La Bible en ses Traditions

Deutéronome 1,0 ; 34,1–2,37 ; 2,1

M V
G S Sam

Changeant de direction nous partîmes pour le désert par le chemin de la mer Rouge

comme m'avait dit YHWH

Vle Seigneur

et nous avons longtemps tourné

Vtournâmes longtemps autour de la montagne de Séïr

VSéir

...

Réception

Musique

9,7–21 Le veau d'or est toujours debout... 

19e s.

« Le veau d'or est toujours debout » est un air célèbre de l'Acte 2 du Faust de Gounod, mis dans la bouche de Méphistophélès.

Gounod Charles (1818-1893),  Barbier, Jules ; Carré, Michel, Faust (1859), acte 2, air "Le veau d'or

Binder Erich dir, Ruggero Raimondi (Méphistophélès), Wiene Staatsoper (1985)

© Licence YouTube standard

Paroles

MÉPHISTOPHÉLÈS : Le veau d'or est toujours debout!— On encense sa puissance, — D'un bout du monde à l'autre bout !— Pour fêter l'infâme idole— Roi et peuples confondus,— Au bruit sombre des écus,— Dansent une ronde folle — Autour de son piédestal ! Et Satan conduit le bal ! —— CHŒUR : Et Satan conduit le bal! —— MÉPHISTOPHÉLÈS: Le veau d'or est vainqueur des dieux ! — Dans sa gloire dérisoire — Le monstre abject insulte aux cieux — Il contemple, ô rage étrange! — À  ses pieds le genre humain — Se ruant, le fer en main, — Dans le sang et dans la fange — Où brille l'ardent métal !— Et Satan conduit le bal !

Liturgie

6,7s tu les attacheras sur ta main pour te servir de signe LITURGIE JUIVE Institution des tephilin

Définition

Les tephillin (judéo-araméen : תפילין, tefillin, singulier hébreu : tefilla), dits « phylactères » (grec ancien : φυλακτήριον phylacterion, « amulettes ») dans les sources chrétiennes, sont des objets de culte du judaïsme rabbinique. Il s’agit de deux petits cubes contenant quatre passages bibliques (Ex 13,9.16 ; Dt 6,8 ; 11,18).

Rituel

On les attache au bras (lié au cœur et à la force de travail) et sur le front (lié à l’esprit), par des lanières de cuir, durant la lecture du Shema et pendant  la prière matinale des jours profanes par les hommes ayant atteint leur majorité religieuse.

Institution

Outre les passages bibliques sus-mentionnés : m.Menaḥ. 3:7 ; b.‘Erub. 95b, b.Sanh. 4b, b.Menaḥ. 34a-37b.

Père et fils portant des Tephilin, (2011)

CC BY-SA 3.0→© photo יעקב  Ex 13,9.16 ; Dt 6,8 ; 11,18

Tel père, tel fils : ce touchant cliché illustre admirablement l'idéal de transmission de génération en génération de Dt 6,2.7. Le père est gaucher, son tephilin est  sur sa main droite. Le fils est droitier : ils le porte sur la main gauche.

Description

Le respect de la lettre scripturaire touche les moindres détails :

  • Le tefillin du bras, parce qu'il est désigné au singulier en hébreu (’ôt, signe) comporte un seul compartiment contenant les quatre passages bibliques écrits sur une seule bande de parchemin ;
  • le tefillin de la tête, parce qu'il est désigné au pluriel en hébreu (totāfot, « ornements frontaux »), est divisé en quatre compartiments séparés contenant chacun un petit rouleau.

Fabrication

Après qu'il s'est purifié au mikvé (bain rituel), il faut 10 à 15 heures à un sofer (scribe) pour écrire en écriture hébraïque Ashuri, avec de l'encre, sur des parchemins et dans un ordre codés par la halakha, les 3 188 lettres que contiennent les quatre passages

Willem van de Poll, Un homme fabrique des teffilin derrière une table de travail pleine, (photographie, 1964), Jérusalem

Nationaal Archief, Pays-Bas — 2.24.14.02 © CC0 1.0→ 

Outre les lanières de cuir, au premier plan, on distingue sur la table de préparation des boitiers à quatre compartiments et des boitiers à compartiment unique.

11,18s tu les attacheras sur ta main pour te servir de signe LITURGIE JUIVE Institution des tephilin

Définition

Les tephillin (judéo-araméen : תפילין, tefillin, singulier hébreu : tefilla), dits « phylactères » (grec ancien : φυλακτήριον phylacterion, « amulettes ») dans les sources chrétiennes, sont des objets de culte du judaïsme rabbinique. Il s’agit de deux petits cubes contenant quatre passages bibliques (Ex 13,9.16 ; Dt 6,8 ; 11,18).

Rituel

On les attache au bras (lié au cœur et à la force de travail) et sur le front (lié à l’esprit), par des lanières de cuir, durant la lecture du Shema et pendant  la prière matinale des jours profanes par les hommes ayant atteint leur majorité religieuse.

Institution

Outre les passages bibliques sus-mentionnés : m.Menaḥ. 3:7 ; b.‘Erub. 95b, b.Sanh. 4b, b.Menaḥ. 34a-37b.

Père et fils portant des Tephilin, (2011)

CC BY-SA 3.0→© photo יעקב  Ex 13,9.16 ; Dt 6,8 ; 11,18

Tel père, tel fils : ce touchant cliché illustre admirablement l'idéal de transmission de génération en génération de Dt 6,2.7. Le père est gaucher, son tephilin est  sur sa main droite. Le fils est droitier : ils le porte sur la main gauche.

Description

Le respect de la lettre scripturaire touche les moindres détails :

  • Le tefillin du bras, parce qu'il est désigné au singulier en hébreu (’ôt, signe) comporte un seul compartiment contenant les quatre passages bibliques écrits sur une seule bande de parchemin ;
  • le tefillin de la tête, parce qu'il est désigné au pluriel en hébreu (totāfot, « ornements frontaux »), est divisé en quatre compartiments séparés contenant chacun un petit rouleau.

Fabrication

Après qu'il s'est purifié au mikvé (bain rituel), il faut 10 à 15 heures à un sofer (scribe) pour écrire en écriture hébraïque Ashuri, avec de l'encre, sur des parchemins et dans un ordre codés par la halakha, les 3 188 lettres que contiennent les quatre passages

Willem van de Poll, Un homme fabrique des teffilin derrière une table de travail pleine, (photographie, 1964), Jérusalem

Nationaal Archief, Pays-Bas — 2.24.14.02 © CC0 1.0→ 

Outre les lanières de cuir, au premier plan, on distingue sur la table de préparation des boitiers à quatre compartiments et des boitiers à compartiment unique.

Contexte

Milieux de vie

11,10–17 CLIMAT Régime des pluies en Terre sainte Un simple regard sur le diagramme annuel des précipitations à Jérusalem suffit à comprendre — mutatis mutandis pour les autres régions plus (Galilée, Shefela) ou moins (Désert de Judée, Néguev) arrosées du pays — combien l'agriculture de la Terre promise peut être dépendante des pluies d'automne et de printemps, bien loin de la facilité que représente l'immense et abondant Nil pour les paysans qui en cultivent les alentours en Égypte. 

Moyennes mensuelles des précipitations et de l'ensoleillement à Jérusalem, Israël,

Hikersbay→ © CC BY-NC-ND 4.0,  Dt 11,10-17

Près de huit mois par an peuvent se passer pratiquement sans pluie : le climat peut devenir un véritable terrain d'expérience spirituelle car pour l'agriculteur pieux, l'attente de l'indispensable pluie symbolise l'attente de la bénédiction du Dieu vivant et qui fait vivre.

Réception

Arts visuels

6,8 tu les lieras à ta main pour te servir de signe Des tephilin aux phylactères Dans le judaïsme rabbinique, le phylactère est une petite boîte rituelle cubique, enfermant des bandes de parchemin sur lesquelles sont inscrits des versets de la Tora (Liturgie Dt 6,7s).

Il est l'origine du phylactère chrétien, tel qu'on peut le voir singulièrement dans l'art médiéval. Il consiste en une petite banderole où sont inscrites les paroles prononcées par un personnage biblique. Les phylactères sont particulièrement représentés dans les scènes représentant l'Annonciation, comme le montre cette illustration.

Peinture allemande du 16e s.

Bernhard Strigel (ca. 1461-1528), L'Annonciation à Sainte Anne (détail), (huile sur panneau, 1506), 58 x 30 cm

Inv. no. 380 (1978.48), Allemagne

Musée Thyssen-Bornemisza, Madrid→ © Domaine public

Où, en effet, la Parole divine se fait-elle plus proche de l'homme, singulièrement du Peuple de la Parole, que dans l'Incarnation, où elle n'est plus seulement fixée à la surface du corps, mais prend Elle-même chair du corps de la Vierge Marie ? 

30,11–14 La parole de Dieu toute proche : des tephilin aux phylactères Dans le judaïsme rabbinique, le phylactère est une petite boîte rituelle cubique, enfermant des bandes de parchemin sur lesquelles sont inscrits des versets de la Tora (Liturgie Dt 6,7s).

Il est l'origine du phylactère chrétien, tel qu'on peut le voir singulièrement dans l'art médiéval. Il consiste en une petite banderole où sont inscrites les paroles prononcées par un personnage biblique. Les phylactères sont particulièrement représentés dans les scènes représentant l'Annonciation, comme le montre cette illustration.

Peinture allemande du 16e s.

Bernhard Strigel (ca. 1461-1528), L'Annonciation à Sainte Anne (détail), (huile sur panneau, 1506), 58 x 30 cm

Inv. no. 380 (1978.48), Allemagne

Musée Thyssen-Bornemisza, Madrid→ © Domaine public

Où, en effet, la Parole divine se fait-elle plus proche de l'homme, singulièrement du Peuple de la Parole, que dans l'Incarnation, où elle n'est plus seulement fixée à la surface du corps, mais prend Elle-même chair du corps de la Vierge Marie ? 

Contexte

Milieux de vie

22,11 FLORE Lin Le lin est du côté de la pureté : on ne le mélange pas avec quelque chose de moins noble tel que la laine. 

Linum usitatissimum

Photo : H. Zell (juin 2009) © CC BY-SA 3.0→

Gn 41,42 ; Ex 25,4 ; 26,1.31 ; 27,9.16.18 ; 28,5-6.8.15.39-40.42 ; 35,6.23.25.35 ; 36,8.35 ; 38,9.16.18.23 ; 39,2.8.24.27-29 ; Lv 13,47.59 G—Lv13,52 ; 16,4.32 M—Lv 16,23 ; Dt 22,11 ; Jos 2,6 ; Jg 14,12 ; 15,14 ; 1S 2,18 ; 22,18 ; 2S 6,14 ; (byssus) 1Ch 4,21 ; 15,27 ; 2Ch 3,14 ; 5,12 (byssus) ; Est 1,6 ; 8,15 (byssus) ; Pr 7,16 ('etûn) ; Pr 31,13 ; (byssus) Pr 31,22 ; Pr 31,24 (sādînIs 3,23 ; 19,9 ; 42,3 ; 43,17 ; Jr 13,1 ; Ez 9,2-3.11 ; 10,2.6-7 ; 16,10.13 (batiste) ; Ez 27,7.16 ; 40,3 ; 44,17-18 ; Dn 10,5 ; 12,6-7 ; Os 2,7.11; Si 40,4 (toile écrue) ; S—Mt 27,59 ; (suaire) Mc 14,51-52 ; 15,46 ; Lc 16,19 ; 23,53 ; Jn 19,40 ; (ØV) Ap 15,6 ; 18,12.16 ; 19,8.14 

Identification

Plusieurs noms dans la Bible sont traduits par « lin », mais s’agit-il toujours de la même plante ?

Classification

  • Famille : linaceae ;
  • Genre : linum ;
  • Espèce : usitatissimum.

Localisation

Le lin, d’abord sauvage (linum bienne), commence à être cultivé dans le Croissant fertile puis se propage en Europe et dans la vallée du Nil. C’est l’une des premières espèces cultivées. Dans les grottes de Dzudzuana (Géorgie), on a découvert des fragments de lin portant des traces de torsion et de teinture vieux de 36 000 ans ; ce sont les premières traces de la maîtrise du textile par l’homme. On trouve la trace de graines de lin dans le Croissant fertile, dans des villages du Néolithique datant de 10 500 av. J.-C.

Illustration botanique de Linum usitatissimum, in Köhler's Medizinal-Pflanzen, Walther Otto Müller

© Domaine public→

Description

  • Tige fine de forme élancée, peu ou non ramifiée, pouvant atteindre 1 m de haut.
  • Feuilles simples, vert pâle, linéaires ou lancéolées.
  • Grandes fleurs à cinq pétales dont la couleur varie du bleu foncé au blanc rosé, au sommet des tiges. La floraison dure quinze jours et chaque fleur ne vit qu’une journée.
  • Les fruits sont des capsules ovoïdes à cinq loges contenant des graines plates et brunes riches en huile.

Cycle de vie

  • Ensemencement : le lin est semé au début du printemps. Il atteint sa maturité au bout de 120 jours : « Rien ne pousse plus facilement que le lin » (Pline Nat. 19,2). Après la floraison, les plantes forment leurs fruits. Les feuilles tombent et le lin devient jaune.
  • Arrachage : la récolte a lieu à peu près trois mois et demi après la semence. Le lin est arraché mais non coupé pour ne pas perdre la fibre présente dans le bas de la tige. On fait des petites bottes, qu'on laisse sécher au soleil.
  • Rouissage : autrefois les bottes étaient placées dans des rivières ou dans des cuves pour que se développent les bactéries qui favorisent l’extraction des fibres. Les tiges étaient plongées dans une eau échauffée par le soleil et tenues au fond à l’aide d’un poids (Pline Nat. 19,2). Aujourd’hui, le lin est le plus souvent laissé dans les champs et le rouissage se fait sur place par les micro-organismes du sol, sous l’effet de l’humidité et de la température. La paille prend alors une couleur brune. Quand les fibres peuvent être facilement extraites, le lin est dit « teillable ».
  • Séchage des tiges au soleil, la tête en bas.
  • Battage : à l’aide de battes, de fléaux ou de pierres, on bat le lin pour séparer le grain des tiges. 
  • Teillage, écangage ou broyage : on broie le bois et on sépare les fibres (filasses) des particules ligneuses (anas).
  • Peignage : pour préparer le lin à la filature, on étire les fibres pour les mettre en parallèle et séparer les grandes des petites. Les fibres plus courtes et plus grossières forment l’étoupe. De ce lin de qualité inférieure on fait les mèches de lampes (cf. Pline Nat. 19,3).
  • Filage : les fibres de lin sont converties en fils. Une fibre est trop fine et fragile pour être utilisée seule donc il faut entrelacer les brins pour obtenir un fil. Un paquet de fibres est enroulé sur une quenouille, la fileuse tient la quenouille d’une main et de l’autre elle prélève des fibres, les enroule et forme un fil qu’elle attache à la rainure du fuseau. En laissant pendre le fuseau et en le faisant tourner, elle crée une torsion. Le fil ainsi tordu est enroulé autour du manche du fuseau. Au 13e s. on utilise un rouet. Au 19e s. apparaissent les premières filatures. Une fois filé, le lin est mis en écheveaux.
  • Teinture : après filage et nettoyage, les fils peuvent être teints par trempage dans des bains répétés de colorants : le jaune (feuilles d’amandier, peau de grenade), le noir (écorce de grenadier), le rouge (racine de garance, Kermès), le bleu (indogotier), le pourpre de Tyr (coquille de murex). Parfois c’est le tissu entier qui est teint. Un mordant est ajouté à la matière colorante pour que le colorant soit insoluble.
  • Tissage : teinté ou non, le lin est tissé en faisant passer les fils de trame (fils perpendiculaires) alternativement devant et derrière les fils de chaîne (fils horizontaux). Les métiers à tisser antiques étaient soit des cadres horizontaux posés au sol, soit des cadres verticaux avec des poids attachés aux fils de chaîne. Le tissage était un ouvrage domestique, mais il pouvait être aussi professionnel (1Ch 4,21).

Usage

Alimentation 
  • Les graines ont des propriétés nutritives.
  • L’huile de lin peut être utilisée en salade pour l’assaisonnement.
Médical 
  • En décoction, les graines soulagent la toux et les problèmes intestinaux.
  • Au 13e s., les graines de lin sont considérées comme diurétiques et apéritives (cf. l’école de Salerne).
Cultuel 
  • Le lin servait lors de l’embaumement : les corps embaumés étaient ensuite enroulés dans un drap de lin appelé « linceul ». D’abord pratiqué en Égypte, cet usage du linceul fut repris par les Grecs et les Hébreux (Ex 28,39). 
  • Les vêtements des prêtres officiant dans le Temple étaient en lin pur. Il était interdit de faire des vêtements mélangés de laine et de lin (Lv 19,19 ; Dt 22,11). La robe du grand prêtre était de fin lin blanc en tissu quadrillé. 
  • Les prêtres égyptiens étaient vêtus de lin.
Culture matérielle

Dans l’Antiquité, le lin est le principal textile végétal. Ses fibres servent à tisser :

  • Des vêtements : tuniques, voiles, sous-vêtements (Is 3,23 ; Mc 14,51) ;
  • Des objets usuels : drapeaux, pennons, serviettes de toilette, serviettes de table, suaires (Jn 11,44), cordeaux pour mesurer (Ez 40,3), filets (Is 19,8-9), mèches de lampes (Is 42,3).

Le travail de tissage du lin est un travail domestique réalisé par les femmes (Pr 31,13-19). Il existe diverses qualités de lin. Plus le lin est fin, blanc et solide, plus il est de bonne qualité. Les rois, les haut dignitaires, les femmes élégantes étaient vêtus de lin (Gn 41,42 ; Est 8,15 ; Pr 31,22).

  • L’huile de lin, encore aujourd’hui, est utilisée pour protéger et imperméabiliser le bois.

Symbolique

La quenouille et le fil de lin
Féminité
  • Le filage de la laine et du lin était un travail réservé aux femmes, même si Pline dit que « filer le lin est honorable, même pour les hommes » (Pline Nat. 19,3).
  • Dans l’art, la quenouille avec son fil de lin représente donc la féminité et le travail de la femme.
La vie et le temps
  • La quenouille dans la mythologie grecque est l’instrument des moires qui tissent le destin des hommes. Elle symbolise la vie qui se déroule et le temps qui passe.
Le lin
Résistance et force
  • Le lin est un textile très résistant (Ez 27,7).  
La pureté et la lumière
  • Le lin est une matière saine qui favorise l’hygiène du corps (il n'irrite pas la peau et la laisse respirer, il absorbe l’humidité, il est résistant et s’adoucit avec le temps) ; il est donc associé à l’idée de propreté.
  • Le lin, par sa blancheur, était symbole de lumière divine pour les Égyptiens. Plus le lin était pur, plus il était blanc. Les prêtres égyptiens et hébreux étaient habillés d’un lin fin blanc.
La sainteté
  • Parce que la blancheur du lin représentait la lumière divine, le lin est devenu symbole de sainteté. Dieu commande aux prêtres de se vêtir de lin et tous les textiles du Temple sont en lin (Lv 16,4). Les saints dans le livre de l’Apocalypse sont vêtus d’un lin fin éclatant, splendide et pur (Ap 19,8).
La résurrection
  • En raison de sa résistance et de sa pureté, le lin devient symbole de résurrection.
  • Les Égyptiens pensaient que le lin facilitait le passage des morts dans l’autre monde. Les momies, les linceuls étaient en lin.
  • Le linceul de Jésus était en lin. Ce fut le seul témoin immédiat de la Résurrection ; cf. →Reliques de la passion : le linceul de Turin.

Texte

Procédés littéraires

13,15 glaive dévorant  FRANÇAIS BIBLIQUE L’expression latine « in ore gladii », traduit l’expression hébraïque lepî-hereb.

  • En hébreu, le est lexicalisé en préposition, signifiant selon, par. lepî-hereb signifie donc au moyen de l'épée, ou au fil de l'épée.
  • V, à l'instar d'Aquila, transpose littéralement, réactivant ainsi l'étymologie de la préposition. En effet, pe désigne la bouche, orifice qui donne accès à l’intérieur du corps ; par métaphore toute ouverture : le monde souterrain, une grotte, un puits ;  et par métonymie, une rive, ou un bord.
  • Si cette locution est complètement lexicalisée en hébreu, elle ne l’est pas en latin, où elle demeure inusitée et marginale, exception faite de saint Jérôme. Pour conserver quelque chose de la bouche à laquelle semble tenir le traducteur latin, nous rendons l'expression par « glaive dévorant ».

FRANÇAIS BIBLIQUE

Drapeau de la francophonie→ © Domaine public 

20,13 glaive dévorant  FRANÇAIS BIBLIQUE L’expression latine « in ore gladii », traduit l’expression hébraïque lepî-hereb.

  • En hébreu, le est lexicalisé en préposition, signifiant selon, par. lepî-hereb signifie donc au moyen de l'épée, ou au fil de l'épée.
  • V, à l'instar d'Aquila, transpose littéralement, réactivant ainsi l'étymologie de la préposition. En effet, pe désigne la bouche, orifice qui donne accès à l’intérieur du corps ; par métaphore toute ouverture : le monde souterrain, une grotte, un puits ;  et par métonymie, une rive, ou un bord.
  • Si cette locution est complètement lexicalisée en hébreu, elle ne l’est pas en latin, où elle demeure inusitée et marginale, exception faite de saint Jérôme. Pour conserver quelque chose de la bouche à laquelle semble tenir le traducteur latin, nous rendons l'expression par « glaive dévorant ».

FRANÇAIS BIBLIQUE

Drapeau de la francophonie→ © Domaine public 

Réception

Tradition juive

31,24 Lorsque Moïse eut complètement achevé d'écrire Moïse scribe par excellence dans la tradition juive Cette attribution à Moïse non seulement du Deutéronome, mais des cinq livres qui précèdent cette mention et forment la Torah stricto sensu, est une occasion pour évoquer l'histoire du texte hébraïque des Écritures. 

Quel est, en effet,  le →texte originaire de la Bible ? Quel texte permet-il d’être le plus proche de la « parole de Dieu » ? Cette double question habite les lecteurs juifs comme les lecteurs chrétiens, car la Bible est pour eux la révélation d’une Parole venue de Dieu. L'opinion traditionnelle dans le judaïsme est que les Écritures forment une unité conservée dans son intégrité depuis Moïse et les prophètes dont elles transmettaient les paroles et les écrits.

  • Josèphe C. Ap. 1,8 « Après tant de siècles écoulés, personne ne s’est permis aucune addition, aucune coupure, aucun changement » au texte biblique.
  • Au Moyen Âge, certains Juifs professaient l’opinion selon laquelle le texte hébreu, maintenu sans corruption, remontait au moins à Esdras car on considérait que c’était lui qui avait restitué toute la Bible hébraïque au retour de captivité.
  • Il est probable qu’un effort d’édition, et donc d’organisation minutieuse du texte qui aboutirait à la quête d’exactitude du système massorétique fixé plus tard, se mit en place au moins depuis la fin de la période hasmonéenne et la fixation d’un texte dit « protomassorétique » (cf. les attestations des manuscrits de la mer Morte, en particulier de →Qumran).

Cependant, le texte biblique hébreu aujourd'hui disponible est le résultat d’une longue transmission. Ce qu'on appelle « le texte massorétique » (abrégé en M ou TM) est l'aboutissement d'une longue chaîne de tradition : de copie en copie, les savants juifs ont tenté de préserver et de transmettre un même texte. C'est seulement au Moyen Âge que des savants exégètes, les « massorètes », ont terminé la fixation du texte hébreu pour transmettre le texte le plus pur possible. Mais à Paris encore à l'époque où Thomas d'Aquin y enseigne (milieu du 13e s.), le correctoire de Saint-Jacques atteste de la consultation de mss hébreux divers : anticui hebrei et novi hebrei (cf. Dahan 1999, 201-202). 

1 — Massore, massorètes, massorétique : repères historiques

Quoi ? M, ou TM : le texte massorétique.

Massorah signifie en hébreu « chaîne » ou « tradition ». C'est le résultat d’un effort pour fixer le texte hébreu, et le transmettre dans la forme la plus juste possible, indemne de toute erreur de copiste. Il vise sa préservation exacte en matière d’orthographe, de vocalisation, d’accentuation, et cherche à le rendre plus compréhensible. Le texte massorétique, abrégé « M », est la version du texte biblique qui fait autorité dans le judaïsme.

Qui ? Les massorètes

Les massorètes, ou « Seigneurs de la Tradition » (ba'alé hamasorah) ont transmis le texte hébreu dans sa version considérée aujourd’hui comme canonique. Réunis en écoles de scribes et de docteurs de la Bible, ils étaient des savants juifs formés aux règles de vocalisation, de déclamation et de cantillation du texte hébreu. Ils ont œuvré entre les 7e et 11e s., principalement en Palestine mais également en Babylonie. C'est la tradition massorétique palestinienne, plus précisément celle de Tibériade, qui s'imposa peu à peu.

Deux noms majeurs, Ben Asher et Ben Naphtali, figurent parmi les principaux massorètes basés à Tibériade. Chacun produisit un codex standard de la Bible, représentatif de la tradition de son école. Toutefois, les différences qui pouvaient exister entre leurs deux écoles rivales restent minimes par rapport à leur opposition avec d’autres autorités massorétiques. Ben Asher est le dernier représentant d’une famille de massorètes. Son codex est devenu le texte standard de la Bible hébraïque. On en a deux traces :

  • le Codex d’Alep, peut-être annoté de sa main, est malheureusement en grande partie détruit ou perdu. Sur ses 487 pages originales, 193 ont disparu entre 1947 et 1958.

כֶּתֶר אֲרָם צוֹבָא [Keter Aram Tzova], dit : Codex d'Alep, (encre sur parchemin, Tibériade, Israël, ca 920), fol 2-5v.

Sanctuaire du Livre, Musée d'Israël, Jérusalem, © Domaine public→; le codex entier est consultable ici→  

Le Codex d'Alep est un manuscrit médiéval de la Bible hébraïque (Tanakh), associé au rabbin Aaron Ben Asher. Il se présente sous forme de codex, non de volumen, et contient les points de voyelle et les accents (nikkudot) qui précisent la prononciation des anciennes lettres hébraïques afin de préserver la tradition du chant. Il s'agit peut-être du manuscrit hébreu le plus important historiquement qui subsiste. Sur cette page, présentant un texte du Deutéronome, apparaissent de nombreuses notes de la « petite massore »et de la « grande massore » (cf. ci-dessous, section 2).

  • le Codex de St Pétersbourg, ex Léningrad (L),  appelé  B19a, daté de 1008-1009, fondé sur des manuscrits qu’il a dû corriger, mais qu’il n’a probablement jamais vus. C'est la plus ancienne copie du texte massorétique subsistant dans son entièreté. Selon son →colophon, il a été écrit sur la base du codex d’Alep, rédigé quelques décennies plus tôt. C'est le texte source des versions savantes de références des Écritures hébraïques : la Biblia Hebraica Stuttgartensia (BHS) et la Biblia Hebraica Quinta (BHQ).
Pourquoi ? Une fixation du texte devenue nécessaire

Le travail des massorètes répondait à trois nécessités principales.

Nécessité disciplinaire

Le texte biblique a été transmis par des copies successives de textes issus d’un ou plusieurs originaux qui servaient de modèles et qui se diffusaient depuis un centre, Jérusalem. Les grandes bibliothèques de la région pouvaient ainsi se procurer des copies partielles ou totales du texte biblique. Cependant, d’un copiste à l’autre, les versions variaient, de manière volontaire ou non. Pour disposé d'un texte faisant autorité, et donc relativement unifié on réalisa un immense travail d’unification et de fixation du texte hébreu, en imposant des règles pour la copie et la lecture, en s’appuyant sur ce que l’Antiquité avait transmis.

Nécessité linguistique

L'hébreu est une langue consonantique, c'est-à-dire qu'elle ne s'écrit qu'avec des consonnes, comme d'autres langues sémitiques. On considère généralement que les mots hébreux sont structurés autour d'un radical de trois consonnes, des racines trilitères. Tant que l'hébreu fut couramment parlé, la lecture et la compréhension étaient plutôt aisées puisque le lecteur assimilait tout de suite le sens du texte selon les contextes et les usages. La difficulté survint à l'époque où l'araméen concurrença voire supplanta l'hébreu dans la vie quotidienne.

Nécessité sémantique

L’absence de voyelles rend la compréhension du texte plus difficile, car plusieurs vocalisations sont parfois possibles, entraînant des compréhensions différentes. Cette difficulté a donc été en partie résolue par la vocalisation du texte, mais elle favorise en même temps une plus grande variété d’interprétation du texte, constituant ainsi une grande richesse pour l’étude. L’utilisation de matres lectionis (mères de lecture) puis l’introduction de la vocalisation dite « massorétique » ont permis de résoudre ces difficultés.

2— L'œuvre des massorètes

L'annotation philologique, ou les trois massores

Un travail important a consisté à joindre au texte des annotations en araméen. Elle se veulent descriptives plus que correctives, l'idéal massorétique étant de ne pas modifier une lettre dans les textes traditionnellement véhicules de la parole de Dieu. Les annotations se présentent de la manière suivante :

  • La grande massore (MM pour massora magna) est formée des notes d'en-tête et de bas de page. Elle encadre le texte, par les bords extérieurs de la page, et propose des commentaires portant sur le sens.
  • La petite massore (Mp pour massora parva) regroupe les annotations faites dans les marges qui séparent les colonnes, et présente ce qui concerne la forme du texte proprement dite.  On y trouve des indications relatives à l'orthographe, à la grammaire, au nombre de mots, au mot ou verset médian… On trouve par exemple en Gn 27,40 une note marginale indiquant que le centre du livre en terme de versets se trouve dans les mots qu'Isaac adresse à Jacob en disant : « Et de ton épée tu vivras ».
  • La massore finale (massora finalis) apparaît à la fin de chaque livre. Il s'agit de statistiques qui indiquent le nombre de mots présents dans le livre, ainsi que le mot, le verset et même la lettre du milieu du livre. Les massorètes indiquent jusqu'au nombre de fois qu'une lettre ou une expression particulière est employée dans le livre. Ils cherchent presque systématiquement le verset, le mot, la lettre qui est au centre mathématique du livre. Par exemple : à la fin de la Genèse une note récapitule le nombre de versets : 1534. Pour le livre de l'Exode une note indique : « Somme des versets du livre : 1209 ; moitié du livre : 'Tu ne blasphémeras pas Dieu' (Ex 22,27) ; somme des sedarim [division du texte] : 33 ». À la fin du Deutéronome, fin de toute la Tora ou Pentateuque apparaît : « Somme des versets de la Tora : 5 845 ; somme des mots de la Tora : 79 856 ; somme des lettres de la Tora : 400 945 ». 

Les divisions du texte

Le texte hébreu était écrit en continu, sans interruption. Les massorètes ont  introduit des divisions à l'intérieur des livres selon une unité appelée parasha , pl. : parashiot (équivalent du français péricope, unité de lecture pour le service liturgique). Une parasha correspond plus ou moins à une nouvelle unité de narration dans le texte.

  • Chaque semaine, une nouvelle parasha est choisie pour la lecture à la synagogue, le jour du sabbat, la parasha hashavoua.
  • Il y a 54 parashiot, de façon qu’en une année, on ait lu toute la Tora.

C’est à Moïse Maïmonide (1138-1204), philosophe et médecin juif de la communauté d’Égypte, commentateur de la Mishna, que l'on doit la réglementation définitive de la division du texte massorétique. Elle s’appuie sur le codex d’Alep, et peut varier par rapport au codex de Leningrad. La tradition rapporte cependant que cette division de la Tora en sections remonte au retour de captivité, au scribe Esdras.

La vocalisation du texte
Signes de cantillation

Divers « accents » règlent la longueur des pauses à respecter entre les mots, le milieu du verset, lors de la lecture orale du texte, ce sont les te’amim. Il y en a de deux sortes :

  • les te’amim mefaskim, disjonctifs
  • et les te’amim mechartim, conjonctifs.

D’autres signes diactriques indiquent : le rythme et les motifs musicaux à suivre, l’élévation de la voix et la position de l’accent tonique dans les mots, les vocalises et la mélodie; le système de cantillation varie entre les textes prosaïques et les textes poétiques.

Des matres lectionis aux points-voyelles et autres signes diacritiques

On appelle matres lectionis (« mères de/pour la lecture ») des consonnes utilisées, dès l'Antiquité, comme supports vocaliques pour faciliter la lecture.

  • Ce sont : le alef (א), le hê (ה), le waw (ו) et le yod (י). Elles indiquent les voyelles a, a/é/o, ou/o et i/é.

Elle ne suffisaient donc pas à écarter toute ambiguïté. C'est pourquoi les massorètes entre le 7e et le 8e s., introduisent systématiquement des signes et des points — les nequoudôt — indiquant les voyelles, au-dessus et en-dessous des consonnes. Soit le premier verset de la Tora :

  • בראשית ברא אלהים את השמים ואת הארץ
  • בְּרֵאשִׁית בָּרָא אֱלֹהִים אֵת הַשָּׁמַיִם וְאֵת הָאָרֶץ׃

La première ligne présente la version consonantique du texte massorétique, sans les voyelles, version utilisée dans le culte synagogal. Sa translittération serait :

  • bršyt br' "lhym 't hšmym w't h'rç

La seconde présente le même verset se trouve vocalisé et cantilé. Les voyelles sont représentées par les points. La prononciation doit être la suivante :

  • beréshiyth bara élohiym éth hashamayim veéth haarèts.
Les propositions de correction du texte

Pour préserver l'intégrité du texte sacré, les massorètes ne touchent jamais à sa rédaction même lorsqu'ils pensent que le texte est altéré ou l'interprétation proposée mauvaise. Pour remédier à cela, ils usent d'un système de petits signes et d'annotations marginales pour orienter la lecture. Voici les principaux.

Le sebir 

Les massorètes inscrivent sebir en marge lorsqu'ils supposent que le texte est erroné (erreurs grammaticales, orthographiques, …)

Les tiqunney soferim

Ce sont les corrections des scribes effectuées sur le texte. Ces corrections des scribes (en quelque sorte les ancêtres des massorètes) sont au nombre de 18. Ce sont des corrections réparatrices pour préserver l'honneur de Dieu et sa majesté divine. Les massorètes indiquent la correction. Par exemple :

  • en Gn 18,22, le texte « original » expliquait : « le Seigneur se tenait encore devant Abraham. » Or, le verbe employé, 'amad, signifie se tenir debout en serviteur. Les scribes ont alors replacé chacun dans son rôle : « Abraham se tenait encore devant le Seigneur » !
  • En Jb 1,5.11 et Jb 2,5.9 il est question de maudire Dieu. Le verbe « maudire » a été remplacé dans la correction par le verbe « bénir ».
Les ketiv–qeré

Le travail de vocalisation a pu rencontrer des difficultés quand les voyelles indiquées ne correspondaient pas aux consonnes du texte. Les massorètes ont appliqué la procédure du Ketiv welo Qere (un mot écrit mais non lu) et du Qere wela Ketiv (un mot lu mais non écrit). Ne voulant pas modifier le texte, les massorètes ont

  • laissé les consonnes écrites (ketiv) et repris le travail des scribes en vocalisant les consonnes erronées avec des points-voyelles qui indiquent la bonne prononciation ;
  • indiqué en marge les consonnes à lire (qeré).

Les ketiv – qeré sont de différentes natures : variantes orthographiques, variantes textuelles (un infinitif absolu remplacé par un participe) ou euphémismes pour adoucir un texte trop vulgaire (Cf. →Traduction des passages « graveleux »).

Il existe des « qeré perpétuels », c'est-à-dire des mots à toujours lire de manière différente du texte consonantique. Ils ne sont pas notés dans les marges.

  • L'exemple le plus connu est celui du →tétragramme; YHWH prononcé « Adonaï » (litt. : Mon Seigneur > Mon-sieur).

Le travail des massorètes ne fut donc pas seulement philologique : en fixant la prononciation, c'est aussi LE sens véritable qu'ils cherchaient à fixer : autant dire que le texte massorétique est, comme toute éminente version des Écritures inspirées, une interprétation de la révélation.

3 — Conclusions

Constats scientifiques et hypothèses modernes

Si les manuscrits massorétiques se comptent par milliers, ils varient cependant assez peu, qu'il s'agisse de l'écriture consonantique, de la vocalisation ou de l'accentuation. L’histoire du texte hébraïque de la Bible telle que les grandes découvertes du 20e s. ont permis de l'affiner, révèle l'existence de diverses versions hébraïques dans l'Antiquité, correspondant à la diversité du judaïsme « des partis », ou des  →« Écoles » de l'époque dite « du Second Temple », tout en permettent d’envisager la réalité d’une source unique à la formation du texte massorétique.

La leçon des manuscrits de la mer Morte

Les chercheurs ont comparé les textes retrouvés sur le site de Qumrân et dans le désert de Juda avec le codex de Leningrad. Ce travail a permis de diviser les textes du désert de Juda en deux catégories, ceux qu’on peut dire « identiques » à M, et ceux qui ne lui sont que « semblables ».

  • Les rouleaux découverts à Qumrân appartiennent seuls à la catégorie des manuscrits « semblables »;
  • Les rouleaux trouvés dans les autres lieux du désert de Juda (notamment à Massada, au Wadi Sdeir, dans le Nahal Hever et à Murraba’at) appartiennent à la catégorie « identiques » à M. À ces derniers manuscrits il ne manque que les détails qui ont été rajoutés au Moyen-âge par les massorètes. On peut conclure de cette proximité très forte, qu’ils ont  suivi un unique modèle, qui a servi également aux massorètes. Ils appartiennent donc à la même famille que le codex de Leningrad.

Les manuscrits massorétiques du désert de Juda semblent s’appuyer sur l’existence d’un unique exemplaire des rouleaux de la Tora, qui devait être conservé dans le Temple, jusqu’en 70 après J.-C. ; le modèle institué au Temple servit pour les exemplaires corrigés qui ont ensuite circulé dans la région. L'autorité de cette version aura encore été renforcée dans les générations postérieures par l'adoption et la préservation soigneuse d'un texte-type au moment de la destruction du Temple en 70 et de la révolte de Bar Kokhba en 135.

Pour diverses raisons, tenant sans doute aux croyances propres à ceux qui les transmirent, et à leurs divergences avec la hiérocratie de Jérusalem quant à l'autorité ultime en matière de religion, les manuscrits retrouvés à Qumrân n’ont pas suivi cet exemplaire corrigé.

Qu'appelle-t-on « texte massorétique » ?
  • On parle donc de « texte massorétique » au sens large, pour désigner le texte hébreu des Écritures transmis jusqu'à aujourd'hui vocalisé et/ou accentué et/ou annoté ou non. À l’origine, le texte ne comportait pas de voyelles ; en ce sens, le texte massorétique existe dans sa version consonantique depuis plus de 2200 ans, bien qu’il ait été fixé seulement au Moyen Âge.
  • Dans une acception restreinte du terme « massorétique », l'appellation est appliquée aux textes vocalisés, accentués et encadrés par des notes marginales. Mais ces textes ne sont finalement qu'une minorité au sein du corpus des textes hébraïques car la plupart des textes ne sont que consonantiques.