La Bible en ses Traditions

Psaumes 118,24–29

M
G S
V

24 Voici le jour qu'a fait YHWH

en lui jubilons, soyons joyeux !

24 ...

24 Voici le jour que fit le Seigneur

exultons, réjouissons-nous en lui !

25 Ah! YHWH, je te prie, accorde le salut!

Ah! YHWH, je te prie, accorde la prospérité!

25 ...

25 Ô Seigneur fais le salut, 

ô Seigneur fais prospérer :

25 Invocation pour le succés Ne 1,11

26 Béni celui qui vient au nom de YHWH!

Nous vous bénissons de la maison de YHWH 

26 ...

26 béni celui qui doit venir au nom du Seigneur !

Nous vous avons bénis depuis la maison du Seigneur

26 = Mt 21,9p ; 23,39p

27 YHWH est Dieu, il nous illumine

Rameaux en main, formez cortège

jusqu’aux cornes de l’autel.

27 ...

27 Dieu est Seigneur et il nous a illuminés :

établissez un jour de fête solennelle, dans les halliers

jusqu'aux cornes de l'autel !

27 Usage de rameaux lors de la fête des tentes Lv 23,40 ; Ne 8,15 ; 2M 10,7

28 C'est toi mon Dieu, et je te célébrerai

C'est toi mon Dieu, et je t’exalterai.

28 ...

28 Mon Dieu c'est toi et je te confesserai

mon Dieu ÷c'est toi: et je t'exalterai

je te confesserai puisque tu m'exauças

et te fis pour moi le salut

M V
G S

29    Célébrez YHWH

VConfessez le Seigneur, puisqu'il est bon

puisque éternelle

Vpour les siècles est sa miséricorde !

29 ...

Réception

Liturgie

1–29 LITURGIE JUIVE (rite séphardi) Ce psaume est le siixème du Hallel, suite de psaumes de louange chantée les matins des fêtes et des néoménies (Ros ḥōdeš) (voir Ps 113). LEs quatre premiers versets sont répétés chacun par l'assemblée après le ministre-officiant. 5-29 sont chantés en choeur par l'assemblée sur un air apparenté à celui du Cantique de Mo¨ise.

24.26 Voici le jour Alleluia et Graduel

Alleluia « Haec Dies »

Traditionnel, Alleluia — Haec Dies

Chœur des moines de l’abbaye Sainte-Madeleine du Barroux

© Abbaye du Barroux→, Ps 118,24.2

Graduel « Haec dies »

Traditionnel, Graduel — Haec dies... benedictus

Chœur des moines de l’abbaye Sainte-Madeleine du Barroux

© Abbaye du Barroux→, Ps 118,24.26

26s Béni soit celui qui vient Offertoire

« Benedictus qui venit »

Traditionnel, Offertoire — Benedictus qui venit

Chœur des moines de l’abbaye Sainte-Madeleine du Barroux

© Abbaye du Barroux→, Ps 118,26s

Musique

113,1–118,29 Hallelujah

20e s.

Leonard Cohen (1934-2016), Hallelujah, 1984

archive.org→ 1S16,26 2S11,2.6-17 Ps113,1-118,29 Jg16,1-31

Hallelujah, qui signifie en hébreu Hallelou « Rendez louange » Yah, Yahweh « à Dieu », est une chanson écrite par Leonard Cohen. Elle a été enregistrée pour la première fois sur son album de 1984 intitulé Various Positions. Avec une dramatique ironie, ce psaume des jours modernes pose en contraste d'une part l'adoration des Psaumes de David pour le Seigneur qui s'est plu à écouter son harpe mystique, et d'autre part l'adoration du narrateur pour son amante qui ne s'est jamais plu à écouter sa musique. Il est comme David captivé par la beauté de Bethsabée quand il la voit dans son bain (2S 11,2), mais alors il perd sa puissance comme Samson à cause de Dalila (Jg 16,1-31). L'amour l'a laissé seul sur un chemin de douleurs et de souffrances malgré des moments d'intimité, et dans un verset final faisant allusion à la mort d'Urie (2S 11,6-17), il nous dit qu'il n'a rien appris de l'amour si ce n'est comment se protéger de potentiels rivaux.

24 Haec dies

16e s.

William Byrd (ca. 1540-1623), Haec dies, 1591

Richard Marlow, Choir of Trinity College, Cambridge

© Licence YouTube standard→, Ps 118,24

Paroles

Haec dies quam fecit Dominus: exultemus et laetemur in ea, alleluya. (Ps 118,24)

Compositeur

William Byrd est un compositeur et organiste anglais de la Renaissance. Il peut être considéré comme un musicien de cour anglican, quoiqu'il se soit converti et ait consacré ses dernières années à la liturgie catholique et qu'il soit mort dans une relative obscurité. Lors du déchaînement anti-catholique qui suivit l'attentat catholique contre Jacques Ier, en 1605, certaines de ses œuvres ont été interdites en Angleterre sous peine d'emprisonnement ; pourtant certaines autres, comme le Short Service, ont été chantées sans interruption dans les cathédrales anglaises au cours des quatre derniers siècles.

Comparaison des versions

24 V—IUXTA HEBR. 

  • Voici le jour qu'a fait le Seigneur | réjouissons-nous et tressaillons d'allégresse en lui

25 V—IUXTA HEBR. 

  • Je t'en supplie, Seigneur, accorde le salut ! je t'en supplie | Je t'en supplie, Seigneur, accorde la prospérité, je t'en supplie !

26 V—IUXTA HEBR. 

  • Béni celui qui vient au nom du Seigneur ! | Nous vous avons bénis depuis la maison du Seigneur 

27 V—IUXTA HEBR. 

  • Le Seigneur est Dieu et il nous est apparu | Célébrez la solennité avec des branches garnies de feuilles jusqu’aux cornes de l’autel

Tradition chrétienne

1.19.21.28s Confessez | je confesserai (V) Confitemini | confitebor Saint Augustin explique le véritable sens du terme « confesser » à ses auditeurs qui le plus souvent ne retiennent que le sens d' « aveu » au détriment de la « louange ». Dès qu'ils entendent le mot confiteor, ils se frappent la poitrine.

  • Augustin d’Hippone Enarr. Ps. 117,1-2 « Nous avons entendu, frères, que l'Esprit Saint nous engageait et nous exhortait à offrir à Dieu le sacrifice de la confession sacrificium confessionis. Or la confession est soit louange de Dieu, soit reconnaissance de nos péchés. La confession où nous confessons à Dieu nos péchés, tout le monde la connaît, au point que la multitude peu instruite pense que dans les saintes Écritures il est question de cette seule confession ; quand en effet ce mot sort de la bouche du lecteur, on entend immédiatement les fidèles se frapper pieusement la poitrine. Mais ils devraient remarquer la manière dont il est dit en un autre psaume : ''j'entrerai au lieu du tabernacle admirable jusqu'à la maison de Dieu, aux accents de l'exultation et de la confession, de la musique célébrant la fête'' Ps 41,5. Dans ce passage, il est absolument évident que les accents de la confession et de la musique ont rapport avec la joie d'une fête très solennelle et non avec la tristesse du repentir. Et si après une attestation scripturaire aussi évidente quelqu'un a encore des doutes, que dira-t-il de ce qui est écrit dans l'Ecclésiastique : ''Bénissez le Seigneur, vous, toutes ses oeuvres, magnifiez son nom, confessez-le pour le louer par les cantiques de vos lèvres et vos cithares, et dite dans votre confession que toutes les oeuvres de Dieu sont très bonnes'' Si 39,14-16 (V : Si 39,19-21) ? Assurément, personne, fût-il très borné, ne peut contester qu'ici la confession est rangée dans les louanges de Dieu, à moins peut-être que l'on ne trouve un esprit assez faux pour oser dire que même le Seigneur Jésus Christ a confessé ses péchés au Père ! Et si un impie tentait de présenter cette objection à cause de l'emploi du mot confession à son sujet, le contexte pourrait très facilement le réfuter, car Jésus s'exprime ainsi : ''Je te confesse, ô Père, Seigneur du ciel et de la terre, parce que tu as caché cela aux sages et aux intelligents et que tu l'as révélé aux tout-petits'' Mt 11,25s ; Lc 10,21. Qui ne comprendrait qu'il dit cela en louant le Père ? Qui ne verrait que cette confession est du côté de la joie et non de la douleur intérieure, d'autant que l'évangéliste l'a fait précéder de ces mots : ''À cette heure même, il exulta dans l'Esprit Saint et dit : Je te confesse, Père'' (Lc 10,21) ? Ainsi, mes bien-aimés, vu le nombre de citations scripturaires qui vont dans le même sens et dont vous pouvez vous mêmes trouver des équivalents dans les Écritures, il est absolument indubitable que les divines lettres utilisent ordinairement le mot de confession à propos non seulement des péchés, mais aussi des louanges de Dieu ; donc, puisque nous chantons dans ce psaume Alleluia — ce qui veut dire ''louez le Seigneur'' —, rien n'est plus naturel que de comprendre les choses ainsi : lorsque nous entendons confesser le Seigneur, nous sommes invités à faire ce que signifie Alleluia, c'est-à-dire louer le Seigneur. ». (66, 389-391)

Littérature

1.19.21.28.29 Confessez | je confesserai (V) FRANÇAIS BIBLIQUE Un terme merveilleusement ambivalent En français courant (comme dans celui de fidèles dès le 4e s. : Tradition chrétienne Ps 118,1.29 !), les mots « confession » ou « confesser » évoquent surtout le sentiment de culpabilité, l'auto-accusation, ou le ... confessionnal ! Mais ces significations devenus habituelles ne sont que dérivées.  Dans l'Écriture, et particulièrement dans le psautier latin, le verbe confiteor traduit le verbe grec exomologeô qui signifie « promettre, consentir, avouer, confesser, glorifier, rendre grâce » ; le sens dominant de l'acte de parole désigné par le verbe est celui de la confessio laudis

  • « Confesser » c'est d'abord proclamer la grandeur de Dieu et de ses actes sauveurs. La « confession » est alors profession publique ou cultuelle de foi en Lui. Cette « confession de foi », attitude enracinée dans la nature de l'homme, conduit de la connaissance de Dieu à la reconnaissance envers lui : action de grâces et louange (Ps 22,23). La louange est avant tout confession des grandeurs de Dieu, confessio laudis. Aussi, dans l'AT, la confession, la louange et l'action de grâces s'interpénètrent-elles : elles prennent toutes trois appui sur l'œuvre créatrice de Dieu (Ps 104) et surtout sur son œuvre salvatrice (Ps 105).Le psalmiste, quand il décrit ces œuvres, en fait l'élément central de la confession. Il proclame les perfections de Dieu (Ps 40,10s ; Ps 92,5s ; cf. Jdt 16,13), il affirme la grandeur et la gloire de son nom (Ps 86,9s ; Ps 113,1s, etc. ; cf. Jr 10,6).
  • Même l'aveu des péchés est louange de Dieu, puisque avouer c'est louer la miséricorde de Dieu qui pardonne et guérit ! Quand le psalmiste confesse son injustice Ps 31,5 il le fait toujours dans un acte de foi porté par la grâce divine. Sa confession est alors un témoignage de la misère de l'homme et une louange de la grandeur de la miséricorde de Dieu.

Pour évoquer toute la richesse de ce mouvement de l'âme si profond, la traduction gardera autant que possible les mots « confession » ou « confesser ».

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Liturgie

113,1–118,29 Béni soit le Nom du Seigneur. Le grand Hallel. Ce psaume est le premier du Hallel, suite de psaumes de louange (113-118) chantée les matins des fêtes et des néoménies (Ros ḥōdeš, Liturgie Nb 28,11–15). Le Hallel complet se dit aux Cabanes, les huits jours de Hanoukka (Liturgie 1M 4,36–60), les deux premiers jours de Pâque, les deux jours de Pentecôte. Il est abrégé les six derniers jours de Pâque et les néoménies.

Les flammes qui montent de la hanoukkia (photographie, 2019)

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