Un projet du Programme de Recherches La Bible en ses traditions AISBL
Dirigé par l’École Biblique et Archéologique Française de Jérusalem
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15 et la prière de la foi sauvera le patient
et le Seigneur le relèvera.
Et s'il a commis des
Vest dans les péchés, il lui sera pardonné.
15 et la prière de la foi guérira le patient
et notre Seigneur le relèvera.
Et si des péchés ont été commis par lui, ils lui seront pardonnés.
16 Confessez V Nesdonc les uns aux autres les chutes
Nesles péchés
Vvos péchés
et priez les uns pour les autres afin d'être guéris
Vcar c'est avec beaucoup de puissance que la supplication fervente
Vassidue du juste agit.
16 Confessez donc les uns aux autres vos fautes
et priez les uns pour les autres afin d'être guéris
car grande est la puissance de la prière que le juste prie.
17 Élie était un homme ayant les mêmes passions que nous
et en prière il pria pour qu'il ne pleuve pas
et il ne plut pas sur la terre pendant trois ans et six mois.
17 Élie était un homme ayant les mêmes passions que nous
et Ven prière il pria pour qu'il ne pleuve
Sque la pluie ne descende pas sur la terre
et il ne plut
Selle ne descendit pas pendant trois ans et six mois.
18 Et de nouveau, il pria, et le ciel donna la pluie
et la terre fit germer
V Sdonna son fruit.
14ss Pouvoir de pardonner les péchés
16a donc : Nes (א A B C) V S | Byz TR : Ø
16a chutes : Byz TR | V Nes : péchés | S : fautes
15a le patient Ou « celui qui souffre » : polysémie Le verbe grec kamnô a plusieurs significations :
16b afin d'être guéri Sens double Le verbe grec iaomai signifie :
17a ayant les mêmes passions que nous Connotations Gr : homoiopathês hêmin (cf. V : similis nobis passibilis) ; homoiopathês désigne littéralement une identité de sentiments (pathê). Quand la foule désigne Barnabé et Paul comme Zeus et Hermès à Lystres, Paul réplique, « nous sommes des hommes de même condition que vous (homoiopatheis... humin) » (Ac 14,15).
15c il lui sera pardonné Sémitisme Gr : aphethêsetai autôᵢ est probablement un sémitisme, indiquant le passif divin, comme dans M-Lv 4,26 wᵉnislaḥ lô.
17b en prière il pria Sémitisme Gr : proseuchêᵢ prosêuxato imite la construction sémitique avec un infinitif absolu. Ce trait, ainsi que le grand nombre de kai qui émaillent notre texte, dénonce l’arrière-fond sémitique de la lettre.
16a Confessez les uns aux autres les chutes Pratique à Qumrân
17s Efficacité de la prière d’Élie →4 Esd. 7,109.
17s Efficacité de la prière d’Élie →m. Ta‘an. 2,4 ; →b. Sanh. 113a.
15c Et s'il a commis des péchés, il lui sera pardonné Insistance sur le sacrement du pardon des péchés Origène fait seulement référence à la guérison spirituelle, citant ce passage comme un exemple du pardon des péchés :
16a Confessez les uns aux autres les chutes Contexte eucharistique
14ss Pouvoir de pardonner les péchés
13–18 Isotopie de la prière Si tous les versets de ce passage parlent de la prière, les mots employés ne sont pas pour autant de simples synonymes.
13–20 Lectionnaire quotidien romain Jc 5,13-20 est lu en même temps que Ps 141,1-3.8 et Mc 10,13-16 pour le samedi de la 7e semaine du Temps ordinaire. Dans ce contexte, le texte de Jc 5,19-20 souligne la responsabilité mutuelle des membres de l’Église, et le lien entre péché, repentir et salut final. Le Ps 141 (sur la prière) et le passage de Mc (Jésus bénissant les enfants) développent le propos de l’épître de Jacques sur la prière confiante adressée à Dieu.
15bc le Seigneur le relèvera + il lui sera pardonné — Théologie sacramentaire : effets de l’Onction des malades
Le rapport étroit entre l’onction pour la guérison des malades et le pouvoir de guérison propre à d’autres rites transparaît dans la définition de la « Fraction du Pain » comme « remède d’immortalité » par → 20,2. Eph.
14s Des guérisons chrétiennes...
Certains écrivains chrétiens opposaient la guérison octroyée par l’Eucharistie et par l’onction des malades aux méthodes de guérison non chrétiennes :
14s Théologie sacramentaire
L’Église catholique voit en Jc 5,14-15 la promulgation par l’apôtre Jacques du sacrement de l’Onction des malades.
Au Moyen Âge, dans l’Église catholique on avait parfois tendance à voir dans ce passage une référence exclusive à ceux qui étaient mourants. Le sacrement évoqué dans le texte de Jc était donc connu sous le nom d’ « Extrême-onction » (ainsi → Suppl. 32,2). Sum. theol. (→Capt. bab.) et (→Inst. 4,19,21), qui rejetaient cette interprétation, jugeaient que l’épître parlait de maladie en général.
Le concile Vatican II est venu rappeler la portée originelle de ce sacrement : il évite le nom d’ « Extrême-onction » au profit de celui, plus conforme à la Tradition, d’ « Onction des malades ». Toutefois, le fidèle qui le reçoit est bien celui « qui commence à être en danger » grave pour sa santé :
16a donc Argumentation : quel lien entre confession et guérison ? La particule oun associe la confession et la prière du v.16 à l'onction et le pardon des v.14-15. Ceci pourrait impliquer que la confession et l'harmonie au sein de la communauté sont indispensables pour que Dieu donne suite à l'intercession de guérison. Une telle association fait bien écho à Mt 6,12 : « Pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés. »
16a Confessez les uns aux autres les chutes AT Voir Lv 5,5 (associé à une offrande cultuelle) ; Nb 5,7 ; Lv 16,21 (un prêtre confesse le péché du peuple). Le psalmiste établit un lien entre la confession des péchés et le soulagement de la souffrance : Ps 32,3.5 « Je me taisais, et mes os se consumaient […]. Mon péché, je te l’ai fait connaître […] et tu as pardonné ma faute. » Littérature péritestamentaire Jc 5,16a ; Tradition chrétienne Jc 5,16a ; Théologie Jc 5,14ss
14c.15b en l'oignant d'huile + le Seigneur le relèvera — Huile et salut eschatologique (résurrection)
Textes anciens Jc 5,14c ; Littérature péritestamentaire Jc 5,14c ; Islam Jc 5,14c
15b relèvera Syllepse Le verbe egeirô recouvre deux significations :
Jc joue sur un double sens, naturel et surnaturel : le fait de se relever physiquement peut être un présage de la résurrection finale et même une participation anticipée à cette résurrection. Propositions de lecture Jc 5,13–18 ; Tradition chrétienne Jc 5,14c.15b
15a sauvera Syllepse Le verbe sôᵢzô admet deux sens différents :
Dans l’épître, les autres occurrences de ce mot évoquent le salut eschatologique (Jc 1,21 ; 2,14 ; 4,12 ; 5,20). Le passage ici semble jouer sur les deux sens. Guérison physique et salut éternel sont en effet étroitement liés dans la lettre. Littérature péritestamentaire Jc 5,14c ; Tradition chrétienne Jc 5,15c ; Théologie Jc 5,15bc
15s
Dans certains passages de la Bible, la maladie semble constituer la sanction de la désobéissance à la loi divine (Ex 15,26 ; Dt 7,15 ; 28,15-22 ; Ps 38,2-4 ; 41,5). Dans Jb 4,7-9 ; 7,20 ; 9,22-23, le sens de cette relation entre maladie et péché sera envisagé dans une perspective différente. Littérature péritestamentaire Jc 5,15s ; Tradition juive Jc 5,15s ; Théologie Jc 5,15bc
Ps 103,3 « Il pardonne toutes tes offenses, guérit toutes tes maladies ».
Les guérisons opérées par Jésus sont intégrales. Le rétablissement du paralytique est associé au pardon des péchés en Mt 9,1-8 // ; le discours de Jésus lui-même semble présupposer la connaissance de ce rapport entre maladie et péché (cf. Mc 2,17 « Ce ne sont pas les bien-portants qui ont besoin d’un médecin, mais les malades. Je suis venu appeler non les justes mais les pécheurs »). On peut en dire autant des enseignements de Paul (1Co 11,30). Néanmoins, ceux qui souffrent en vertu de l’oppression ou d’un accident ne sont pas plus grands pécheurs que les autres (Lc 13,1-5 ; Jn 9,1-3).
Régulièrement accompagnées d’un appel à la foi (cf. Mc 2,5 ; 5,34.36 ; 9,23), ses guérisons apparaissent comme des signes annonciateurs du Royaume de Dieu (cf. Mt 11,5-6).
15s Lien entre une guérison physique et le pardon des péchés
13–18 Le trait commun aux v.13-18 est la prière, avec insistance sur les cas du malade et du pécheur, puis v.16-18, sur la puissance de celui qui prie bien.
Cette péricope a pour thème central la prière. Après avoir prévenu le lecteur qu'il devait présenter à Dieu sa pétition avec foi, sans éprouver de doute (Jc 1,5-8) ni demander à Dieu ce qui pourrait causer sa perte (Jc 4,2-3), Jc fournit dans cette péricope des exemples de la prière correcte et efficace (Procédés littéraires Jc 5,13–18).
Ayant mis ses lecteurs sérieusement en garde contre la parole incorrecte (p. ex. Jc 5,9.12), Jc donne ici des exemples de la parole juste : soit dans la prière, soit dans les chants.
Le texte présente un point de vue global sur la maladie et la guérison étroitement associées : d'une part, la maladie physique et la maladie spirituelle (c.-à-d. le péché) ; d'autre part la guérison physique et le pardon des péchés. Le passage établit aussi un lien étroit entre deux autres dimensions : le geste rituel compris comme source de guérison (spirituelle et physique) en cette vie, et la saisie de l'onction et de la prière en tant que préparation à la guérison finale dans la vie éternelle lors de la résurrection. Cet accent reflète donc le thème de l’intégrité que développe le reste de l’épître.
La tradition catholique a développé la richesse du sens de ce passage, allant parfois jusqu'à y trouver l'institution du sacrement de l’onction des malades (Théologie Jc 5,14s). Au cours de l’histoire, la tradition a déployé les différents aspects de l'intégrité abîmée et à restaurer dont traite l’épître de Jacques :
15 la prière de la foi sauvera le patient L'extrême-onction
L'extrême-onction, ou sacrement des malades, a des fondements scripturaires non seulement dans l'épître de Jacques mais aussi dans les Actes des apôtres ainsi que dans tous les miracles de guérison opérés par Jésus Christ. Le prêtre des toiles de
a d'ailleurs des allures d'apôtre, et on le voit appliquer sur le front ou les mains l'huile bénite, selon le rituel., représentant majeur du classicisme pictural, réalisa deux séries de Sept sacrements, et par conséquent deux œuvres ayant pour thème le sacrement de l'extrême-onction. Formé à Paris mais surtout actif à Rome, il acheva peut-être la première lors d'un bref séjour parisien en 1640, mais la seconde fut exécutée après son retour en Italie. Les toiles étaient expédiées roulées aux commanditaires français, puis remontées sur châssis et vernies une fois arrivées à destination.