La Bible en ses Traditions

Psaumes 10,14–18

M
G S
V

14  Tu vois 

car tu regardes la peine et la souffrance

pour prendre en main leur cause.

À toi s'abandonnent le malheureux :  

à l’orphelin tu viens en aide.

14  ...

14 Tu veilles, maintenant que tu considères la peine et la douleur,

à le faire déférer entre tes mains 

(c'est à toi qu'a été abandonné le pauvre

de l’orphelin tu étais le défenseur) :

M V
G S

15  casse le bras de l'impie

Vdu pécheur et du méchant, 

tu chercheras

Von aura beau chercher son impiété

Vpéché,

  et tu ne la trouveras

Von ne le trouvera plus !

15  ... 

M
G S
V

16 YHWH est roi à jamais et pour l’éternité

les nations seront exterminées de sa terre.

16 ...

16 Le Seigneur régnera pour l'éternité et pour les siècles ÷des siècles:

(— Nations, vous périrez hors de sa terre !),

17 Tu entends le désir des affligés, YHWH

tu affermis leur cœur

tu prêtes une oreille attentive,

17  ... 

17 le Seigneur a exaucé le désir des pauvres :

— Ton oreille a entendu la préparation de leur cœur,

M
G S
V

18 pour rendre justice à l’orphelin et à l’opprimé 

et afin que l’homme tiré de la terre

cesse d’inspirer l’effroi.

18 ... 

18 rends justice au pupille et à l'humble

afin qu'on n'en rajoute plus, à se magnifier sur la terre !

Réception

Arts visuels

1–18 Un type du méchant prospère : le pâtre Gygès

Huile sur bois de Lombardie, 16e s.

Anonyme, L'anneau de Gygès, (Huile sur bois, ca. 1500-1550), 89 x 89 cm

Œuvre de l'école Ferrari, Vénétie, Lombardie, Musée Dorotheum

Domaine public © Wikicommons→

Gygès est un personnage évoqué dans la République de Platon. Il est un pâtre de Lydie faisant la découverte d'un anneau magique dont la propriété principale est de rendre invisible. Il retire cet anneau des flancs d'un cheval d'airain, et du doigt d'un géant à l'état de squelette, reposant dans le ventre de la bête. Gygès est alors doté d'un pouvoir extrême, le plus terrible sans doute d'après Platon : celui de commettre le mal en toute impunité. Cette idée correspond, à quelques nuances près, aux accents douloureux du psalmiste qui exprime son incompréhension devant la prospérité des méchants.

Liturgie

17 Tu entends le désir des pauvres - Offertoire

« Desiderium pauperum »

Traditionnel, Offertoire - Desiderium pauperum

Chœur des moines de l’abbaye Sainte-Madeleine du Barroux, (enregistrement en direct)

© Abbaye du Barroux→, Ps 10,17

14.1s C’est à vous, Seigneur - Graduel

« Tibi Domine »

Traditionnel, Graduel - Tibi Domine

Chœur des moines de l’abbaye Sainte-Madeleine du Barroux

© Abbaye du Barroux→, Ps 10,14.1s

Comparaison des versions

17 V—IUXTA HEBR.

  • Le Seigneur entend le désir des pauvres : tu t'es disposé pour que ton oreille entende leur cœur

18 V—IUXTA HEBR.

  • pour rendre justice à l’orphelin et à l’opprimé | et afin que l’homme tiré de la terre ne s'enfle plus d'orgueil à l'avenir.

14 V—IUXTA HEBR.

  • Tu vois car tu regardes la peine et la douleur violente pour prendre en main leur cause | À toi s'abandonnent tes braves : à l’orphelin tu viens en aide.

16 V—IUXTA HEBR.

  • Le Seigneur est roi du monde et de l'éternité | les nations ont été exterminées de sa terre.

Texte

Critique textuelle

9,1–10,18 M | G-V Disposition du texte et numérotation des psaumes La tradition hébraïque (M), dont on suit ici la numérotation, a séparé les Ps 9 et Ps 10 qui ne formaient à l'origine qu'un seul poème (ainsi que G et V l'ont maintenu ) :

  • Une même voix, celle d'un porte-parole des « →pauvres », décrit dans un hymne (= M—Ps 9), puis implore dans une prière (= M—Ps 10) l'avènement du jugement divin sur les impies ;
  • le Ps semble avoir été à l'origine  « alphabétique », c'est-à-dire qu'en prenant la première lettre de chaque vers (ailleurs : de chaque strophe), on retrouve tout l'alphabet hébraïque ; ainsi : Ps 9-10 ; 25 ; 34 ; 37 ; 111 ; 112 ; 119 ; 145 ; Lm 1-4 ; Na 1,2-8 ; M—Si 51,13-29.  

Dans le texte finalement inclus dans la Bible, qui semble abîmé, plusieurs lettres n'ont pas de strophe qui leur corresponde.

 © CC-BY-SA-4.0