Un projet du Programme de Recherches La Bible en ses traditions AISBL
Dirigé par l’École Biblique et Archéologique Française de Jérusalem
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8 Use de bonté envers
GTu feras miséricorde à
VFais donc miséricorde à ton esclave
parce que c'est dans une alliance de YHWH,
Vdu Seigneur, que moi ton serviteur, tu m'as fait entrer avec toi.
Et s’il y a en moi
Gen ton serviteur la moindre faute, tue-moi toi-même
mais pourquoi m'amènerais-tu jusqu'à
G pourquoi m'amènes-tu jusqu'à
V ne me fais pas comparaître chez ton père ?
V!
8 ...
9 Et Jonathan dit : — Loin de toi cette pensée !
Car si je savais vraiment que mon père fût décidé à faire venir le mal sur toi,
ne t’en informerais-je pas ?
9 Et Jonathan dit : — Pas question pour toi !
Car il ne peut pas arriver que
si apprenant, j’apprends avec certitude qu'elle est complète la malveillance de mon père contre toi ou sinon sur tes villes
moi je ne t’informerai pas.
9 Et Jonathan dit : — Loin de toi cela !
Car il n'est pas possible que
dans le cas où j’apprends avec certitude que la malveillance de mon père contre toi est complète
je ne t’informe pas.
10 Et David dit
Vrépondit à Jonathan :
— Qui m'informera si Vpar hasard ton père M Vte répond Vquelque chose durement ?
10 ...
11 Et Jonathan dit à David :
— Viens, sortons dans le champ.
Et ils sortirent
Valors qu'ils sortaient tous les deux dans le champ
11 Et Jonathan dit à David :
— Va et reste dans le champ.
Et ils sortent tous deux dans le champ.
11 ...
12 Jonathan dit à David :
— YHWH
VSeigneur Dieu d’Israël !
Je sonderai
VSi je découvre le dessein de mon père demain ou après-demain
et s'il y a quelque chose de bon pour David
et que je n’envoie pas vers toi Vaussitôt et ne te le fais pas savoir
12 Et Jonathan dit à David :
— Le Seigneur, le Dieu d'Israël, sait que je questionnerai mon père lorsque l'occasion s'en présentera trois fois
et voici, c'est bon pour David
et non, je ne t'enverrai personne [t'informer] dans le champ.
12 ...
13 qu'ainsi fasse YHWH
Vle Seigneur à Jonathan et ainsi y ajoute !
S’il semble bon à mon père de te faire du mal
VSi la malveillance de mon père persévère contre toi
je découvrirai ton oreille et je te laisserai aller et tu iras
Vafin que tu ailles en paix
et que YHWH
Vle Seigneur soit avec toi comme il fut avec mon père !
13 Que Dieu fasse ceci à Jonathan et qu'il ajoute ceci !
Oui, je te rapporterai les mauvaises nouvelles
et je découvrirai ton oreille et je te laisserai aller et tu partiras en paix
et le Seigneur sera avec toi comme il était avec mon père.
13 ...
14 Et si je suis encore vivant
Vje suis vainqueur, tu useras envers moi de la miséricorde de YHWH
G V du Seigneur.
et je ne mourrai pas
GEt si je meurs de mort
VMais si je meurs
14 ...
15 Met tu ne retireras pas ta miséricorde de ma maison pour toujours
pas même
Get si je n'agis pas comme promis, quand YHWH retranchera
G le Seigneur retirera
V le Seigneur aura exterminé chacun des ennemis de David M Gde la face de la terre.
G,
15 ...
16 Jonathan conclut donc une alliance avec la maison de David
et YHWH
Vle Seigneur le demanda de la main des ennemis de David.
16 que le nom de Jonathan soit écarté de la maison de David
et puisse le Seigneur demander des comptes aux ennemis de David.
16 ...
17 Et Jonathan fit encore jurer David par l’amour qu’il avait pour lui
Vparce qu’il l'avait aimé
car il l'aimait ainsi comme son âme.
17 Et Jonathan prêta de nouveau serment à David
parce qu'il aimait l'âme de qui l'aimait.
17 ...
18 Et Jonathan lui dit :
— Demain c'est la nouvelle lune et on remarquera ton [absence]
Gtu seras remarqué
car ton siège sera remarqué
18 ...
18 Et Jonathan lui dit :
— Demain c'est les calendes et tu seras recherché
19 et le troisième jour
Gà trois reprises tu descendras promptement
Gobserveras et tu viendras au
Gà ton lieu où tu étais caché au jour de l'affaire
Gouvré
et tu t'assiéras près de la pierre d’’Āzel
Gauprès de cet ergab.
19 ...
19 car ta présence à ta place est requise jusqu'à après-demain ;
tu descendras donc vite et iras là où tu dois te cacher, le jour où il est permis de travailler
et tu t'assiéras à côté de la pierre dont le nom est « Ézel ».
20 Et moi je lancerai trois flèches à côté d'elle
Vet je tirerai comme si je visais vers un
Vsi je m'entraînais au but.
20 Et moi je lancerai à trois reprises des flèches en direction d'Amattari.
20 ...
21 Et voici, j’enverrai le serviteur Gdisant :
— Va, retrouve les flèches.
G-moi la flèche.
Si je dis au serviteur G disant : — Voici, les flèches sont en deçà toi,
GIci est la flèche par rapport à toi, elle est ici prends-les
G-la
viens car c'est la paix pour toi et il n’y a pas de problème, YHWH
Gle Seigneur est vivant !
21 ...
21 J’enverrai un serviteur aussi, en lui disant :
— Va et rapporte-moi les flèches !
22 Et si je dis ainsi
Gceci au jeune homme :
— Voici, les flèches sont au-delà de toi,
GLa flèche est ici : par rapport à toi, elle est au-delà !
Va-t-en car YHWH
Gle Seigneur te renvoie !
22 ...
22 Et si je dis au serviteur : — Voici, les flèches sont derrière toi, prends-les !
Toi, viens vers moi parce que la paix est avec toi et il n’y a aucun danger, [aussi vrai que] le Seigneur est vivant.
Mais si je parle ainsi au serviteur :
— Voici, les flèches sont devant toi !
Va-t-en, parce que le Seigneur t'a renvoyé !
23 Et quant à la parole que nous avons dite toi et moi,
M Gvoici que YHWH est
Gle Seigneur est
Vle Seigneur soit à jamais entre toi et moi.
23 ...
24 David se cacha Vdonc dans le champ
et ce fut la nouvelle lune
Vfurent les calendes
et le roi s'assit au festin pour manger.
Vpour manger le pain.
24 Et David se cache dans le champ
et le mois arrive
et le roi vient à table pour manger.
24 ...
25 Et le roi s’assit sur son siège comme à l'ordinaire
Gchaque fois
sur le siège Gle long de la paroi
et Jonathan se leva
Gil se plaça face à Jonathan et Abner s’assit à côté de Saül
et la place de David fut remarquée.
25 ...
25 Et comme le roi était assis selon la coutume
sur son siège qui était à côté de la paroi
Jonathan se leva et Abner s'assit au côté de Saül
et la place de David apparut vide.
26 Et Saül ne dit rien ce jour-là
car il disait
Gdit : — Quelque chose lui est arrivé
GApparemment c'est un accident, il n’est pas pur, certainement il n’est pas pur.
26 ...
26 Et Saül ne dit rien ce jour-là
car il pensait qu'il lui était arrivé par hasard de ne pas être pur ni purifié.
27 Et Garriva le lendemain,
Valors qu'avait resplendi le second jour de la nouvelle lune
Gdu mois
Vaprès les calendes
la place de David fut encore remarquée
Gfut remarquée
Vapparut encore vide
et Saül dit à Jonathan son fils :
— Pourquoi le fils de Jessé n’est-il pas venu au repas
Gà table
Vmanger ni hier ni aujourd’hui ?
27 ...
28 Et Jonathan répondit à Saül Get il lui dit :
— David
VIl m’a demandé Vobstinément d’aller à Bethléem Gsa ville
28 ...
29 et il a dit : — Laisse-moi Gdonc aller Mje te prie parce que nous avons un sacrifice de famille
Gque nous avons un sacrifice de la tribu
Vqu'il y a un sacrifice solennel dans la ville
et mon frère m'a commandé d’y assister
Gmes frères m'ont donné un ordre
Vun de mes frères m'a appelé
et donc, Mje te prie, si maintenant j’ai trouvé grâce à tes yeux
j'irai vite
Gje m'échapperai donc et je verrai mes frères.
C’est pour cette raison qu'il n’est pas venu à la table du roi.
29 ...
30 Alors la colère de Saül s'enflamma
GSaül eut la colère très en colère
VSaül irrité contre Jonathan Met il lui dit :
— Fils d’une femme perverse et rebelle !
Gde femmes transfuges !
Vd'une salope !
Est-ce que j'ignore que tu as choisi le
Ges complice du
Vaimes le fils de Jessé
VJessé
à ta honte et à la honte de la nudité de ta mère
Gta mère dévoilant sa nudité
Vta mère ignominieuse ?
30 ...
31 Car tous les jours que le fils de Jessé
VJessé sera vivant sur la terre
tu ne seras pas établi ni toi ni ton règne
Mtu ne disposeras pas de ta royauté.
Et maintenant envoie et amène-le vers moi
Mprendre le jeune homme parce que celui-ci est fils de la mort.
31 ...
32 Et Jonathan répondit
Vrépondit à Saül M Vson père M Vet lui dit :
— Pourquoi mourra-t-il
Gmeurt-il ? Qu’a-t-il fait ?
32 ...
33 Et Saül prit sa lance Mcontre lui pour le frapper
Gfaire mourir.
Et Jonathan comprit que son père était déterminé de tuer David.
Gque ce mal était chose résolue de la part son père : mettre à mort David.
33 ...
34 Jonathan se leva donc de table dans une violente colère
Gla colère au cœur
et ne mangea pas de pain le second jour de la nouvelle lune
Gdu mois
Vdes calendes
car il était attristé
Gbrisé au sujet de David
parce que son père l’avait outragé
Gavait résolu [de mauvais] contre lui.
34 ...
35 Et le lendemain
Gil arriva, au petit
Valors qu'il faisait jour le matin
Gque Jonathan vint dans le champ au lieu convenu avec
Gcomme cela avait été fixé devant témoin avec
Vselon le souhait de David
et un petit serviteur avec lui.
35 ...
36 Et il dit à son garçon :
— Cours, retrouve
VVa et apporte-moi les flèches que je tire.
EtV, alors que le serviteur courut et
Vavait couru, Jonathan
Glui tira une
Gla
Vune autre flèche au-delà de lui
Get il la fit au-delà
Vau-delà du garçon.
36 ...
37 Et le serviteur vint au lieu à l’endroit de la flèche
Vdu javelot que Jonathan avait lancée
lancé.
Et Jonathan cria derrière le serviteur et dit :
— La flèche n’est-elle pas au-delà de toi ?
VVoici que la flèche est là plus loin.
37 Et le serviteur alla jusqu'à l'endroit où était la flèche que Jonathan avait tirée
et Jonathan cria derrière le jeune homme et il dit :
— Là est la flèche par rapport à toi, elle est au-delà.
37 ...
38 Et Jonathan cria derrière le
Gson serviteur Gdisant :
— Vite, hâte-toi, ne t’arrête pas !
Et le serviteur de Jonathan ramassa les flèches et revint vers
Gpour
Vet les apporta à son maître.
38 ...
39 Et le serviteur ne savait rien
Gne comprit rien
Vignorait totalement ce qui se faisait.
VEn effet, Jonathan et David seuls savaient
Gcomprirent l'affaire.
39 ...
40 Jonathan donna donc ses armes au
Gà son serviteur Mqui était avec lui
et lui dit : — Va, porte-les à
Gentre dans la ville.
40 ...
41 GQuand le serviteur s'en alla
Met David se leva du côté du midi
Gde l'ergab
et tomba la face contre terre
Gsur la face et il se prosterna trois fois Gdevant lui
puis ils s’embrassèrent l’un l’autre
Gchacun embrassa son compagnon et pleurèrent au sujet l’un de l’autre
Gchacun pleura son compagnon
au point que David fondit en larmes
Gjusqu'à un grand accomplissement.
41 ...
41 Et alors que le garçon s'en était allé
David se leva du lieu qui regardait vers le midi
et tombant incliné vers la terre il se prosterna trois fois
et s'embrassant l'un l'autre ils pleurèrent ensemble
mais David encore plus.
42 Et Jonathan dit M Và David :
— Va en paix
après que nous avons juré tous les deux au nom de YHWH
G Vdu Seigneur disant :
— M VQue YHWH
G Vle Seigneur soit
Gsera témoin entre toi et moi et entre ma postérité et ta postérité à jamais !
42 ...
21,1 Quant à David, il se leva et s’en alla
et Jonathan entra dans la ville.
1 ...
16,1–31,13 David, héros mythique
De nombreux réalisateurs ont donné à voir l'histoire de David et Goliath : David et Goliath (1908), un film américain de Sidney Olcott ; David et Goliath (1910), un film français de Henri Andréani David et Goliath (1960), un film italien réalisé de Richard Pottier ; David et Goliath (2016), un film de Wallace Brothers. Dans le peplum italo-américain de 1960, elle est sertie dans l'histoire plus complète de l'ascension difficile de David comme successeur du premier roi d'Israël.
8,1–31,13 Saül, héros d'opéra
Georg Friedrich Haendel, né à Halle en 1685, mort à Londres en 1759, montra très tôt des dons exceptionnels pour la musique. Organiste de la cathédrale de sa ville natale, il part pour Hambourg en 1703, où l'on joue ses premiers opéras en 1705. En 1710, il s'installe à Londres où il impose l'opéra italien à un public qui en ignorait presque tout. En 1719, il est nommé directeur de l'Académie Royale de Musique. Trois ans plus tard, il est naturalisé anglais.
Le théâtre a été au centre des activités de Haendel tout au long de sa vie. Des 39 opéras qui nous sont parvenus, tous, sauf trois, furent composés pour Londres. Destinés à un public aristocratique, ils conservent beaucoup des caractéristiques des opéras de cour de l'époque, en particulier l'utilisation de chanteurs virtuoses. Tous appartiennent à la tradition de l'opera seria ; l'œuvre est construite sur le récitatif et l'aria, les rôles masculins principaux sont confiés à des castrats, l'emploi des ensembles et des chœurs est restreint. La plupart des intrigues sont construites sur des thèmes classiques ou historiques, certaines font appel au fantastique et au merveilleux (Alcina, Orlando). Parmi les plus célèbres, citons : Tamerlano, Rodelinda, Orlando, Ariodante, Xerse. Vers la fin de sa vie, Haendel reporta une partie de son génie dramatique sur l'oratorio (Samson, Jephta, le Messie) ; il put s'y libérer de l'emprise de l'aria da capo et proposer une écriture vocale nouvelle.
Charles Jennens (1700-1773) était un riche propriétaire, musicien amateur et homme de lettres qui soutenait la « cause » haendélienne depuis le début. On suppose que c’est en 1735 qu’il soumit au compositeur le livret de Saül. Mais le moment était mal choisi, Haendel n’ayant pas encore renoncé à ses ambitions italiennes, et le livret atterrit probablement dans un tiroir. Il n’en sortit qu’en 1738, après l’échec d’une souscription lancée par Heidegger pour une nouvelle saison d’opéra. Le 23 juillet, Haendel mettait sur papier les premières notes de Saül dont il acheva la première mouture en août. Il interrompit la composition entre le 9 et le 20 septembre et termina l’œuvre – après une révision profonde, surtout de la dernière partie – le 27 septembre. Trois jours plus tard, il en était déjà à esquisser Israël en Egypte…
A 53 ans, il ouvrait une nouvelle époque de sa vie. Saül allait être produit au King’s Theatre, loué à Heidegger, selon le schéma déjà utilisé en 1736, dans le cadre d’une saison construite autour d’œuvres anglaises données en concert. Saül inaugura la série le 16 janvier 1739 et fut donné quatre fois. Le succès ne fait aucun doute, comme le démontrent de nombreux témoignages. Le rôle de David, écrit initialement la mezzo-soprano Marchesini fut repris par un Mr. Russell, probablement un ténor qui dut le transposer ; lors des reprises – cinq à Londres, entre 1740 et 1754, et une, triomphale, à Dublin en 1742 – le rôle traversa tous les registres, depuis sopranos jusqu’aux basses, en passant par le castrat Andreoni pour qui on le traduisit en italien ; à Dublin on le confia naturellement à Mrs Susannah Cibber, premier alto du Messie, et tragédienne de génie. Comme la plupart des drames bibliques de Haendel, Saül ne disparut jamais du répertoire, tant en anglais qu’en traduction allemande, faisant souvent l’objet de productions théâtrales.
Inspiré par un livret admirablement construit, dans lequel Jennens parvient à resserrer les épisodes du Premier livre de Samuel, et à en extraire l’essence des conflits humains (il y ajoute celui de Merab, judicieusement emprunté à un autre écrivain), Haendel produit un drame d’une grandeur et d’une force exceptionnelles, littéralement inédites dans la musique de son siècle. La tragédie progresse à grands pas, ignorant l’unité de lieu et de temps, toute entière vouée à l’exaltation des passions humaines et aux leçons profondes qu’il faut tirer du spectacle de leur périlleux empire.
Saul : basse ; David : ténor ; Jonathan : ténor ; Michal : soprano ; Merab : soprano ; Grand’Prêtre : ténor ; Sorcière d’Endor : alto ; Samuel : basse ; Doeg : ténor ; Amalekite : ?
Une ouverture en quatre mouvements et un grand tableau triomphal – l’Epinicion – à la gloire de David, vainqueur de Goliath – plantent le décor (How excellent ! – an infant raised – Along the monster – The youth inspired). Michal, la fille de Saül que David aimera, annonce l’arrivée du « divin adolescent » (Oh, godlike youth). Celui-ci entre en scène tenant la tête ensanglantée de Goliath. Saül l’invite à rester auprès de lui, en lui proposant d’épouser sa fille. David accepte les faveurs, mais refuse l’éloge : Dieu est seul responsable de ses victoires (O King, your favours). Jonathan, fils de Saül, est émerveillé par tant de vertu, alors que Merab, sa sœur, s’en offense (What abject thoughts). Mais Jonathan n’a cure de la basse extraction de David (Birth and fortune). Saül offre à David la main de Merab qui la rejette avec mépris (My soul rejects), à l’étonnement de sa sœur, Michal (See, with what a scornful air). Le temps passe (Sinfonia). Le carillon annonce le retour des deux guerriers, Saül et David, mais les louanges maladroites du peuple (Welcome, welcome) dressent le Roi contre son jeune vassal. La fureur de Saül (With rage I shall burst) n’a semble-t-il étonné personne : sa fille Michal confirme qu’il s’agit d’une vieille maladie (Fell rage and black despair), et que seule la lyre de David peut apaiser les souffrances du Roi ; hélas, la thérapie semble avoir perdu toute efficacité.
Les paroles de David (O Lord, whose mercies) restent sans effet sur Saül qui lance son javelot sur le chanteur (A serpent in my bosom warmed). L’ayant raté, il ordonne à Jonathan de le poursuivre et le tuer. Merab condamne son père fantasque (Capricious man), alors que Jonathan proteste (Oh, filial pietry ! – No, cruel father). Le chœur prie Dieu de préserver David de la fureur meurtrière de Saül (Preserve him) ;
Le chœur déplore la fatale jalousie qui s’est emparée du cœur de Saül (Envy ! eldest born of hell). Jonathan jure son amitié à David (But sooner Jonathan stream) qui aime Michal (Such Haughty beauties). Jonathan tente à nouveau de calmer son père (Sin not, o king) qui feint une guérison (As great Jehovah) à la plus grande joie de Jonathan (From cities stormed) ; Saül accepte de donner Michal à David, en espérant le faire tuer par ses ennemis. Michal et David échangent leur vœux (duo : Of fairest of ten thousand fair), et le peuple approuve leur union (Is there a man). Le temps passe à nouveau (Sinfonia) Saül n’est pas guéri : il a de nouveau lancé son javelot sur David. Michal sauve le jeune homme in extremis (duo : At persecution I can laugh) lorsqu’un messager du roi vient le chercher avec des intentions évidentes. Michal ne tremble pas (No, let the guilty tremble), tandis que David est parvenu à gagner le cœur de sa belle-sœur Merab, horrifiée par la cruauté de Saül (Author of peace). (Sinfonia). Saül ne pouvant atteindre David, lève la main sur son propre fils Jonathan. Le chœur réagit avec horreur et crainte (O fatal consequence). Ouvert et clos par une fresque chorale, le IIe acte a mené la tragédie à son point culminant.
Saül visite la grotte de la Sorcière d’Endor, et sollicite l’oracle (accompagnato : Wretch that I am). La Sorcière invoque l’esprit du prophète Samuel (infernal spirits). De sa bouche, Saül reçoit l’impitoyable verdict : il sera tué avec son fils Jonathan. (Sinfonia). Après la bataille, un Amalécite en informe David. (Marche funèbre). En symétrie avec la cérémonie triomphale du début, la tragédie s’achève sur un tableau funèbre auquel participent David, Michal, Merab et le Grand prêtre, hommage idéalisé au roi défunt et à son fils (Mourn Israel – From This unhappy day – Brave Jonathan – Eagles were not so swift – In Sweetest harmony – O fatal day – Gird on thy sword).
Bibliographie : Piotr ; Programme Opéra national de Paris, Jules César, saison 2010-2011, p.19.
Mille et un opéras (Les Indispensables de la musique), Paris: Fayard, 200416,1–31,33 Le Roi David, héros symphonique
Ce psaume symphonique en trois parties pour narrateur, trois solistes (SAT), deux chœurs et orchestre est une œuvre de Arthur 1S 16,1-31,13). La deuxième partie célèbre le couronnement de David, sa danse devant l'arche (2S 6,1-23), et la prédiction de la naissance de Solomon par l'ange (2S 7,1-29). Elle se conclue par un chœur d'anges chantant « Alleluia ». La troisième partie raconte les histoires tragiques de David et Bethsabée (2S 11,1-12,31) et la mort d'Absalon (2S 18,1-19,44) ; elle se termine avec la repentance de David (Ps 51,1-21), l'expression de sa piété (Ps 121,1-8), de sa loyauté (Ps 18,1-51) et sa mort paisible (1R 2,1-46), suivie d'un chœur d'Alleluia sereins suggérant l'ascension de l'âme de David au ciel. On retient de nombreux chants de cet oratorio comme le « Cantique du berger David » inspiré du Ps 23,1-6, la lamentation pour soprano « Ah ! si j'avais des ailes de colombe » (Ps 55,6), et l'incantation dramatique de la Sorcière d'Endor (1S 28,1-25), où la sorcière appelle Samuel, d'abord en sifflant puis par un crescendo jusqu'à un rugissement. Des parties instrumentales sont également restées célèbres comme la « Marche des Hébreux », la « Marche des Philistins » ou encore le « Couronnement de Salomon ».
basée sur l'histoire de David. Elle combine des textes des Psaumes, de Job, d'Isaïe et d'un Psaume non biblique de la Renaissance du poète Clément Marot. La première partie raconte l'histoire de la jeunesse de David et se concentre sur la jalousie de Saul, culminant dans sa défaite et sa mort à Gilboa (Part I : 1. 0:01 Introduction 2. 2:07 Cantique du berger David 3. 3:55 Psaume : Loué soit le Seigneur 4. 5:23 Chant de victoire 5. 6:16 Cortège 6. 8:13 Psaume : Ne crains rien 7. 10:15 Psaume : Ah! Si j'avais des ailes de colombe 8. 13:42 Psaume : Cantique des Prophètes 9. 15:27 Psaume : Pitié de moi, mon Dieu 10. 17:59 Le camp de Saül 11. 20:04 Psaume : l'Éternel est ma lumière infinie 12. 21:49 Incantation : La Pythonisse 13. 24:18 Marche des Philistins 14. 25:57 Lamentations de Guilboa. Part II : 15. 31:00 Cantique de fête 16. 32:23 La danse devant l'arche. Part III : 17. 43:09 Cantique : De mon cœur jaillit un cantique 18. 44:45 Chant de servante 19. 46:38 Psaume de pénitence 20. 49:00 Psaume : Je fus conçu dans le péché 21. 52:54 Psaume : Je lève mes regards vers la montagne 22. 54:29 La chanson d'Ephraïm 23. 55:45 Marche des hébreux 24. 58:22 Psaume : Je t'aimerai, Seigneur, d'un amour tendre 25. 1:00:57 Psaume : Dans cet effroi 26. 1:02:23 Couronnement de Salomon 27. 1:04:15 Mort de David.