La Bible en ses Traditions

Matthieu 14,0 ; 1,1–2,23

Byz V S TR Nes

Selon Matthieu

VICI COMMENCE L'ÉVANGILE SELON MATTHIEU

Livre de la genèse

Vgénération de Jésus-Christ, fils de David, fils d’Abraham.

Abraham engendra Isaac

Isaac engendra Jacob

Jacob engendra Juda et ses frères

Juda engendra Pharès et Zara de Thamar

Pharès engendra Esrom

Esrom engendra Aram.

Aram engendra Aminadab

Aminadab engendra Naasson

Naasson engendra Salmon

Salmon engendra Boes

VBooz de Rachab

VRahab

Boes

VBooz engendra Jessai

VJessé de Routh

VRuth

Jobed

VObed engendra Jessai

VJessé

VJessé engendra le roi David.

 Byz S TR NesJessai engendra le roi David

Byz V TRLe roi David engendra Solomon

VSalomon de celle Vqui fut [femme] d’Ourias

VUrie

Solomon

VSalomon engendra Roboam 

Roboam engendra Abia

VAbia 

Abia

VAbias engendra Asaf

Byz V S TRAsa

Asaf

Byz V S TRAsa engendra Josaphat 

Josaphat engendra Joram

Joram engendra Ozias

Ozias engendra Joatham

Joatham engendra Achaz

VAhaz

Achaz

VAhaz engendra Ézéchias

10 Ézéchias engendra Manassé

Manassé engendra Amos

Byz V S TRAmon

Amos

Byz V S TRAmon engendra Josias 

11 Josias engendra Jéchonias

VJéconias et ses frères au temps de la déportation de Babylone.

12 Après la déportation de Babylone

Jéchonias

VJéconias engendra Salathiel 

Salathiel engendra Zorobabel

13 Zorobabel engendra Abioud

VAbiud

Abioud

VAbiud engendra Éliakim

Byz S TRÉliakeim

VÉliaquim

Éliakim

Byz S TRÉliakeim

VÉliaquim engendra Azor

14 Azor engendra Sadok

VSaddoc

Sadok

VSaddoc engendra Achim

Byz S TRAcheim

Achim

Byz S TRAcheim engendra Élioud

VÉliud

15 Élioud

VÉliud engendra Éléazar

Éléazar engendra Matthan

VMathan

Matthan

VMathan engendra Jacob

16 Jacob engendra Joseph, l’époux de Marie, de laquelle fut engendré 

Vest né Jésus, qu'on appelle « Christ ».

17 Donc toutes les générations depuis Abraham jusqu’à David : quatorze générations 

depuis David jusqu’à la déportation de Babylone : quatorze générations

depuis la déportation à Babylone jusqu’au Christ : quatorze générations. 

Byz S TR Nes
V

18 Or Byz S TR Nesde Jésus [comme] Christ la Byz S TR Nesgenèse se fit ainsi :

comme Marie, sa mère, avait été fiancée à Joseph

il se trouva, avant qu’ils eussent habité ensemble, qu’elle [l']avait dans ses entrailles de par l'Esprit Saint.

18 Or, la génération du Christ se fit ainsi :

comme Marie, sa mère, avait été fiancée à Joseph

il se trouva, avant qu’ils eussent habité ensemble, qu’elle [l']avait dans ses entrailles de par l'Esprit Saint.

Byz V S TR Nes

19 Joseph, son époux, qui était juste et ne voulait pas la faire montrer du doigt

Vtraduire [en justice]

se proposa de

Vvoulut la renvoyer secrètement.

20 Comme il était dans cette pensée

Vméditait cela

voici, un ange du Seigneur lui apparut en songe et lui dit :

— Joseph, fils de David, ne crains pas de prendre chez toi

Vd'accueillir Marie ton épouse

car certes ce qui est engendré

V en elle est de l'Esprit Saint.

21 Et elle enfantera un fils et tu l'appelleras du nom de « Jésus »

car lui-même sauvera son peuple de ses péchés.

22 Tout cela arriva

pour que s'accomplît la parole dite 

V Sce qui a été dit par le Seigneur à travers le prophète qui disait :

23 « Voici, la Vierge sera enceinte et enfantera un fils, et on l'appellera du nom d'"Emmanuel" »

ce qui se traduit : « Dieu avec nous ».

24 Réveillé de son sommeil, Joseph fit comme l’ange du Seigneur lui avait prescrit

et il reçut

Vaccueillit son épouse.

25 Et il ne la connut pas jusqu’à ce qu’elle eût enfanté un fils 

Byz V S TRson fils premier-né 

et il

Selle l'appela de son nom « Jésus ».

2,1 Jésus étant né

VComme Jésus était né à Bethléem de Judée aux jours du roi Hérode

voici, des mages d’Orient arrivèrent

Vvinrent à Jérusalem

2,2 disant :

— Où est le roi des Juifs qui a été enfanté

Vest né ?

Car nous avons vu son étoile à l’orient

et nous sommes venus l’adorer.

2,3 En entendant [cela] le roi Hérode fut troublé, et tout Jérusalem avec lui.

2,4 Et, rassemblant tous les chefs des prêtres et les scribes du peuple,

il s'enquit auprès d'eux : — où le Christ devait naître ?

2,5 Ils lui dirent : — À Bethléem de Judée

car ainsi a-t-il été écrit par le prophète :

2,6 « Et toi Bethléem, Byz V TR Nesterre de Juda, tu n’es pas la moindre parmi les chefs-lieux

Sroyaumes de Juda

car de toi sortira un chef

Vprince Byz S TR Nes, celui qui paîtra

Vrégira mon peuple Israël. » 

2,7 Alors Hérode, ayant secrètement appelé les mages, se fit préciser par eux

Vse renseigna avec soin auprès d'eux sur le moment où l’étoile était apparue.

2,8 Et, les envoyant à Bethléem, il dit :

— Allez, informez-vous précisément

Vavec soin au sujet de l’enfant.

Et quand vous aurez trouvé, faites-moi l'annonce

Vfaites-moi un rapport 

afin que moi aussi j’aille l’adorer.

2,9 Quant à eux, ayant 

VQuand ils eurent entendu le roi, ils partirent.

Et voici, l’étoile qu’ils avaient vue à l’orient les précédait 

Vmarchait devant eux 

jusqu’à ce que, en venant au-dessus du lieu où était l'enfant, elle s'arrêta.

V' elle vienne s'arrêter au-dessus de là où était l'enfant.

2,10 En voyant l'étoile, ils se réjouirent d'une très grande joie.

2,11 En entrant dans la maison, ils virent

Byz V S TRtrouvèrent l’enfant avec Marie, sa mère,

et, tombant

Vse prosternant, l’adorèrent ;

et, leurs trésors ouverts, ils lui présentèrent

Voffrirent des dons : de l’or, de l’encens et de la myrrhe.

2,12 Et ayant été avertis en songe

Vreçu dans des songes l'oracle de ne pas retourner vers Hérode

par un autre chemin regagnèrent leur région.

2,13 Alors qu'ils s'en étaient retournés

voici, un ange du Seigneur apparut en songe à Joseph, disant :

— Lève-toi, prends l’enfant et sa mère

et fuis en Égypte

et reste là-bas jusqu’à ce que je te dise 

car il arrivera qu'Hérode cherchera l’enfant pour le faire périr

Vperdre.

2,14 Lui, 

SJoseph, s'étant levé, prit avec lui l'enfant et sa mère de nuit et se retira en Égypte.

2,15 Et il fut là-bas jusqu’à la mort d’Hérode

afin que fût accomplie la parole dite 

Vaccompli ce qui avait été dit par le Seigneur à travers le prophète, disant :

« D'Égypte j'ai appelé mon fils. »

2,16 Alors Hérode, voyant que les mages s'étaient joués de lui, fut très en colère

et il envoya tuer tous les enfants Vqui étaient dans Bethléem et de toute sa région

depuis l’âge de deux ans et au-dessous, d’après le temps qu'il s'était fait préciser par les mages.

2,17 Alors s'accomplit la parole dite

Vce qui a été dit par Jérémie le prophète disant :

2,18 « Une voix en Rama a été entendue, Byz TRlamentations, pleurs et plaintes nombreuses :

Rachel pleure ses enfants ; et elle ne voulait 

Vvoulut pas être consolée, parce qu’ils ne sont plus. »

2,19 Hérode étant mort 

voici, un ange du Seigneur apparut en songe à Joseph en Égypte

2,20  disant :

— Lève-toi, prends l’enfant et sa mère

et va en terre d’Israël

car ils sont morts, ceux qui recherchaient la vie de l’enfant.

20 La mort des persécuteurs. Ex 4,19

2,21 Lui, 

SJoseph, s’étant levé, prit l’enfant et sa mère, et entra 

Byz V S TRvint en terre d’Israël.

2,22 Entendant qu’Archélaüs régnait en Judée à la place d’Hérode son père, il craignit de s'y rendre

et, averti en songe, il se retira dans la région de la Galilée

2,23 et il vint s'installer

Vhabiter dans une ville appelée Nazareth

afin que s'accomplît le mot dit

Vce qui a été dit par les prophètes :

Il sera appelé Nazoréen

VNazaréen.

Réception

Liturgie

1,16 Jacob autem

Communion "Jacob autem"

Communion - Jacob autem

Chœur des moines de l’abbaye Sainte-Madeleine du Barroux

© Abbaye du Barroux→, Mt 1,16

1,18 Cum esset

Offertoire "Cum esset"

Offertoire - Cum esset

Chœur des moines de l’abbaye Sainte-Madeleine du Barroux

© Abbaye du Barroux→, Mt 1,18

Contexte

Repères historiques et géographiques

2,1–23 Bethléem (Voir Repères historiques et géographiques 1S 16,4). ou Éphrath, Éphrata. Une ville qui appartenait à la tribu de Juda (1Ch 2,51) , située à 10 kilomètres au sud de Jérusalem. Le roi David et Jésus y sont nés.

Pères blancs de Ste-Anne, Le parvis de la basilique de la Nativité, photographie, vers 1930

Sainte-Anne, Jérusalem (Ste A-Cont.407)

© Couvent St-Étienne de Jérusalem — É.B.A.F. 1S 16,4 

Le parvis de la basilique de la Nativité, dans son état ancien, avec les gros pavés. Le monument byzantin est à l’arrière-plan : la façade orientale, les contreforts ajoutés après-coup et les entrées dans le monument rétrécies en trois moments. À droite, le couvent arménien.

Récit biblique

  • Rachel mourut en mettant au monde Benjamin sur la route de Béthel, à Bethléem. Son mari Jacob l'enterra sur place (Gn 35,16-19). 
  • Les Lévites habitaient à Bethléem (Jg 17,7). 
  • Élimélek et Noémi, les beaux-parents de Ruth, étaient de Bethléem avant qu'ils ne s'installent à Moab (Rt 1,2). Après la mort de son mari et de ses fils, Noémi y revint avec Ruth, qui finit par épouser Booz, un parent d'Élimélek (Rt 4,13). Leur fils, nommé Obed, est le grand-père de David (Rt 4,22).
  • Suivant l'ordre de Dieu, Samuel oignit David à Bethléem (1S 16,13). 
  • Après l'attaque de David contre les Philistins, ceux-ci se retirèrent à Bethléem. Trois des soldats de David se frayèrent un passage à travers le camp des Philistins pour ramener de l'eau du puits de la porte de Bethléem (2S 23,14-15). 
  • La ville appartenait à la tribu de Juda (1Ch 2,51). 
  • Roboam, le petit-fils de David, fortifia la ville (2Ch 11,6). 
  • Le prophète Michée déclara que le futur souverain d'Israël sortirait de Bethléem (Mi 5,1). 
  • 123 habitants de Bethléem furent répertoriés parmi ceux qui rentrèrent de l'Exil au 4e s. av. J.-C. (Esd 2,21) et retrouvèrent leur ancienne maison.
  • La famille de Joseph était de Bethléem (Lc 2,4) et Jésus y est né (Mt 2,1-8 ; Jn 7,42). 

Traditions interprétatives

  • À partir du 6e s. ap. J.-C., la tradition chrétienne considéra que l'étoile des mages était tombée dans le puits de l'église (Adamnan Loc. sanct. v.256 ; Ps.-Épiphane le Moine Enarr. Syr. 11).
  • À la fin du 7e s. ap. J.-C., on montrait aux pèlerins un rocher situé à l'extérieur des murs de la ville. On disait alors que l'eau du premier bain de Jésus y avait été versée et qu'il été rempli d'eau depuis (Adamnan Loc. sanct. v.256).
  • La tradition chrétienne byzantine localisa le tombeau de diverses figures bibliques à Bethléem. Eusèbe de Césarée Onom. 15v, s. 'Bethleem' écrit que les tombeaux d'Isaïe et de David étaient visibles dans la ville ; Pèl. Bordeaux a également vu les tombeaux du prophète Ézéchiel, Asaph, Job et Salomon à Bethléem. Égérie Itin. L1 écrit que les tombeaux des rois de Juda étaient situés dans une vallée de Bethléem. Au cours du 6e s. ap. J.-C., Pèl. Piacenza V178 précise que les tombes de David et de Salomon étaient situées dans la banlieue de Bethléem, non loin du centre-ville. Il mentionne également une basilique dédiée à saint David. À l'époque d'Adamnan, l'église se trouvait toujours sur l'emplacement supposé de la tombe de David (Adamnan Loc. sanct. 4,1). La tradition chrétienne, en plaçant la tombe de David à Bethléem, entra en concurrence avec la tradition juive qui la situe à Jérusalem.
  • Ps.-Épiphane le Moine (Enarr. Syr. 11) rapporte que la maison familiale du roi David était visible à gauche de l'église de la Nativité.
  • La tradition byzantine a également localisé les tombeaux des Saints Innocents à Bethléem (LAR 55 ; Pèl. Piacenza V178).
  • Jérôme rapporta qu'il avait enterré sainte Paula à côté de la grotte (Jérôme Ep. 108) ; sa propre tombe fut identifiée à proximité et montrée aux pèlerins ultérieurs (Pèl. Piacenza v178).

Autres sources écrites

Histoire du site d'après des historiens anciens, les sources chrétiennes et talmudiques

  • Après avoir réprimé la révolte de Bar Kochba en 135 ap. J.-C., l'empereur Hadrien expulsa les Juifs de Judée, y compris de la région de Bethléem (Tertullien Jud. 13,3 ; Lam. Rab. 1,15).
  • Entre les règnes d'Hadrien et de Constantin, le site était un lieu cultuel dédié à Tammuz / Adonis (Jérôme Ep. 58).
  • En 384, Jérôme s'établit à Bethléem puis fut rejoint deux ans plus tard par Paula et sa fille Eustochium. Ensemble, ils transformèrent Bethléem en un centre monastique majeur (Jérôme Ep. 108).
  • L'impératrice Eudocia fit construire un palais à Bethléem (Vita Bars. 121).
  • Selon Eutychius d'Alexandrie (Jauhar 17,3), après le soulèvement samaritain de 529 ap. J.-C., l'empereur Justinien voulait que l'église soit reconstruite dans un style magnifique. Cependant, insatisfait et déçu des choix faits par l'architecte, il le fit exécuter. L'église de la Nativité a traversé les âges, même si elle a été modifiée et agrandie au fil des siècles.
  • Selon une lettre synodale envoyée après le concile de Jérusalem de 836, les Perses épargnèrent l'église en 614 car les mages représentés sur les mosaïques de la façade portaient le sarrau de prêtres zoroastriens (Bayet 1879, 77).
  • Eutychius d'Alexandrie (Jauhar 18, « Le califat d'Omar » 7) écrit que le calife Omar avait visité l'église et avait prié à l'intérieur du transept sud orienté vers La Mecque. Il publia un document officiel autorisant les musulmans à y prier mais leur interdisant de modifier quoi que ce soit à l'intérieur de l'église. Eutychius poursuit en affirmant que les musulmans contrevinrent, plus tard, à l'édit d'Omar, en détruisant les mosaïques et en transformant l'ensemble du transept en mosquée.
  • L'historien du 13e s., Yāqūt al-Hamawī (Mu‘ğam al-buldān 779 ; voir Le Strange 1890, 300) rapporte également que le calife Omar avait épargné l'église mais en avait transformé le transept sud en mosquée. Il ne mentionne aucun document officiel réglementant l'utilisation du bâtiment.
  • Bethléem fut l'une des premières villes conquises par les croisés en 1099 (Guillaume de Tyr Hist. 8,24). Le clergé occidental y établit un nouveau monastère : il s'installa dans la partie nord de l'église, tandis que le clergé local se plaça dans la partie sud. L'église fut érigée en cathédrale et les deux premiers rois de Jérusalem y furent couronnés.

Sources archéologiques

  • L'église actuelle de la Nativité est le résultat de 1700 années de modifications successives depuis l'époque de Constantin.
  • L'église constantinienne était une basilique carrée dotée de quatre rangées de neuf colonnes. La basilique était divisée en une nef avec deux nefs de chaque côté, toutes pavées de mosaïques. À l'extrémité orientale de la basilique, une structure octogonale a été construite sur la grotte de la Nativité. Deux chambres rectangulaires reliaient l'octogone à l'église principale ; elles étaient également pavées de mosaïques. À l'intérieur de l'octogone se trouvait une structure octogonale plus petite qui fermait l'ouverture de la grotte et avait un sol en mosaïque élaboré.
  • Au cours du 6e s. ap. J.-C., une tentative de remplacement de l'octogone par un bâtiment arrondi échoua et une triple abside en trèfle fut érigée à la place. L'ensemble du bâtiment a été modifié : il a gagné en longueur, la nef a été élargie, l'atrium a été étendu à l'ouest, un narthex a été ajouté et l'église a été fortifiée. Deux entrées de la grotte ont été faites sur les côtés nord et sud de l'abside et équipées de portes en bronze.

Pères blancs de Ste-Anne, Le narthex de la basilique de la Nativité, photographie, vers 1930

Sainte-Anne, Jérusalem (Ste A-Cont.409)

© Couvent St-Étienne de Jérusalem — É.B.A.F.

Le narthex de la basilique de la Nativité. Au centre droit, une des belles colonnes monolithes byzantines ; juste derrière elle, sur sa droite, l’escalier de la sortie de la grotte de la Nativité, sous le chœur des Grecs. À gauche, au premier plan, un autel latéral arménien.

  • L'église a été rénovée par les croisés, qui ont bloqué les deux entrées latérales et réduit la taille de la principale. Une porte en bois fut sculptée. L'église était richement décorée de peintures et de mosaïques. Elles représentent des scènes du Nouveau Testament, la généalogie de Jésus selon les évangiles de Matthieu et de Luc, des anges, les décisions des sept conseils œcuméniques et des six conseils provinciaux qui ont été reconnues par les Églises orientale et méridionale. Des représentations de saints décoraient les parties supérieures des piliers.

La grotte de la Nativité

  • Bien que les évangiles ne mentionnent pas le fait que Jésus soit né dans une grotte, cette tradition s'est répandue très tôt, probablement parce qu'il y a effectivement des grottes dans la région de Bethléem. Les premières déclarations concernant la grotte de la Nativité se trouvent dans les écrits de Justin le Martyr Dial. 78,5 ainsi que dans le Protév. Jc. 18,1 du 2e s. av. J.-C. Plus tard, elles furent reprises par Origène Cels. 1,51,  Jérôme Ep. 58 et Jérôme Ep. 108, V316, 84. Cette grotte est accessible à partir de l'église de la Nativité. Elle est reliée à plusieurs autres grottes que la tradition identifie à l'étude de Jérôme, ainsi qu'à son tombeau. Il est dit que sainte Paule et sainte Eustochium y sont également enterrées.

Pères blancs de Ste-Anne, La Grotte de la Nativité, photographie, vers 1930

Sainte-Anne, Jérusalem (Ste A-Cont.404)

© Couvent St-Étienne de Jérusalem — É.B.A.F.

À l’intérieur de la basilique, dans la crypte, l’emplacement de la grotte de la Nativité. Ce cliché original montre deux policiers municipaux du mandat britannique montant la garde devant l’autel sous lequel se trouve la célèbre étoile en argent, lieu traditionnel de la naissance de Jésus, et objet de la vénération liturgique des trois communautés chrétiennes y ayant un droit d’accès : Grecs, Arméniens et Catholiques.

Réception

Arts visuels

1,2 Livre de la génération de Jésus  L'arbre de Jessé La représentation de la généalogie du Christ par l'arbre de Jessé (cf. Is 11,1) est un motif récurrent dans toute l'histoire de l'art.

Dans des vitraux célèbres

  • Basilique Saint-Denis (12e s.)

    Anonyme, L'enfance du Christ et l'arbre de Jessé (vitrail, ca. 1144), chapelle de la Vierge

    Basilique de Saint-Denis (France) © CC-BY-SA 3.0→

  • Cathédrale de Chartres (12e s.)

    Anonyme, L'Arbre de Jessé (vitrail, 1145-1155), côté ouest orienté nord

    cathédrale Notre-Dame de Chartres (France) © Domaine public→

  • Beauvais (16e s.)

    Anonyme, L'Arbre de Jessé (vitrail, 1522-1524)

    église Saint-Étienne, Beauvais (France) © Domaine public→

  • Cathédrale Saint-Étienne de Sens (début 16e s.)

Lyévin Varin ou Voirin, Jehan Verrat et Balthazard Godon ou Gondon, L'Arbre de Jessé (vitrail, 1502-1503), 12,4 x 4,2 m, baie n°116, fenêtre haute du transept sud

cathédrale Saint-Étienne, Sens (France), photo : lavieb-aile→ © Domaine public→

  • Cathédrale Saint-Lazare d'Autun (16e s.)

Anonyme, L'Arbre de Jessé (vitrail, 16e s.), collatéral nord, chapelle des évêques

Cathédrale Saint-Lazare, Autun (France), photo : Denis Krieger © Domaine public→

Dans la sculpture baroque

Anonyme, L'Arbre de Jessé (bois, 17e s.)

Église Saint-François, Porto (Portugal) © CC-BY-2.0→

Dans la peinture moderne : Joseph enchevêtré à l'arbre de Jessé ? 

Cf. Arts visuels Mt 1,16

Cinéma

1,18–2,19 Histoire de la Nativité Une intense poésie se dégage de ce film d'animation russe.

Mikhail Aldashin, Noël (мультфильм Михаила Алдашина), (film d'animation, 1997)

musique :  Johann Sebastian Bach, Concerto en D minor pour clavecin, BWV 1052 (Clavecin: Jim Long) ; L. van Beethoven, Symphonie No. 7 en A Major, Op. 92: II. Allegretto (Rafael Frühbeck de Burgos; Wyn Morris ; London Symphony Orchestra).

Prod. : Primoluz, Рождество © Licence YouTube standard, Mt 1,1-2,19 ; Lc 1,26-2,20

Le film Noël du réalisateur et artiste Mikhail Aldashin cherche à faire toucher au miracle de la naissance du Sauveur parmi les hommes. L'intrigue respecte le texte canonique, en y ajoutant bien des traits naïfs et émouvants tirés des récits apocryphes. Mikhail Aldashin est l'un des principaux réalisateurs du studio Pilot. Ses films ont remporté le succès dans de nombreux pays, dans divers festivals internationaux. Le film Noël, tourné en 1997 la même année, a reçu le prix de la meilleure réalisation et la première place dans une classification professionnelle au Festival panrusse d'animation de Tarus ; au Golden Fish International Film Festival à Moscou et de nombreuses autres récompenses.

La scène de l’appel des trois mages endormis dans le même lit et tirés de leur sommeil par un petit ange qui les touche du doigt vient directement d’un chapiteau du 12e s. de la cathédrale Saint-Lazare d’Autun, sculpté par maître Gislebertus : Arts visuels Mt 2,1s

Arts visuels

1,18 Or, la génération du Christ se fit ainsi Iconographie contemporaine

Enluminure

Éric Mortreuil (1964 -), Incarnation. Page Chi-Rhô., (enluminure sur vélin : pigments à l'orpiment, minium, garance, ocre doré, lapis-lazuli, vert de gris, cochenille, indigo, 2020),  33 x 25,5 cm

Coll. part., France

D.R. É. Mortreuil→© BEST aisbl

Enlumineur depuis 2016, É. M. s’inspire de textes bibliques et chrétiens et de la spiritualité scoute pour élaborer des compositions dans la tradition de l’enluminure occidentale, avec une préférence pour le style irlandais « insulaire » (Livre de Kells, Evangiles de Lindisfarne, etc.) et pour le gothique du 13e s.

La page Chi-Rhô (folio 34r du Livre de Kells) est emblématique des manuscrits insulaires. Elle désigne le chrisme, composé des lettres grecques X (khi) et P (rhô), initiales de Jésus-Christ en grec. 

Anonyme, Livre de Kells, (vélin avec de l'encre noire, rouge, mauve ou jaune, ca. 800), Manuscrit illustré de motifs ornementaux, Folio 34r, 33 x 25

Irlande, Bibliothèque du Trinity College Dublin→© BEST aisbl

En s'inspirant de l'illustration Chi-Rhô, É. M. illustre les premiers mots de la péricope de Saint Matthieu : « XPI (Christi) autem generatio sic erat ».

L'enluminure de É. M. intègre aussi des éléments symétriques et circulaires, ainsi que des motifs celtiques médiévaux, comme ceux du Bouclier de Battersea.

Anonyme, Le bouclier de Battersea, (bronze et verre, ca. 350 BC - 50 BC), 77,7 x 35,7 cm, N° d’inventaire : 1857,0715.1

British Museum→© BEST aisbl

La calligraphie quant à elle est empruntée aux lettres du folio 95r des Évangiles de Lindisfarne.

Anonyme, Évangiles de Lindisfarne, (Enluminures sur parchemin, ca. 700-715), Manuscrit enluminé, 34 × 27 cm,

N° d’inventaire : Cotton Ms. Nero D.IV, Folio 95r,

Lindisfarne, British Library

L'enluminure Incarnation. Page Chi-Rhô d'É. M. peut évoquer : 

  • La vision du char d'Ez 1, où les quatre évangélistes sont symbolisés par leurs figures traditionnelles : l’homme, le bœuf, le lion et l’oiseau. Le dessin des roues (Ez 1,15) s’inspire des éléments circulaires du Bouclier de Battersea.
  • Les multiples points verts et orangés représentent la descendance innombrable d'Abraham.
  • L'encadrement contient des passages du Credo relatifs à l'incarnation et le mot « Hosanna » en lettres runiques.

2,13 La fuite en Égypte selon la Biblia Pauperum Cette planche marque le début d'un deuxième volet. Les planches A à D formaient un premier groupe couvrant l'Annonciation jusqu'à la première souffrance du Christ. Les planches E à H formeront un deuxième groupe, délimité par la fuite en Égypte et le retour d'Égypte. La deuxième souffrance du Christ se distingue de la circoncision dans la mesure où le danger est représenté. Alors que dans la Présentation de Jésus au Temple, seul la nudité de Samuel laissait entrevoir la circoncision (Arts visuels Lc 2,22–39), le danger est ici manifeste. Que ce soit à travers Ésaü et son arc (signe distinctif qui réapparaît dans la Planche K : Arts visuels Lc 2,4), l'âne en mouvement ou les fantassins qui pourchassent David, cette planche est marquée par le danger et la fuite.

Anonyme (continuant Albrecht Pfister), « Fuite de Jacob, La fuite en Égypte, Fuite de David pourchassé par Saül », (impression xylographique, 1460s), Pays-Bas ou Rhin inférieur, 27,5 x 20,5 cm

Planche E, f.5v de Biblia pauperum seu historiæ Veteris et Novi Testamenti, , Bibliothèque nationale de France→,

© Domaine public→

Registre supérieur

Lectures
  • à g. On lit dans la Genèse, au chapitre 27, que lorsque Rébecca, la mère d'Esaü et Jacob, apprit qu'il pourrait arriver d'un moment à l'autre que Jacob soit tué, elle fit partir son fils Jacob de son pays vers un pays étranger afin qu'il échappe au meurtre. Ce qui figurait bien la fuite du Christ au pays d'Égypte quand Hérode le chercha alors qu'il venait de naître, pour le faire mettre à mort (Gn 27).
  • à dr. On lit au premier livre des Rois, au chapitre 19, que le roi Saül envoya des gardes pour rechercher David afin de le tuer. Mais la femme de David, du nom de Mikal, le fit descendre par une fenêtre à l'aide d'une corde et c'est ainsi qu'il échappa à ceux qui le recherchaient. Le roi Saül signifie Hérode qui rechercha le Christ pour le faire mettre à mort lorsque Joseph l'emmena avec Marie en Égypte et c'est ainsi qu'il échappa aux mains [de ceux] qui le recherchaient (1S 19).
Prophètes
  • à g. Isaïe : « Voici que le Seigneur entrera dans l'Égypte et les idoles seront ébranlées » (Is 19,1).
  • à dr. David : « Voici que je me suis éloigné en fuyant et je suis demeuré dans la solitude » (Ps 55,8).

Triptyque central et distiques afférents

Panneau central
  • La fuite en Égypte (Mt 2)
  • Distique central : « À la funeste colère d'Hérode échappe le Christ enfant ».
Panneau gauche
  • Distique gauche : « Jacob, par crainte de [son] frère | abandonna la maison paternelle ».
Panneau droit
  • Fuite de David pourchassé par Saül (1S 19)
  • Distique droit : « David, grâce à Mikal | évita les pièges de Saül contre lui ».

Prophètes inférieurs

  • à g. Jérémie : « J'ai laissé ma maison et abandonné mon habitation » (Jr 12,7).
  • à dr. Osée: « Ils iront chercher le Seigneur et ils ne le trouveront pas » (Os 5,6).

Commentaire de La fuite en Égypte selon la Biblia Pauperum

Enchassé entre la fuite de Jacob et l'évasion de David, la fuite en Égypte fait partie des épreuves que Joseph, Marie et Jésus doivent endurer. Les agresseurs, absents de la scène centrale, sont présents dans les images latérales. 

Détails remarquables : 
  • Sur l'image de droite, les troupes de Saül se massent à l'entrée d'une forteresse, tandis que le roi David, assuré par sa femme Mikal, s'enfuit en rappel. On le reconnaît grâce à sa tenue et son chapeau, identiques à ceux qu'il porte en tant que prophète sur la partie supérieure droite de la planche. Chaque prophète a en effet une tenue et un chapeau qui lui sont propres, ce qui lui confère une identité propre. Si l'on prend le cas de David, on le voit porter ce même chapeau dans l'image gauche de la planche H lors de son retour après la mort de Saül, mais aussi lors de sa bataille avec Goliath dans l'image gauche de la planche •H•. De plus, à chaque fois qu'il apparaît en tant que prophète, il porte ce même chapeau.
  • La figure du bâton est reprise dans les images de gauche et du centre dans un effet de miroir. Tous deux portent leur frêle bagage constitué en tout et pour tout d'une modeste pièce de tissu. Cette figure n'est pas sans rappeler le bâton qui accompagna Moïse lors de l'exode, à la sortie d'Égypte.
  • Dans une visée typologique, ces deux images ont en commun le désert comme paysage. La continuité du relief en arrière-plan les place sous un même décor.
  • On note une différence majeure entre l'image centrale et les deux images latérales : si, dans l'Ancien Testament, la fuite impliquait une séparation (Jacob quittant père et mère et David s'éloignant de Mikal), elle se place sous le signe de l'union dans le Nouveau Testament. 

2,1 voici, des mages d'Orient vinrent à Jérusalem L'Épiphanie selon la Biblia Pauperum La visite des mages est au centre ; les images latérales représentent le roi David et le roi Salomon. Celui qui est « Roi des rois et Seigneur des seigneurs » (Ap 19,16) surprend par sa petitesse, en comparaison des rois d'Israël qui le flanquent. 

Anonyme (continuant Albrecht Pfister), « Abner, chef de l'armée de Saül, se rend chez David, l'Épiphanie, La reine de Saba se rend chez Salomon », (impression xylographique, 1460s), Pays-Bas ou Rhin inférieur, 27,5 x 20,5 cm 

Planche C, f.3v de Biblia pauperum seu historiæ Veteris et Novi Testamenti, Bibliothèque nationale de France→,

© Domaine public→

Registre supérieur

Lectures
  • à g. On lit au deuxième livre des Rois, au chapitre 3, qu'Avner, le chef de l'armée de Saül, vint trouver David à Jérusalem pour qu'il ramène à lui tout le peuple d'Israël qui s'était alors attaché à la maison de Saül. Ce qui figurait la venue des Mages auprès du Christ, qui adoraient le Christ avec des présents mystiques (cf. 2S 3).
  • à dr. On lit au troisième livre des Rois, au chapitre 10, que la Reine de Saba, ayant appris la renommée de Salomon, vint à Jérusalem avec de grands présents pour l'adorer, elle qui était une reine paienne. Ce qui figurait bien les peuples paiens venus de loin adorer le Seigneur avec des présents (cf. 1R 10).
Prophètes
  • à g. David : « Les rois de Tarsis et les îles offriront des présents » (Ps 72,10).
  • à dr. Isaïe : « Et ils adoreront les traces de tes pas » (Is 60,14).

Triptyque central et distiques afférents

Panneau central
  • L'Épiphanie (Mt 2).
  • Distique central : « Le Christ est adoré : l'or, l'encens, la myrrhe sont déposés. »
Panneau gauche
  • Avner, chef de l'armée de Saül, se rend chez David (2S 3).
  • Distique gauche : « Ce peuple désigne les paiens | désireux de s'attacher au Christ. »
Panneau droit
  • La Reine de Saba se rend chez Salomon (1R 10).
  • Distique droit : « Celle-ci, de manière figurée, désigne | les païens venant au Christ. »

Prophètes inférieurs

  • à g. Isaïe : « Vers lui afflueront tous les païens et des peuples nombreux viendront » (Is 2).
  • à dr. Balaam : « Une étoile se lèvera de Jacob et un rameau surgira de la racine » (Nb 24).

Commentaire de l'Épiphanie selon la Biblia Pauperum

David et Salomon, sceptre en main et couronne sur la tête, encadrent l'Épiphanie. Ils se distinguent de Jésus qui n'est pas assis sur un trône à baldaquin, mais sur les genoux de Marie. Celle-ci tient délicatement entre ses mains celui qu'annoncent les paroles d'Isaïe dans le phylactère au-dessus : « Et ils adoreront les traces de tes pas » (Is 60,14).

L'étoile
  • Dans l'image centrale, l'un des mages pointe du doigt le coin supérieur droit où figure une étoile, tandis que les coins équivalents des images adjacentes restent vides, bien que les deux sceptres pointent dans la même direction. L’Astre désiré depuis des générations se manifeste enfin en Jésus à Bethléem.
  • Une étoile véritable resplendit dans les cieux, des étoiles brodées de main humaine ornent le baldaquin de Salomon. À la fois préfiguration et contraste, l'une est dans le firmament des cieux tandis que les autres sont sur la tenture d'un roi terrestre. Pourquoi l'imagier place-t-il des étoiles sur le trône de Salomon et non sur celui de David ? L'un des titres les plus utilisés pour Jésus est celui de « fils de David » : Salomon, fils de David est donc son type par excellence : Tradition chrétienne Mt 12,42. D'autre part, les étoiles sont placées sur le baldaquin de Salomon étant donné qu'il est considéré comme un magicien et un astrologue : Mystique 1R 5,9–14.
Roi et rois
  • De même, les couronnes que portent sur la tête les rois d'Israël contrastent avec la couronne de l'Épiphanie posée à terre. Le premier roi-mage s'est découvert et fait son offrande ; derrière lui les deux autres attendent de faire de même. Ces couronnes déposées au pied de l'enfant témoignent de la reconnaissance des rois terrestres envers le roi céleste.
  • Les émissaires ne sont plus agenouillés devant un roi, une couronne, un sceptre et un trône, mais face à Dieu fait homme : Jésus, petit enfant. Son royaume n'est pas de ce monde : nouveau-né vêtu de langes, intrônisé dans le giron de sa mère, elle-même surélevée sur une estrade, il manifeste une souveraineté vraiment absolue : la coupe qu'il touche de ses mains se différencie de celle présentée à Salomon : plus qu'un simple ciboire, sa forme sphérique l'apparente à  l'orbe de la terre (Littérature Sg 1,14) : c'est lui le roi de l'univers.