La Bible en ses Traditions

Psaumes 10,14.1–2

M
G S
V

 Pourquoi, YHWH, te tiens-tu éloigné ?

et te caches-tu aux temps de la détresse ?

...

[= V—Ps 9,22]

— Pourquoi, Seigneur, t'es-tu retiré au loin :

discernes-tu des opportunités dans la tribulation ?

Sous l'orgueil du méchant

le pauvre se consume

ils se prend

dans les intrigues qu’il médite.

... 

Tandis que s'enorgueillit l'impie, on incendie le pauvre,  

ils sont pris dans dans les projets qu'ils cogitent

14  Tu vois 

car tu regardes la peine et la souffrance

pour prendre en main leur cause.

À toi s'abandonnent le malheureux :  

à l’orphelin tu viens en aide.

14  ...

14 Tu veilles, maintenant que tu considères la peine et la douleur,

à le faire déférer entre tes mains 

(c'est à toi qu'a été abandonné le pauvre

de l’orphelin tu étais le défenseur) :

Réception

Arts visuels

1–18 Un type du méchant prospère : le pâtre Gygès

Huile sur bois de Lombardie, 16e s.

Anonyme, L'anneau de Gygès, (Huile sur bois, ca. 1500-1550), 89 x 89 cm

Œuvre de l'école Ferrari, Vénétie, Lombardie, Musée Dorotheum

Domaine public © Wikicommons→

Gygès est un personnage évoqué dans la République de Platon. Il est un pâtre de Lydie faisant la découverte d'un anneau magique dont la propriété principale est de rendre invisible. Il retire cet anneau des flancs d'un cheval d'airain, et du doigt d'un géant à l'état de squelette, reposant dans le ventre de la bête. Gygès est alors doté d'un pouvoir extrême, le plus terrible sans doute d'après Platon : celui de commettre le mal en toute impunité. Cette idée correspond, à quelques nuances près, aux accents douloureux du psalmiste qui exprime son incompréhension devant la prospérité des méchants.

Liturgie

14.1s C’est à vous, Seigneur - Graduel

« Tibi Domine »

Traditionnel, Graduel - Tibi Domine

Chœur des moines de l’abbaye Sainte-Madeleine du Barroux

© Abbaye du Barroux→, Ps 10,14.1s

Comparaison des versions

2 V—IUXTA HEBR.

  • Sous l'orgueil de l'impie le pauvre est tourmenté : qu'ils soient pris dans les crimes qu’ils ont conçus.

1 V—IUXTA HEBR.

  • Pourquoi, Seigneur, te tiens-tu éloigné ? | et [me] dédaignes-tu aux temps de la détresse ?

14 V—IUXTA HEBR.

  • Tu vois car tu regardes la peine et la douleur violente pour prendre en main leur cause | À toi s'abandonnent tes braves : à l’orphelin tu viens en aide.

Texte

Critique textuelle

9,1–10,18 M | G-V Disposition du texte et numérotation des psaumes La tradition hébraïque (M), dont on suit ici la numérotation, a séparé les Ps 9 et Ps 10 qui ne formaient à l'origine qu'un seul poème (ainsi que G et V l'ont maintenu ) :

  • Une même voix, celle d'un porte-parole des « →pauvres », décrit dans un hymne (= M—Ps 9), puis implore dans une prière (= M—Ps 10) l'avènement du jugement divin sur les impies ;
  • le Ps semble avoir été à l'origine  « alphabétique », c'est-à-dire qu'en prenant la première lettre de chaque vers (ailleurs : de chaque strophe), on retrouve tout l'alphabet hébraïque ; ainsi : Ps 9-10 ; 25 ; 34 ; 37 ; 111 ; 112 ; 119 ; 145 ; Lm 1-4 ; Na 1,2-8 ; M—Si 51,13-29.  

Dans le texte finalement inclus dans la Bible, qui semble abîmé, plusieurs lettres n'ont pas de strophe qui leur corresponde.

 © CC-BY-SA-4.0