1–12La tradition chrétienne considère ce Ps comme messianique au même titre que le Ps 110.
Arts visuels
1–12Accomplissement des Écritures.
Gravure classique
Sur une stèle que Moïse invite à lire de son index pointé, sont gravés les versets de prophéties accomplies dans le Nouveau Testament. En haut, Moïse tournant le dos à une idole brisée contemple les rois mages apportant leurs présents à l'Enfant. Les citations mises en exergue aux pieds du groupe inférieur sont : Gn 3 ;Ps 2 ;Is 2 ;Jos 11 ;Is 11; Is 46; Ps 110.
Liturgie
7Le Seigneur m'a dit : tu es mon filsCHANT GRÉGORIEN La voix du Père à son Fils pendant la messe (et le temps) de Noêl Tous les chants de la messe de minuit sont empruntés aux psaumes 2 et 109, considérés tous les deux comme psaumes messianiques. Ils célèbrent l'un et l'autre le pouvoir dominateur et conquérant du Roi Messie. Dans l'emploi que la liturgie en fait à Noël, puis au temps de Noël, l'aspect souverain et guerrier est sous-entendu pour laisser la place ou mieux mettre en lumière le mystère de la génération du Verbe. Elle n'oppose pas les deux naissances temporelle et extra-temporelle, mais les contemple inséparables l'une de l'autre dans une vision prolongée :
Génération éternelle et naissance temporelle : le dialogue du Père et du Fils ...
Introït « Dominus dixit »
Les paroles de l'Introït (cf. l'alleluia) de la messe de minuit de Noël renferment à la fois l'idée de la génération divine et celle de la naissance humaine de Jésus. Ces paroles sont mises dans la bouche du Verbe incarné. Il redit les paroles par lesquelles le Père l'engendre éternellement. La naissance dans le temps apparaît comme le prolongement et le reflet de la naissance éternelle.
Paroles
Dominus dixit ad me : Filius meus es tu; ego hodie genui te : « Le Seigneur m'a dit : — Tu es mon Fils ; moi aujourd'hui je t'ai engendré. »
Mélodie : la simplicité même
L'étendue mélodique de cette pièce est très réduite, 5 notes de la sous-tonique do à la sur-dominante sol. D'après les manuscrits, cet introït est « essentiellement léger, alerte et joyeux », sauf meus, la 1re note de hodie et la 2e syllabe de genui, le reste est vivant et allègre. Dans cette antienne, les pronoms personnels qui désignent le Christ me, tu, et le dernier mot te, n'ont qu'une seule note, tandis que le pronom ego qui se rapporte au Père est plus développé comme Dominus.
Sur Dominus dixit ad me, il n'y a que quelques notes s'étendant sur une quinte, et qui se balancent légères, voire immatérielles comme au-dessus du temps. Elles disent la contemplation infinie du Christ fixée sur la parole du Père. On remarque la tierce majeure du podatus ad me qui « donne une note de clarté et de joie après le mouvement mineur (ré-fa) plusieurs fois répété ». Sur Filius meus es tu, quelques notes encore allant vers meus dans un peu plus de mouvement, exprimant la joie infinie du Père.
Ego hodie genui te reprend le balancement ou mieux le bercement de Filius meus es tu de la 1re phrase. Ego a le même motif que Dominus et se chante dans la même joie. Hodie exprime quelque chose d'admiratif avec sa 1re note bien appuyée et enfin le mot important, le mot « générateur » genui te termine l'antienne dans une paix heureuse. Il y a beaucoup de tendresse au mot genui dont la deuxième syllabe est une bivirga bien appuyée, amenée par un saut de quarte, ce qui suggère une nuance de fierté, empreinte de douce autorité.
Alleluia « Dominus dixit »
... élargi à tous les fils et à toutes les filles dans le Fils (MYSTAGOGIE)
« Par la génération qui s'accomplit dans un éternel présent (hodie) le Père se donne un Fils et voici que par la naissance de ce même Fils, selon la chair, en ce présent jour de Noël (hodie), il nous engendre à notre tour en son Fils, et nous constitue proprement ses enfants. Ce double hodie du temps et de l'éternité réalise selon toute son extension la paternité divine, qui trouve dans l'enfantement virginal de la Mère de Dieu comme un reflet d'elle-même » (Emmanuel Flicoteaux, Le mystère de Noël, 55). « Le mot ''aujourd'hui'' doit s'entendre au sens de l'éternel présent dans lequel Dieu vit et produit le Verbe, comme le mot substantiel en qui s'achève son unique Pensée. Dans le cadre la liturgie, cet Introït est comme le 1er mot de l'Enfant-Dieu, le mot par lequel il nous dit à travers la voix de l'Église ce qu'il est et d'où il vient. Mais à cette attestation de son éternelle naissance s'en ajoute une autre. Au moment où il vient au monde à Bethléem, le Christ est en toute vérité, engendré : il naît du Saint Esprit et de la Vierge Marie. L'Ego hodie s'entend donc ici également de son engendrement charnel, oeuvre de Dieu lui, aussi, et le mot hodie, tout en gardant son sens d'éternité, indique le jour précis où il se réalise. D'autre part, le Christ n'a jamais été sans ses membres. En engendrant le Verbe dans sa pensée unique et éternelle, le Père, dans le même acte, le prédestine à être le Chef et le Sauveur de l'humanité et lui donne tous les hommes de bonne volonté. Ainsi, en lui, de toute éternité, nous avons tous été pensés, engendrés spirituellement par le Père » (Dom L. Baron, L'expression du chant grégorien, Le temporal de l'Avent à Pâques, 67).
Actualité de la liturgie
« Lorsque l'Église, dans la nuit de Noël, chante cette parole mystérieuse, elle est donc d'abord la voix de l'Enfant-Dieu qui dit au monde sa génération éternelle et sa génération charnelle ; mais, en même temps, réalisant qu'elle est le Christ qui se continue, elle ne peut pas ne pas chanter sa propre génération dans l'éternelle miséricorde du Père, dans le mystère de Noël et dans la grâce qui, au moment même où elle chante, vient en ses membres et les divinise un peu plus » (Dom L. Baron, L'expression du chant grégorien, Le temporal de l'Avent à Pâques, 67).