Un projet du Programme de Recherches La Bible en ses traditions AISBL
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29 Et voici, lorsque
GLorsque Moïse descendit de la montagne M Sdu Sinaï
les deux tables M Sdu témoignage [étaient] dans la main
Gles mains de Moïse ; or comme il descendait de la montagne, Moïse ne savait pas que rayonnait la peau de son visage
Gl'apparence de son visage était chargée de gloire
Sla peau de son visage brillait tandis qu'Il parlait avec lui
Gtandis qu'Il lui parlait.
29 Et comme Moïse descendait du mont Sinaï
il tenait les deux tables du témoignage
et ignorait que sa face fût devenue cornue du fait de sa participation à la parole de Dieu ;
29 ...
30 Aaron et tous les fils
Ganciens d’Israël virent Moïse et voici, la peau
Gl'apparence de son visage rayonnait
Gétait devenue rayonnante, et ils craignirent de s’approcher de lui.
30 mais Aaron et les fils d’Israël, voyant la face de Moïse devenue cornue, craignirent d'avancer plus près.
30 ...
35 Et les fils d’Israël virent que
VEux voyaient la peau du visage de Moïse
Gle visage de Moïse
Vqu'à sa sortie, la face de Moïse rayonnait
Gétait rayonnant
Vétait cornue
et Moïse se remettait le voile sur le visage
Vmais lui se couvrait la face derechef jusqu’à ce qu’il entre pour parler avec Lui.
Vs'il avait à leur parler.
35 ...
19,1–34,35 Emplacement du mont Sinaï
Le mont Sinaï sur cette carte est associé au djebel Musa au sud de la péninsule du Sinaï, où se trouve le monastère Sainte-Catherine. D'autres localisations ont été proposées au nord de la pénisule ou encore au Negeb par ceux qui adoptent un autre itinéraire pour les Hébreux. Toponymie Sinaï, Horeb.
29–35 Comment comprendre la transformation du visage de Moïse ?
Rachi développe le même rapprochement en comparant cornes et rayons, mais pour lui les cornes sont venues à Moïse avant même Ex 34 (anticipation que l'on retrouve dans les « Bibles » françaises en forme de romans de chevalerie des 12e-13es. (cf. J. R. , « Les cornes de Moïse », Romania, tome 11/4453-454 (1996), 235-246. DOI : )
Il rapproche ainsi qāran, « cornu », et qāran, « brillant » et rejoint p.ê. un archétype de la représentation du divin au Proche-Orient Antique : Milieux de vie Ex 34,29–35.
Peut-être motivée par le désir de lutter contre l'anti-judaïsme que les cornes ont fini par alimenter dans la chrétienté médiévale (Arts visuels Ex 34,29–35), la polémique contre les cornes de la Vulgate s'appuie sur des explication philologiques ad hoc, moins convaincantes que celle d'Aquila (Vocabulaire Ex 34,29–35) :
Le dramaturge juif d'Alexandrie au 2e s. av. J.-C. raconte un rêve de Moïse dans lequel celui-ci assume le trône de Dieu, en brandit le sceptre de Dieu et en porte la couronne, et dont Moïse se réveille terrifié :
Au 1er s. ap. J.-C. Moïse a atteint un statut très élevé, dont témoignent un texte apocalyptique comme →Asc. Moïse ou le récit de la lapidation d'Étienne pour avoir blasphémé « contre Moïse et contre Dieu » mis en parallèle (Ac 6,11)...
29–35 cornes RITUEL Paramentique : des cornes de Moïse aux mitres épiscopales...
Le Moïse cornu apparaît dans les romans de chevaleries et les versifications françaises de la Bible des 12e-13e s. Dans ces romans, l’adjectif cornus revêt le sens de riche, puissant, fort (cf. J. R.
, « Les cornes de Moïse », Romania, tome 114453-454 (1996) pp. 235-246). La réalité de l’excroissance pointue n’y est cependant pas oubliée : elle se retrouve plus ou moins identifiée à ... la mitre des évêques., Li romans de Carité et Miserere (ca 1173-1180/90) , § 116-117 « Eveskes, sages iés moustrés | Quant tu ies en ton hiaume entrés | Car par le double encornement | Le mitre dont tu ies mitres | Moustre ke tu ies bien letrés | Et ke tu ses Pacordement | Dou vies, dou nouvel testament | Por chou ies cornus doublement » (éd. A.G. Van Hamel, Paris, 1885, p.62).
(chanoine et prêtre, 12e s.) Li romanz de Dieu et de sa Mere (ap. 1169 ou 1189?), 6, str. 286 v. 2100ss [il s'agit de Moïse] : « Cist homn estoit cornuz, signor, vos nel savez. | Tornees sont les cornes, com vos veü avez | Les coifes c'ont es chiés li evesque sacrez : | Por ce que il n'ont cornes — ce lor est destinez —| Si ont coifes cornues, sachiez par veritez » (cf. Ina , éd., Li romanz de Dieu et de sa mere d'—, Leiden, 1975 p. 287).
La mitre en forme de bonnet est apparue pour la première fois dans la seconde moitié du 11e s., se portant latéralement sur la tête et continua à être portée de cette façon jusqu'à la fin du 12e s. Vers 1125 et certainement vers 1140, cette mitre latérale a fait un virage très progressif de 90 degrés et a commencé à être portée d'avant en arrière. Les cornes étaient désormais situées directement au-dessus du visage et de l'arrière de la tête au lieu d'être au-dessus des oreilles. La première mitre qui montre ce changement d'orientation est tirée d'un manuscrit français daté de 1120-1146.
Cet usage est confirmé dans la mystagogie allégorique de Durand de Mende :
→ (I, p. 75 v) : « RationaleMitra autem scientiam utriusque testamenti designat. Duo namque illius cornua duo sunt testamenta : anterius novum posterius vetus, quæ duo Episcopus memoriter debet scire ».
Une explication à cette identification de la mitre épiscopale et des cornes de Moïse pourrait bien se trouver dans les représentations de la coiffe d'Aaron, frère de Moïse, premier grand prêtre et à ce titre sorte de prorotype de l'évêque tel qu'il est considéré dans la hiérarchie ecclésiastique chrétienne :
Un Dieu jeune (le Christ?) explique depuis la nuée la discipline du sacrifice à un jeune Moïse cornu et à son frère Aaron paré comme un évêque avec mitre cornue et crosse, et à un serviteur.
Aux cornes symboliques de Moïse recevant du Dieu-Christ les tables de la Loi, correspondent les deux cornes de la mitre d'Aaron, qui a tout d'un évêque, et dont le cœur semble partagé entre contemplation du dialogue entre le Verbe et son image, et pouvoir à exercer sur le petit peuple adorant son veau comme un seul homme...
29–35 Comment comprendre la transformation du visage de Moïse ? 1 : les cornes
L'attribut très surprenant a choqué, et certains imaginent qu'avant le 8e s., la bible latine (saint Jérôme) eût proposé coronatus « couronné », le cornatus « cornu » actuel étant au départ une erreur de copiste.
Thomas d'Aquin s'efforce d'éviter les cornes qu'il reproche aux imagiers de montrer (Arts visuels Ex 34,29). Il le dit en commentant 2Co 3,13-16, où saint Paul explique que la lecture christique de l'Écriture consiste à retirer le voile dont Moïse cachait la métamorphose glorieuse de son visage, que ses auditeurs, puis ses lecteurs, ne pouvaient comprendre :
Ex 34,30-35) où notre texte porte que "le visage de Moïse avait des cornes" [ubi littera nostra habet, quod Moyses habebat faciem cornutam] de telle sorte que les fils d’Israël ne pouvaient tenir leurs regards fixés sur la face de Moïse. Un autre texte porte "le visage resplendissant [faciem splendidam] de Moïse", ce qui est meilleur. Il ne faut pas comprendre qu’il portait des cornes à la lettre, comme certains le peignent, mais que son visage émettait des rayons qui semblaient des espèces de cornes [Alia littera habet faciem splendidam, quod melius dicitur. Non enim intelligendum est eum habuisse cornua ad litteram, sicut quidam eum pingunt; sed dicitur cornuta propter radios, qui videbantur esse quasi quaedam cornua] » (éd. Vivès→ § 93).
Super 2 ad Cor., lectio 2 : « [...] l’Apôtre argumente d’après le récit de l’Exode (Dans sa réticence, Thomas, qui a un amour certain pour les juifs, s'avère peut-être marqué par l'exégèse juive (Tradition juive Ex 34,29–35), en particulier celle de ou de Ceux-ci cherchaient peut-être bien à lutter contre l'antijudaïsme que la représentation des cornes pouvait susciter ou catalyser.
Les cornes de Moïse ont reçu une connotation négative avec le développement du sentiment antijuif à la fin de la période médiévale (Ruth
, The Horned Moses in Medieval Art and Thought, « California Studies in the History of Art » 14, Presses universitaires de Californie, 1970, 133-137).Sur la miniature suivante, Moïse est affublé non seulement de ses cornes mais encore du pileus cornutus :
Ici, cependant, Moïse conserve un visage noble et doux... Est-il certain qu'on soit devant un témoignage formel d'antijudaïsme ?
29–35 TYPOLOGIE christique : Moïse type du Verbe incarné ?
29 il ignorait que NARRATION Caractérisation de Moïse La cornification du visage de Moïse résulte de l'intimité vécue avec Dieu : des qualités divines (Milieux de vie Ex 34,30) ont déteint jusque sur le physique de Moïse.
Voici le législateur des Hébreux devenu
29–35 cornes + « voile » : Indices théophaniques ? La métamorphose de Moïse rapportée par la lettre de l'Écriture (Vocabulaire Ex 34,30) peut avoir plusieurs valeurs.
Amplification visuelle (leur longueur évoquant celle de rayons lumineux émis par le visage de Moïse irradié de Présence divine), et armes d'attaque et de défense, les cornes sont des attributs divins bien attestés dans l'art du Proche-Orient ancien (cf. Milieux de vie Ex 34,30).
Les cornes apparaissent sur le visage de Moïse dans un contexte fortement liturgique :
Moïse apparaît ainsi, tel le Temple, médiateur du divin à l'instar de l'autel muni de cornes, du saint, séparé du peuple par un voile, non sans risque :
Dans le Nouveau Testament, Jésus-Christ sera décrit comme le Temple et plus que le Temple, et l'autel et la victime et le Dieu même du sacrifice ultime entre Dieu et son peuple, si bien que Moïse apparaît ici comme un type du Verbe incarné (Intertextualité biblique Ex 34,29–35).
29 son visage avait des cornes Cornes et rayonnement de Moïse Les représentations de Moïse cornu (Vocabulaire Ex 34,29) dans les arts visuels sont attestées pour la première fois au 12e s. en Angleterre. Les cornes deviennent ensuite un attribut fréquent du Législateur des Hébreux, pour le meilleur et pour le pire (Tradition chrétienne Ex 34,29–35 : antijudaïsme), ce qui explique l'hésitation constante des portraitistes de Moïse, qui oscillent entre excroissance kératineuse et fantaisie capillaire.
Les cornes sont vraiment dans le prolongement du visage de Moïse est cornu sur ces images. Le rapport entre sa métamorphose et le veau d'or qu'il a brisé (cf. Procédés littéraires Ex 34,31s) est ici de l'ordre de l'évidence visuelle.
Le contraste entre le législateur des Hébreux et le Législateur ultime, entre type et antitype, est souvent souligné :
Les cornes de Moïse font face au nimbe crucifère du nouveau Moïse. Le premier désigne la lettre (invisible) sur un phylactère, le second en explique toute la teneur dans un beau geste des mains. Cependant un être cornu à côté du Seigneur n'évoque-t-il pas insensiblement la scène de la Tentation du Christ au désert ?
Rapprochées, en contresens (cf. Milieux de vie Ex 34,30, des cornes des faunes antiques ou des diables, ces cornes finirent par affubler Moïse (et les Juifs) d'une aura diabolique... Jusqu'au 17e s., Moïse est le plus souvent représenté âgé, barbu, et cornu.
La plus célèbre de ces représentations est sans doute la statue sculptée par Michel-Ange vers 1515 pour le tombeau du pape Jules II.
Une lumière vive éclaire le législateur et ses tables de pierre, une autres source de lumière jaillit de la tête même de Moïse. Le jansénisme du peintre apparaît peut-être dans le paradoxe du doigt pointant le premier commandement qui interdit toute image taillée ou figure : comment le peintre (ne) doit-il (pas) servir la religion ?
La suite de l'histoire de l'art devient plus anecdotique :
Marc Chagall applique cette solution dans sa représentation de Moïse recevant les tables de la Loi : le prophète a deux rayons lumineux au sommet du crâne, qui ressemblent à des cornes.
33ss voile LEXICOGRAPHIE Terme rare
30 cornes Sémantique du terme hébraïque qeren קָרַן (qāran) est apparemment un verbe dénominatif dérivé du nom קֶרֶן (qeren), corne.
Si le verbe vient du nom, alors qāran suggère que le visage de Moïse était « cornu » d'une certaine manière.
Exceptionnellement le terme s'irise de connotations solaires.
Peut-être le visage de Moïse devint-il cornu à la façon d'un soleil ou d'un dieu, c'est-à-dire rayonnant de lumière ?
30 cornes RELIGION du Proche-Orient ancien. Des hommes et des dieux : les cornes comme attribut divin Diverses attestations iconographiques du Proche Orient ancien permettent de penser que le narrateur d'Exode 34 imagine bien Moïse avec des cornes, et non pas simplement rayonnant. Les divinités du Proche-Orient ancien apparaissent souvent avec des cornes, soit comme une partie de leur « corps», soit portées comme une coiffe. Israël n’a pas hésité à en attribuer aussi à son Dieu, comme expression de sa foi dans la puissance de salut de ce dernier (2S 22,3).
La tiare à cornes, coiffe réservée aux divinités mésopotamiennes, s'est enrichie de paires de cornes au fil du temps (rappel : empire d’Agadé, dynastie d’Akkad fondée par Sargon : 2340-2200 | règne de Naram-Sîn: 2254 – 2218 | époque néo-sumérienne : 2150 – 2100 av. J.-C.).
La scène représente une interaction rituelle ou administrative dans un style typique des sceaux-cylindres mésopotamiens. Un dieu trône, une charrue dans la main levée, face à un autre dieu (tous deux porteurs de coiffes à cornes), introduisant un adorateur humain (sans cornes) porteur d'un chevreau. La divinité assise, est probablement une figure majeure du panthéon. Si les motifs cosmiques du registre supérieur sont associés au soleil, ce pourrait être Šamaš (Utu). On peut aussi penser à Enlil : Dieu de l’air et de l’autorité, souvent représenté dans des scènes administratives ; ou encore à Anu chef du panthéon sumérien, parfois associé à un trône céleste.
Le nombre de cornes indique la plus ou moins grande puissance du dieu.
Le relief montre Hammurabi debout devant le dieu Shamash assis, coiffé de la tiare à quadruples cornes. L'attribut solaire des flammes jaillit de ses épaules.
L'attribution de cornes à des humains est rare, elle signale leur statut élevé, en voie vers la divinisation peut-être.
Sur certaines images, diverses figures anthropomorphes ne sont identifiables comme dieux que par la présence de cornes, leur absence signalant que la figure est seulement humaine.
Au c. : Horemheb (dernier pharaon de la dix-huitième dynastie, qui rétablit le culte d'Amon après les expériences de Toutankhamon et de son père Aménophis IV) ; Osiris (à g.) porte fouet et sceptre royaux ; Hathor (à dr.), maîtresse de l'Ouest, du Ciel et de tous les dieux, est coiffée d'une perruque à bandes surmontée des cornes de vache enfermant le disque solaire.
Remarquable, dans le contexte d'Ex 34,20-35 est l'association entre le rayonnement du soleil et les cornes ou les couronnes, comme ici.
Ramsès II, portant des cornes de bélier, siège entre Amon, le dieu du vent et de la fertilité, et la déesse Mout compagne d'Amon, portant les grandes cornes de vache.
Cette stèle représente le dieu de l'orage et de la pluie Baal. Celui-ci marche vers la droite levant une massue de son bras droit et plantant dans le sol une lance. Il porte une barbe et une haute coiffe à cornes de taureau, l'identifiant comme divinité. Deux longues mèches de cheveux enroulées aux extrémités tombent sur sa poitrine. Le dieu est vêtu d'un pagne orné de fines rayures, à sa ceinture un poignard à gaine à bout recourbé se situe juste au-dessus d'un personnage nettement plus petit. Cette figure est posée sur un piédestal, elle porte une robe châle à galon. Ce petit personnage représente certainement le roi d'Ougarit, vêtu d'une tenue de cérémonie, faisant un geste de prière, se plaçant ainsi sous la protection du dieu. Le dieu Baal était l'un des dieux les plus importants du Levant, il déclenchait l'orage en brandissant sa masse d'arme, sa lance arborescente symbolise la foudre et les bienfaits de la pluie. Des textes découverts à Ras Shamra, écrits en ougaritique, décrivent le combat entre Baal depuis sa résidence de la montagne et Mot, dieu de la mort et de la sécheresse. D'autres évoquent son combat contre Yam, dieu de la mer. C'est peut-être ce qu'évoquent les lignes ondulées gravées sur la base qui symboliseraient la montagne et la mer.
Dans l'imagerie divine du Proche-Orient ancien les cornes divines étaient souvent associées à une lumière (cf. Vocabulaire Ex 34,30). En Mésopotamie, par exemple les cornes ont un rapport avec l'aura des dieux appelée « melammu », lumière brillante qui rayonnait en particulier de leur tête (Enuma Elish 4,58) ou de leur armement, et qu'ils pouvaient donner en partage à des humains, en particulier les rois (cf. l'équation corne = lumière autour du messie davidique en Ps 132,17 ; ou encore Ha 3,4).
29 des cornes : V | G : l'apparence de son visage était chargée de gloire | M : rayonnait la peau de son visage. Comment raconter la gloire divine ?
Les Targoums (Onqelos, Ps-Jonathan, fragmentaire, Neofiti, ou samaritain) semblent délibérément traduire le terme de « peau » (עור) comme s’il s’agissait du mot « lumière » (אור), en s'appuyant sur des graphies assez semblables pour faciliter la lecture d'un passage à l'imagerie difficile à accepter.
29–35 Moïse avait-il des cornes ? Toute l'histoire de l'art occidental depuis le 12e s., suivant la version latine des Écritures, affuble Moïse d'appendices cornus : Arts visuels Ex 34,29. Ils ne doivent cependant pas faire naître chez l'aimable lecteur de doutes sur la fidélité de Séphora : personne n’a jamais soupçonné l’épouse du prophète ! Ils posent, en revanche, une passionnante question biblique. En l'approfondissant, on confirmera une fois encore que la trace écrite du Verbe de Dieu est une partition polyphonique, dont il faut entendre toutes les voix, et qu'en particulier la voix latine du génial saint Jérôme mérite bien le regain d'intérêt que lui portent des éxégètes, en particulier à l'Ecole biblique et achéologique française de Jérusalem.
Moïse ne pouvait porter de ridicules cornes, disent de grandes autorités :
Et pourtant, il n'est pas sûr que le procès en antijudaïsme voire en antisémitisme fait aux imagiers médiévaux soit entièrement justifié.
En outre, il y aurait beaucoup à dire sur la connotation négative, voire diabolique des cornes.
De fait, l'interprétation diabolisante ou antijuive qui a été faite parfois des cornes de Moïse apparaît comme un parfait contresens :
Il y a de bonnes raisons philologiques de penser
Plus généralement concluons avec un très grand savant, ancien élève de l'Ecole biblique et précurseur de nos travaux en exégèse différentielle :