Un projet du Programme de Recherches La Bible en ses traditions AISBL
Dirigé par l’École Biblique et Archéologique Française de Jérusalem
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1 Selon Matthieu
VICI COMMENCE L'ÉVANGILE SELON MATTHIEU
Livre de la genèse
Vgénération de Jésus-Christ, fils de David, fils d’Abraham.
2 Abraham engendra Isaac
Isaac engendra Jacob
Jacob engendra Juda et ses frères
3 Juda engendra Pharès et Zara de Thamar
Pharès engendra Esrom
Esrom engendra Aram.
4 Aram engendra Aminadab
Aminadab engendra Naasson
Naasson engendra Salmon
5 Salmon engendra Boes
VBooz de Rachab
VRahab
Boes
VBooz engendra Jessai
VJessé de Routh
VRuth
Jobed
VObed engendra Jessai
VJessé
VJessé engendra le roi David.
6 Byz S TR NesJessai engendra le roi David
Byz V TRLe roi David engendra Solomon
VSalomon de celle Vqui fut [femme] d’Ourias
VUrie
7 Solomon
VSalomon engendra Roboam
Roboam engendra Abia
VAbia
Abia
VAbias engendra Asaf
Byz V S TRAsa
8 Asaf
Byz V S TRAsa engendra Josaphat
Josaphat engendra Joram
Joram engendra Ozias
9 Ozias engendra Joatham
Joatham engendra Achaz
VAhaz
Achaz
VAhaz engendra Ézéchias
10 Ézéchias engendra Manassé
Manassé engendra Amos
Byz V S TRAmon
Amos
Byz V S TRAmon engendra Josias
11 Josias engendra Jéchonias
VJéconias et ses frères au temps de la déportation de Babylone.
12 Après la déportation de Babylone
Jéchonias
VJéconias engendra Salathiel
Salathiel engendra Zorobabel
13 Zorobabel engendra Abioud
VAbiud
Abioud
VAbiud engendra Éliakim
Byz S TRÉliakeim
VÉliaquim
Éliakim
Byz S TRÉliakeim
VÉliaquim engendra Azor
14 Azor engendra Sadok
VSaddoc
Sadok
VSaddoc engendra Achim
Byz S TRAcheim
Achim
Byz S TRAcheim engendra Élioud
VÉliud
15 Élioud
VÉliud engendra Éléazar
Éléazar engendra Matthan
VMathan
Matthan
VMathan engendra Jacob
16 Jacob engendra Joseph, l’époux de Marie, de laquelle fut engendré
Vest né Jésus, qu'on appelle « Christ ».
17 Donc toutes les générations depuis Abraham jusqu’à David : quatorze générations
depuis David jusqu’à la déportation de Babylone : quatorze générations
depuis la déportation à Babylone jusqu’au Christ : quatorze générations.
18 Or Byz S TR Nesde Jésus [comme] Christ la Byz S TR Nesgenèse se fit ainsi :
comme Marie, sa mère, avait été fiancée à Joseph
il se trouva, avant qu’ils eussent habité ensemble, qu’elle [l']avait dans ses entrailles de par l'Esprit Saint.
18 Or, la génération du Christ se fit ainsi :
comme Marie, sa mère, avait été fiancée à Joseph
il se trouva, avant qu’ils eussent habité ensemble, qu’elle [l']avait dans ses entrailles de par l'Esprit Saint.
19 Joseph, son époux, qui était juste et ne voulait pas la faire montrer du doigt
Vtraduire [en justice]
se proposa de
Vvoulut la renvoyer secrètement.
20 Comme il était dans cette pensée
Vméditait cela
voici, un ange du Seigneur lui apparut en songe et lui dit :
— Joseph, fils de David, ne crains pas de prendre chez toi
Vd'accueillir Marie ton épouse
car certes ce qui est engendré
Vné en elle est de l'Esprit Saint.
21 Et elle enfantera un fils et tu l'appelleras du nom de « Jésus »
car lui-même sauvera son peuple de ses péchés.
22 Tout cela arriva
pour que s'accomplît la parole dite
V Sce qui a été dit par le Seigneur à travers le prophète qui disait :
23 « Voici, la Vierge sera enceinte et enfantera un fils, et on l'appellera du nom d'"Emmanuel" »
ce qui se traduit : « Dieu avec nous ».
24 Réveillé de son sommeil, Joseph fit comme l’ange du Seigneur lui avait prescrit
et il reçut
Vaccueillit son épouse.
25 Et il ne la connut pas jusqu’à ce qu’elle eût enfanté un fils
Byz V S TRson fils premier-né
et il
Selle l'appela de son nom « Jésus ».
2,1 Jésus étant né
VComme Jésus était né à Bethléem de Judée aux jours du roi Hérode
voici, des mages d’Orient arrivèrent
Vvinrent à Jérusalem
2,2 disant :
— Où est le roi des Juifs qui a été enfanté
Vest né ?
Car nous avons vu son étoile à l’orient
et nous sommes venus l’adorer.
2,3 En entendant [cela] le roi Hérode fut troublé, et tout Jérusalem avec lui.
2,4 Et, rassemblant tous les chefs des prêtres et les scribes du peuple,
il s'enquit auprès d'eux : — où le Christ devait naître ?
2,5 Ils lui dirent : — À Bethléem de Judée
car ainsi a-t-il été écrit par le prophète :
2,6 « Et toi Bethléem, Byz V TR Nesterre de Juda, tu n’es pas la moindre parmi les chefs-lieux
Sroyaumes de Juda
car de toi sortira un chef
Vprince Byz S TR Nes, celui qui paîtra
Vrégira mon peuple Israël. »
2,7 Alors Hérode, ayant secrètement appelé les mages, se fit préciser par eux
Vse renseigna avec soin auprès d'eux sur le moment où l’étoile était apparue.
2,8 Et, les envoyant à Bethléem, il dit :
— Allez, informez-vous précisément
Vavec soin au sujet de l’enfant.
Et quand vous aurez trouvé, faites-moi l'annonce
Vfaites-moi un rapport
afin que moi aussi j’aille l’adorer.
2,9 Quant à eux, ayant
VQuand ils eurent entendu le roi, ils partirent.
Et voici, l’étoile qu’ils avaient vue à l’orient les précédait
Vmarchait devant eux
jusqu’à ce que, en venant au-dessus du lieu où était l'enfant, elle s'arrêta.
V' elle vienne s'arrêter au-dessus de là où était l'enfant.
2,10 En voyant l'étoile, ils se réjouirent d'une très grande joie.
2,11 En entrant dans la maison, ils virent
Byz V S TRtrouvèrent l’enfant avec Marie, sa mère,
et, tombant
Vse prosternant, l’adorèrent ;
et, leurs trésors ouverts, ils lui présentèrent
Voffrirent des dons : de l’or, de l’encens et de la myrrhe.
2,12 Et ayant été avertis en songe
Vreçu dans des songes l'oracle de ne pas retourner vers Hérode
par un autre chemin regagnèrent leur région.
2,13 Alors qu'ils s'en étaient retournés
voici, un ange du Seigneur apparut en songe à Joseph, disant :
— Lève-toi, prends l’enfant et sa mère
et fuis en Égypte
et reste là-bas jusqu’à ce que je te dise
car il arrivera qu'Hérode cherchera l’enfant pour le faire périr
Vperdre.
2,14 Lui,
SJoseph, s'étant levé, prit avec lui l'enfant et sa mère de nuit et se retira en Égypte.
2,15 Et il fut là-bas jusqu’à la mort d’Hérode
afin que fût accomplie la parole dite
Vaccompli ce qui avait été dit par le Seigneur à travers le prophète, disant :
« D'Égypte j'ai appelé mon fils. »
2,16 Alors Hérode, voyant que les mages s'étaient joués de lui, fut très en colère
et il envoya tuer tous les enfants Vqui étaient dans Bethléem et dans toute sa région
depuis l’âge de deux ans et au-dessous, d’après le temps qu'il s'était fait préciser par les mages.
2,17 Alors s'accomplit la parole dite
Vce qui a été dit par Jérémie le prophète disant :
2,18 « Une voix en Rama a été entendue, Byz TRlamentations, pleurs et plaintes nombreuses :
Rachel pleure ses enfants ; et elle ne voulait
Vvoulut pas être consolée, parce qu’ils ne sont plus. »
2,19 Hérode étant mort
voici, un ange du Seigneur apparut en songe à Joseph en Égypte
2,20 disant :
— Lève-toi, prends l’enfant et sa mère
et va en terre d’Israël
car ils sont morts, ceux qui recherchaient la vie de l’enfant.
2,21 Lui,
SJoseph, s’étant levé, prit l’enfant et sa mère, et entra
Byz V S TRvint en terre d’Israël.
2,22 Entendant qu’Archélaüs régnait en Judée à la place d’Hérode son père, il craignit de s'y rendre
et, averti en songe, il se retira dans la région de la Galilée
2,23 et il vint s'installer
Vhabiter dans une ville appelée « Nazareth »
afin que s'accomplît le mot dit
Vce qui a été dit par les prophètes :
Il sera appelé « Nazoréen »
V« Nazaréen ».
3,1 En ces jours-là survient
Vvint Jean le Baptiste
VJean-Baptiste, proclamant
Vprêchant dans le désert de Judée
3,2 et disant :
— Repentez-vous
VFaites pénitence, car le royaume des cieux s'est approché.
3,3 C'est lui en effet qui a été annoncé par le prophète Isaïe, disant :
« Voix de celui qui crie dans le désert : — Préparez le chemin du Seigneur ! Rendez droits ses sentiers ! »
3,4 Ce même Jean avait son
Vun vêtement en poil de chameau
et une ceinture de cuir autour de ses reins
sa nourriture était des sauterelles et du miel sauvage.
3,5 Alors sortaient vers lui Jérusalem, toute la Judée et toute la région autour du Jourdain.
3,6 Et ils se faisaient baptiser
Vétaient baptisés dans le S Nesfleuve du Jourdain par lui, en confessant leurs péchés.
3,7 Voyant beaucoup de pharisiens et de sadducéens
VSadducéens venir au baptême
Và son baptême
Sse faire baptiser, il leur dit :
— Engeance de vipères, qui vous a montré comment fuir devant la colère qui vient ?
3,8 Faites donc un fruit digne
TRdes fruits dignes du repentir
Vde la pénitence.
3,9 Et ne prétendez pas dire en vous-mêmes : Nous avons pour père Abraham
car je vous dis que Dieu peut, de ces pierres, susciter des enfants à Abraham.
3,10 Déjà,
SEt voici, la hache est posée à la racine des arbres
tout arbre donc qui ne fait pas de bon fruit est coupé et jeté au feu.
3,11 Pour moi, je vous baptise dans l’eau pour le repentir
Vla pénitence
mais celui qui vient derrière moi est plus fort que moi
[lui] dont je ne suis pas digne de porter les sandales
lui-même vous baptisera dans l’Esprit-Saint et le feu.
3,12 Il a la pelle à vanner
Vle van dans sa main
et il purifiera
Vnettoiera son aire
et il rassemblera son blé
Vfroment dans le grenier ;
quant aux bales, il les brûlera dans le feu qui ne s'éteint pas.
3,13 Alors survient
Vvint Jésus de la Galilée au Jourdain auprès de Jean, pour être baptisé par lui.
3,14 Mais Jean voulait l'en empêcher en disant :
— C’est moi qui Byz S TR Nesai besoin d’ être baptisé par toi
et c'est toi qui viens à moi !
14 Mais Jean l'en empêchait en lui disant :
— C’est moi qui dois être baptisé par toi
et c'est toi qui viens à moi !
3,15 Mais Jésus, répondant, lui dit :
— Laisse [faire] maintenant
car c'est ainsi qu'il convient que nous accomplissions toute justice.
Alors il le laisse
Vlaissa [faire].
3,16 Baptisé, Jésus
Vil monta aussitôt de l’eau
et voici, les cieux lui furent ouverts
et il vit l’Esprit de Dieu descendant comme une colombe
et venant sur lui.
3,17 Et voici une voix des cieux qui disait :
— Celui-ci est mon Fils, le Bien-aimé, en qui je me suis complu.
4,1 Alors Jésus fut conduit en haut
Vconduit dans le désert par l’Esprit SSaint pour être tenté par le diable.
Sl'accusateur.
4,2 Il jeûna quarante jours et quarante nuits ; après quoi il eut faim.
2 Alors qu'il avait jeûné quarante jours et quarante nuits, après cela, il eut faim.
4,3 Et s'approchant Byz TRde lui, le tentateur V S Neslui dit :
— Si tu es Fils de Dieu, dis que ces pierres deviennent des pains.
4,4 Répondant, il dit :
— Il est écrit :
« Ce n'est pas de pain seul que l'homme vivra, mais de toute parole sortant par
Vqui sort de la bouche de Dieu. »
4,5 Alors le diable
Sl'accusateur l'emmène
Vle prend dans la ville sainte
et le plaça sur le pinacle du temple
4,6 et lui dit :
— Si tu es Fils de Dieu, jette-toi en bas
car il est écrit :
« À ses anges, il donnera des ordres à ton sujet, et dans [leurs] mains ils te porteront, de peur que ton pied ne heurte contre une pierre
Vque tu ne heurtes ton pied contre une pierre. »
4,7 Jésus lui dit :
— Encore une fois il est écrit :
« Tu ne tenteras pas le Seigneur ton Dieu. »
4,8 De nouveau le diable
Sl'accusateur l’emmène
Vle prend sur une montagne très élevée
et lui montre tous les royaumes du monde et leur gloire
4,9 et il lui dit :
— Toutes ces choses je te les donnerai, si en tombant tu m'adores.
4,10 Alors Jésus lui dit :
— Va-t-en Byzderrière-moi Satan
Byz S TR Nescar il est écrit :
« Tu adoreras le Seigneur ton Dieu, et tu rendras un culte à lui seul
Vde lui seul te feras l'esclave. »
4,11 Alors le diable
Sl'accusateur le laisse
Vlaissa
et voici, des anges s’approchèrent et ils le servaient.
4,12 Quand il
Byz S TRJésus entendit que Jean avait été livré, il se retira en Galilée.
4,13 Et quittant Nazara
Vla ville de Nazareth
il vint habiter à Capharnaüm, au bord de la mer, dans les régions de Zabulon et de Nephtali
4,14 afin que s'accomplît la parole dite
Vce qui avait été dit par Isaïe le prophète :
4,15 « Pays de Zabulon et pays de Nephtali, chemin de la mer, au-delà du Jourdain, Galilée des nations.
4,16 Le peuple qui était assis dans les ténèbres a vu une grande lumière
et pour ceux qui étaient assis dans la région et l’ombre de la mort, une lumière s’est levée pour eux. »
4,17 Dès lors Jésus commença à proclamer
Vprêcher et à dire :
— Repentez-vous
VFaites pénitence car le royaume des cieux s'est approché.
4,18 Or en marchant le long de la mer de Galilée il
TRJésus vit deux frères
Simon, appelé « Pierre », et André son frère
qui jetaient un filet dans la mer, car ils étaient pêcheurs.
4,19 Et il leur dit :
— Venez derrière moi, et je vous ferai Vdevenir pêcheurs d’hommes.
4,20 Eux aussitôt
Vincontinent, laissant les filets, le suivirent.
4,21 Et, avançant à partir de là, il vit deux autres frères
Jacques, [le fils] de Zébédée, et Jean son frère
dans la barque, avec Zébédée leur père, réparant leurs filets
et il les appela.
4,22 Eux, aussitôt, laissant leur barque
Vfilets et Byz S TR Nesleur père, le suivirent.
4,23 Et il
Byz V S TRJésus circulait dans toute la Galilée, enseignant dans leurs synagogues,
proclamant
Vprêchant l'évangile du Royaume
et guérissant toute maladie et toute langueur
Vinfirmité dans le peuple.
4,24 Et sa renommée parvint dans toute la Syrie
et ils lui présentèrent tous les malades en proie à des maladies et des tourments divers
des possédés du démon, des lunatiques, des paralytiques
et il les guérissait.
24 Et sa renommée se répandit dans toute la Syrie
et ils lui présentèrent tous ceux qui allaient mal, qui étaient pris de diverses maladies et de tourments
et qui avaient des démons, et des lunatiques et des paralytiques
et il les guérissait.
4,25 Et des foules nombreuses le suivirent de la Galilée, de la Décapole, de Jérusalem, de la Judée et d'au-delà du Jourdain.
1,16 Jacob autem
Communion - Jacob autem
Chœur des moines de l’abbaye Sainte-Madeleine du Barroux
1,18 Cum esset
Offertoire - Cum esset
Chœur des moines de l’abbaye Sainte-Madeleine du Barroux
1,2 Livre de la génération de Jésus L'arbre de Jessé La représentation de la généalogie du Christ par l'arbre de Jessé (cf. Is 11,1) est un motif récurrent dans toute l'histoire de l'art.
, L'enfance du Christ et l'arbre de Jessé (vitrail, ca. 1144), chapelle de la Vierge
Basilique de Saint-Denis (France) © CC-BY-SA 3.0→
, L'Arbre de Jessé (vitrail, 1145-1155), côté ouest orienté nord
cathédrale Notre-Dame de Chartres (France) © Domaine public→
, L'Arbre de Jessé (vitrail, 1522-1524)
église Saint-Étienne, Beauvais (France) © Domaine public→
Lyévin Varin ou , Jehan et Balthazard Godon ou , L'Arbre de Jessé (vitrail, 1502-1503), 12,4 x 4,2 m, baie n°116, fenêtre haute du transept sud
cathédrale Saint-Étienne, Sens (France), photo : lavieb-aile→ © Domaine public→
, L'Arbre de Jessé (vitrail, 16e s.), collatéral nord, chapelle des évêques
Cathédrale Saint-Lazare, Autun (France), photo : Denis Krieger © Domaine public→
, L'Arbre de Jessé (bois, 17e s.)
Église Saint-François, Porto (Portugal) © CC-BY-2.0→
Cf. Arts visuels Mt 1,16.
1,18–2,19 Histoire de la Nativité Une intense poésie se dégage de ce film d'animation russe.
Mikhail , Noël (мультфильм Михаила Алдашина), (film d'animation, 1997)
musique : Johann Sebastian , Concerto en D minor pour clavecin, BWV 1052 (Clavecin: Jim Long) ; L. van , Symphonie No. 7 en A Major, Op. 92: II. Allegretto (Rafael Frühbeck de Burgos; Wyn Morris ; London Symphony Orchestra).
Prod. : Primoluz, Рождество © Licence YouTube standard, Mt 1,1-2,19 ; Lc 1,26-2,20
Le film Noël du réalisateur et artiste Mikhail Aldashin cherche à faire toucher au miracle de la naissance du Sauveur parmi les hommes. L'intrigue respecte le texte canonique, en y ajoutant bien des traits naïfs et émouvants tirés des récits apocryphes. Mikhail Aldashin est l'un des principaux réalisateurs du studio Pilot. Ses films ont remporté le succès dans de nombreux pays, dans divers festivals internationaux. Le film Noël, tourné en 1997 la même année, a reçu le prix de la meilleure réalisation et la première place dans une classification professionnelle au Festival panrusse d'animation de Tarus ; au Golden Fish International Film Festival à Moscou et de nombreuses autres récompenses.
La scène de l’appel des trois mages endormis dans le même lit et tirés de leur sommeil par un petit ange qui les touche du doigt vient directement d’un chapiteau du 12e s. de la cathédrale Saint-Lazare d’Autun, sculpté par maître Gislebertus : Arts visuels Mt 2,1s
1,18 Or, la génération du Christ se fit ainsi Iconographie contemporaine
Éric (1964 -), Incarnation. Page Chi-Rhô., (enluminure sur vélin : pigments à l'orpiment, minium, garance, ocre doré, lapis-lazuli, vert de gris, cochenille, indigo, 2020), 33 x 25,5 cm
Coll. part., France
D.R. É. Mortreuil→© BEST aisbl
Enlumineur depuis 2016, É. M. s’inspire de textes bibliques et chrétiens et de la spiritualité scoute pour élaborer des compositions dans la tradition de l’enluminure occidentale, avec une préférence pour le style irlandais « insulaire » (Livre de Kells, Evangiles de Lindisfarne, etc.) et pour le gothique du 13e s.
La page Chi-Rhô (folio 34r du Livre de Kells) est emblématique des manuscrits insulaires. Elle désigne le chrisme, composé des lettres grecques X (khi) et P (rhô), initiales de Jésus-Christ en grec.
, Livre de Kells, (vélin avec de l'encre noire, rouge, mauve ou jaune, ca. 800), Manuscrit illustré de motifs ornementaux, Folio 34r, 33 x 25
Irlande, Bibliothèque du Trinity College Dublin→© BEST aisbl
En s'inspirant de l'illustration Chi-Rhô, É. M. illustre les premiers mots de la péricope de Saint Matthieu : « XPI (Christi) autem generatio sic erat ».
L'enluminure de É. M. intègre aussi des éléments symétriques et circulaires, ainsi que des motifs celtiques médiévaux, comme ceux du Bouclier de Battersea.
, Le bouclier de Battersea, (bronze et verre, ca. 350 BC - 50 BC), 77,7 x 35,7 cm, N° d’inventaire : 1857,0715.1
British Museum→© BEST aisbl
La calligraphie quant à elle est empruntée aux lettres du folio 95r des Évangiles de Lindisfarne.
, Évangiles de Lindisfarne, (Enluminures sur parchemin, ca. 700-715), Manuscrit enluminé, 34 × 27 cm,
N° d’inventaire : Cotton Ms. Nero D.IV, Folio 95r,
Lindisfarne, British Library
L'enluminure Incarnation. Page Chi-Rhô d'É. M. peut évoquer :
2,1 Comme Jésus était né à Bethléem La Bethléem de saint Jérôme de Stridon À dix kilomètres seulement du bureau de La Bible en ses Traditions→ à Jérusalem, se trouvent les vestiges du monastère que saint Jérôme s’y construisit, il y a seize siècles. C’est là qu’il mena l’œuvre que nous continuons aujourd’hui : traduire les Écritures pour vous.
(photographie), Saint Jérôme, (sculpture sur pierre)
Cloître de l'église Sainte-Catherine, Bethléem, Palestine © Domaine public→
Le crâne, le livre et le stylet, et la peau de bête sont les attributs du moine érudit et instruit que fut pendant toutes ces dernières décennies, saint Jérôme à Bethléem.
En août 385, Jérôme embarque pour l’Orient. Dans la lettre 45 adressée à Asella, il expose les raisons de son départ de Rome : les diffamations de la part de la noblesse et du clergé romains. Il est accusé d’avoir converti un grand nombre de femmes de la noblesse, d’être entouré d’une cohorte de vierges, et surtout d’admirer avec trop de ferveur Paule, grande matrone romaine convertie à l’ascèse monastique, dont l’humble piété forçait son admiration.
Il quitte Rome comme on quitte Babylone :
Il ne partit toutefois pas seul pour la Palestine, mais en compagnie de Paule et de sa fille, avec lesquelles il fonda ultérieurement deux monastères à Bethléem. Cependant, afin de prévenir les médisances, ils entreprirent le voyage séparément, du moins dans un premier temps.
Jérôme donne un résumé assez détaillé des différentes étapes du voyage dans son Apologie contre Rufin. Il quitte Rome pour se rendre à Rhêgion (aujourd’hui Reggio de Calabre), puis à Chypre et Antioche. Alors que l’hiver approchait, il atteignit Jérusalem, non sans un détour par l’Égypte, avant de s’installer définitivement à Bethléem :
La lettre 108, rédigée peu après la mort de Paula, offre une description précieuse de leur arrivée en Terre sainte. On y apprend qu’ils parcoururent plusieurs lieux marqués par des épisodes bibliques : la tour d’Élie à Sarepta (1R 17,8-14), les rivages de Tyr où Paul avait prié (Ac 21,5), la maison de Corneille à Césarée (Ac 21,8), ainsi que Lydda,et Nicopolis, lieux de guérisons et de manifestations du Christ.
Jérôme connaît les vertus du voyage : gagner la Terre sainte ne consiste pas seulement à suivre les traces du Christ, mais aussi à se donner les moyens de mieux comprendre les Écritures, au service de son œuvre de traduction :
Dans cette pérégrination en Terre sainte, la visite de Bethléem et de ses environs constitue l’un des moments les plus émouvants. Jérôme décrit la grotte de la Nativité à travers le regard émerveillé de Paule.
Une fois les visites des lieux saints de Bethléem et de ses environs achevées, leur pèlerinage les mena vers le sud, à Gaza, puis en Égypte, notamment à Alexandrie. Après un court séjour auprès des communautés monastiques de Nitrie, ils regagnent la Palestine, résolus à y fonder un monastère pour hommes et un autre pour femmes :
Le choix de Bethléem comme lieu d’établissement continue de susciter des interrogations parmi les chercheurs. Parmi les hypothèses les plus vraisemblables, l’on peut retenir :
la sacralité du lieu en lui-même, car Bethléem abrite la grotte de la Nativité ;
leur indépendance vis-à-vis de Rufin et Mélanie, qui ont ouvert des monastères à Jérusalem ;
la relative tranquillité de Bethléem, à l’écart du tumulte de Jérusalem ;
la possibilité de côtoyer des érudits juifs, à l’instar de Baranina, ce qui permettrait à Jérôme d’approfondir ses connaissances en hébreu.
Hendrick ou , dit aussi «Enrico Fiammingo » ou « Henrico il Fiamingo » (1602–ca 1655), Saint Jérôme lisant, (huile sur toile, 1652), 102 × 154 cm, Galleria Nazionale d'Arte Antica di Palazzo Barberini, Rome, Italie © Domaine public→
Cette déclinaison du thème très répandu de Jérôme à la lecture représente bien l'effort de critique textuelle du prince des traducteurs, il semble y comparer un volumen (rouleau) hébraïque et un codex (livre) en cursive latine ou grecque, méditant, avant de mettre la main à la plume blanche en premier plan, qui attend sa décision.
La Bethléem de Jérôme ressemblait très peu à celle que nous connaissons aujourd’hui. De fait, au 4e s., Bethléem était un tout petit village, un hameau même, une villula comme Jérôme se plaît à l’appeler : « dans la bourgade du Christ tout est rustique : hormis les psaumes, ce n’est que silence » [In Christo vero, ut supra diximus, villula tota rusticitas et extra psalmos silentius est]. (éd. Les Belles Lettres, t.2, 112).
Aux abords de cette villula , à la lisière du hameau, se trouvait, bien avant l’arrivée de Jérôme, un lieu de culte païen : un bois consacré à Adonis, situé à l’emplacement même de la grotte de la Nativité.
Ce bois fut remplacé par l’église de la Nativité, construite par l’impératrice Hélène à la fin des années 320. Cette dernière reproduit à plus petite échelle les traits de l’église de la Résurrection à Jérusalem, avec une vaste nef, un atrium à colonnades et un sanctuaire octogonal sur la grotte où le Christ est né. cf. Repères historiques et géographiques 1S 16,4.
Près de l’église, Paule, Eustochie et Jérôme fondèrent deux monastères qui furent leur demeure jusqu’à leur mort. Leur installation à Bethléem attira de nombreux pèlerins, et, à la mort de Paule, Eustochie prit la direction du monastère, qui comptait alors une cinquantaine de religieuses (Hist. Laus. 41).
Le monastère fondé par Jérôme fut modeste à ses débuts, mais sa renommée contribua probablement à son expansion. Le nombre de prêtres y demeurant reste incertain : Épiphane évoque une multitude de moines, tandis que Jérôme n’en mentionne que cinq. Les données sur la vie quotidienne sont rares, mais il est probable que les hommes, comme les femmes, se réunissent plusieurs fois par jour pour chanter le psautier. L’organisation des communautés s’inspire du monachisme égyptien, vie en cellules, réunions communes, obéissance, travaux manuels, sans toutefois suivre strictement la règle de Pacôme, qui sert davantage de modèle que de norme.
Selon la lettre 66, la vie y était simple et autonome : les vierges dirigées par Paule accomplissent elles-mêmes les tâches domestiques, rompant avec leur passé aristocratique. À Bethléem, l’accent semble davantage porter sur l’étude et le travail intellectuel, même si Jérôme valorise le labeur manuel. Enfin, la proximité avec Jérusalem favorise les échanges : l’évêque vient y célébrer lors des fêtes, et Jérôme a probablement officié plus d’une fois dans la Ville sainte.
L’argent nécessaire à l’achat du terrain et à la construction du monastère fut apporté par Paule, qui pour Jérôme était à la fois sa sœur en Christ et sa bienfaitrice dans le monde. Arrivés à Bethléem en 386, ils fondèrent, en plus des monastères, un couvent et un hospice pour les pèlerins. Ce dernier connut un franc succès, comme en témoigne la grogne de Jérôme dans l’une de ses lettres, où il se plaint de la présence d’un grand nombre de pèlerins qui l’empêchent de travailler :
Une dizaine d’années plus tard, les lieux étant devenus trop exigus pour accueillir un nombre croissant de pèlerins, Jérôme dut vendre ce qui lui restait des propriétés familiales en Dalmatie pour agrandir les bâtiments :
Cénotaphe de saint Jérôme de Stridon, Grotte de saint Jérôme, sous-sols de la Basilique de la Nativité, Bethléem, Palestine
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Au cœur d'un labyrinthe de chambres souterraines sous la basilique de la Nativité, au fond d'un ensemble de grotte se trouvent deux pièces où saint Jérôme aurait vécu en moine et travaillé à traduire les Écritures pendant une trentaine d'années. Il est émouvant de constater que ces pièces jouxtent la grotte de la Nativité : le travail sur le corps du texte était ainsi tout proche du lieu où le corps du Verbe lui-même poussa ses premiers cris. Les lourds aménagements actuellement visibles (autels, tombeaux, fresques, cellules monastiques, inscriptions) sont le résultat de superpositions historiques des Grecs, des Arméniens et des Franciscains, avec des rénovations régulières maintenues par la Custodie de Terre Sainte (Franciscains). En octobre 2018, le Saint-Siège fit rapporter en ce lieu par Mgr Luigi Falcone deux petites reliques du saint traducteur à Jérôme, dont la dépouille est vénérée à Rome (actuellement dans la basilique Sainte-Marie-Majeure) depuis près de 1600 ans.
Malgré un emploi du temps très chargé par ses nombreuses fonctions cléricales, Jérôme est extrêmement prolifique durant ses années palestiniennes.
Véritable bourreau de travail, il se consacra entièrement à l’étude, comme en témoigne l’Aquitain Postumianus selon Sulpice Sévère : « Les hérétiques le détestent, car il ne cesse de les attaquer ; les ecclésiastiques le détestent, car il s’en prend à leur mode de vie et à leurs crimes. Mais, sans aucun doute, toutes les personnes de bien l’admirent et l’aiment […] Il est toujours occupé à lire, toujours plongé dans ses livres : il ne se repose ni le jour ni la nuit ; il est perpétuellement en train de lire ou d’écrire quelque chose » (, Dial. I, 9.5 (CSEL I,161). C’était, pour reprendre un anglicisme, un authentique workaholic.
La Bethléem de Jérôme était rustique : «dans la bourgade du Christ, tout est rustique : hormis les psaumes, ce n’est que silence ». Cette rusticité est celle qu’il retrouve dans la Bible qu’il traduit, laquelle est à ses yeux, contrairement aux belles lettres latines qu’il chérit tant, simple (simplicitas) et rustique (rusticitas). Rêche, rude et sans artifice, la Bible n’est ni ornée de figures de style, ni polie selon les préceptes de l'elegantia. C’est peut-être pour cela que Bethléem lui apparaît comme un lieu de prédilection : à l’enjolivement lettré romain se substitue la rusticité scripturaire bethléemite.