La Bible en ses Traditions

Apocalypse 1,10–12

Byz V TR Nes
S

10 Je fus [ravi] en esprit le jour du Seigneur

et j’entendis derrière moi une voix forte comme une trompette

10 ...

Byz V S Nes
TR

11 disant :

— Ce que tu vois, écris-le dans un livre

et envoie-le aux sept Églises

à Éphèse, à Smyrne

à Pergame, à Thyatire

à Sardes, à Philadelphie

et à Laodicée. 

11 disant :

— Je suis l'α et l'ω, le premier et le dernier

et ce que tu vois, écris-le dans un livre

et envoie-le aux sept Églises

qui sont en Asie :

à Ephèse, à Smyrne

à Pergame, à Thyatire

à Sardes, à Philadelphie

et à Laodicée. 

Byz V S TR Nes

12 Alors je me retournai pour voir quelle était la voix qui me parlait

et quand je me fus retourné, je vis sept chandeliers d’or

Réception

Cinéma

1,1–22,21 Allusions à l'Apocalypse

  • Ingmar Bergman, Det sjunde inseglet [« le septième sceau »] (1957).
  • Vincente Minnelli, The Four Horsemen of the Apocalypse (1961).
  • Andrei Tarkovski, Offret [« le sacrifice »] (1985).
  • Peter Jackson, The Lord of the Rings (en particulier le 3e film, 2003).

Musique

12–17 Vision méditée dans la musique populaire

Musique country alternative

16 Horsepower (texte David Eugene Edwards, Jean-Yves Tola), "Golden Rope", (CD album Low Estate, piste 12, CD, A&M (prod. John Parish), 1997.

David Eugene Edwards – Vocals, Banjo, Guitar, Hurdy-gurdy, Concertina ; Jeffrey-Paul Norlander – Back-up Vocals, Fiddle, Cello, Organ ; Jean-Yves Tola – Drums, Percussion, Piano ; Pascal Humbert – Bass guitar, Bass fiddle, Guitar ; John Parish – Additional Percussion, Organ, Guitar, Xylophone ; Steve Taylor – Guitar on "Phyllis Ruth", enregistrés aux Dockside Studios, Lafayette, Louisiana.

© Licence YouTube standard, paroles © Warner/Chappell Music, Inc.

Paroles

Fire is the color of my true love's hair — Near to the father sits his golden chair — By prayer and petition to the king on his left — Light is the burden that I bear — O so enchanting are these — Lovely chains that bind you — 'Neath their deadly weight — The Lord's eye did find you — With fear and tremblin' — Before the one with your wounds — Your eyes as empty as my savior tomb — Warm is the breath of his Holy Spirit — He who has ears to hear let 'm hear it — Torn were the hands of the worthy lamb — May you know his name and fear it — There you are hangin' by the golden rope — There you lie no hope.

Du feu, voilà la couleur des cheveux de mon bien-aimé. Près du Père se tient son trône doré, à force de prières et de demandes au roi à sa gauche. Je porte le fardeau de la lumière. Ô qu'elles sont enchanteresses ces jolies chaînes qui te lient. Sous leur poids de mort, l'œil du Seigneur t'a finalement trouvé, affolé et tremblant, devant celui qui porte tes blessures, tes yeux aussi vides que le tombeau de mon Sauveur. Le souffle de son Saint Esprit réchauffe. Celui qui a des oreilles pour entendre, qu'il entende. Les mains du digne agneau furent déchirées. Puisses-tu connaître son nom et le craindre. Te voilà pendu à la corde d'or — là tu gis sans espoir. 

10 Visions prophétiques

20e s.

Jean Langlais (1907-1991), III. Visions prophétiques (Cinq Méditations sur l'Apocalypse), 1973

Bruno Mathieu

© Licence YouTube standard→, Ap 1,10.9,11.10,1ss

Composition

Le troisième mouvement de cette composition pour orgue s'ouvre avec une mélodie de trompette (Ap 1,10). Il évoque ensuite la vision horrifique de l'Apocalypse (Ap 9,11) par un thème jouant sur la discordance. Aveugle dès l'âge de deux ans, Jean Langlais fit des études à l'Institut national des jeunes aveugles de Paris. Il y apprend le violon, le piano, l'écriture, l'orgue. Il reçoit en 1930 le premier prix do'orgue puis il se perfectionne dans l'art de l'improvisation grégorienne. Il fut organiste titulaire de l'orgue de Notre-Dame-de-la-Croix de Ménilmontant, puis de celui de Saint-Pierre-de-Montrouge à Paris pendant dix ans, et enfin de 1945 à 1987 à la basilique Sainte-Clothilde de Paris. Improvisateur réputé, il fut aussi un compositeur prolifique. Si la musique d'orgue et la musique liturgique constituent la part la plus importante de son catalogue, il se consacra aussi à la musique instrumentale et vocale profane. Il donna notamment 300 récitals aux États-Unis entre 1952 et 1981. Né près de Rennes, Jean Langlais s'inspire souvent du légendaire celtique et de la musique bretonne. 

Arts visuels

11 ; 12,1 ; 15,1 ; 19,13 — Ce que tu vois, écris-le dans un livre + je vis dans le ciel un autre signe + son nom est « Verbe de Dieu » ... Contempler et transmettre le contemplé

Voir les symboles

Hans Memling (ca. 1433-1494), Jean l’Évangéliste à Patmos et les visions de l’Apocalypse (huile sur panneau de bois, ca. 1479), 172 x 79 cm, volet droit d'un retable d’autel (Tryptique des noces mystiques de sainte Catherine d’Alexandrie)

Vieil hôpital Saint-Jean, Bruges, Memlingmuseum (Belgique) © Domaine public→

À Patmos, Jean compose un étourdissant concentré de symboles bibliques. Il tire sa scénographie de la littérature juive, depuis ses adaptations de cosmogonies archaïques jusqu'à l’épopée nationale reconstruite en temps d’Exil et aux attentes messianiques déçues au temps du retour…

Mais il la tire tout autant du lieu où il se trouve. Les scribes juifs, à partir du 5e s. av. J.-C., ont affirmé toujours plus fortement la souveraine domination de leur Dieu comme Dieu unique et transcendant et son ultraproximité comme créateur de tout à partir de rien. Au premier siècle de notre ère, le 1 Hén. (43,4) établit une correspondance entre les deux et dans l’énigmatique Asc. Is. (7,10) ce qui advient au firmament des cieux advient aussi sur la terre. Pour le juif qu’est Jean de Patmos, parce qu'elle est pensée et parlée par le Créateur avant même que l’homme ne lui prête ses mots, la nature est gorgée de signification qu’il appartient au poète et au prophète de découvrir.

Sur la formidable composition de Memling, on repère facilement la liturgie céleste (Ap 1,12-16 ) autour de l'Agneau (Ap 15,1-4) ; la vision de la Femme (Ap 12,1-17), les quatre cavaliers dans l'ordre...

Le Verbe à Patmos

Nicolas Poussin (1594-1665), Paysage avec saint Jean à Patmos (huile sur toile, Rome, 1640), 100,3 x 136,4 cm, en diptyque avec le Paysage avec saint Matthieu et l'ange

Art Institute, Chicago (États-Unis) © Domaine public→

Sur l’une des toiles de son célèbre diptyque de 1640, l’amoureux de l’art antique que fut Nicolas Poussin place avec raison saint Jean — écritoire en main — face à un piédestal de section cruciforme, au cœur d’un paysage avec mer, montagne et vestiges antiques intacts, en un contraste subtil avec le Paysage avec saint Matthieu et l'ange, où les eaux d'un Jourdain symbolique semblent aussi séparer l'évangéliste du Temple grandement ruiné à l'arrière-plan. 

Poussin a génialement compris le rapport intime qui lie les écrits de l’évangéliste du Logos incarné et l'inscription de ce même Logos dans le cosmos de Patmos où il séjournait...