorte de mal
Sde parole mauvaise contre vous en mentant, à cause de moi.
5,12 Réjouissez-vous et exultez, car votre salaire est grand
Vcopieux dans les cieux
car c’est ainsi qu'on a persécuté les prophètes, d'avant
Vqui furent avant vous.
5,13 Vous, vous êtes le sel de la terre.
Si le sel s'affadit
Vse perd, avec quoi salera-t-on ?
Il n'est plus bon à rien si ce n'est, en étant jeté
Byz V S TR à être jeté dehors, Byz V S TRet à être piétiné par les hommes.
5,14 Vous, vous êtes la lumière du monde.
Une ville ne peut être cachée, située sur une montagne.
5,15 Et on n’allume pas une lampe et la met sous le boisseau
mais sur le chandelier
et
Vafin qu' elle éclaire tous ceux qui sont dans la maison.
5,16 Que brille ainsi votre lumière devant les hommes
en sorte qu'ils voient vos œuvres bonnes
et qu'ils glorifient votre Père qui est dans les cieux.
5,17 Ne pensez pas que je sois venu abolir la Loi ou les prophètes
je ne suis pas venu abolir mais accomplir.
5,18 Amen, Vcertes je vous le dis
jusqu’à ce que passent le ciel et la terre
pas un iota
Sioud ni un seul trait de la Loi ne passera
Vsera omis jusqu'à ce que tout arrive.
5,19 Celui donc qui aura enfreint l'un de ces plus petits commandements et enseigné ainsi aux hommes
sera appelé le plus petit dans le royaume des cieux
mais celui qui [les] aura pratiqués et enseignés
celui-là sera appelé grand dans le royaume des cieux.
5,20 Car je vous dis que si votre justice n'abonde pas plus que celle des scribes et des pharisiens
vous n’entrerez pas dans le royaume des cieux.
5,21 Vous avez entendu qu’il a été dit aux ancêtres : « Tu ne tueras pas
celui qui tuera sera passible de jugement. »
5,22 Moi, je vous dis :
— Quiconque
V Sque quiconque se met en colère contre son frère Byz S TRpour rien sera passible du jugement
et celui qui dira à son frère : — « Raca », sera passible du sanhédrin
Vconseil
celui qui lui dira : — « Fou » sera passible de la géhenne du feu.
5,23 Si donc tu présentes ton offrande sur l’autel
et là tu te souviens que ton frère a quelque chose contre toi
5,24 laisse là ton offrande devant l’autel
et va d'abord te réconcilier avec ton frère
et alors viens présenter ton offrande.
5,25 Mets-toi d'accord avec ton adversaire au plus tôt tant que tu es encore avec lui en chemin
de peur que l'adversaire ne te livre au juge
et que le juge ne te livre
Nesle juge au fonctionnaire et que tu ne sois jeté en prison.
5,26 Amen, je te le dis, tu ne sortiras pas de là que tu n’aies rendu le dernier quadrant.
5,27 Vous avez entendu qu’il a été dit V TRaux anciens : « Tu ne commettras pas d’adultère. »
5,28 Moi, je vous dis :
— Quiconque regarde une femme pour la convoiter
a déjà commis l’adultère avec elle dans son cœur.
5,29 Que si donc ton œil droit te scandalise
arrache-le et jette-le loin de toi :
car mieux vaut pour toi que périsse un seul de tes membres
et que ton corps tout entier ne soit jeté dans la géhenne.
5,30 Et si ta main droite te scandalise
coupe-la et jette-la loin de toi
car mieux vaut pour toi que périsse un seul de tes membres
et
Vplutôt que tout ton corps ne s'en aille pas
Byz TRsoit pas jeté
Stombe dans la géhenne.
5,31 Il a été dit : « — Celui qui
Quiconque renverra sa femme, qu’il lui donne un acte de répudiation. »
5,32 Moi, je vous dis :
— Tout homme qui
Byz TRCelui qui répudie sa femme, sauf en cas
Vpour cause de fornication,
la rend adultère
et celui qui épouse une répudiée commet l’adultère.
5,33 Vous avez encore entendu qu’il a été dit aux anciens : « Tu ne te parjureras pas
tu t’acquitteras envers le Seigneur de tes serments. »
5,34 Moi, je vous dis de ne pas jurer du tout
ni « par le ciel », parce que c'est le trône de Dieu
5,35 ni « par la terre », parce que c'est le marchepied
Vl'escabeau de ses pieds
ni « par Jérusalem », parce que c'est la ville du grand Roi
5,36 ni « par ta tête » tu jureras
parce que tu ne peux pas rendre un seul cheveu blanc ou noir ;
5,37 au contraire, que votre parole soit : OUI ? OUI ! , Set : NON ? NON !
ce qui est plus long vient du mauvais.
5,38 Vous avez entendu qu’il a été dit :
« Œil pour œil et dent pour dent. »
5,39 Moi, je vous dis de ne pas résister au méchant
Vmauvais
mais si quelqu'un te frappe
Byz V TRcelui qui te frappera sur ta
Byz Sla joue
Vmâchoire droite, tends-lui aussi l’autre.
5,40 Et à celui qui veut te citer en justice et prendre ta tunique, laisse-lui aussi le manteau.
5,41 Et quiconque te réquisitionnera-t-il pour
Vcontraindra à un mille
Vmille pas, va avec lui pour deux Vautres.
5,42 À celui qui te demande, donne V-lui
et de celui qui veut t'emprunter ne te détourne pas.
5,43 Vous avez entendu qu’il a été dit :
« Tu aimeras ton prochain et tu haïras
Vauras en haine ton ennemi. »
5,44 Moi je vous dis :
— Aimez vos ennemis
bénissez ceux qui vous Byz S TRmaudissent
faites du bien à ceux qui vous haïssent
et priez pour ceux qui vous maltraitent et vous
Semmènent dans les chaînes
44 Moi, je vous dis :
— Aimez vos ennemis
faites du bien à ceux qui vous haïssent
et priez pour ceux qui vous persécutent et vous calomnient
44 Moi je vous dis :
— Aimez vos ennemis
et priez pour ceux qui vous persécutent
5,45 afin que vous deveniez
Vsoyez des fils de votre Père qui est dans les cieux
Byz S TR Nescar il fait lever son soleil sur les méchants et les bons
Vsur les bons et les méchants
et pleuvoir sur les justes et les injustes.
5,46 Car si vous aimez ceux qui vous aiment, quel salaire aurez-vous ?
Les publicains eux-mêmes ne font-ils pas de même ?
5,47 Et si vous saluez seulement vos frères
Byzamis, que faites-vous en surplus ?
Les païens
Byz S TRpublicains eux-mêmes ne font-ils pas de même ?
5,48 Vous donc, vous serez
Vsoyez parfaits comme votre Père qui est dans les cieux
V Nescéleste est parfait.
6,1 Gardez-vous de faire votre justice
Byz S TRaumône devant les hommes pour être remarqués d'eux
sinon vous n'aurez pas de salaire auprès de votre Père qui est dans les cieux.
6,2 Quand donc tu fais l’aumône, ne fais pas sonner de la trompette devant toi
comme font les hypocrites dans les synagogues et dans les rues, afin d’être glorifiés
Vhonorés par les hommes.
Amen, je vous le dis, ils ont reçu leur salaire.
6,3 Mais toi, quand tu fais l’aumône, que ta gauche ignore ce que fait ta droite
6,4 afin que ton aumône soit dans le secret
et ton PèreByz S TR lui-même, qui voit dans le secret, te [le] rendra Byz S TRau grand jour .
6,5 Et quand vous priez, vous ne serez
Byz S TRtu pries, ne sois pas comme les hypocrites
qui aiment prier debout dans les synagogues et aux angles des places
pour être vus des hommes.
Amen, je vous le dis, ils ont reçu leur salaire.
6,6 Mais toi, quand tu pries, entre dans ta pièce intérieure
Vchambre
et, ayant fermé ta porte, prie ton Père S TR Nesqui est [présent] dans le secret
et ton Père, qui voit dans le secret, te [le] rendra Byz S TRau grand jour.
6,7 Quand vous priez, ne rabâchez pas
Vparlez pas beaucoup comme les païens
car ils pensent que dans l'abondance de leurs paroles ils seront exaucés.
6,8 Ne les imitez donc pas,
car votre Père sait ce dont vous avez besoin avant que vous ne le lui demandiez.
6,9 C'est donc ainsi que vous prierez :
— Notre Père qui es aux cieux
que ton nom soit sanctifié
6,10 que vienne ton règne
qu' advienne ta volonté et au ciel, et sur Byz TRla terre.
6,11 Donne-nous aujourd'hui notre pain quotidien
Vnotre pain supersubstantiel
Sle pain de notre besoin
6,12 et remets-nous nos dettes, comme nous aussi nous remettons
V Nesavons remis à nos débiteurs
6,13 et ne nous laisse pas entrer en tentation
mais arrache-nous au mauvais
parce qu'à toi sont le règne, la puissance et la gloire, pour les siècles. Amen.
13 et ne nous laisse pas entrer en tentation
mais délivre-nous du mauvais
Vmal.
6,14 Car si vous remettez
Vavez remis aux hommes leurs fautes
Vpéchés
votre Père céleste vous remettra aussi Vvos offenses.
6,15 Mais si vous ne remettez pas
Vn'avez pas remis aux hommes Byz TRleurs fautes
votre Père non plus ne remettra
Svous remet pas vos fautes
Vpéchés.
6,16 Et quand vous jeûnez, ne soyez pas sombres
Vtristes comme les hypocrites
qui ravagent
Vabattent leur visage, pour [faire] paraître aux hommes qu'ils jeûnent.
Amen, je vous le dis, ils ont reçu leur salaire.
6,17 Mais toi, quand tu jeûnes, oins ta tête et lave ton visage,
6,18 afin que tu ne paraisses pas jeûnant aux hommes
mais à ton Père qui est dans le secret
et ton Père, qui voit dans le secret, te [le] rendra TRau grand jour.
6,19 Ne thésaurisez pas pour vous des trésors sur la terre
où mite et ver ravagent
Sconsument
et où voleurs percent et volent,
19 Ne thésaurisez pas pour vous des trésors sur la terre
où rouille et mite ne détruisent
et où voleurs ne percent et ne volent,
6,20 mais thésaurisez pour vous des trésors dans le ciel
où ni mite ni ver ne détruisent
et où voleurs ne percent ni ne volent.
20 mais thésaurisez pour vous des trésors dans le ciel
où ni rouille ni mite ne détruisent
et où voleurs ne percent ni ne volent.
6,21 Car là où est ton
Byz S TRvotre trésor, là sera
Vest aussi ton
Byz S TRvotre cœur.
6,22 La lampe du corps, c’est l’œil.
Si donc ton œil est simple
tout ton corps sera lumineux
6,23 mais si ton œil est mauvais
tout ton corps sera ténébreux.
Si donc la lumière qui est en toi est ténèbres
combien grandes Vseront les ténèbres !
6,24 Nul ne peut servir deux maîtres
car ou il haïra l’un et aimera l’autre
ou il tiendra à
Vsoutiendra
Shonorera l’un et méprisera
Vcombattra l’autre.
Vous ne pouvez servir Dieu et Mamon
Vmamon.
6,25 C'est pourquoi je vous dis :
Ne vous souciez pas, pour votre vie, de ce que vous mangerez Byz S TR Neset de ce que vous boirez
ni, pour votre corps, de quoi vous le vêtirez.
La vie n'est-elle pas plus que la nourriture
et le corps plus que le vêtement ?
6,26 Observez les oiseaux du ciel :
ils ne sèment, ni ne moissonnent, ni ne ramassent dans des greniers
et votre Père céleste les nourrit.
Ne valez-vous pas beaucoup plus qu’eux ?
26 Observez les oiseaux du ciel :
ils ne sèment, ni ne moissonnent, ni ne ramassent dans des greniers
et votre Père céleste les nourrit
est-ce que vous n'êtes pas beaucoup plus qu'eux?
6,27 Qui de vous, en se souciant,
Vpensant, peut ajouter une seule coudée à la longueur de sa vie
V Ssa taille ?
6,28 Et au sujet du vêtement pourquoi
Vde quoi vous soucier ?
Considérez les lis du champ, comment ils croissent :
ils ne travaillent ni ne filent.
6,29 Or je vous dis :
— Pas même Salomon, dans toute sa gloire, n’a été vêtu comme l’un d’eux.
6,30 Si l’herbe du champ, qui est aujourd’hui et demain sera jetée au four, Dieu l'habille ainsi,
combien plus pour vous, [hommes] de peu de foi !
6,31 Ne vous souciez donc pas en disant :
— Que mangerons-nous ? ou : — Que boirons-nous ? ou : — De quoi nous vêtirons-nous ?
6,32 Tout cela en effet les païens le recherchent
car votre Père Byz S TR Nescéleste sait que vous avez besoin de tout cela.
6,33 Cherchez d'abord le V NesRoyaume Byz S TRroyaume de Dieu et sa justice
et tout cela vous sera ajouté.
6,34 Ne vous souciez donc pas pour demain
demain en effet se souciera de lui-même :
à [chaque] jour suffit son mal.
7,1 Ne jugez pas pour ne pas être jugés
7,2 car du jugement dont vous jugez
Vjugerez vous serez jugés
et de la mesure dont vous mesurez
Vmesurerez on mesurera pour vousTRen retour.
7,3 Pourquoi vois-tu la paille dans l’œil de ton frère
et la poutre dans ton œil tu ne la remarques
Vvois pas ?
7,4 Ou comment diras
Vdis-tu à ton frère :
— Laisse, que j'enlève la paille de ton œil
alors que la poutre est dans ton œil ?
7,5 Hypocrite, enlève d’abord de ton œil la poutre
et alors tu verras Byz TR Nesclair pour enlever la paille de l’œil de ton frère.
7,6 Ne donnez pas ce qui est saint aux chiens
ne jetez pas vos perles devant les porcs
de peur qu’ils ne les foulent de leurs pieds
et que, se retournant, ils ne vous déchirent.
7,7 Demandez et il vous sera donné
cherchez et vous trouverez
frappez et il vous sera ouvert.
7,8 En effet quiconque demande reçoit
et qui cherche trouve
et à qui frappe il sera ouvert.
7,9 Ou bien quel est parmi vous l'homme qui, si son fils lui demande du pain,
lui donnera
Vprésentera alors une pierre ?
9 Ou bien qui est parmi vous l'homme à qui son fils demandera du pain
et qui lui donnera une pierre ?
7,10 Et
VOu, s'il lui demande un poisson,
lui donnera
Vprésentera alors un serpent ?
10 Ou encore lui demandera un poisson
et lui donnera un serpent ?
7,11 Si donc vous, alors que vous êtes mauvais, vous savez donner de bons dons
Vde bonnes choses à vos enfants
Vfils
combien plus votre Père qui est dans les cieux donnera-t-il de bonnes choses à ceux qui [les] lui demandent.
7,12 Byz V TR NesDonc tout ce que vous voudriez
V Svoulez que les hommes fassent pour vous, vous aussi faites [-le] pour eux
car c'est cela la Loi et les Prophètes.
7,13 Entrez par la porte étroite
car elle est large, la porte, et spacieuse, la voie qui conduit à la perdition
et ils sont nombreux, ceux qui entrent par elle
7,14 comme
Nescar comme
TRcar elle est étroite, la porte, et resserrée, la voie qui conduit à la vie
et ils sont peu nombreux, ceux qui la trouvent.
14 ...
7,15 Méfiez-vous des faux prophètes ils
Byz V TR Nesqui viennent vers vous dans des vêtements de brebis
mais à l'intérieur sont des loups rapaces.
7,16 C’est à leurs fruits que vous les reconnaîtrez : cueille-t-on du raisin sur les épines, ou des figues sur les ronces ?
7,17 Ainsi tout arbre bon fait de bons fruits
et l'arbre pourri
Vmauvais fait de mauvais fruits.
7,18 Un arbre bon ne peut faire de mauvais fruits
ni un arbre pourri
Vmauvais faire de bons fruits.
7,19 Tout arbre qui ne fait pas de bon fruit est coupé et jeté au feu.
7,20 Ainsi donc à leurs fruits vous les reconnaîtrez.
7,21 Ce n’est pas tout homme qui me dit : — Seigneur, Seigneur ! qui entrera dans le royaume des cieux
mais celui qui fait la volonté de mon Père qui est dans les cieux
Vcelui-là entrera dans le royaume des cieux.
7,22 Beaucoup me diront en ce jour-là : — Seigneur, Seigneur !
en ton nom n'avons-nous pas prophétisé
et en ton nom expulsé des démons
et en ton nom fait de nombreux miracles ?
7,23 Alors je leur déclarerai : — Je ne vous ai jamais connus.
Éloignez-vous de moi, vous qui œuvrez l'iniquité.
7,24 Quiconque donc entend ces paroles que je dis et les fait
sera comparé
Byz TRje le comparerai à un homme avisé
Vsage qui a bâti sa maison sur la pierre
7,25 et la pluie est descendue
et les fleuves sont venus
et les vents ont soufflé
et se sont précipités sur cette maison et elle n'est pas tombée
car elle avait été fondée sur la pierre.
7,26 Et quiconque entend ces paroles que je dis et ne les fait pas
sera comparé
Vsemblable à un homme insensé qui a bâti sa maison sur le sable
7,27 et la pluie est descendue
et les fleuves sont venus
et les vents ont soufflé
et se sont précipités sur cette maison et elle est tombée et sa chute a été grande.
7,28 Et il advint que lorsque Jésus eut achevé ces paroles
les foules étaient frappées
Vdans l'admiration de son enseignement.
7,29 En effet il les enseignait comme ayant autorité
et non comme leurs
Byz TRles scribes et les Pharisiens
Set les pharisiens.
8,1 Étant
VComme il était descendu de la montagne, des foules nombreuses le suivirent.
8,2 Et voici, un lépreux s’approchant
Byz V S TRvenant [à lui], se prosternait devant lui
Vl'adorait en disant :
— Seigneur, si tu veux, tu peux me purifier.
8,3 Et, étendant la main, il
Byz V S TRJésus le toucha, en disant :
— Je veux, sois purifié.
Et aussitôt sa lèpre fut purifiée.
8,4 Et Jésus lui dit :
— Vois, ne [le] dis à personne
mais va, montre-toi au prêtre
Saux prêtres
et offre le don Sselon ce que Moïse a prescrit en témoignage pour eux.
8,5 Comme il
S TRJésus était entré dans Capharnaüm
un centurion s'approcha de lui, le suppliant
8,6 en disant :
— Seigneur, mon serviteur est couché à la maison, paralysé, gravement tourmenté.
8,7 Jésus
NesIl lui dit :
— Moi, en allant,
Vje viendrai et je le guérirai.
8,8 Et répondant le centurion dit :
— Seigneur, je ne suis pas digne que tu entres sous mon toit
mais dis seulement une parole, et mon serviteur sera guéri
8,9 car moi je suis un homme sous une autorité
ayant sous moi
Sma main des soldats
et je dis à l'un : — Va, et il va
et à un autre : — Viens, et il vient
et à mon esclave : — Fais ceci, et il fait.
8,10 En entendant, Jésus admira
et dit à ceux qui suivaient :
— Amen, je vous dis : — Chez personne je n'ai trouvé une telle foi en Israël
Byz V TRJe n'ai pas trouvé une telle foi en Israël
SMême en Israël je n'ai trouvé une telle foi.
8,11 Je vous dis :
— Beaucoup viendront du Levant et du Couchant
et se mettront à table avec Abraham, Isaac et Jacob dans le royaume des cieux
8,12 les fils du royaume seront jetés
Ssortiront dans les ténèbres extérieures
là seront le pleur et le grincement de dents.
8,13 Et Jésus dit au centurion :
— Va et qu’il te soit fait comme tu as cru !
Et à cette heure-là son
Vle serviteur fut guéri.
8,14 Jésus étant venu dans la maison de Pierre
vit sa belle-mère alitée et fiévreuse
8,15 et il toucha sa main et la fièvre la laissa
elle se leva et elle le
V TRles servait.
8,16 Le soir venu on lui amena de nombreux démoniaques
Vbeaucoup de gens ayant des démons
et il chassait les esprits par une parole
et tous ceux qui allaient
Vavaient un mal, il les guérit
8,17 afin que s'accomplît ce qui avait été dit par le prophète Isaïe, disant :
« Lui-même a pris nos faiblesses et s’est chargé de nos maladies. »
8,18 Jésus, voyant de grandes foules
Nesune foule autour de lui, ordonna de s'en aller sur l’autre rive.
8,19 Et un scribe s'approchant lui dit :
— Maître
SRabbi, je te suivrai où que tu ailles,
8,20 et Jésus lui dit :
— Les renards ont des tanières et les oiseaux du ciel des abris
Vtentes
mais le fils de l’homme n’a pas où reposer la tête.
8,21 Un autre de ses disciples lui dit :
— Seigneur, permets-moi d’abord de m'en aller et d'ensevelir mon père.
8,22 Mais Jésus lui dit :
— Suis-moi
et laisse les morts ensevelir leurs propres morts.
8,23 Et comme il était monté dans la barque ses disciples le suivirent.
8,24 Et voici, survint une grande secousse dans la mer
au point que la barque était couverte par les vagues
mais lui dormait
8,25 Ses disciples
ByzLes disciples
V Neset ils s’approchèrent, le réveillèrent et lui dirent
Ven disant :
— Seigneur, sauveByz V S TR-nous, nous périssons !
8,26 Il leur dit :
— Pourquoi êtes-vous craintifs, [hommes] de peu de foi ?
Alors, s'étant levé, il menaça les vents et la mer
Vil commanda aux vents et à la mer
et il se fit un grand calme.
8,27 Les
VAprès, les hommes furent étonnés en disant :
— Quel est celui-ci que même les vents et la mer lui obéissent ?
8,28 Étant venu sur l'autre rive, dans le pays des Gadaréniens
Byz TRGergéséniens
VGéraséniens,
deux possédés
V hommes ayant des démons vinrent à sa rencontre
sortant des tombeaux
et ils étaient très violents
Smauvais, de sorte que personne n'était capable de passer par ce chemin-là
8,29 et voici, ils crièrent en disant :
— Qu'en est-il de nous et de toi, Byz S TRJésus Fils de Dieu ?
Es-tu venu ici avant le temps pour nous tourmenter ?
8,30 Il y avait Vnon loin d’eux un troupeau de porcs nombreux paissant.
8,31 Et les démons le priaient en disant :
— Si tu nous expulses, envoie-nous
Byz S TRpermets-nous d'aller dans le troupeau de porcs.
8,32 Et il
SJésus leur dit : — Allez !
Étant sortis, ils partirent vers les
Byz TRle troupeau de porcs
et voici, tout le troupeau Byz TRde porcs se précipita
Vs'en alla d'un élan du haut de l'escarpement dans la mer
et ils périrent dans les eaux.
8,33 Les pasteurs s'enfuirent
et étant allés dans la ville ils annoncèrent tout
et ce qui était arrivé aux démoniaques
Và ceux qui avaient des démons.
8,34 Et voici, toute la ville sortit à la rencontre de Jésus
et, le voyant, ils le priaient de s'éloigner de leur région.
9,1 Et, étant monté dans la barque, il fit la traversée et vint dans sa ville
9,2 et voici qu'ils lui présentaient un paralytique étendu sur un lit et
Jésus, voyant leur foi, dit au paralytique :
— Confiance, mon enfant, tes péchés Byz V S TRte sont remis.
9,3 Et voici, quelques scribes se dirent en eux-mêmes :
— Celui-ci blasphème.
9,4 Et Jésus, voyant leurs pensées, Sleur dit :
— Pourquoi Byz S TRvous pensez-vous de mauvaises choses dans vos cœurs ?
9,5 Qu'est-ce qui est le plus facile ? dire : — Tes
V TRLes péchés V S TRte sont remis ?
ou dire : — Lève-toi et marche ?
9,6 Pour que vous sachiez que le Fils de l’homme a pouvoir sur la terre de remettre les péchés ;
alors il dit au paralytique :
— Lève-toi, prends ton lit et va dans ta maison.
9,7 S'étant levé
VIl se leva et il s'en alla dans sa maison.
9,8 Alors, voyant [cela], les foules eurent peur
Byz TRs'étonnèrent
et elles glorifièrent Dieu qui a donné un tel pouvoir aux hommes.
9,9 En passant plus loin, Jésus
vit un homme assis au bureau des impôts,
du nom de Matthieu
et il lui dit : — Suis-moi.
Et, se levant, il le suivit.
9,10 Il advint, comme il était à table dans la maison,
voici, beaucoup de publicains et de pécheurs, étant venus, se mettaient à table avec Jésus et ses disciples
9,11 et, voyant cela, les Pharisiens disaient
Byz S TRdirent à ses disciples :
— Pourquoi est-ce avec les publicains et les pécheurs que votre maître mange ?
9,12 Mais Lui
Byz V S TRJésus, entendant [cela], Byz S TRleur dit :
— Ce ne sont pas les gens en bonne santé qui ont besoin de médecin, mais les mal portants.
9,13 Allez apprendre ce qu'est : « Je veux la miséricorde et non le sacrifice ».
Car je ne suis pas venu appeler des justes, mais des pécheursByz TR pour la conversion.
9,14 Alors les disciples de Jean viennent
Vvinrent à lui en disant :
— Pourquoi nous et les pharisiens
VPharisiens jeûnons-nous souvent
Byz S TRbeaucoup
mais tes disciples ne jeûnent pas ?
9,15 Et Jésus leur dit :
— Les compagnons de la chambre nuptiale
Vde l'époux peuvent-ils se lamenter
Sjeûner tant que l'époux est avec eux ?
Viendront des jours où l'époux leur sera enlevé, et alors ils jeûneront.
9,16 Personne ne superpose un ajout d’étoffe brute à un vieux vêtement
car elle enlève l'intégrité au vêtement et une déchirure pire se produit
9,17 et on ne met pas un vin nouveau dans des outres vieilles :
sinon les outres se déchirent, le vin se répand et les outres sont perdues
mais on met un vin nouveau dans des outres neuves et les deux sont gardés ensemble.
9,18 Comme il leur disait ces choses
voici, un chef vint se prosterner devant lui
Vs'approcha et l'adorait en disant :
— Ma fille est morte à l'instant
mais viens imposer ta
Vla main sur elle et elle vivra.
9,19 Et, se levant, Jésus le suivait, ainsi que ses disciples.
Sainsi que ses disciples le suivirent.
9,20 Voici, une femme hémorroïsse
Vqui souffrait d'un flux de sang depuis douze ans
s'approchant
Svint
Vs'approcha par derrière, Vet toucha la frange de son manteau
9,21 car elle disait en elle-même :
— Si seulement je touche son manteau, je serai sauvée.
9,22 Jésus se retournant et la voyant dit :
— Confiance, ma fille, ta foi t'a sauvée.
Et la femme fut sauvée dès cette heure-là.
9,23 Jésus, en venant à la maison du chef,
et voyant les joueurs de flûte et la foule agitée
9,24 leur dit :
V Nesdisait :
Sleur disait :
— Retirez-vous, car la jeune fille n’est pas morte, mais elle dort
et ils se moquaient de lui.
9,25 Lorsque la foule fut expulsée
en entrant
Vil entra et il prit sa main et la jeune fille se leva.
9,26 Et la
Vcette rumeur se répandit dans tout ce pays-là.
9,27 Et comme Jésus passait plus loin, deux aveugles le suivirent, criant, et disaient :
— Aie pitié de nous, fils de David !
9,28 Comme il arrivait à la maison, les aveugles s’approchèrent de lui
et Jésus leur dit :
— Croyez-vous que je peux faire cela Vpour vous ?
Ils lui disent : — Oui, Seigneur.
9,29 Alors il toucha leurs yeux en disant :
— Selon votre foi qu'il vous soit fait !
9,30 Et leurs yeux s’ouvrirent
et Jésus les menaça en disant :
— Voyez, que personne ne [le] sache.
9,31 Mais eux, étant sortis, le divulguèrent
Vrépandirent cette rumeur à son sujet dans tout ce pays-là.
9,32 Comme ils sortaient
voici, on lui présenta un homme muet démoniaque.
32 Comme Jésus sortait,
on lui présenta un muet qui avait Ssur lui un démon.
9,33 Le démon ayant été expulsé, le muet parla
et les foules furent dans l'admiration, disant :
— Jamais rien de semblable n'a paru en Israël.
9,34 Mais les pharisiens
VPharisiens disaient :
— Par le chef des démons il expulse les démons.
9,35 Et Jésus circulait dans toutes les villes et les villages
enseignant dans leurs synagogues, proclamant l’évangile du Royaume
et guérissant toute maladie et toute infirmitéByz TRdans le peuple.
9,36 En voyant les foules, il
SJésus fut saisi de pitié
parce qu'elles étaient lasses et prostrées comme des brebis qui n'ont pas de berger.
36 En voyant les foules, il fut saisi de pitié
parce qu'elles étaient mal traitées et abandonnées comme des brebis qui n'ont pas de berger.
9,37 Alors il dit à ses disciples :
— La moisson est abondante mais les ouvriers peu nombreux.
9,38 Priez donc le maître de la moisson de faire sortir des ouvriers pour sa moisson.
10,1 Puis, ayant appelé ses douze disciples
il leur donna pouvoir sur les esprits impurs pour les expulser
et pour guérir toute maladie et toute infirmité.
10,2 Et voici les noms des douze apôtres :
premier, Simon appelé Pierre et André son frère
et Jacques, le [fils] de Zébédée et Jean son frère
2 Et voici les noms des douze apôtres :
premier, Simon, qui est appelé Pierre, et André, son frère
10,3 Philippe et Barthélemy
Thomas et Matthieu le publicain
Jacques le [fils] d’Alphée et Thaddée
Byz S TRLebbeus surnommé Thaddée
3 Jacques, [le fils] de Zébédée et Jean son frère
Philippe et Barthélemy
Thomas et Matthieu le publicain
et Jacques [le fils] d’Alphée et Thaddée
10,4 Simon le Cananéen et Judas Nesl’Iscariote, celui qui le livra.
10,5 Ces douze, Jésus les envoya en leur commandant et disant :
— N'allez pas sur le chemin des nations
et n’entrez pas dans une ville
Vles villes des Samaritains
10,6 allez plutôt vers les brebis de la maison d’Israël qui ont disparu.
10,7 En [y] allant, proclamez en disant :
— Le royaume des cieux approche.
10,8 Guérissez les malades
V Nesressuscitez les morts
purifiez les lépreux
TRressuscitez les morts
expulsez les démons.
Vous avez reçu gratuitement, donnez gratuitement.
10,9 Ne possédez or ni argent
ni monnaie de cuivre
Vmonnaie pour vos ceintures
10,10 ni besace pour la route
ni deux tuniques
ni sandales
ni bâton
car l’ouvrier est digne de sa nourriture.
10,11 En quelque ville ou quelque village où vous entrerez
informez-vous
Vdemandez qui y est digne
et demeurez là jusqu’à ce que vous partiez.
10,12 En entrant dans la maison, saluez-la.
10,13 Si la maison est digne
que votre paix vienne sur elle
Vmais si elle n’est pas digne
que votre paix retourne vers vous.
10,14 Celui qui ne vous accueillerait pas et n'écouterait pas vos paroles,
en sortant V Neshors de cette
Vla maison ou de cette
Vla ville secouezVavec force la poussière de vos pieds.
10,15 Amen, je vous dis :
— Ce sera plus tolérable pour la terre de Sodome et de Gomorrhe au jour du jugement que pour cette ville.
10,16 Voici, moi je vous envoie comme des brebis au milieu des loups
soyez donc prudents
Ssages comme les serpents
et simples comme les colombes.
10,17 Méfiez-vous des hommes
car ils vous livreront aux sanhédrins
Vconseils
et dans leurs synagogues vous flagelleront.
10,18 Vous serez amenés devant des gouverneurs et des rois à cause de moi en témoignage pour eux et les nations.
10,19 Lorsqu’on vous livrera
ne vous préoccupez pas de ce que vous direz ni comment [vous le direz]
car ce que vous direz vous sera donné à cette heure-là.
19 Lorsqu’on vous livrera
ne pensez pas à comment ou bien à ce que vous direz
car ce que vous direz vous sera donné à cette heure-là.
10,20 Car ce n’est pas vous qui parlez
mais l’Esprit de votre Père qui parle en vous.
10,21 Le frère livrera son frère à la mort
le père son enfant
Vfils
les enfants
Vfils se dresseront contre les parents et les feront mourir
Vleur feront subir la mort.
10,22 Vous serez haïs de tous à cause de mon nom
celui qui persévérera
Vaura persévéré jusqu’à la fin, celui-là sera sauvé.
10,23 Lorsqu’on vous persécutera dans cette ville
fuyez dans l'autre
Amen, je vous dis :
— Vous n’aurez pas fini [de parcourir] les villes d’Israël
avant que vienne le Fils de l’homme.
10,24 Le disciple n'est pas au-dessus du
Sde son maître
ni l'esclave au-dessus de son seigneur.
10,25 Il suffit pour le disciple qu'il devienne
Vsoit comme son maître
et l'esclave comme son seigneur.
S'ils ont appelé Béelzéboul
V SBéelzébub le maître de maison
Vpère de famille
[ils appelleront] bien davantage ceux de sa maison !
10,26 Ne les craignez donc pas
car il n’y a rien de caché qui ne sera dévoilé
et de secret qui ne sera connu.
10,27 Ce que je vous dis dans les ténèbres, dites[-le] à la lumière
et ce que vous entendez dans l’oreille, proclamez[-le] sur les toits.
10,28 Ne craignez pas ceux qui tuent le corps
mais ne peuvent tuer l’âme
craignez plutôt celui qui peut perdre à la fois l’âme et le corps dans la géhenne.
10,29 Est-ce que deux moineaux ne se vendent pas pour un as ?
Et pas un d’entre eux ne tombera à terre sans votre Père.
10,30 Pour vous, même les cheveux de votre tête sont tous comptés.
10,31 Ne craignez donc pas
vous valez mieux que beaucoup de moineaux.
10,32 Quiconque donc se déclarera pour moi
Vme confessera devant les hommes
moi aussi je me déclarerai pour lui
Vle confesserai devant mon Père qui est dans les cieux
10,33 celui qui me reniera devant les hommes
moi aussi, je le renierai devant mon Père qui est dans les cieux.
10,34 Ne pensez pas que je sois venu jeter la paix sur la terre
je ne suis pas venu jeter la paix mais le glaive.
10,35 Car je suis venu séparer l'homme contre son père
la fille contre sa mère
la belle-fille contre sa belle-mère
10,36 et les ennemis de l'homme [seront] ceux de sa maison.
10,37 Qui aime père ou mère plus que moi
n’est pas digne de moi
et qui aime fils ou fille plus que moi
n’est pas digne de moi
10,38 celui qui ne prend pas sa croix et ne Vme suit pasByz S TR Nesderrière moi
n’est pas digne de moi.
10,39 Qui trouve sa vie la perdra
et qui perd
Vaura perdu sa vie à cause de moi la trouvera.
10,40 Celui qui vous reçoit me reçoit
et celui qui me reçoit reçoit celui qui m’a envoyé.
10,41 Celui qui reçoit un prophète en qualité de prophète recevra un salaire de prophète
et celui qui reçoit un juste en qualité de juste recevra un salaire de juste.
10,42 Et quiconque donnera à boire
Vaura donné à boire seulement un verre [d'eau] fraîche
Vd'eau fraîche à l'un de ces petits en qualité de disciple,
amen, je vous dis : — Il ne perdra pas son salaire.
26,1–27,66 Les lieux de la Passion
Le lieu du →prétoire, tribunal de Ponce Pilate, est incertain. Deux sites sont possibles : la forteresse Antonia et le Palais d'Hérode le Grand. La tradition situe le prétoire à l'Antonia mais les archéologues, aujourd'hui, le placent plutôt dans le palais d'Hérode le Grand.
Esplanade du Temple, Ophel, ville haute, ville basse, palais d’Hérode le Grand, mont Sion, Cénacle, palais hasmonéen, palais de Caïphe, Golgotha, forteresse Antonia, porte dorée, jardin de Gethsémani, mont des Oliviers, colline de Bézétha, théâtre, vallée du Cédron, vallée du Tyropéon, vallée de la Géhenne, via Dolorosa.
7,12 la Loi et les Prophètes FRANÇAIS BIBLIQUE L'expression « la Loi et les prophètes » se dit, en divers contextes ou circonstabces, de ce qui y fait autorité sans discussion.
26,1–28,20 La Passion dans Il Vangelo secondo Matteo, chef-d'œuvre de Pier Paolo Pasolini (réal., scén., 1922-1975) Film noir et blanc à petit budget, réalisé par un homosexuel athée marxiste, ce film reste un choc, comparé aux œuvres ultérieures de Pasolini (p. ex. Salò, ou Les 120 journées de Sodome, en 1975). Pasolini s'était dit fasciné par l'éclat littéraire et l'efficacité narrative de l'évangile selon Mt. Son film, dédié au « glorieux Pape Jean XXIII », met en scène tout l’évangile selon Mt, qu’il suit fidèlement, surtout dans les dialogues. Cette fidélité littérale ne l’empêche pas de proposer une représentation très personnelle de la passion de Jésus, où il fait intervenir sa propre mère Susanna Pasolini pour interpréter la Vierge Marie avec une retenue bouleversante (cf. ci-dessous « la figure de Marie »).
La représentation est à la fois réaliste, par le décor naturel, et hiératique, par une succession de tableaux qui évoquent la scénographie d’un opéra. La musique joue d’ailleurs un rôle important pour préciser le sens des séquences, comme un commentaire sans paroles. La figure de Jésus est celle d’un prophète imprécateur, au verbe violent, qui entraîne les foules et déchaîne l’hostilité croissante des chefs et des pharisiens. Cette énergie se déploie jusqu’à l’arrestation. Jésus est d’ailleurs filmé souvent seul dans le plan, séparément des disciples. Les traits fins et distingués de l’acteur qui interprète le Christ contrastent avec la beauté brute et rustique des visages des disciples : Jésus est la perfection de l’humanité. Les gros plans nombreux sur ces visages évoquent l'Église comme peuple de Dieu ou le Peuple lui-même. On y voit surtout des hommes de tous âges, des vieilles femmes et des enfants, peu de jeunes femmes.
De plus, la pauvreté formelle adoptée comme langage cinématographique résonne fortement avec les enseignements du Christ : les canons néoréalistes permettent d’insister sur l’humanité de Jésus, rompant avec la vision « héroïcisante » des studios hollywoodiens. L’ambition néoréaliste de mettre à l’honneur les humbles, tout en soulignant le caractère réellement inédit du quotidien, renvoie aussi à la prophétie de Jésus : « Aujourd'hui s'accomplit cette Écriture — à vos oreilles » (Lc 4,21). Ce film fut récompensé, entre autres, par le prix spécial du jury au Festival de Venise et le grand prix de l'Office catholique du cinéma.
La représentation de la passion à proprement parler occupe 28 min, dans la seconde moitié du film. Dans les choix opérés par le réalisateur, trois caractéristiques influent profondément sur le message délivré par l’œuvre : Pasolini a une intelligence politisée du message évangélique ; il adopte une lecture chronologique et littérale de Mt ; il représente la passion de points de vue majoritairement externes.
Pasolini dans ses choix de mise en scène, décrit Jésus comme un tribun, un homme politique animé par un immense désir de justice.
Il adopte une narration strictement chronologique, qui suit littéralement le texte de l’évangile, omettant toutefois certains épisodes relatés dans Mt. Cette construction linéaire, si elle confère un caractère de simplicité et de pauvreté au récit de la passion, exprime de manière limitée l’unité profonde dont est tissée la vie du Christ.
La caméra adopte le point de vue externe de Pierre jusqu’à son reniement, puis de Judas jusqu’à sa pendaison, enfin de Jean jusqu’à la crucifixion. Il en découle que la majorité des images de la passion est éloignée du cœur de l’action : l’œil de la caméra observe une suite de tableaux à distance respectueuse, sans s’approcher du visage ni du corps du Christ. Hormis la pauvreté formelle adoptée dans cette œuvre, la Passion de Pasolini fait peu entrer dans le caractère stupéfiant de l’amour de Dieu tel qu’il est révélé dans la mort du Christ, car cette représentation laisse le spectateur à l’extérieur de l’humanité du messie et de sa réalité incarnée et personnelle. Pasolini ne montre pas non plus l’événement universel et cosmique (en tant qu’il réalise une conversion, un retournement de la marche du monde) que constitue la passion de Jésus.
Une conséquence de telles options est l’impression d’extériorité qui se dégage de la dernière partie du film : Jésus, après avoir déclamé ses enseignements sur un ton impérieux, souffre sa passion et meurt loin du spectateur. La distance installée par le metteur en scène avec le Christ souffrant occulte largement la violence inexprimable de la passion, qui est le sacrifice d’amour de Dieu pour ses enfants et ses frères, les hommes. Avec le recul, on comprend les raisons pour lesquelles cette œuvre a pu rencontrer un tel succès critique, tant cette représentation de la passion, tout en semblant réaliste, est peu dérangeante.
À l’écran, selon un procédé fréquent dans le cinéma italien de l’après-guerre, Jésus est incarné simultanément par un duo d’acteurs, avec l’apparence d’Enrique Irazoqui aux cheveux noirs, aux yeux noirs et sans arcade (juif basque qui, comme les autres interprètes, n'était pas un acteur professionnel) et la voix d’Enrico Maria Salerno. Le décalage entre les images capturées en extérieur d’un interprète non professionnel et la voix puissante enregistrée en studio d’un acteur confirmé peut être vu comme le signe de la double nature du Christ. Ce Jésus éructe les paraboles et prophétise avec une férocité vive, comme un agitateur syndical. Il est nerveux avec ses inquisiteurs et brusque avec ses apôtres. C'est un homme-Dieu pressé d'accomplir sa mission. Plus tôt mort, plus tôt ressuscité.
La perfection formelle du visage d’Irazoqui rappelle les représentations du Greco ; son regard légèrement asymétrique renvoie au mystère que dégagent les portraits du Christ dans l’art russe de l’icône. Fidèle au texte de Mt, Pasolini insiste sur l’union de Jésus au Père en montrant la prière solitaire du Christ avant sa passion, sur le point d’entrer dans Jérusalem. Il montre la souffrance portée par Jésus dans son agonie en empruntant à La Passion de Jeanne d’Arc de Carl la douleur béate et muette du visage du condamné : regard hébété, fixité, stupéfaction à l’aube du don total de soi.
Il faut néanmoins admettre que l’acteur principal manque singulièrement d’épaisseur, en particulier dans les scènes de la passion, ce qui peut être imputé au jeune âge d’Irazoqui, qui n’avait que 19 ans (et non 33) lors du tournage.
Il Vangelo de Pasolini frappe par le souffle d’impatience et de colère impérieuse qui jaillit de la personne du Christ et qui secoue toute l’œuvre. La Bonne Nouvelle présentée ici semble être un principe de vie réagissant à l’injustice sociale répandue dans le monde. Par suite, la justice de Dieu semble primer sur la miséricorde de Dieu, appauvrissant le sens fondamental de la passion. On est loin de la plume déchirante de Péguy qui met les mots suivants dans la bouche du Père décrivant la passion de Jésus :
Chez Pasolini, le cœur de Jésus semble plus vibrant de colère que brisé d’amour. Sa colère et son exigence de justice l’emportent sur sa compassion et sa miséricorde. À la lumière des engagements de Pasolini auprès du Parti communiste italien, on peut s’interroger sur la justesse de cette interprétation : la colère attribuée ici au Christ est-elle la colère de Dieu, ou plutôt la colère du réalisateur projetée sur ce qu’il comprend de la personne du Christ ?
Pasolini montre sans ambiguïté le don libre que le Christ fait de lui-même dans sa passion : Jésus après l’institution de l’Eucharistie, sourit à ses disciples comme un époux qui connaît la plénitude après l’union nuptiale ; au prétoire, après le couronnement d’épines, il marche librement vers sa croix, son bâton à la main ; au Golgotha, il crie peu lorsqu’il est cloué sur sa croix, contrairement au brigand crucifié à ses côtés.
Toutefois par d’autres aspects non négligeables, Pasolini ne donne pas la pleine mesure du don personnel du Fils de Dieu fait homme. Ainsi la flagellation du Christ est ignorée. De plus, dans l’interprétation que le réalisateur fait de la réquisition de Simon de Cyrène, Jésus, désormais déchargé de sa croix et apparemment en bonne santé, cesse de porter sa croix et marche aux côtés du Cyrénéen qui a endossé son fardeau. Étranger à l’ultime étape de sa vie terrestre, le Christ paraît dès lors désincarné. La lecture que fait Pasolini du texte de Mt, quoique poétique, est un contresens : ici le Verbe de Dieu fait homme pour assumer le péché du monde fait porter son joug par son prochain menacé de mort, alors même qu’il est venu assumer la souffrance et le péché de tous les prochains.
Le rôle de Marie lors de la passion du Christ est tenu par Susanna Pasolini, la mère de Pasolini. Elle est une Vierge éplorée de douleur, tordue de souffrance devant le spectacle de son fils supplicié et mis à mort devant elle. Malgré le jeu convaincant de son actrice, le réalisateur butte sur le double écueil du choix de son interprète et de la difficulté à percer le mystère de la nouvelle Ève :
En donnant ce rôle clef à sa propre mère, Pasolini fait en quelque sorte le choix d’apparaître lui-même comme le messie crucifié. (Nombreux sont d’ailleurs les critiques que, par certains aspects, la vie du Christ résonne avec la vie du cinéaste.)
Pasolini ne communique guère au spectateur les réalités profondes qui font que la souffrance de Marie au pied de la croix dépasse considérablement la peine de Susanna Pasolini, fût-elle en train de contempler son propre fils agonisant : Marie au Calvaire distingue dans la personne de son fils à la fois le fruit de ses entrailles et le Dieu vivant et vrai qui épouse notre humanité pour porter toute souffrance. Étant unie mystiquement au cœur de son fils, elle traverse la mort comme Jésus traverse la mort. Cependant si elle porte « celui qui porte tout », on peut dire aussi que sa force et sa dignité reçues de Dieu surpassent celles de toutes les mères : dans son union mystique au cœur de Dieu, Marie garde intacte sa certitude que Jésus est le Fils de Dieu, et intacte sa confiance dans l’amour tout-puissant et miséricordieux du Père. À ce titre le jeu accablé de Susanna Pasolini, s’il est juste sur un plan strictement humain, ne rend pas pleinement compte de l’amour de Marie marchant au Golgotha avec Jésus.
Chez Pasolini, Jésus marche jusqu'à sa mort, à travers la campagne de Matera, dans les Pouilles, près du talon de la botte italienne. La foule le poursuit et le presse ; un cri jaillit "Son sang soit sur nos enfants !" (Mt 27,25). Pasolini, poète avant d'être cinéaste, ne voulut pas censurer le verset d'un texte qu'il voulait honorer ; et, en mettant en scène des Italiens pourchassant les Italiens, il typifie une malédiction moins de race ou de religion que de clan.
Une mosaïque de musiques émaille l’œuvre de Pasolini : des extraits des œuvres de Bach, Webern, Mozart, Prokofiev, de la Missa Luba (messe congolaise), de Negro spirituals (déchirant Sometimes I Feel like a Motherless Child) et de chants révolutionnaires russes enrichissent les images de la vie simple du Christ et nous enseignent sur ce qu’est l’Eglise :
Ces thèmes récurrents sont une représentation de la multiplicité des demeures dans la maison du Père : l’Église ressemble à une famille et l’Église est universelle ; elle accueille tout homme, comme Dieu ouvre ses bras à tout homme.
La répétition de ces musiques variées évoque aussi la prière tournoyante et sans cesse recommencée du psalmiste.
Enfin, on peut deviner dans les choix de musique de Pasolini les possibles défigurations du message évangélique. Ainsi, après la résurrection du Christ, l’Église en marche est représentée comme un peuple d’insurgés avec les armes à la main, courant vers un avenir lumineux au son des chœurs de l’Armée Rouge.
Il Vangelo secondo Matteo de Pasolini bénéficie des canons du néoréalisme italien et rompt heureusement, par sa pauvreté formelle, avec la proposition hollywoodienne connue jusque-là. Toutefois, dans une lecture littérale (quoique poétisée et politisée) de l’évangile, le réalisateur semble ne pas adhérer au cœur de la foi chrétienne, qui est que Dieu, fait homme dans la personne de Jésus, a porté le péché de chaque homme et de l’humanité pour que tout homme soit sauvé. C’est pourquoi cette œuvre recèle un certain nombre de limites lorsqu’elle rend compte du message évangélique, et ressemble au récit qu’un reporter extérieur ferait du parcours exceptionnel d’un leader exceptionnel.
Après la référence, on donne un bref commentaire, suivi du minutage.
(avec fr. Benoît Ente o.p.)
5,37 que votre parole soit : OUI ? OUI !, NON ? NON ! Un écho dans la musique pop ? Le Let It Be des Beatles.
Une célèbre chanson du célèbre groupe britannique, morceau initialement très intime, a rapidement été considérée par beaucoup comme l'équivalent d'un gospel, un hymne à la Vierge Marie.
Lorsque la frénésie de la Beatlemania commençait à s'estomper et que les relations au sein du groupe se détérioraient, annonçant une fin imminente, Paul McCartney fit un rêve marquant : sa mère Mary, décédée depuis une douzaine d'années, lui apparut. Dans ce rêve, elle lui offrit la consolation d'une rencontre inattendue et lui transmit ces paroles apaisantes : Let it be – « qu'il en soit ainsi », « ainsi soit-il », amen – ou, plus simplement « lâche prise », « accepte que ce qui est, est ». Et le cœur troublé du jeune homme retrouva la paix.
Ce fut le dernier grand succès du groupe, qui, sans le prévoir, produisit une œuvre résonnant comme un écho à l'un des préceptes les plus célèbres de Jésus : « — Que votre parole soit oui, oui ; non, non » (Mt 5,37), peut-être en rétroversion araméenne : « Dis ce qui est est, ce qui n'est pas n'est pas » (cf. Eric Jésus parlait araméen, Paris : Les éditions du Relié, 2000, 206-209). En ce sens, Let it be exprime une invitation à l’acceptation complète de la réalité.
Sans en avoir conscience, les Beatles ont laissé un héritage musical transcendant les frontières de la pop et abordant indirectement la figure de la Vierge, incitant les auditeurs à tourner leur regard vers la Reine du ciel. Le choix de McCartney d’employer l’expression « Mother Mary », sans utiliser de possessif, ouvre cette figure à une interprétation universelle, et facilite l’association avec Marie. Comme souvent avec les grandes œuvres, celle-ci échappe à son auteur et acquiert un caractère universel, abordant des thèmes qui semblent dépasser les intentions initiales.
L'association entre la figure maternelle et la souffrance rappelle également, à une autre échelle, les paroles adressées par Jésus à Jean depuis la croix : « Voici ta mère » (Jn 19,27). Cependant, la chanson s'achève sur un passage des ténèbres vers la lumière, un thème central dans la Bible, d'Isaïe à la Résurrection. La mélodie de Let it be, évoquant pour McCartney l’aube d’un jour nouveau, semble ainsi renvoyer à cette symbolique de renaissance et de paix.
Ces dynamiques, exprimées de manière simple mais puissante dans cette chanson, trouvent un écho dans les paroles du frère Roger : « Avec Marie (…) attendre dans la paix des nuits […] comme aux heures des plus grands combats intérieurs, attendre que fleurissent nos déserts » (
, Marie, mère de réconciliation, Les Presses de Taizé / Le Centurion, 1989, 24).6,9 Notre Père qui es aux cieux Motor of Love
Certains adeptes de la croisade anti rock’n’roll avaient déclaré les Beatles satanistes. Quelle belle surprise et quel bonheur de découvrir, dans l’album Flowers in the Dirt (Fleurs dans la crasse) de l’un des ex-membres du quatuor de Liverpool, cette chanson adressée au Père céleste ! S'il avait écrit, malgré lui, en 1969, un hymne à la Vierge Marie avec Let It Be, il s’adresse, vingt ans plus tard, de manière explicite à Dieu – qu’il nomme Père – avec Motor of Love. Rien d’extraordinaire pour cet artiste de tradition catholique. Oui, mais malgré son baptême enfant et son éducation chrétienne, McCartney ne se présente pas comme un religieux au sens traditionnel du terme : passé par la méditation transcendantale avec les autres Beatles et par un cheminement personnel l'ayant ouvert à différentes traditions, il préfère maintenant se dire « inscrit dans une démarche spirituelle sans se rattacher à une structure religieuse précise ».
Sa prière au Père céleste n’en est que plus touchante, sincère et profonde : dégagée de tout aspect culturel, elle témoigne d'une relation intime et concrète. Elle témoigne de l’essentiel : un amour inconditionnel, toujours présent et expérimenté au quotidien. Ce chant, qui fait partie du parcours de l’artiste, résonne comme un écho à cette parole de Jésus : « L’heure vient où vous n’irez plus ni à Jérusalem ni sur cette montagne pour adorer le Père. » Mais l’heure vient – et c’est maintenant – où les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité : tels sont les adorateurs que recherche le Père » (Jn 4,21-23).
Paroles :
Je ne peux qu’être bouleversé par ton amour — Aussi dure que la vie puisse sembler être — Il y a une lumière dans mes rêves Grâce à toi. — Mes amis ne cessent de me demander pourquoi — Un tel sourire illumine mon visage — J’ai trouvé un chez moi Grâce à toi — Je ne veux rien de toi — Anime-moi de ton élan d’amour, de ton énergie d’amour — Élan d'amour, énergie d'amour — Père céleste abaisse ton regard vers moi — Je ne peux qu’être bouleversé par ta puissante — Énergie d'amour — Je ne peux qu’être bouleversé par ton amour — Aussi perdu que je puisse me sentir — Je sais que mon amour est réel — Grâce à toi — Tu as simplement tendu la main — et m'as touché au plus profond de l’âme — J’ai trouvé un refuge au cœur de l’hiver — Grâce à toi — Je ne te volerai rien —Tu me donnes au delà du nécessaire — Élan d'amour, énergie d'amour — Père céleste abaisse ton regard vers moi — Je ne peux qu’être bouleversé par ta puissante — Énergie d'amour —Il fut un temps — où je n’arrivais plus à me battre — Je me souviens que je me sentais si mal — que j’étais sur le point de tout abandonner — de baisser les bras et de tout abandonner — Élan d'amour, énergie d'amour — Père céleste abaisse ton regard vers moi — Je ne peux qu’être bouleversé par ta puissante — Énergie d'amour. (trad. F. Waille).