La Bible en ses Traditions

Genèse 1,0 ; 12,1–2,25 ; 2,3

M S Sam
G
V

Et Dieu bénit le septième jour et le sanctifia

parce qu’en ce jour-là il s’était reposé de toute l’œuvre qu’il avait créée en la

Stoutes les œuvres qu’il avait créées en les faisant.

Et Dieu bénit le septième jour et le sanctifia

parce qu’en ce jour-là il s’était reposé de toutes les œuvres qu’il avait commencé à faire.

Et il bénit le septième jour et le sanctifia

parce qu’en ce jour-là, il s'était abstenu de toute œuvre sienne que Dieu créa pour qu'elle fût faite.

1,1–2,3 Deux récits de la création 2,4-25

Réception

Arts visuels

6,5 Puzzle hiéroglyphique

Thomas Bewick (1753-1828); Rowland Hill (1744-1833), New Hieroglyphical Bible, (Impression au plomb et gravure sur bois, 1794), 14 cm x 9 cm

Thomas Fisher Rare Book Library, Toronto, © Public Domain - Photo : Dr. Ralph F. Wilson

Musique

1–7 La Création

20e s.

Aaron Copland,  In the Beginning (CD, 2015), 1947

 James Morrow (dir.), Susanne Mentzer (mezzo-soprano), University of Texas Chamber Singers

American Classics, Naxos, © License YouTube Standard→, © NaxosofAmerica

Composition

Cette œuvre représente l'histoire de la création, chantée a cappella, c'est-à-dire sans accompagnement instrumental. Aaron Copland la composa suite à une commande pour un Symposium sur la critique musicale à l'Université de Harvard. Chaque partie du texte est exprimée de manière appropriée au fur et à mesure que la musique se déroule avec une originalité sonore propre à Copland.

Cinéma

6,1–7 Héros antédiluviens au cinéma

Les Veilleurs

Darren Aronofsky, avec Ari Handel (scén.), Noah,  Film, 2h 18', U.S.A., 2014

Scott Franklin, Darren Aronofsky, Mary Parent, Arnon Milchan (prod.), Clint Mansell (mus.) ; avec  Russell Crowe (Noé), Jennifer Connelly, Ray Winstone, Anthony Hopkins (Mathusalem)

Paramount ; Regency Enterprises ; Protozoa Pictures,  © Licence YouTube standard

Ce film biblique ambitieux et plein d'effets spéciaux reprend la légende des Veilleurs et en donne à voir une version « compassionnelle » très contemporaine.

Contexte

Textes anciens

6,5–9,29 Le déluge biblique et l'épopée d'Atrahasis ou de Gilgamesh

Hommes et bête en prière sur une embarcation de roseau, impression d'après un sceau-cylindre en pierre, époque de Djemdet Nasr (3100-2900 av. J.-C.), H. 4,3 cm

Berlin, Staatliche Museum © Domaine public

Dans une barque en roseau, dans une attitude de prière, un prêtre se tient devant un taureau portant sur son dos un autel, lui-même portant les symboles d’Inanna, deux hampes bouclées...

Parallèle entre le récit biblique et le récit babylonien

L'épopée de Guilgamesh connue par un document assyrien du 7e s. av. J.-C., s'inspire du mythe babylonien d'Atrahasis encore plus ancien. La séquence narrative du déluge biblique est parallèle au récit de Guilgamesh. 

  • Gn 6,13 —— Les dieux, en colère contre l'humanité qui faisait trop de bruit, décident de la supprimer.
  • Gn 6,9.11-21 —— Mais Ea dieu des eaux douces, un des créateurs de l'humanité, confia ce secret aux roseaux qui, à leur tour, le susurrent à Uta-Napishtim et lui ordonne de fabriquer un bateau pour la survie de toute espèce vivante.
  • Gn 6,22-7,9 —— Ce qu'il réalisa : il y fit entrer tous les animaux de la terre ainsi que sa famille et les ouvriers qui l'avaient aidé.
  • Gn 7,10-8,5 —— Uta-Napishtim ferma la porte. La pluie se mit à tomber, submergeant toutes les terres, durant 7 jours. Le spectacle est si affreux que la déesse Ishtar elle-même hurla de frayeur et que les dieux tremblèrent et remontèrent aus cieux.Puis la nef finit par aborder sur le mont Nisir qui était le seule terre à émerger au dessus des flots.
  • Gn 8,6-14 —— Uta-Napishtim envoya une colombe, qui revint car il n'y a aucune terre où se poser, puis une hirondelle et finalement un corbeau qui lui ne revient pas. Enfin la décrue s'annonça.
  • Gn 8,15-19 —— Il fait sortit tout le monde, mais reste dans le bateau découragé par tous les cadavres répandus sur la terre, avant de finir par sortir
  • Gn 8,20-22 —— Il offre un sacrifice aux divinités qui s'y agglutinent telles les mouches. Ishtar les invite tous sauf Enlil qui a causé une dévastation pareille. Après avoir piqué une colère, Enlil parle avec Ea et se calme. 
  • Gn 9,1-7 —— Enlil bénit Uta-Napishtim et  concède l'immortalité pour avoir sauvé la vie. (Il vécut avec son épouse au bout du monde, qui se trouvait à l'embouchure des grands fleuves. Plus tard Gilgamesh vint le voir il lui dira où trouver la plante d'immortalité qu'il recherchait depuis longtemps). 
  • Gn 9,8-17 —— Ishtar affirme qu'elle n'oubliera rien de ce qui s'est passé ...

Réception

Littérature

3,16 c'est dans la souffrance que tu enfanteras FRANÇAIS BIBLIQUE

  • Tu enfanteras dans la douleur : parole de Dieu à Ève conçue comme une peine héréditaire.

FRANÇAIS BIBLIQUE

Drapeau de la francophonie→ © Domaine public 

3,6e en donna à son mari avec elle  FRANÇAIS BIBLIQUE La "pomme d'Adam"  Bien des artistes de renom montrent Ève qui tend une pomme à Adam. On le voit par exemple sur les œuvres de Dürer ou de Cranach l’Ancien (Arts visuels)…On appelle « pomme d’Adam »  le relief formé par le cartilage thyroïde entourant le larynx, particulièrement visible à la face antérieure du cou chez l’homme : mémorial anatomique, en quelque sorte, du malheureux épisode de la chute originelle.

  • L’expression peut remonter à la manière de nommer l’arbre ou fruit défendu qu’Ève fait consommer à Adam selon la Bible latine, ou Vulgate. « L’arbre de la connaissance du bien et du mal » se dit lignum scientiae boni et mali  (Gn 2,9.17), or malum, i  (avec un a court) signifiant le mal a un homonyme (avec le a long) signifiant « arbre fruitier », en particulier « pommier ».
  • La pomme d'Adam était joliment nommée « morceau d'Adam » dans la Provence du 18e s. : « nœud de la gorge, petite tumeur du gosier que le peuple croit formé par un morceau de la pomme que mangea notre premier père » (Claude François Achard, Dictionnaire de la Provence et du Comtat Venaissin dédié à Monseigneur le prince de Beauvau, par une Société de gens de lettres (Achard, etc.), t. 2, Marseille : Mossy père et fils... Imprimeur, 1785, p. 451. Lire→)

FRANÇAIS BIBLIQUE

Drapeau de la francophonie→ © Domaine public 

Arts visuels

2,1–3,24 PERSONNAGE Adam

Une représentation antique d'Adam

Adam et Eve (fresque, 300-337), Catacombes de Marcellin et Pierre (Rome)

© Domaine public→, Gn 2,16

Cette représentation d’Adam et Ève compte parmi les premières représentations d’Adam et Ève. Placés de chaque côté de l’arbre de la connaissance du bien et du mal, Adam et Ève cachent leur nudité et se tiennent tête inclinée, yeux baissés, honteux de la faute qu’ils viennent de commettre.

1. Attributs iconographiques

  • Jeune adulte séduisant et le plus souvent nu.
  • Dans les représentations après le péché, Adam tient une feuille de vigne ou de figuier pour cacher sa nudité. Il peut être habillé d’une peau de bête. 
  • Dans certaines iconographies paléochrétiennes un agneau et une gerbe de blé, fruits du labeur de l’homme, accompagnent Adam pour représenter les conséquences du péché (Gn 3,19).
  • Adam est parfois représenté avec sa pelle ou sa houe.

 Statue d'Adam (1260), Notre-Dame de Paris, Musée national du Moyen Âge

Photo : Thesupermat © CC-BY-SA-3.0→

Cette statue d'Adam nu est la preuve que les médiévaux connaissaient bien l'anatomie humaine : les muscles, les côtes, correspondent à la réalité.

2. Iconographie narrative

  • La création d’Adam (Gn 1,26-31 ; 2,7,21-22 ; Arts visuels Gn 2,7s).
  • Adam nomme les animaux (Gn 2,20 ; Arts visuels Gn 2,20).
  • La création d’Ève tirée d’Adam (Gn 2,21-22) : Adam est représenté endormi et la femme émerge de sa cage thoracique. Parce que Dieu crée par sa Parole, dans les représentations médiévales, c’est le Verbe, sous les traits de Jésus, qui préside à la création d’Adam et Ève. Dans les représentations modernes, c'est Dieu le père, sous les traits d’un vieillard à barbe qui crée (Arts visuels Gn 1,26–31).
  • Adam et Ève au paradis terrestre avant le péché (Gn 1,26-30 ; Arts visuels Gn 2,15).
  • La chute (Gn 3,1-24) : dans l’art paléochrétien, Adam et Ève sont d’abord représentés uniquement avec l’arbre puis avec le serpent qui s’entortille sur l’arbre. À l’époque médiévale, Adam est placé à gauche de l’arbre et Ève est représentée à droite en train de prendre le fruit ou de le passer à Adam. À partir du 13e s., le serpent est représenté avec un visage de femme (la représentation la plus illustre est celle du panneau de Michel-Ange dans la chapelle Sixtine : Arts visuels Gn 2,1–6).
  • Confrontation entre Dieu et Adam et Ève, après le péché (Gn 3,7-10) : face à Dieu le Père qui apparaît dans le ciel, Adam et Ève, vêtus d’une ou plusieurs feuilles de figuier (ou feuille de vigne), pleurent. Parfois ils montrent de leurs mains celui qu’ils accusent. Dans certains cas, leurs vêtements sont fait de peau : Arts visuels Gn 3,8.
  • Adam et Ève chassés du paradis terrestre (Gn 3,24) : Adam et Ève, le visage accablé, sont chassés par un ange portant une épée à la main (Arts visuels Gn 3,24).
  • Le travail pénible d’Adam et Ève (Gn 3,17-18) : Adam est représenté avec une pelle ou une houe en train de travailler la terre ; Ève, assise, file le lin ou la laine puisqu'elle porte une quenouille (Arts visuels Gn 3,17–23).
  • Adam et Ève et leurs enfants (Arts visuels Gn 4,1s).
  • Adam et Ève découvrant Abel mort (Gn 4,8.10.25 ; Arts visuels Gn 4,8).
  • La mort d’Adam (Gn 5,5 ; Arts visuels Gn 5,5).
  • Le Christ descend chercher Adam et Ève aux enfers : le Christ ressuscité descend chercher ceux qui l’ont précédé dans la mort. Adam et Ève sont les premiers qu’il fait sortir. Adam porte souvent une barbe et des cheveux longs blancs. En Orient, le couple est vêtu, tandis qu’en Occident il est parfois représenté nu (Arts visuels Ps 130,1–8 ; Arts visuels Mt 28,1–20 ; →Descente aux enfers).

Caravage, La Madone au serpent (ou La Madone des palefreniers), Galerie Borghèse (Rome)

© Domaine public→, Gn 2,16 ; 3,15

3. Iconographie typologique

Adam/L’homme pécheur 

Parce qu'Adam a fait entrer le péché dans le monde, l'homme pécheur est assimilé à Adam. 

  • Dans La vocation de saint Matthieu de Caravage (Arts visuels Mt 9,9), le doigt de Jésus, prolongé par le doigt de Pierre, chef de l’Église, rappelle le doigt du Créateur qui donne la vie à Adam dans le tableau de Michel-Ange (Arts visuels Gn 2,7). Matthieu, considéré comme un pêcheur public, est appelé à renaître à la vie en suivant le Christ, qui l'appelle. 
  • Osée et sa femme infidèle Gomer (Os 1-2) sont mis en relation avec Adam et Ève, premier couple humain (Gn 2 ; Arts visuels Gn 1,26–31).
Adam/L’humanité entière
  • Le crâne d’Adam est souvent représenté au pied de la Croix dans l'iconographie chrétienne (Arts visuels Mt 27,35–56), en référence au lieu de la crucifixion de Jésus, le Golgotha, qui signifie « lieu du crâne » (sans doute en raison de la forme  du rocher : Vocabulaire Mt 27,33b). Les chrétiens ont vu dans ce nom, une image d'Adam par qui l'humanité est devenue pêcheresse et a connu la mort. En mourant sur la Croix, Jésus répand son sang sur l'humanité entière, symbolisée par le crâne d'Adam, afin de lui rendre la vie. 
Adam/Le Christ, nouvel Adam

Rapprochement entre Adam et Jésus Christ:

  • Les artistes médiévaux représentent  souvent le créateur avec le visage de Jésus Christ, Verbe de Dieu.   Adam, créé à l’image de Dieu, apparaît sous les même traits (Arts visuels Gn 2,18–25).
  • L’Annonciation : les peintres mettent en parallèle sur un même tableau Adam et Ève chassés du paradis terrestre et l’annonce faite à Marie, pour montrer qu’à l’Incarnation, c’est la rédemption de l’homme qui commence (Arts visuels Lc 1,38).
  • La Vierge à l’enfant : il n’est pas rare de voir représenté dans les bras de Marie un enfant Jésus tenant dans ses mains un fruit en référence au fruit de l’arbre du bien et du mal (Gn 3). Sur l’œuvre de Lucas Cranach l'Ancien, l’enfant et sa mère sont même placés sous un pommier, comme l’étaient Adam et Ève lors de la chute (Arts visuels Gn 3,15).
  • La crucifixion et la déposition de la Croix: pour symboliser l’humanité unie par Dieu à son amour trinitaire, Georges Desvallières, dans son tableau Nouvelle Alliance, représente Dieu le Père devant la croix glorieuse de son Fils, unissant Adam et Ève en joignant leurs mains. C'est une nouvelle naissance (Arts visuels Gn 1,26–31). Dans le diptyque de Vienne, Adam et Ève mangeant le fruit défendu et la déposition de Jésus de la croix sont mis en parallèle (Arts visuels Gn 3,23s).

3,23s Contrepoint de la Chute et de la Rédemption

Hugo van der Goes, Chute et rédemption de l'homme (huile sur bois, diptyque, 1450)

Musée d'art de Vienne © Domaine public

Le contraste et le rapprochement entre les deux scènes sont forts:

  • d'un coté le jardin d'Éden, cadre bucolique avec un ciel radieux et un arbre vert portant des fruits, de l'autre le Golgotha, roche nue, sur laquelle seule est plantée l'arbre de la croix, sous un ciel noir menaçant.
  • Adam bien portant d'un coté et Jésus mort de l'autre sont tous deux représentés nus et ont le même visage.
  • Sur le panneau de gauche, Ève nue, tenant la pomme croquée de sa main droite,  est mise en parallèle avec Marie Madeleine sur le panneau de droite: elles ont le même visage mais la pécheresse repentante est cette fois vêtue et coiffée et elle pleure assise aux pieds de Jésus.

Cinéma

3,4 Nullement vous ne mourrez Avatar pop de la pomme qui tue Une scène célèbre de Walt Disney rend au fruit maléfique toute sa puissance de mort.

Walt Disney, Snow White and the Seven Dwarfs (Blanche Neige et les 7 nains), dessin animé, 83 mn,  (1937)

Direction : David Hand (supervising), William Cottrell, Wilfred Jackson, Larry Morey, Perce Pearce, Ben Sharpsteen —— Texte:  (d'après les Frères Grimm) Ted Sears, Richard Creedon Otto Englander, Dick Rickard, Earl Hurd, Merrill De Maris, Dorothy Ann Blank, Webb Smith —— Musique :  Frank Churchill, Paul Smith, Leigh Harline

RKO Radio Pictures, Walt Disney Productions

© Licence YouTube standard→

Liturgie

3,15 Antienne chantée pour l'Immaculée Conception

« Hodie egressa »

Traditionnel, Antienne - Hodie egressa

Chœur des moines de l’abbaye Sainte-Madeleine du Barroux

© Abbaye du Barroux→, Is 11,1 Gn 3,15

Antienne chantée au Magnificat des secondes vêpres de l'Immaculée Conception le 8 décembre.

Arts visuels

3,20–24 PERSONNAGE Adam

Une représentation antique d'Adam

Adam et Eve (fresque, 300-337), Catacombes de Marcellin et Pierre (Rome)

© Domaine public→, Gn 2,16

Cette représentation d’Adam et Ève compte parmi les premières représentations d’Adam et Ève. Placés de chaque côté de l’arbre de la connaissance du bien et du mal, Adam et Ève cachent leur nudité et se tiennent tête inclinée, yeux baissés, honteux de la faute qu’ils viennent de commettre.

1. Attributs iconographiques

  • Jeune adulte séduisant et le plus souvent nu.
  • Dans les représentations après le péché, Adam tient une feuille de vigne ou de figuier pour cacher sa nudité. Il peut être habillé d’une peau de bête. 
  • Dans certaines iconographies paléochrétiennes un agneau et une gerbe de blé, fruits du labeur de l’homme, accompagnent Adam pour représenter les conséquences du péché (Gn 3,19).
  • Adam est parfois représenté avec sa pelle ou sa houe.

 Statue d'Adam (1260), Notre-Dame de Paris, Musée national du Moyen Âge

Photo : Thesupermat © CC-BY-SA-3.0→

Cette statue d'Adam nu est la preuve que les médiévaux connaissaient bien l'anatomie humaine : les muscles, les côtes, correspondent à la réalité.

2. Iconographie narrative

  • La création d’Adam (Gn 1,26-31 ; 2,7,21-22 ; Arts visuels Gn 2,7s).
  • Adam nomme les animaux (Gn 2,20 ; Arts visuels Gn 2,20).
  • La création d’Ève tirée d’Adam (Gn 2,21-22) : Adam est représenté endormi et la femme émerge de sa cage thoracique. Parce que Dieu crée par sa Parole, dans les représentations médiévales, c’est le Verbe, sous les traits de Jésus, qui préside à la création d’Adam et Ève. Dans les représentations modernes, c'est Dieu le père, sous les traits d’un vieillard à barbe qui crée (Arts visuels Gn 1,26–31).
  • Adam et Ève au paradis terrestre avant le péché (Gn 1,26-30 ; Arts visuels Gn 2,15).
  • La chute (Gn 3,1-24) : dans l’art paléochrétien, Adam et Ève sont d’abord représentés uniquement avec l’arbre puis avec le serpent qui s’entortille sur l’arbre. À l’époque médiévale, Adam est placé à gauche de l’arbre et Ève est représentée à droite en train de prendre le fruit ou de le passer à Adam. À partir du 13e s., le serpent est représenté avec un visage de femme (la représentation la plus illustre est celle du panneau de Michel-Ange dans la chapelle Sixtine : Arts visuels Gn 2,1–6).
  • Confrontation entre Dieu et Adam et Ève, après le péché (Gn 3,7-10) : face à Dieu le Père qui apparaît dans le ciel, Adam et Ève, vêtus d’une ou plusieurs feuilles de figuier (ou feuille de vigne), pleurent. Parfois ils montrent de leurs mains celui qu’ils accusent. Dans certains cas, leurs vêtements sont fait de peau : Arts visuels Gn 3,8.
  • Adam et Ève chassés du paradis terrestre (Gn 3,24) : Adam et Ève, le visage accablé, sont chassés par un ange portant une épée à la main (Arts visuels Gn 3,24).
  • Le travail pénible d’Adam et Ève (Gn 3,17-18) : Adam est représenté avec une pelle ou une houe en train de travailler la terre ; Ève, assise, file le lin ou la laine puisqu'elle porte une quenouille (Arts visuels Gn 3,17–23).
  • Adam et Ève et leurs enfants (Arts visuels Gn 4,1s).
  • Adam et Ève découvrant Abel mort (Gn 4,8.10.25 ; Arts visuels Gn 4,8).
  • La mort d’Adam (Gn 5,5 ; Arts visuels Gn 5,5).
  • Le Christ descend chercher Adam et Ève aux enfers : le Christ ressuscité descend chercher ceux qui l’ont précédé dans la mort. Adam et Ève sont les premiers qu’il fait sortir. Adam porte souvent une barbe et des cheveux longs blancs. En Orient, le couple est vêtu, tandis qu’en Occident il est parfois représenté nu (Arts visuels Ps 130,1–8 ; Arts visuels Mt 28,1–20 ; →Descente aux enfers).

Caravage, La Madone au serpent (ou La Madone des palefreniers), Galerie Borghèse (Rome)

© Domaine public→, Gn 2,16 ; 3,15

3. Iconographie typologique

Adam/L’homme pécheur 

Parce qu'Adam a fait entrer le péché dans le monde, l'homme pécheur est assimilé à Adam. 

  • Dans La vocation de saint Matthieu de Caravage (Arts visuels Mt 9,9), le doigt de Jésus, prolongé par le doigt de Pierre, chef de l’Église, rappelle le doigt du Créateur qui donne la vie à Adam dans le tableau de Michel-Ange (Arts visuels Gn 2,7). Matthieu, considéré comme un pêcheur public, est appelé à renaître à la vie en suivant le Christ, qui l'appelle. 
  • Osée et sa femme infidèle Gomer (Os 1-2) sont mis en relation avec Adam et Ève, premier couple humain (Gn 2 ; Arts visuels Gn 1,26–31).
Adam/L’humanité entière
  • Le crâne d’Adam est souvent représenté au pied de la Croix dans l'iconographie chrétienne (Arts visuels Mt 27,35–56), en référence au lieu de la crucifixion de Jésus, le Golgotha, qui signifie « lieu du crâne » (sans doute en raison de la forme  du rocher : Vocabulaire Mt 27,33b). Les chrétiens ont vu dans ce nom, une image d'Adam par qui l'humanité est devenue pêcheresse et a connu la mort. En mourant sur la Croix, Jésus répand son sang sur l'humanité entière, symbolisée par le crâne d'Adam, afin de lui rendre la vie. 
Adam/Le Christ, nouvel Adam

Rapprochement entre Adam et Jésus Christ:

  • Les artistes médiévaux représentent  souvent le créateur avec le visage de Jésus Christ, Verbe de Dieu.   Adam, créé à l’image de Dieu, apparaît sous les même traits (Arts visuels Gn 2,18–25).
  • L’Annonciation : les peintres mettent en parallèle sur un même tableau Adam et Ève chassés du paradis terrestre et l’annonce faite à Marie, pour montrer qu’à l’Incarnation, c’est la rédemption de l’homme qui commence (Arts visuels Lc 1,38).
  • La Vierge à l’enfant : il n’est pas rare de voir représenté dans les bras de Marie un enfant Jésus tenant dans ses mains un fruit en référence au fruit de l’arbre du bien et du mal (Gn 3). Sur l’œuvre de Lucas Cranach l'Ancien, l’enfant et sa mère sont même placés sous un pommier, comme l’étaient Adam et Ève lors de la chute (Arts visuels Gn 3,15).
  • La crucifixion et la déposition de la Croix: pour symboliser l’humanité unie par Dieu à son amour trinitaire, Georges Desvallières, dans son tableau Nouvelle Alliance, représente Dieu le Père devant la croix glorieuse de son Fils, unissant Adam et Ève en joignant leurs mains. C'est une nouvelle naissance (Arts visuels Gn 1,26–31). Dans le diptyque de Vienne, Adam et Ève mangeant le fruit défendu et la déposition de Jésus de la croix sont mis en parallèle (Arts visuels Gn 3,23s).

5,1–5 PERSONNAGE Adam

Une représentation antique d'Adam

Adam et Eve (fresque, 300-337), Catacombes de Marcellin et Pierre (Rome)

© Domaine public→, Gn 2,16

Cette représentation d’Adam et Ève compte parmi les premières représentations d’Adam et Ève. Placés de chaque côté de l’arbre de la connaissance du bien et du mal, Adam et Ève cachent leur nudité et se tiennent tête inclinée, yeux baissés, honteux de la faute qu’ils viennent de commettre.

1. Attributs iconographiques

  • Jeune adulte séduisant et le plus souvent nu.
  • Dans les représentations après le péché, Adam tient une feuille de vigne ou de figuier pour cacher sa nudité. Il peut être habillé d’une peau de bête. 
  • Dans certaines iconographies paléochrétiennes un agneau et une gerbe de blé, fruits du labeur de l’homme, accompagnent Adam pour représenter les conséquences du péché (Gn 3,19).
  • Adam est parfois représenté avec sa pelle ou sa houe.

 Statue d'Adam (1260), Notre-Dame de Paris, Musée national du Moyen Âge

Photo : Thesupermat © CC-BY-SA-3.0→

Cette statue d'Adam nu est la preuve que les médiévaux connaissaient bien l'anatomie humaine : les muscles, les côtes, correspondent à la réalité.

2. Iconographie narrative

  • La création d’Adam (Gn 1,26-31 ; 2,7,21-22 ; Arts visuels Gn 2,7s).
  • Adam nomme les animaux (Gn 2,20 ; Arts visuels Gn 2,20).
  • La création d’Ève tirée d’Adam (Gn 2,21-22) : Adam est représenté endormi et la femme émerge de sa cage thoracique. Parce que Dieu crée par sa Parole, dans les représentations médiévales, c’est le Verbe, sous les traits de Jésus, qui préside à la création d’Adam et Ève. Dans les représentations modernes, c'est Dieu le père, sous les traits d’un vieillard à barbe qui crée (Arts visuels Gn 1,26–31).
  • Adam et Ève au paradis terrestre avant le péché (Gn 1,26-30 ; Arts visuels Gn 2,15).
  • La chute (Gn 3,1-24) : dans l’art paléochrétien, Adam et Ève sont d’abord représentés uniquement avec l’arbre puis avec le serpent qui s’entortille sur l’arbre. À l’époque médiévale, Adam est placé à gauche de l’arbre et Ève est représentée à droite en train de prendre le fruit ou de le passer à Adam. À partir du 13e s., le serpent est représenté avec un visage de femme (la représentation la plus illustre est celle du panneau de Michel-Ange dans la chapelle Sixtine : Arts visuels Gn 2,1–6).
  • Confrontation entre Dieu et Adam et Ève, après le péché (Gn 3,7-10) : face à Dieu le Père qui apparaît dans le ciel, Adam et Ève, vêtus d’une ou plusieurs feuilles de figuier (ou feuille de vigne), pleurent. Parfois ils montrent de leurs mains celui qu’ils accusent. Dans certains cas, leurs vêtements sont fait de peau : Arts visuels Gn 3,8.
  • Adam et Ève chassés du paradis terrestre (Gn 3,24) : Adam et Ève, le visage accablé, sont chassés par un ange portant une épée à la main (Arts visuels Gn 3,24).
  • Le travail pénible d’Adam et Ève (Gn 3,17-18) : Adam est représenté avec une pelle ou une houe en train de travailler la terre ; Ève, assise, file le lin ou la laine puisqu'elle porte une quenouille (Arts visuels Gn 3,17–23).
  • Adam et Ève et leurs enfants (Arts visuels Gn 4,1s).
  • Adam et Ève découvrant Abel mort (Gn 4,8.10.25 ; Arts visuels Gn 4,8).
  • La mort d’Adam (Gn 5,5 ; Arts visuels Gn 5,5).
  • Le Christ descend chercher Adam et Ève aux enfers : le Christ ressuscité descend chercher ceux qui l’ont précédé dans la mort. Adam et Ève sont les premiers qu’il fait sortir. Adam porte souvent une barbe et des cheveux longs blancs. En Orient, le couple est vêtu, tandis qu’en Occident il est parfois représenté nu (Arts visuels Ps 130,1–8 ; Arts visuels Mt 28,1–20 ; →Descente aux enfers).

Caravage, La Madone au serpent (ou La Madone des palefreniers), Galerie Borghèse (Rome)

© Domaine public→, Gn 2,16 ; 3,15

3. Iconographie typologique

Adam/L’homme pécheur 

Parce qu'Adam a fait entrer le péché dans le monde, l'homme pécheur est assimilé à Adam. 

  • Dans La vocation de saint Matthieu de Caravage (Arts visuels Mt 9,9), le doigt de Jésus, prolongé par le doigt de Pierre, chef de l’Église, rappelle le doigt du Créateur qui donne la vie à Adam dans le tableau de Michel-Ange (Arts visuels Gn 2,7). Matthieu, considéré comme un pêcheur public, est appelé à renaître à la vie en suivant le Christ, qui l'appelle. 
  • Osée et sa femme infidèle Gomer (Os 1-2) sont mis en relation avec Adam et Ève, premier couple humain (Gn 2 ; Arts visuels Gn 1,26–31).
Adam/L’humanité entière
  • Le crâne d’Adam est souvent représenté au pied de la Croix dans l'iconographie chrétienne (Arts visuels Mt 27,35–56), en référence au lieu de la crucifixion de Jésus, le Golgotha, qui signifie « lieu du crâne » (sans doute en raison de la forme  du rocher : Vocabulaire Mt 27,33b). Les chrétiens ont vu dans ce nom, une image d'Adam par qui l'humanité est devenue pêcheresse et a connu la mort. En mourant sur la Croix, Jésus répand son sang sur l'humanité entière, symbolisée par le crâne d'Adam, afin de lui rendre la vie. 
Adam/Le Christ, nouvel Adam

Rapprochement entre Adam et Jésus Christ:

  • Les artistes médiévaux représentent  souvent le créateur avec le visage de Jésus Christ, Verbe de Dieu.   Adam, créé à l’image de Dieu, apparaît sous les même traits (Arts visuels Gn 2,18–25).
  • L’Annonciation : les peintres mettent en parallèle sur un même tableau Adam et Ève chassés du paradis terrestre et l’annonce faite à Marie, pour montrer qu’à l’Incarnation, c’est la rédemption de l’homme qui commence (Arts visuels Lc 1,38).
  • La Vierge à l’enfant : il n’est pas rare de voir représenté dans les bras de Marie un enfant Jésus tenant dans ses mains un fruit en référence au fruit de l’arbre du bien et du mal (Gn 3). Sur l’œuvre de Lucas Cranach l'Ancien, l’enfant et sa mère sont même placés sous un pommier, comme l’étaient Adam et Ève lors de la chute (Arts visuels Gn 3,15).
  • La crucifixion et la déposition de la Croix: pour symboliser l’humanité unie par Dieu à son amour trinitaire, Georges Desvallières, dans son tableau Nouvelle Alliance, représente Dieu le Père devant la croix glorieuse de son Fils, unissant Adam et Ève en joignant leurs mains. C'est une nouvelle naissance (Arts visuels Gn 1,26–31). Dans le diptyque de Vienne, Adam et Ève mangeant le fruit défendu et la déposition de Jésus de la croix sont mis en parallèle (Arts visuels Gn 3,23s).

Contexte

Milieux de vie

3,1 le serpent FAUNE  Du serpent de la Genèse au diable cornu Les animaux symboles du diable sont les plus terrestres possibles (taupe, salamandre, ou serpent, collé au sol de tout son long).

Une fois que le Tentateur originaire fut identifié comme le diable, et qu'on lui eut attribué des cornes (par opposition aux plumes, aux ailes des anges aériens et spirituels, messagers de Dieu entre Ciel et terre, la corne est chtonienne, s’élève de la terre), on s'efforça de découvrir l'espèce de serpent en question dans ce récit en se tournant du côté de l'herpétologie : 

Jérôme propose une piste en commentant  ladiabolisation de Dan en serpent en Gn 49,17 : « Fiat Dan coluber in via, cerastes in semita, mordens calcanea equi, ut cadat ascensor eius retro. »

  • Jérome, De Benedictionibus Jacob patriarchae « Car il n’est pas seulement appelé coluber, mais cerastes. Κέρατα signifie en effet cornes en grec. Donc ce serpent est nommé cornu, et en cela il désigne l’Antéchrist, qui pour s’attaquer à la vie des fidèles est armé non seulement de la morsure empoisonnée de la prédication, mais aussi des cornes du pouvoir. Qui ignore, de plus, que le sentier [semita] est plus étroit que le chemin [via] ? » (PL 23, col.1311).

Le cerastes est appelé en français « vipère à corne / cornue » ou  (Crotalus cerastes).

Crotale (Serpent à sonnette), Cerastes (Vipère à cornes du Sahara), (gravure)

illustration dans Charles Henry Dessalines d'Orbigny (1806-1876), Dictionnaire Universel d'Histoire Naturelle en 16 vol. (1841-1849, 2e ed 1861)

© CC-BY-2.0→

Omid Mozaffari, Pseudocerastes persicus adulte, détail, (photographie numérique, 2018)

© CC BY 2.0→ 

 Telle serait la première attestation, patristique sinon biblique, de corne rattachée à une figure diabolique ; cependant le caractère cornu de ce serpent n’apparaît guère dans l’onomastique hébraïque. 

C'est indirectement, par le biais de certains de ses avatars que le tentateur acquiert des cornes bibliques :