16 Moi, comme un térébinthe j’ai étendu mes rameaux
et mes rameaux sont des rameaux de gloire et de grâce.
16 J’ai pris racine dans le peuple honoré
dont l’héritage est la part de mon Dieu :
dans la plénitude des saints se trouve ma demeure.
16 ...
17 Moi, comme une vigne j’ai fait germer la grâce
et mes fleurs sont un fruit de gloire et de richesse.
17 Comme le cèdre je me suis élevée sur le Liban
et comme le cyprès sur le mont Sion
17 ...
18 Ø
18 comme le palmier je me suis élevée à Cadès
et comme la roseraie de Jéricho
18 ...
19 Venez à moi, vous qui me désirez
et de mes produits rassasiez-vous
19 comme le bel olivier dans les champs
et comme le platane au bord de l'eau sur la place, je me suis élevée ;
19 ...
20 car mon souvenir est plus doux que le miel
et mon héritage, plus qu'un rayon de miel !
20 telle le cinnamome et l'aspalte aromatique j’ai exhalé un parfum
comme une myrrhe de choix j'ai exhalé la suavité d'un parfum
20 ...
21 Ceux qui me mangent auront encore faim
et ceux qui me boivent auront encore soif.
21 et comme le storax, comme le galbanum, comme un onguent et comme un suc
et comme le liban non incisé, j'ai parfumé mon habitation
et comme un baume non mélangé, mon odeur ;
21 ...
22 Celui qui m’obéit n’éprouvera pas la honte
et ceux qui agissent par moi ne pécheront pas.
22 moi, comme un térébinthe j'ai étendu mes rameaux,
rameaux d’honneur et de grâce ;
22 ...
Réception
Philosophie
21Profondeur de la Sagesse qui échappe toujours au sage
→Levinas Nations « Voilà, derrière la raison, à logique universelle, la sagesse qui toujours l'écoute, mais aussi l'inquiète, et parfois la renouvelle. Derrière la raison, à logique universelle, la sagesse qui n'a ni méthode ni catégorie arrêtée. Ce n'est pas la sérénité : le sage n'est jamais assez sage. Sagesse comme liberté de la raison, sinon libérée de raison. Elle incombe précisément à l'unicité de celui qui pense, comme si, par-delà toute contingence, son identité, logiquement injustifiable, et indiscernable, de monade, était élue. Sagesse comme intelligence de l'unique et de l'élu. En accord avec l'antique croyance d'Israël en la fonction positive qui revient à l'unicité du je dans la découverte infinie des vérités de la Thora, au point de penser qu'une personne en moins dans le monde signifie une vérité de la Thora en moins, perdue pour toute éternité » (207-208).
Contexte
Milieux de vie
18bla roseraie de JérichoFLORE Rose de Jéricho Deux espèces pouvant correspondre aux caractéristiques de la rose de Jéricho présentée dans la Bible ont été retenues par les botanistes :
le laurier-rose
la rose de Phénicie.
Remarque : la plante Anastatica hierochuntica, boule desséchée capable de reverdir et fleurir dès qu’on lui donne de l’eau, et qui est appelée communément « rose de Jéricho » aujourd'hui, n’est pas la rose de Jéricho de la Bible.
Le laurier-rose
Identification
Nombreux sont les auteurs qui reconnaissent le laurier-rose comme étant la rose de Jéricho :
Le laurier-rose se nomme en grec rhodo-dendron, or le mot grec employé en Si 24,14 est phuton rodon qui signifie « plante à roses ».
En G—Si 39,13 cette plante à roses pousse près de l’eau, ce qui correspond mieux au laurier-rose (Cf. Les plantes dans la Bible, guide de la flore en Terre Sainte, Solange et Jean Maillat, p. 235).
Classification
Famille : apocynaceae
Genre : nerium
Espèce : oleander
Localisation
Plante très présente sur le bassin méditerranéen.
Description
Hauteur de l’arbuste entre 1 et 6 m.
Feuilles vertes foncées au-dessus, pâles en-dessous, longues, fusiformes et persistantes.
Fleurs à 5 pétales soudées, de couleurs variées (rouge, rose, jaune, mauve…). Elles sont réunies en corymbes sur la partie terminale des rameaux. La floraison a lieu de juin à septembre.
Les fruits sont des gousses contenant des graines.
Plante très résistante à la sécheresse (elle pousse dans les régions du Néguev).
Toutes les parties de cette plante sont toxiques.
Usage
Médical
Cette plante contient un principe actif qui a un effet tonicardiaque. On l'utilise pour traiter l'hyposystolie, la tachycardie, certains cancers et des maladies de peau.
Usage ornemental
Histoire
En 1808, lors de la guerre d’Espagne, des soldats de Napoléon, en faisant cuire de la viande en brochettes sur des branches de laurier-rose, ont été intoxiqués.
La rose de Phénicie
Identification
La rose de Phénicie (rosa phoenicia) est l'autre espèce retenue par les botanistes pouvant correspondre aux caractéristiques de la rose de Jéricho de la Bible.
Classification
Famille : rosaceae
Genre : rosa
Espèce : phoenicia
Localisation
Originaire du Proche-Orient (Turquie, Syrie, Liban, Israël). Son écosystème est difficile à définir car on la retrouve à la fois dans des zones chaudes et humides et dans des zones montagneuses à hiver rigoureux comme le mont Taurus.
Description
Tiges grimpantes ou formant de petits arbustes dans les haies.
Feuilles lustrées à 3 ou 5 folioles dentées.
Panicules portant plusieurs dizaines de fleurs blanches teintées de rose, à cinq pétales (2 à 5 cm de diamètre).
Petits fruits orangés, ellipsoïdes, d’environ 1 cm.
20FLORE Cinnamome (cannelier de Ceylan)
Identification
Il existe 300 espèces de cinnamomum. L’écorce (intérieure) de cette plante est communément appelée « cannelle ». Ce nom vient de l’hébreu « kaneh » qui donne « canna » en latin, et désignait les végétaux qui ont une tige creuse. Le « kinnamon [qinnnâmôn] » hébreu, dans la Bible, désigne à priori, l’espèce cinnamomum verum, appelé aussi cinnamomum zeylanicum, c’est à dire « cannelier de Ceylan » ; cette espèce est considérée comme étant la plus appréciée et la plus connue du genre cinnamomum.
Dans d'autres passages bibliques (Ex 30,24 ;Ez 27,19) où il est question de cannelle ou casse, il s'agirait plutôt du cinnamomum cassia (cinnamome de Chine)
Classification
Famille : lauraceae
Genre : cinnamonum
Espèce : cinnamomum verum (ou zeylanicum)
Localisation
Originaire du sud-est asiatique. D’après →Hérodote Historiae 3,110-111 et →Strabon Geographica 16,4,25, il viendrait d’Arabie ou du pays des sabéens (→Strabon Geographica 16,14,19). D’après →Pline Naturalis historia 12,86, il viendrait d’Éthiopie. En réalité il s’agirait plutôt de la Malaisie. Cette plante pousse principalement sur les côtes de l’Inde (→Strabon Geographica 15,1,22) et sur l’île de Ceylan (Sri-Lanka). Des tentatives de transplantation en Syrie ont dû être faites sans succès car Pline explique que cet arbuste est sans force pour arriver aux régions voisines de la Syrie (→Pline Nat. 16,135).
Description
L’ arbuste peut s’élever jusqu’à 15 m.
Il possède des feuilles vertes, persistantes, luisantes, ovales, à 3 nervures principales.
L’écorce, de couleur brun-rougeâtre, est lisse et papyracée. Après avoir été prélevée sur le tronc et les branches puis séchée, elle est enroulée pour être commercialisée sous le nom de cannelle.
Les fleurs de couleur blanchâtre possèdent 3 sépales, 3 pétales et 12 étamines.
Les fruits sont des baies pourpres d’environ 1 cm de diamètre.
Usage
Médical et cosmétique
Cette plante est utilisée pour ses vertus thérapeutiques et médicinales.
Comme huile parfumée : l'huile de cinnamome est obtenue à partir des fruits mûrs ou en trempant de petits morceaux d'écorce brisés dans de l'eau de mer et en les distillant. Pline affirme aussi que l’on fait de l’huile avec la racine de cinnamome (→Pline Nat.15,30). On l'utilisait pour parfumer les appartements et les lits de repos (Pr 7,17).
Alimentation
On l’utilise en cuisine pour ses vertus aromatiques ; pour parfumer le vin (→Pline Nat., 14, 107).
Cultuel
Cette substance aromatique est l’un des principaux composants de l’huile sainte du Temple, huile qui servait à la consécration des prêtres et des objets de culte du Temple.
Histoire
La cannelle est commercialisée depuis des siècles : par l’archéologie nous savons qu’elle était déjà commercialisée au 11e s. av. J.-C. puisque des traces de cannelle ont été retrouvées dans des flacons phéniciens de cette époque sur la côte israélienne près de Haïfa. C’est par l’intermédiaire des phéniciens et de l’Arabie (royaume de Saba) que le Moyen-Orient a eu connaissance très tôt, de cette épice.
Elle était vendue très cher : Pline parle de 1000 deniers la livre (→Pline Nat.12,95).
Sans doute pour en augmenter encore le prix, des fables au sujet de sa provenance étaient contées : « Quant au cinnamome, les Arabes le récoltent d’une façon plus étonnante encore. Où il naît, quelle est la terre qui le nourrit, on ne sait le dire, à cela près que certains, dont l’opinion n’est pas sans vraisemblance, prétendent qu’il pousse au pays où Dionysos fut élevé. Ce sont, dit-on, des oiseaux de grande taille qui apportent ces copeaux que, d’un nom appris des Phéniciens, nous appelons cinnamome ; ils les apportent pour la confection de leur nid, qu’ils attachent en les formant de boue contre des falaises escarpées où l’homme ne peut aucunement accéder. En face de cette situation, voici donc l’artifice dont usent, dit-on, les Arabes : ils découpent en morceaux aussi gros que possible les membres des bœufs, ânes et autre bêtes de somme qui viennent à périr, les transportent dans la région des falaises, les déposent à proximité des nids, et se retirent à l’écart ; les oiseaux descendent aussitôt et remontent les quartiers de chair sur leurs nids, qui, ne pouvant en supporter le poids, se rompent et tombent à terre ; eux surviennent et recueillent ainsi le cinnamome ; et le cinnamome, qu’ils recueillent, arrive de là dans les autres pays. » (→Hérodote Historiae 3,110-11)
D’après →Pline Nat.,12,94 c’est l’empereur Vespasien Auguste qui le premier a consacré dans les temples du Capitole et de la Paix des couronnes d’or incrustées de cinnamome.
Symbolique
réflexion, vigilance, pureté
→Grégoire de Nysse Homiliae in Canticum canticorum, 9,11, ayant entendu dire que le cinnamome avait des propriétés purificatrices et rafraichissantes, rapproche cette plante du fruit produit dans l'âme des personnes réfléchies, car la réflexion éteint les passions des personnes « brûlant de désir ou bouillant de colère » et « conserve sa parole pure ».
Originaire d’Afrique de l’Est (Éthiopie, Somalie) et du sud de l’Arabie (Yémen, Oman).
Description
Arbuste de 3 à 5 m de haut aux branches noueuses et anguleuses dotées d’épines.
Ses petites feuilles ovales vertes sont caduques et aromatiques.
Ses fleurs blanches ou rouges-orangées apparaissent en été.
De ses nœuds suinte, sous forme de larmes jaunes, une résine aromatique que l’on appelle « myrrhe » ; ce nom vient de l’akkadien murru qui signifie « amère ».
Usages
Médical et cosmétique
En médecine, dès l’Antiquité, la myrrhe était réputée pour apaiser la douleur et pour son action anti-inflammatoire. Les Grecs utilisaient la myrrhe pour nettoyer les plaies des soldats. Elle était utilisée en gargarisme pour éviter les inflammations de la bouche.
La myrrhe entrait dans la composition de l’onction sainte (Ex 30,23). Aujourd’hui elle entre dans la composition du saint-chrême.
Histoire
Selon les archives royales assyriennes, au 9e siècle av. J.-C., la myrrhe venue d’Arabie par caravane était vendue dans des villes sur les bords de l’Euphrate.
→Hérodote Historiae 7,181 rapporte que Pythès, membre de l’armée navale de Xerxès, tombé à demi-mort entre les mains des Perses, fut soigné avec de la myrrhe.
Symbolique
Souffrance
En raison de son goût amer et de son efficacité pour soigner et apaiser les blessures, la myrrhe évoque la souffrance.
Mort
Parce qu’elle sert à l’embaumement, elle est associée à la mort.
Humanité
Les deux précédents symboles manifestant la vulnérabilité de la nature humaine, la myrrhe devient aussi symbole d’humanité.
Royauté
Ce parfum précieux était généralement réservé à l’embaumement des rois.
Amour
Comme l’amour, la myrrhe dégage un parfum envoûtant et puissant. (Ps 45,9 et Ct 1,13)
Le prénom de Marie « Mariam » ou « Myriam » signifie « mer de myrrhe » ou « mer d'amertume».