Un projet du Programme de Recherches La Bible en ses traditions AISBL
Dirigé par l’École Biblique et Archéologique Française de Jérusalem
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5 Je suis noire mais belle, filles de Jérusalem
comme les tentes de Cédar, comme les pavillons de Salomon.
5 …
5 je suis noire mais aussi ravissante, filles de Jérusalem,
comme les tentes de Quédar, comme les peausseries de Salomon
6 Ne prenez pas garde à mon teint noir, c’est le soleil qui m’a brûlée
les fils de ma mère se sont irrités contre moi
ils m’ont mise à garder des vignes ; ma vigne, à moi, je ne l’ai pas gardée.
6 …
6 n'allez pas me dévisager : oui, je suis foncée, le soleil a changé ma couleur !
Les fils de ma mère me querellèrent
m'établirent gardienne dans des vignes, ma propre vigne je ne la gardai pas
1–15 M G | V (Numérotation des versets) M et G incluent le titre du livre dans la numérotation des versets, contrairement à V. Il en résulte un décalage systématique d'un verset (en moins) de V par rapport à M et G.
1,1–8,15 Le Cantique comme symbole de la révélation → (p. 235-242) interprète le caractère dialogal du Ct comme une instance de la structure dialogale de la révélation elle-même. Stern
La révélation n'est donc pas pour Rosenzweig la communication d'un ensemble d'informations sur Dieu, mais la naissance d'une relation entre Dieu et l'homme. Le Ct est pur dialogue — sans jamais de passage à la 3e pers. — et histoire au présent. Ces deux caractéristiques sont le fondement de la révélation : le dialogue et le présent.
Il ne s'agit donc plus de parler de la relation entre Dieu et l'homme, comme les prophètes qui décrivaient cette relation à l'aide de la métaphore des noces, mais de faire parler cette relation elle-même.
Le discours du Ct est donc tout entier porté par la subjectivité.
Dès le début du texte, la focalisation n'est pas celle d'une narration objective mais celle d'une subjectivité : les choses ne sont pas décrites pour elles-mêmes, l'enjeu est d'emblée perspectiviste.
Rosenzweig critique les analyses modernes du Ct (à partir des 18e et 19e s.) qui ont cherché à effacer cette dimension dialogale du texte.
5a Noire je le suis, et ravissante aussi Coïncidence de la conscience d'être aimé et de la découverte de la capacité d'aimer
5a ; 2,13c Noire, je le suis, mais ravissante + Lève-toi, mon amie, ma belle — (V) Inscription médiévale Un médaillon sculpté au 12e s. dans l’église abbatiale de Vézelay (3e arcade sud, →CIFM 21,239) montre la compilation et la réinterprétation poétique de deux versets du Ct au Moyen Âge (Ct 1,5 et Ct 2,13 V : nigra sum sed formo[n]sa... surge amica mea speciosa mea).
Les interprétations divergent pour comprendre le sens de ce médaillon :
6–14 ; 2,13ss Vigne FLORE Vitis vinifera
La culture de la vigne est si ancienne, qu’il est difficile de connaître précisément son origine. Dans la Bible elle commence avec Noé (Gn 9,20) et sa présence est attestée ensuite en Égypte (Gn 40,9-11 ; représentations picturales dans les tombeaux d’Égypte) et en Canaan (Nb 13,24). On considère généralement que la vigne est originaire de l’Arménie et des régions de la Mer Caspienne ( , Bible Plants, p. 242).
Avant de planter une vigne il est important de préparer le sol à la bêche en creusant un sillon (→), et d’enlever les pierres ( Naturalis historia 17,159Is 5,2).
Il existe différentes techniques de culture de vigne :
Après 3 ans d’entretien, la vigne porte du fruit la 4e année.
5 ; 2,10ss je suis noire mais aussi ravissante Nigra sum
Nigra sum sed formosa filiae Hierusalem, Ideo dilexit me rex, et introduxit me in cubiculum suum, et dixit mihi: Surge, amica mea et veni, Ostende mihi faciem tuam, sonet vox tua in auribus meis, vox enim tua dulcis, et facies tua decora.
Je suis noire mais belle, filles de Jérusalem (Ct 1,5), c'est pourquoi le roi m'a choisie, et m'a fait entrer dans ses appartements (Ct 1,4), et il m'a dit : « Lève-toi, mon amie, et viens, (Ct 2,10) montre-moi ton visage, que ta voix résonne à mes oreilles ; car ta voix est douce, et ton visage charmant. (Ct 2,14) »
Pablo ; il jouera même dans des conditions mouvementées lors de la guerre d'Espagne.
, né le 29 décembre 1876 à El Vendrell (province de Tarragone, Espagne) et mort le 22 octobre 1973 à San Juan (Porto Rico), est un violoncelliste, chef d'orchestre et compositeur espagnol. Tout au long de sa longue vie, fut un défenseur acharné et enthousiaste du violoncelle, mais aussi de la musique dans une inébranlable foi dans les valeurs qu'elle peut transmettre. Ses enregistrements sont habités de cet enthousiasme et de son énergie. Il essaye de favoriser l'accès à la musique pour le plus grand nombre, que ce soit avec des associations de concerts, la création de ses divers orchestres5s je suis noire La Reine de Saba figure de la beauté exotique de la bien-aimée
Livret : Jules Barbier et Michel Carré
Création : Paris, Opéra Salle Le Peletier, 28 février 1862
Balkis : mezzo-soprano
Soliman : basse
Adoniram : ténor
Bénoni : mezzo-soprano
Méthousaël : basse
Sadoc : basse
Amrou : ténor
Phanor : baryton
Sarabil : alto
Afin d’éblouir Balkis, la reine de Saba dont il attend la visite à Jérusalem, Soliman vient de faire construire par Adoniram un temple merveilleux. Bénoni, jeune apprenti de l’artiste, célèbre la beauté légendaire de la reine. Adoniram, qui rêve du chef-d’œuvre suprême, est torturé par le doute, mais aussi par ses ouvriers, Amrou, Méthousaël et Phanor qui, se voyant refuser une part des bénéfices, jurent vengeance. Balkis admire la splendeur du temple, sans manifester d’enthousiasme à l’idée d’épouser Soliman, à qui elle offre pourtant son anneau. Elle est davantage fascinée par Adoniram, d’autant qu’il semble posséder des pouvoirs surnaturels – un scarabée magique, grâce auquel il commande des hommes et des djinns. Balkis orne le cou d’Adoniram de son collier.
Sur le plateau de Sion, devant Soliman et Balkis, Adoniram s’apprête à créer le chef-d’œuvre de ses rêves, une Mer d’Airain. Lorsqu’il est trop tard pour arrêter la fonte, Benoni avertit Soliman que les trois ouvriers-traîtres ont saboté l’ouvrage. Le métal fondu détruit le précieux moule et le fourneau explose.
En dépit de son échec, l’image d’Adoniram brûle toujours dans l’esprit de Balkis. L’artiste se déclare indigne de la confiance de la reine, et lui rend son collier. Les sentiments puissants les submergent. Benoni annonce que les djinns ont réparé le moule, et tout est à nouveau en place pour la fonte. Adoniram révèle alors à Balkis qu’ils descendent du même ancêtre, le chasseur Nemrod, et qu’il est protégé par des forces surnaturelles. Leur entretien a été entendu par les trois traîtres qui décident d’en informer Soliman.
L’absence prolongée de Balkis attise les soupçons de Soliman, confirmés par les traîtres qui lui rapportent le rendez-vous de la reine avec Adoniram. D’abord méfiant, Soliman finit par prêter foi à ces accusations lorsque Adoniram lui présente sa démission, en refusant de partager avec lui le pouvoir royal. Ayant fini son chef-d’œuvre, il se prépare à s’enfuir avec Balkis. La reine calme les ardeurs de Soliman en lui faisant boire un somnifère, retire l’anneau qu’elle lui avait offert et s’éclipse, ignorant ses imprécations.
Les trois traîtres surprennent Adoniram à l’endroit de son rendez-vous avec la reine, au pied du mont Tabor, et le poignardent. Tel le trouve Balkis qui, recevant son dernier soupir, glisse sur son doigt l’anneau sacré. La montagne s’ouvre et le corps d’Adoniram est porté par les djinns au royaume de ses ancêtres.
Gounod a une revanche à prendre sur l’Opéra où, depuis La Nonne sanglante, on n’a pas joué une note de sa musique. Encouragé par le succès croissant de Faust, le directeur Alphonse Royer accepte volontiers ce qui deviendra La Reine de Saba (auparavant intitulé La Reine Balkis, adapté par Barbier et Carré des Nuits de Ramazan de Gérard de Nerval) […] soumis à d’innombrables coupures, dont la suppression de la scène de la fonte du IIe acte, La Reine de Saba ne tiendra l’affiche que quinze soirées avant d’être retirée du répertoire.
Après des reprises complètes à la Monnaie de Bruxelles (1862, puis en 1876), à Darmstadt (1863), un nouvel échec à Londres (1865, en concert au Crystal Palace, avec le livret maquillé en Irene, drame turc…) et à Manchester (1880), puis une ultime et malheureuse tentative à l’Opéra-Populaire du Château-d’Eau, le 27 novembre 1900, l’œuvre disparut jusqu’en 1969 où elle fut reprise au Capitole de Toulouse, pour la dernière fois au XXe siècle.
Bibliographie : Mille et un opéras, Piotr Kaminski, Fayard, 2004