La Bible en ses Traditions

1 Samuel 20,8–21,1

M G V
S

Use de bonté envers

GTu feras miséricorde à

VFais donc miséricorde à ton esclave

parce que c'est dans une alliance de YHWH,

Vdu Seigneur, que moi ton serviteur, tu m'as fait entrer avec toi.

Et s’il y a en moi

Gen ton serviteur la moindre faute, tue-moi toi-même

mais pourquoi m'amènerais-tu jusqu'à

G pourquoi m'amènes-tu jusqu'à

V ne me fais pas comparaître chez ton père  ?

V!

...

M
G
V S

Et Jonathan dit : — Loin de toi cette pensée !

Car si je savais vraiment que mon père fût décidé à faire venir le mal sur toi,

ne t’en informerais-je pas ?

Et Jonathan dit : — Pas question pour toi ! 

Car il ne peut pas arriver que

si apprenant, j’apprends avec certitude qu'elle est complète la malveillance de mon père contre toi ou sinon sur tes villes

moi je ne t’informerai pas.  

Et Jonathan dit : — Loin de toi cela !

Car il n'est pas possible que

dans le cas où j’apprends avec certitude que la malveillance de mon père contre toi est complète

je ne t’informe pas.  

M G V
S

10 Et David dit

Vrépondit à Jonathan :

— Qui m'informera si Vpar hasard ton père M Vte répond Vquelque chose durement ?

10 ...

M V
G
S

11 Et Jonathan dit à David :

— Viens, sortons dans le champ.

Et ils sortirent

Valors qu'ils sortaient tous les deux dans le champ

11 Et Jonathan dit à David :

— Va et reste dans le champ.

Et ils sortent tous deux dans le champ.

11 ...

12 Jonathan dit à David :

YHWH

VSeigneur Dieu d’Israël !

Je sonderai

VSi je découvre le dessein de mon père demain ou après-demain

et s'il y a quelque chose de bon pour David

et que je n’envoie pas vers toi Vaussitôt et ne te le fais pas savoir

12 Et Jonathan dit à David :

— Le Seigneur, le Dieu d'Israël, sait que je questionnerai mon père lorsque l'occasion s'en présentera trois fois

et voici, c'est bon pour David

et non, je ne t'enverrai personne [t'informer] dans le champ.

12 ...

13 qu'ainsi fasse YHWH

Vle Seigneur à Jonathan et ainsi y ajoute !

S’il semble bon à mon père de te faire du mal

VSi la malveillance de mon père persévère contre toi

je découvrirai ton oreille et je te laisserai aller et tu iras

Vafin que tu ailles en paix

et que YHWH

Vle Seigneur soit avec toi comme il fut avec mon père !

13 Que Dieu fasse ceci à Jonathan et qu'il ajoute ceci !

Oui, je te rapporterai les mauvaises nouvelles

et je découvrirai ton oreille et je te laisserai aller et tu partiras en paix

et le Seigneur sera avec toi comme il était avec mon père.

13 ...

M G V
S

14 Et si je suis encore vivant

Vje suis vainqueur, tu useras envers moi de la miséricorde de YHWH

G V du Seigneur.

 et je ne mourrai pas

GEt si je meurs de mort

VMais si je meurs

14 ...

15 Met tu ne retireras pas ta miséricorde de ma maison pour toujours

pas même

Get si je n'agis pas comme promis, quand YHWH retranchera

G le Seigneur retirera

V le Seigneur aura exterminé chacun des ennemis de David M Gde la face de la terre.

G,

15 ...

M V
G
S

16 Jonathan conclut donc une alliance avec la maison de David

et YHWH

Vle Seigneur le demanda de la main des ennemis de David.

16 que le nom de Jonathan soit écarté de la maison de David

et puisse le Seigneur demander des comptes aux ennemis de David.

16 ...

17 Et Jonathan fit encore jurer David par l’amour qu’il avait pour lui

Vparce qu’il l'avait aimé

car il l'aimait ainsi comme son âme.

17 Et Jonathan prêta de nouveau serment à David

parce qu'il aimait l'âme de qui l'aimait.

17 ...

M G
S
V

18 Et Jonathan lui dit :

— Demain c'est la nouvelle lune et on remarquera ton [absence]

Gtu seras remarqué

car ton siège sera remarqué

18 ...

18 Et Jonathan lui dit :

— Demain c'est les calendes et tu seras recherché

19 et le troisième jour

Gà trois reprises tu descendras promptement

Gobserveras et tu viendras au

Gà ton lieu où tu étais caché au jour de l'affaire

Gouvré

et tu t'assiéras près de la pierre d’’Āzel

Gauprès de cet ergab.

19 ...

19 car ta présence à ta place est requise jusqu'à après-demain ; 

tu descendras donc vite et iras là où tu dois te cacher, le jour où il est permis de travailler

et tu t'assiéras à côté de la pierre dont le nom est « Ezel ».

M V
G
S

20 Et moi je lancerai trois flèches à côté d'elle

  Vet je tirerai comme si je visais vers un

Vsi je m'entraînais au but.

20 Et moi je lancerai à trois reprises des flèches en direction d'Amattari.

20 ...

M G
S
V

21 Et voici, j’enverrai le serviteur Gdisant :

— Va, retrouve  les flèches.

G-moi la flèche.

Si je dis au serviteur G disant : — Voici, les flèches sont en deçà toi,

GIci est la flèche par rapport à toi, elle est ici prends-les

G-la 

viens car c'est la paix pour toi et il n’y a pas de problème, YHWH

Gle Seigneur est vivant !

21 ...

21 J’enverrai un serviteur aussi, en lui disant :

— Va et rapporte-moi les flèches !

22 Et si je dis ainsi

Gceci au jeune homme :

Voici, les flèches sont au-delà de toi,

GLa flèche est ici : par rapport à toi, elle est au-delà !

Va-t-en car YHWH

Gle Seigneur te renvoie !

22 ...

22 Et si je dis au serviteur : — Voici, les flèches sont derrière toi, prends-les !

Toi, viens vers moi parce que la paix est avec toi et il n’y a aucun danger, [aussi vrai que] le Seigneur est vivant. 

Mais si je parle ainsi au serviteur :

— Voici, les flèches sont devant toi !

Va-t-en, parce que le Seigneur t'a renvoyé !

M G V
S

23 Et quant à la parole que nous avons dite toi et moi,

M Gvoici que YHWH est

Gle Seigneur est

Vle Seigneur soit à jamais entre toi et moi.

23 ...

M V
G
S

24 David se cacha Vdonc dans le champ

et ce fut la nouvelle lune

Vfurent les calendes 

et le roi s'assit au festin pour manger.

Vpour manger le pain.

24 Et David se cache dans le champ

et le mois arrive

et le roi vient à table pour manger.

24 ...

M G
S
V

25 Et le roi s’assit sur son siège comme à l'ordinaire

Gchaque fois

sur le siège Gle long de la paroi 

et Jonathan se leva

Gil se plaça face à Jonathan et Abner s’assit à côté de Saül

et la place de David fut remarquée.

25 ...

25 Et comme le roi était assis selon la coutume

sur son siège qui était à côté de la paroi

Jonathan se leva et Abner s'assit au côté de Saül

et la place de David apparut vide.

26 Et Saül ne dit rien ce jour-là

car il disait

Gdit : — Quelque chose lui est arrivé

GApparemment c'est un accident, il n’est pas pur, certainement il n’est pas pur.

26 ...

26 Et Saül ne dit rien ce jour-là

car il pensait qu'il lui était arrivé par hasard de ne pas être pur ni purifié.

M G V
S

27 Et Garriva le lendemain,

Valors qu'avait resplendi le second jour de la nouvelle lune

Gdu mois

Vaprès les calendes

la place de David fut encore remarquée

Gfut remarquée

Vapparut encore vide  

et Saül dit à Jonathan son fils :

— Pourquoi le fils de Jessé n’est-il pas venu au repas

Gà table

Vmanger ni hier ni aujourd’hui ?

27 ...

28 Et Jonathan répondit à Saül Get il lui dit :

David

VIl m’a demandé Vobstinément d’aller à Bethléem Gsa ville

28 ...

29 et il a dit : — Laisse-moi Gdonc aller Mje te prie parce que nous avons un sacrifice de famille

Gque nous avons un sacrifice de la tribu

Vqu'il y a un sacrifice solennel dans la ville

et mon frère m'a commandé d’y assister

Gmes frères m'ont donné un ordre

Vun de mes frères m'a appelé  

et donc, Mje te prie, si maintenant j’ai trouvé grâce à tes yeux

j'irai vite

Gje m'échapperai donc et je verrai mes frères.

C’est pour cette raison qu'il n’est pas venu à la table du roi.

29 ...

30 Alors la colère de Saül s'enflamma

GSaül eut la colère très en colère

VSaül irrité contre Jonathan Met il lui dit :

— Fils d’une femme perverse et rebelle !

Gde femmes transfuges !

Vd'une salope !

Est-ce que j'ignore que tu as choisi le

Ges complice du

Vaimes le fils de Jessé

VIsaï

à ta honte et à la honte de la nudité de ta mère

Gta mère dévoilant sa nudité

Vta mère ignominieuse ?

30 ...

M V
G S

31 Car tous les jours que le fils de Jessé

VIsaï sera vivant sur la terre

tu ne seras pas établi ni toi ni ton règne

Mtu ne disposeras pas de ta royauté.

Et maintenant envoie et amène-le vers moi

Mprendre le jeune homme parce que celui-ci est fils de la mort.

31 ...

M G V
S

32 Et Jonathan répondit

Vrépondit à Saül M Vson père M Vet lui dit :

— Pourquoi mourra-t-il

Gmeurt-il ? Qu’a-t-il fait ?

32 ...

33 Et Saül prit sa lance Mcontre lui pour le frapper

Gfaire mourir.

Et Jonathan comprit que son père était déterminé de tuer David.

Gque ce mal était chose résolue de la part son père : mettre à mort David.

33 ...

34 Jonathan se leva donc de table dans une violente colère

Gla colère au cœur

et ne mangea pas de pain le second jour de la nouvelle lune

Gdu mois

Vdes calendes 

car il était attristé

Gbrisé au sujet de David

parce que son père l’avait outragé

Gavait résolu [de mauvais] contre lui.

34 ...

35 Et le lendemain

Gil arriva, au petit

Valors qu'il faisait jour le matin

Gque Jonathan vint dans le champ au lieu convenu avec

Gcomme cela avait été fixé devant témoin avec

Vselon le souhait de David 

et un petit serviteur avec lui.

35 ...

36 Et il dit à son garçon :

Cours, retrouve

VVa et apporte-moi les flèches que je tire. 

EtV, alors que le serviteur courut et

Vavait couru, Jonathan

Glui tira une

Gla

Vune autre flèche au-delà de lui

Get il la fit au-delà

Vau-delà du garçon.

36 ...

M V
G
S

37 Et le serviteur vint au lieu à l’endroit de la flèche

Vdu javelot que Jonathan avait lancée

lancé.

Et Jonathan cria derrière le serviteur et dit :

La flèche n’est-elle pas au-delà de toi ?

VVoici que la flèche est là plus loin.

37 Et le serviteur alla jusqu'à l'endroit où était la flèche que Jonathan avait tirée

et Jonathan cria derrière le jeune homme et il dit :

— Là est la flèche par rapport à toi, elle est au-delà.

37 ...

M G V
S

38 Et Jonathan cria derrière le

Gson serviteur Gdisant :

— Vite, hâte-toi, ne t’arrête pas ! 

Et le serviteur de Jonathan ramassa les flèches et revint vers

Gpour

Vet les apporta à son maître.

38 ...

39 Et le serviteur ne savait rien

Gne comprit rien

Vignorait totalement ce qui se faisait. 

VEn effet, Jonathan et David seuls savaient

Gcomprirent l'affaire.

39 ...

40 Jonathan donna donc ses armes au

Gà son serviteur Mqui était avec lui

et lui dit : — Va, porte-les à

Gentre dans la ville.

40 ...

M G
S
V

41 GQuand le serviteur s'en alla

Met David se leva du côté du midi

Gde l'ergab

et tomba la face contre terre

Gsur la face et il se prosterna trois fois Gdevant lui

puis ils s’embrassèrent l’un l’autre

Gchacun embrassa son compagnon et pleurèrent au sujet l’un de l’autre

Gchacun pleura son compagnon

au point que David fondit en larmes

Gjusqu'à un grand accomplissement.

41 ...

41 Et alors que le garçon s'en était allé

David se leva du lieu qui regardait vers le midi

et tombant incliné vers la terre il se prosterna trois fois

et s'embrassant l'un l'autre ils pleurèrent ensemble

mais David encore plus.

M G V
S

42 Et Jonathan dit M Và David :

— Va en paix

après que nous avons juré tous les deux au nom de YHWH

G Vdu Seigneur disant :

M VQue YHWH

G Vle Seigneur soit

Gsera témoin entre toi et moi et entre ma postérité et ta postérité à jamais !

42 ...

21,1 Quant à David, il se leva et s’en alla

et Jonathan entra dans la ville.

...

Réception

Cinéma

16,1–31,13 David, héros mythique

Une source intarissable pour les réalisateurs 

 Richard Pottier et Ferdinando Baldi, David e Golia, (péplum anglais, italien, 113', Ansa, Dubrava Film : 1960)

Scenario et dialogues : Umberto Scarpelli, Emimmo Salvi, Gino Mangini, Ambrogio Molteni — musique : Carlo Innocenzi — avec Orson Welles : le roi Saul ; Ivica Pajer : David ; Hilton Edwards : le prophète Samuel ; Massimo Serato (VF : René Arrieu) : Abner Eleonora Rossi Drago (VF : Nadine Alari) : Merab Giulia Rubini : Michol ; Pierre Cressoy : Jonathan ; Furio Meniconi : Ashrod, roi des Philistins ; Aldo Pedinotti (en tant que « Kronos »)

Goliath, Embassy Pictures © Licence YouTube standard, 1S 16-31 ; 1Ch 10-12

De nombreux réalisateurs ont donné à voir l'histoire de David et Goliath : David et Goliath (1908), un film américain de Sidney Olcott ; David et Goliath (1910), un film français de Henri Andréani David et Goliath (1960), un film italien réalisé de Richard Pottier ; David et Goliath (2016), un film de Wallace Brothers. Dans le peplum italo-américain de 1960, elle est sertie dans l'histoire plus complète de l'ascension difficile de David comme successeur du premier roi d'Israël.

Musique

8,1–31,13 Saül, héros d'opéra

18e s.

George Frideric Handel (1685-1759), Saul HWV 53, 1739 

René Jacobs (dir.), RIAS Kammerchor & Concerto Köln

© Licence YouTube standard→, 1S 8,1-31,13

LE COMPOSITEUR

Georg Friedrich Haendel, né à Halle en 1685, mort à Londres en 1759, montra très tôt des dons exceptionnels pour la musique. Organiste de la cathédrale de sa ville natale, il part pour Hambourg en 1703, où l'on joue ses premiers opéras en 1705. En 1710, il s'installe à Londres où il impose l'opéra italien à un public qui en ignorait presque tout. En 1719, il est nommé directeur de l'Académie Royale de Musique. Trois ans plus tard, il est naturalisé anglais.

Le théâtre a été au centre des activités de Haendel tout au long de sa vie. Des 39 opéras qui nous sont parvenus, tous, sauf trois, furent composés pour Londres. Destinés à un public aristocratique, ils conservent beaucoup des caractéristiques des opéras de cour de l'époque, en particulier l'utilisation de chanteurs virtuoses. Tous appartiennent à la tradition de l'opera seria ; l'œuvre est construite sur le récitatif et l'aria, les rôles masculins principaux sont confiés à des castrats, l'emploi des ensembles et des chœurs est restreint. La plupart des intrigues sont construites sur des thèmes classiques ou historiques, certaines font appel au fantastique et au merveilleux (Alcina, Orlando). Parmi les plus célèbres, citons : Tamerlano, Rodelinda, Orlando, Ariodante, Xerse. Vers la fin de sa vie, Haendel reporta une partie de son génie dramatique sur l'oratorio (Samson, Jephta, le Messie) ; il put s'y libérer de l'emprise de l'aria da capo et proposer une écriture vocale nouvelle.

L’ŒUVRE

Charles Jennens (1700-1773) était un riche propriétaire, musicien amateur et homme de lettres qui soutenait la « cause » haendélienne depuis le début. On suppose que c’est en 1735 qu’il soumit au compositeur le livret de Saül. Mais le moment était mal choisi, Haendel n’ayant pas encore renoncé à ses ambitions italiennes, et le livret atterrit probablement dans un tiroir. Il n’en sortit qu’en 1738, après l’échec d’une souscription lancée par Heidegger pour une nouvelle saison d’opéra. Le 23 juillet, Haendel mettait sur papier les premières notes de Saül dont il acheva la première mouture en août.  Il interrompit la composition entre le 9 et le 20 septembre et termina l’œuvre – après une révision profonde, surtout de la dernière partie – le 27 septembre. Trois jours plus tard, il en était déjà à esquisser Israël en Egypte

A 53 ans, il ouvrait une nouvelle époque de sa vie. Saül allait être produit au King’s Theatre, loué à Heidegger, selon le schéma déjà utilisé en 1736, dans le cadre d’une saison construite autour d’œuvres anglaises données en concert. Saül inaugura la série le 16 janvier 1739 et fut donné quatre fois. Le succès ne fait aucun doute, comme le démontrent de nombreux témoignages. Le rôle de David, écrit initialement la mezzo-soprano Marchesini fut repris par un Mr. Russell, probablement un ténor qui dut le transposer ; lors des reprises – cinq à Londres, entre 1740 et 1754, et une, triomphale, à Dublin en 1742 – le rôle traversa tous les registres, depuis sopranos jusqu’aux basses, en passant par le castrat Andreoni pour qui on le traduisit en italien ; à Dublin on le confia naturellement à Mrs Susannah Cibber, premier alto du Messie, et tragédienne de génie. Comme la plupart des drames bibliques de Haendel, Saül ne disparut jamais du répertoire, tant en anglais qu’en traduction allemande, faisant souvent l’objet de productions théâtrales.

Inspiré par un livret admirablement construit, dans lequel Jennens parvient à resserrer les épisodes du Premier livre de Samuel, et à en extraire l’essence des conflits humains (il y ajoute celui de Merab, judicieusement emprunté à un autre écrivain), Haendel produit un drame d’une grandeur et d’une force exceptionnelles, littéralement inédites dans la musique de son siècle. La tragédie progresse à grands pas, ignorant l’unité de lieu et de temps, toute entière vouée à l’exaltation des passions humaines et aux leçons profondes qu’il faut tirer du spectacle de leur périlleux empire.

LES PERSONNAGES/LES VOIX

Saul : basse ; David : ténor ; Jonathan : ténor ; Michal : soprano ; Merab : soprano ; Grand’Prêtre : ténor ; Sorcière d’Endor : alto ; Samuel : basse ; Doeg : ténor ; Amalekite : ?

ARGUMENT
Acte I

Une ouverture en quatre mouvements et un grand tableau triomphal – l’Epinicion – à la gloire de David, vainqueur de Goliath – plantent le décor (How excellent !an infant raisedAlong the monsterThe youth inspired). Michal, la fille de Saül que David aimera, annonce l’arrivée du « divin adolescent » (Oh, godlike youth). Celui-ci entre en scène tenant la tête ensanglantée de Goliath. Saül l’invite à rester auprès de lui, en lui proposant d’épouser sa fille. David accepte les faveurs, mais refuse l’éloge : Dieu est seul responsable de ses victoires (O King, your favours). Jonathan, fils de Saül, est émerveillé par tant de vertu, alors que Merab, sa sœur, s’en offense (What abject thoughts). Mais Jonathan n’a cure de la basse extraction de David (Birth and fortune). Saül offre à David la main de Merab qui la rejette avec mépris (My soul rejects), à l’étonnement de sa sœur, Michal (See, with what a scornful air). Le temps passe (Sinfonia). Le carillon annonce le retour des deux guerriers, Saül et David, mais les louanges maladroites du peuple (Welcome, welcome) dressent le Roi contre son jeune vassal. La fureur de Saül (With rage I shall burst) n’a semble-t-il étonné personne : sa fille Michal confirme qu’il s’agit d’une vieille maladie (Fell rage and black despair), et que seule la lyre de David peut apaiser les souffrances du Roi ; hélas, la thérapie semble avoir perdu toute efficacité.

Les paroles de David (O Lord, whose mercies) restent sans effet sur Saül qui lance son javelot sur le chanteur (A serpent in my bosom warmed). L’ayant raté, il ordonne à Jonathan de le poursuivre et le tuer. Merab condamne son père fantasque (Capricious man), alors que Jonathan proteste (Oh, filial pietry !No, cruel father). Le chœur prie Dieu de préserver David de la fureur meurtrière de Saül (Preserve him) ;

Acte II

Le chœur déplore la fatale jalousie qui s’est emparée du cœur de Saül (Envy ! eldest born of hell). Jonathan jure son amitié à David (But sooner Jonathan stream) qui aime Michal (Such Haughty beauties). Jonathan tente à nouveau de calmer son père (Sin not, o king) qui feint une guérison (As great Jehovah) à la plus grande joie de Jonathan (From cities stormed) ; Saül accepte de donner Michal à David, en espérant le faire tuer par ses ennemis. Michal et David échangent leur vœux (duo : Of fairest of ten thousand fair), et le peuple approuve leur union (Is there a man). Le temps passe à nouveau (Sinfonia) Saül n’est pas guéri : il a de nouveau lancé son javelot sur David. Michal sauve le jeune homme in extremis (duo : At persecution I can laugh) lorsqu’un messager du roi vient le chercher avec des intentions évidentes. Michal ne tremble pas (No, let the guilty tremble), tandis que David est parvenu à gagner le cœur de sa belle-sœur Merab, horrifiée par la cruauté de Saül (Author of peace). (Sinfonia). Saül ne pouvant atteindre David, lève la main sur son propre fils Jonathan. Le chœur réagit avec horreur et crainte (O fatal consequence). Ouvert et clos par une fresque chorale, le IIe acte a mené la tragédie à son point culminant.

Acte III

Saül visite la grotte de la Sorcière d’Endor, et sollicite l’oracle (accompagnato : Wretch that I am). La Sorcière invoque l’esprit du prophète Samuel (infernal spirits). De sa bouche, Saül reçoit l’impitoyable verdict : il sera tué avec son fils Jonathan. (Sinfonia). Après la bataille, un Amalécite en informe David. (Marche funèbre). En symétrie avec la cérémonie triomphale du début, la tragédie s’achève sur un tableau funèbre auquel participent David, Michal, Merab et le Grand prêtre, hommage idéalisé au roi défunt et à son fils (Mourn IsraelFrom This unhappy dayBrave JonathanEagles were not so swiftIn Sweetest harmonyO fatal dayGird on thy sword). 

Bibliographie : Piotr Kaminski, Mille et un opéras (Les Indispensables de la musique), Paris: Fayard, 2004 ;  Programme Opéra national de Paris, Jules César, saison 2010-2011, p.19.

16,1–31,33 Le Roi David, héros symphonique

20e s.

Arthur Honegger (1892-1955), King David H.37, 1921

New England Conservatory

© Licence YouTube standard→, 2S 6,1 ; 7,29 ; 11,1-12.31 ; 18,1-19,44 & Jb 14,1s & Is 11,1 & 1S 16,1-31,33 ; 28,1-25 & 1R 2,1-46 & Ps 51,3-4.7-8 ; 23,1-6 ; 121.1-8 ; 18,1-51 ; 55,6 

Composition

Ce psaume symphonique en trois parties pour narrateur, trois solistes (SAT), deux chœurs et orchestre est une œuvre de Arthur Honegger basée sur l'histoire de David. Elle combine des textes des Psaumes, de Job, d'Isaïe et d'un Psaume non biblique de la Renaissance du poète Clément Marot. La première partie raconte l'histoire de la jeunesse de David et se concentre sur la jalousie de Saul, culminant dans sa défaite et sa mort à Gilboa (1S 16,1-31,13). La deuxième partie célèbre le couronnement de David, sa danse devant l'arche (2S 6,1-23), et la prédiction de la naissance de Solomon par l'ange (2S 7,1-29). Elle se conclue par un chœur d'anges chantant « Alleluia ». La troisième partie raconte les histoires tragiques de David et Bethsabée (2S 11,1-12,31) et la mort d'Absalon (2S 18,1-19,44) ; elle se termine avec la repentance de David (Ps 51,1-21), l'expression de sa piété (Ps 121,1-8), de sa loyauté (Ps 18,1-51) et sa mort paisible (1R 2,1-46), suivie d'un chœur d'Alleluia sereins suggérant l'ascension de l'âme de David au ciel. On retient de nombreux chants de cet oratorio comme le « Cantique du berger David » inspiré du Ps 23,1-6, la lamentation pour soprano « Ah ! si j'avais des ailes de colombe » (Ps 55,6), et l'incantation dramatique de la Sorcière d'Endor (1S 28,1-25), où la sorcière appelle Samuel, d'abord en sifflant puis par un crescendo jusqu'à un rugissement. Des parties instrumentales sont également restées célèbres comme la « Marche des Hébreux », la « Marche des Philistins » ou encore le « Couronnement de Salomon ».

Livret

Part I : 1. 0:01 Introduction 2. 2:07 Cantique du berger David 3. 3:55 Psaume : Loué soit le Seigneur 4. 5:23 Chant de victoire 5. 6:16 Cortège 6. 8:13 Psaume : Ne crains rien 7. 10:15 Psaume : Ah! Si j'avais des ailes de colombe 8. 13:42 Psaume : Cantique des Prophètes 9. 15:27 Psaume : Pitié de moi, mon Dieu 10. 17:59 Le camp de Saül 11. 20:04 Psaume : l'Éternel est ma lumière infinie 12. 21:49 Incantation : La Pythonisse 13. 24:18 Marche des Philistins 14. 25:57 Lamentations de Guilboa. Part II : 15. 31:00 Cantique de fête 16. 32:23 La danse devant l'arche. Part III : 17. 43:09 Cantique : De mon cœur jaillit un cantique 18. 44:45 Chant de servante 19. 46:38 Psaume de pénitence 20. 49:00 Psaume : Je fus conçu dans le péché 21. 52:54 Psaume : Je lève mes regards vers la montagne 22. 54:29 La chanson d'Ephraïm 23. 55:45 Marche des hébreux 24. 58:22 Psaume : Je t'aimerai, Seigneur, d'un amour tendre 25. 1:00:57 Psaume : Dans cet effroi 26. 1:02:23 Couronnement de Salomon 27. 1:04:15 Mort de David.