La Bible en ses Traditions

1 Samuel 16,1–23

M G V
S

Et YHWH

G Vle Seigneur dit à Samuel :

— Jusqu'à quand pleureras-tu, toi, sur Saül alors que moi je l’ai rejeté

Gdédaigné afin qu’il ne règne plus sur Israël ?

Remplis ta corne d’huile et viens, je t’enverrai

V afin que je t’envoie chez Yišay de Béth-Lāḥem

GIessaï jusqu'à Bêthleem

VJessé le Bethléemite 

car j’ai vu

Vprévu parmi ses fils un roi pour moi.

...

Et Samuel dit : — Comment irai-je ?

Car Saül l’apprendra et me tuera. 

Et YHWH

G Vle Seigneur dit : — Tu prendras

GPrends avec toi

Và la main une génisse

Gune génisse des bœufs

Vun petit du troupeau

et tu diras : — C’est pour sacrifier à YHWH

G Vau Seigneur que je suis venu.

...

Et tu appeleras Jessé

VJessé au sacrifice

et moi je te ferai savoir

Vmontrerai ce que tu feras

et tu oindras Mpour moi celui que je te dirai

Vferai voir.

...

Samuel fit donc ce que YHWH

Vcomme le Seigneur Vlui avait dit

et vint à Bethléem.

et les anciens de la ville allèrent tremblants

Gfurent stupéfaits en allant

Vfurent étonnés en allant à sa rencontre

et dirent : — Ton arrivée est-elle paix

Vest-elle pacifiqueG, voyant ?

...

Et il dit : — Paix

VPacifique.

C'est pour sacrifier à YHWH

G Vau Seigneur que je suis venu.

Sanctifiez-vous et venez 

Gsoyez dans la joie avec moi au sacrifice

Gaujourd'hui

Vafin que je sacrifie

Et il sanctifia Jessé

VJessé et ses fils et les appela au sacrifice.

...

M GEt il advint, lorsqu’ils furent entrés, M Gqu'il aperçut ’Ĕlî’āb

GEliab

VHeliab et dit :

Certainement

VEst-ce son oint M G[est] devant YHWH.

G Vle Seigneur

...

Et YHWH

G Vle Seigneur dit à Samuel :

— Ne regarde pas sa figure ni la hauteur

Gl'état de sa taille

parce que je l’ai rejeté

Gdédaigné

et Dieu ne voit

Vque je ne juge pas comme l’homme regarde

Vselon le regard de l'homme  

car l’homme voit [ce qui paraît] aux yeux

Gselon l'apparence

Vce qui apparaît

mais YHWH

G Vle Seigneur regarde

Vexamine le cœur.

...

Et Jessé

VJessé appela ’Ăbînādāb

GAminadab

VAbinadab

et  le fit passer

Gil passa

Vl'amena devant Samuel 

et il

Vqui dit : — Celui-ci non plus YHWH

G Vle Seigneur ne l'a pas choisi.

...

Jessé

VJessé fit passer

G Vamena Šammâ

GSama

VSamma et

Vau sujet duquel il dit :

— Celui-ci non plus YHWH

G Vle Seigneur ne l'a pas choisi.

...

10 Et Jessé

VJessé fit passer

G Vamena ses sept fils devant Samuel 

et Samuel dit à Jessé

VJessé :

YHWH

G VLe Seigneur n’a choisi aucun de ceux-ci.

10 ...

11 Et Samuel dit à Jessé

VJessé :

Les garçons sont-ils au complet

GNe manque-t-il pas de garçons

VLes fils sont-ils désormais au complet ?

Et il dit : — Il reste

Gy a encore le petit et M Gvoici, il fait paître les brebis. 

Et Samuel dit à Jessé

VJessé :

— Envoie et prends

Vamène-le

car nous ne nous mettrons pas à table avant qu’il ne vienne M Vici.

11 ...

12 Il envoya donc et le fit venir

G Vl'amena.

Or il était roux, avec un beau regard

Gavec de beaux yeux

Vbeau d'apparence et  une belle apparence

Gbeau à voir pour le Seigneur

Vavec un visage gracieux.

Et YHWH

G Vle Seigneur dit :

— Lève-toi, oins-le

G David, car c’est lui.

12 ...

13 Et Samuel prit Vdonc la corne d’huile

et l’oignit au milieu de ses frères

et l’esprit de YHWH

G Vdu Seigneur fondit sur David à partir de ce jour et dans la suite.

Et Samuel se leva et s’en alla à Rama

VRamatha.

13 ...

14 Et l’esprit de YHWH

Vdu Seigneur se retira de Saül

et un mauvais esprit venant de YHWH

G Vdu Seigneur le tourmentait

Gl'étouffait.

14 ...

15 Et les serviteurs de Saül lui dirent :

— Voici Gdonc qu’un mauvais esprit de Dieu te tourmente

Gdu Seigneur t'étouffe.

15 ...

M V
G
S

16 Que notre seigneur parle donc ! 

Que tes serviteurs qui sont devant toi

cherchent un homme sachant jouer de la cithare

et

Vafin que quand le mauvais esprit de Dieu sera sur toi

Vt'aura saisi

il jouera

Vjoue de sa main et ce sera agréable pour toi

Vque tu supportes plus facilement.

16 Que tes serviteurs parlent donc devant toi

et qu'ils cherchent pour notre seigneur un homme sachant jouer de la kinura

et quand un mauvais esprit sera sur toi

il jouera de sa kinura et ce sera bon pour toi et il te soulagera.

16 ...

M G V
S

17 Saül dit à ses serviteurs :

Trouvez-moi

GVoyez pour moi donc quelqu'un sachant bien jouer et amenez-le vers moi.

17 ...

18 Et Vrépondant, l’un des serviteurs M Grépondit et dit :

— Voici, j’ai vu un fils de Jessé

VJessé le Bethléemite

sachant jouer

Gconnaissant l'art du psaume

Vil sait jouer et c'est un preux

Gl'homme est intelligent

Vc'est un homme très fort 

c'est un homme de guerre et sage en paroles

c'est un homme d'allure

Gun homme de bel aspect

Vun bel homme et YHWH

G Vle Seigneur est avec lui.

18 ...

19 Saül envoya donc des messagers auprès de Jessé

VJessé, disant :

— Envoie vers moi David ton fils qui est avec les brebis

Vdans les pâturages.

19 ...

20 Et Jessé prit un âne avec du pain

Gun gomor de pain

Vun âne plein de pains et une outre de vin et un chevreau

Gde chèvres

Vparmi les chèvres

et les envoya à Saül par la main de David son fils.

20 ...

21 Et David vint vers

Gentra chez Saül et se tint devant lui 

et il l'aima fortement

et il devint son porteur d'armes.

21 ...

22 Et Saül envoya vers Jessé

VJessé, disant :

— Que DavidM, je te prie, se tienne Gdonc devant moi

car il a trouvé grâce à mes yeux.

22 ...

23 Et il advint, quand 

VDonc, à chaque fois que l’esprit de Dieu était sur

Vsaisissait Saül

M Gque David prenait la harpe

Gkinura

Vcithare et jouait de sa main

et Saül était réconforté et se trouvait bien

Vportait mieux

et

Vcar le mauvais esprit se retirait de lui.

23 ...

Réception

Cinéma

16,1–31,13 David, héros mythique

Une source intarissable pour les réalisateurs 

 Richard Pottier et Ferdinando Baldi, David e Golia, (péplum anglais, italien, 113', Ansa, Dubrava Film : 1960)

Scenario et dialogues : Umberto Scarpelli, Emimmo Salvi, Gino Mangini, Ambrogio Molteni — musique : Carlo Innocenzi — avec Orson Welles : le roi Saul ; Ivica Pajer : David ; Hilton Edwards : le prophète Samuel ; Massimo Serato (VF : René Arrieu) : Abner Eleonora Rossi Drago (VF : Nadine Alari) : Merab Giulia Rubini : Michol ; Pierre Cressoy : Jonathan ; Furio Meniconi : Ashrod, roi des Philistins ; Aldo Pedinotti (en tant que « Kronos »)

Goliath, Embassy Pictures © Licence YouTube standard, 1S 16-31 ; 1Ch 10-12

De nombreux réalisateurs ont donné à voir l'histoire de David et Goliath : David et Goliath (1908), un film américain de Sidney Olcott ; David et Goliath (1910), un film français de Henri Andréani David et Goliath (1960), un film italien réalisé de Richard Pottier ; David et Goliath (2016), un film de Wallace Brothers. Dans le peplum italo-américain de 1960, elle est sertie dans l'histoire plus complète de l'ascension difficile de David comme successeur du premier roi d'Israël.

Musique

8,1–31,13 Saül, héros d'opéra

18e s.

George Frideric Handel (1685-1759), Saul HWV 53, 1739 

René Jacobs (dir.), RIAS Kammerchor & Concerto Köln

© Licence YouTube standard→, 1S 8,1-31,13

LE COMPOSITEUR

Georg Friedrich Haendel, né à Halle en 1685, mort à Londres en 1759, montra très tôt des dons exceptionnels pour la musique. Organiste de la cathédrale de sa ville natale, il part pour Hambourg en 1703, où l'on joue ses premiers opéras en 1705. En 1710, il s'installe à Londres où il impose l'opéra italien à un public qui en ignorait presque tout. En 1719, il est nommé directeur de l'Académie Royale de Musique. Trois ans plus tard, il est naturalisé anglais.

Le théâtre a été au centre des activités de Haendel tout au long de sa vie. Des 39 opéras qui nous sont parvenus, tous, sauf trois, furent composés pour Londres. Destinés à un public aristocratique, ils conservent beaucoup des caractéristiques des opéras de cour de l'époque, en particulier l'utilisation de chanteurs virtuoses. Tous appartiennent à la tradition de l'opera seria ; l'œuvre est construite sur le récitatif et l'aria, les rôles masculins principaux sont confiés à des castrats, l'emploi des ensembles et des chœurs est restreint. La plupart des intrigues sont construites sur des thèmes classiques ou historiques, certaines font appel au fantastique et au merveilleux (Alcina, Orlando). Parmi les plus célèbres, citons : Tamerlano, Rodelinda, Orlando, Ariodante, Xerse. Vers la fin de sa vie, Haendel reporta une partie de son génie dramatique sur l'oratorio (Samson, Jephta, le Messie) ; il put s'y libérer de l'emprise de l'aria da capo et proposer une écriture vocale nouvelle.

L’ŒUVRE

Charles Jennens (1700-1773) était un riche propriétaire, musicien amateur et homme de lettres qui soutenait la « cause » haendélienne depuis le début. On suppose que c’est en 1735 qu’il soumit au compositeur le livret de Saül. Mais le moment était mal choisi, Haendel n’ayant pas encore renoncé à ses ambitions italiennes, et le livret atterrit probablement dans un tiroir. Il n’en sortit qu’en 1738, après l’échec d’une souscription lancée par Heidegger pour une nouvelle saison d’opéra. Le 23 juillet, Haendel mettait sur papier les premières notes de Saül dont il acheva la première mouture en août.  Il interrompit la composition entre le 9 et le 20 septembre et termina l’œuvre – après une révision profonde, surtout de la dernière partie – le 27 septembre. Trois jours plus tard, il en était déjà à esquisser Israël en Egypte

A 53 ans, il ouvrait une nouvelle époque de sa vie. Saül allait être produit au King’s Theatre, loué à Heidegger, selon le schéma déjà utilisé en 1736, dans le cadre d’une saison construite autour d’œuvres anglaises données en concert. Saül inaugura la série le 16 janvier 1739 et fut donné quatre fois. Le succès ne fait aucun doute, comme le démontrent de nombreux témoignages. Le rôle de David, écrit initialement la mezzo-soprano Marchesini fut repris par un Mr. Russell, probablement un ténor qui dut le transposer ; lors des reprises – cinq à Londres, entre 1740 et 1754, et une, triomphale, à Dublin en 1742 – le rôle traversa tous les registres, depuis sopranos jusqu’aux basses, en passant par le castrat Andreoni pour qui on le traduisit en italien ; à Dublin on le confia naturellement à Mrs Susannah Cibber, premier alto du Messie, et tragédienne de génie. Comme la plupart des drames bibliques de Haendel, Saül ne disparut jamais du répertoire, tant en anglais qu’en traduction allemande, faisant souvent l’objet de productions théâtrales.

Inspiré par un livret admirablement construit, dans lequel Jennens parvient à resserrer les épisodes du Premier livre de Samuel, et à en extraire l’essence des conflits humains (il y ajoute celui de Merab, judicieusement emprunté à un autre écrivain), Haendel produit un drame d’une grandeur et d’une force exceptionnelles, littéralement inédites dans la musique de son siècle. La tragédie progresse à grands pas, ignorant l’unité de lieu et de temps, toute entière vouée à l’exaltation des passions humaines et aux leçons profondes qu’il faut tirer du spectacle de leur périlleux empire.

LES PERSONNAGES/LES VOIX

Saul : basse ; David : ténor ; Jonathan : ténor ; Michal : soprano ; Merab : soprano ; Grand’Prêtre : ténor ; Sorcière d’Endor : alto ; Samuel : basse ; Doeg : ténor ; Amalekite : ?

ARGUMENT
Acte I

Une ouverture en quatre mouvements et un grand tableau triomphal – l’Epinicion – à la gloire de David, vainqueur de Goliath – plantent le décor (How excellent !an infant raisedAlong the monsterThe youth inspired). Michal, la fille de Saül que David aimera, annonce l’arrivée du « divin adolescent » (Oh, godlike youth). Celui-ci entre en scène tenant la tête ensanglantée de Goliath. Saül l’invite à rester auprès de lui, en lui proposant d’épouser sa fille. David accepte les faveurs, mais refuse l’éloge : Dieu est seul responsable de ses victoires (O King, your favours). Jonathan, fils de Saül, est émerveillé par tant de vertu, alors que Merab, sa sœur, s’en offense (What abject thoughts). Mais Jonathan n’a cure de la basse extraction de David (Birth and fortune). Saül offre à David la main de Merab qui la rejette avec mépris (My soul rejects), à l’étonnement de sa sœur, Michal (See, with what a scornful air). Le temps passe (Sinfonia). Le carillon annonce le retour des deux guerriers, Saül et David, mais les louanges maladroites du peuple (Welcome, welcome) dressent le Roi contre son jeune vassal. La fureur de Saül (With rage I shall burst) n’a semble-t-il étonné personne : sa fille Michal confirme qu’il s’agit d’une vieille maladie (Fell rage and black despair), et que seule la lyre de David peut apaiser les souffrances du Roi ; hélas, la thérapie semble avoir perdu toute efficacité.

Les paroles de David (O Lord, whose mercies) restent sans effet sur Saül qui lance son javelot sur le chanteur (A serpent in my bosom warmed). L’ayant raté, il ordonne à Jonathan de le poursuivre et le tuer. Merab condamne son père fantasque (Capricious man), alors que Jonathan proteste (Oh, filial pietry !No, cruel father). Le chœur prie Dieu de préserver David de la fureur meurtrière de Saül (Preserve him) ;

Acte II

Le chœur déplore la fatale jalousie qui s’est emparée du cœur de Saül (Envy ! eldest born of hell). Jonathan jure son amitié à David (But sooner Jonathan stream) qui aime Michal (Such Haughty beauties). Jonathan tente à nouveau de calmer son père (Sin not, o king) qui feint une guérison (As great Jehovah) à la plus grande joie de Jonathan (From cities stormed) ; Saül accepte de donner Michal à David, en espérant le faire tuer par ses ennemis. Michal et David échangent leur vœux (duo : Of fairest of ten thousand fair), et le peuple approuve leur union (Is there a man). Le temps passe à nouveau (Sinfonia) Saül n’est pas guéri : il a de nouveau lancé son javelot sur David. Michal sauve le jeune homme in extremis (duo : At persecution I can laugh) lorsqu’un messager du roi vient le chercher avec des intentions évidentes. Michal ne tremble pas (No, let the guilty tremble), tandis que David est parvenu à gagner le cœur de sa belle-sœur Merab, horrifiée par la cruauté de Saül (Author of peace). (Sinfonia). Saül ne pouvant atteindre David, lève la main sur son propre fils Jonathan. Le chœur réagit avec horreur et crainte (O fatal consequence). Ouvert et clos par une fresque chorale, le IIe acte a mené la tragédie à son point culminant.

Acte III

Saül visite la grotte de la Sorcière d’Endor, et sollicite l’oracle (accompagnato : Wretch that I am). La Sorcière invoque l’esprit du prophète Samuel (infernal spirits). De sa bouche, Saül reçoit l’impitoyable verdict : il sera tué avec son fils Jonathan. (Sinfonia). Après la bataille, un Amalécite en informe David. (Marche funèbre). En symétrie avec la cérémonie triomphale du début, la tragédie s’achève sur un tableau funèbre auquel participent David, Michal, Merab et le Grand prêtre, hommage idéalisé au roi défunt et à son fils (Mourn IsraelFrom This unhappy dayBrave JonathanEagles were not so swiftIn Sweetest harmonyO fatal dayGird on thy sword). 

Bibliographie : Piotr Kaminski, Mille et un opéras (Les Indispensables de la musique), Paris: Fayard, 2004 ;  Programme Opéra national de Paris, Jules César, saison 2010-2011, p.19.

16,1–31,33 Le Roi David, héros symphonique

20e s.

Arthur Honegger (1892-1955), King David H.37, 1921

New England Conservatory

© Licence YouTube standard→, 2S 6,1 ; 7,29 ; 11,1-12.31 ; 18,1-19,44 & Jb 14,1s & Is 11,1 & 1S 16,1-31,33 ; 28,1-25 & 1R 2,1-46 & Ps 51,3-4.7-8 ; 23,1-6 ; 121.1-8 ; 18,1-51 ; 55,6 

Composition

Ce psaume symphonique en trois parties pour narrateur, trois solistes (SAT), deux chœurs et orchestre est une œuvre de Arthur Honegger basée sur l'histoire de David. Elle combine des textes des Psaumes, de Job, d'Isaïe et d'un Psaume non biblique de la Renaissance du poète Clément Marot. La première partie raconte l'histoire de la jeunesse de David et se concentre sur la jalousie de Saul, culminant dans sa défaite et sa mort à Gilboa (1S 16,1-31,13). La deuxième partie célèbre le couronnement de David, sa danse devant l'arche (2S 6,1-23), et la prédiction de la naissance de Solomon par l'ange (2S 7,1-29). Elle se conclue par un chœur d'anges chantant « Alleluia ». La troisième partie raconte les histoires tragiques de David et Bethsabée (2S 11,1-12,31) et la mort d'Absalon (2S 18,1-19,44) ; elle se termine avec la repentance de David (Ps 51,1-21), l'expression de sa piété (Ps 121,1-8), de sa loyauté (Ps 18,1-51) et sa mort paisible (1R 2,1-46), suivie d'un chœur d'Alleluia sereins suggérant l'ascension de l'âme de David au ciel. On retient de nombreux chants de cet oratorio comme le « Cantique du berger David » inspiré du Ps 23,1-6, la lamentation pour soprano « Ah ! si j'avais des ailes de colombe » (Ps 55,6), et l'incantation dramatique de la Sorcière d'Endor (1S 28,1-25), où la sorcière appelle Samuel, d'abord en sifflant puis par un crescendo jusqu'à un rugissement. Des parties instrumentales sont également restées célèbres comme la « Marche des Hébreux », la « Marche des Philistins » ou encore le « Couronnement de Salomon ».

Livret

Part I : 1. 0:01 Introduction 2. 2:07 Cantique du berger David 3. 3:55 Psaume : Loué soit le Seigneur 4. 5:23 Chant de victoire 5. 6:16 Cortège 6. 8:13 Psaume : Ne crains rien 7. 10:15 Psaume : Ah! Si j'avais des ailes de colombe 8. 13:42 Psaume : Cantique des Prophètes 9. 15:27 Psaume : Pitié de moi, mon Dieu 10. 17:59 Le camp de Saül 11. 20:04 Psaume : l'Éternel est ma lumière infinie 12. 21:49 Incantation : La Pythonisse 13. 24:18 Marche des Philistins 14. 25:57 Lamentations de Guilboa. Part II : 15. 31:00 Cantique de fête 16. 32:23 La danse devant l'arche. Part III : 17. 43:09 Cantique : De mon cœur jaillit un cantique 18. 44:45 Chant de servante 19. 46:38 Psaume de pénitence 20. 49:00 Psaume : Je fus conçu dans le péché 21. 52:54 Psaume : Je lève mes regards vers la montagne 22. 54:29 La chanson d'Ephraïm 23. 55:45 Marche des hébreux 24. 58:22 Psaume : Je t'aimerai, Seigneur, d'un amour tendre 25. 1:00:57 Psaume : Dans cet effroi 26. 1:02:23 Couronnement de Salomon 27. 1:04:15 Mort de David. 

Arts visuels

21ss David prenait la harpe  David jouant pour Saül

Peinture hollandaise du 17e s. 

Rembrandt (1606-1669), Saül et David, (huile sur toile, ca. 1651-1654), 130 x 164,5 cm

Mauritshuis, Den Haag (Pays-Bas) © Domaine public→

Contexte

Repères historiques et géographiques

4 Bethléem ou Éphrath, Éphrata. Une ville qui appartenait à la tribu de Juda (1Ch 2,51), située à 10 kilomètres au sud de Jérusalem. Le roi David et Jésus y sont nés.

Pères blancs de Ste-Anne, Le parvis de la basilique de la Nativité, photographie, vers 1930

Sainte-Anne, Jérusalem (Ste A-Cont.407)

© Couvent St-Étienne de Jérusalem — É.B.A.F. 1S 16,4

Le parvis de la basilique de la Nativité, dans son état ancien, avec les gros pavés. Le monument byzantin est à l’arrière-plan : la façade orientale, les contreforts ajoutés après-coup et les entrées dans le monument rétrécies en trois fois. À droite, le couvent arménien.

Récit biblique

  • Rachel mourut en mettant au monde Benjamin sur la route de Béthel, à Bethléem. Son mari Jacob l'enterra sur place (Gn 35,16-19 ; 48,7). 
  • Les Lévites habitaient à Bethléem (Jg 17,7).  
  • Élimélek et Noémi, les beaux-parents de Ruth, étaient de Bethléem avant qu'ils ne s'installent à Moab (Rt 1,2). Après la mort de son mari et de ses fils, Noémi y revint avec Ruth, qui finit par épouser Booz, un parent d'Élimélek (Rt 4,13). Leur fils, nommé Obed, est le grand-père de David (Rt 4,22). 
  • Bethléem était la ville d'origine du roi David. Suivant l'ordre de Dieu, Samuel oignit David à Bethléem (1S 16,13). 
  • Après l'attaque de David contre les Philistins, ceux-ci se retirèrent à Bethléem. Trois des soldats de David se frayèrent un passage à travers le camp des Philistins pour ramener de l'eau du puits de la porte de Bethléem (2S 23,14-16 ; 1Ch 11,16-17). 
  • La ville appartenait à la tribu de Juda (1Ch 2,51). 
  • Roboam, le petit-fils de David, fortifia la ville (2Ch 11,6). 
  • Le prophète Michée déclara que le futur souverain d'Israël sortirait de Bethléem (Mi 5,1). 
  • 123 habitants de Bethléem furent répertoriés parmi ceux qui rentrèrent de l'Exil au 4e s. av. J.-C. (Esd 2,21) et retrouvèrent leur ancienne maison. 
  • La famille de Joseph était de Bethléem (Lc 2,4) et Jésus y est né (Mt 2,1-8 ; Jn 7,42). 
  •  Hérode ordonna que l'on tue tous les enfants de moins de deux ans de Bethléem et sa région (Mt 2,16). 

 La mangeoire dans la grotte de la Nativité 

(photo : M.R. Fournier, 2024) © BEST AISBL

Traditions interprétatives

  • La tradition qui place la naissance de Jésus dans une grotte est très ancienne; dès le 2e s des textes en font mention : Justin martyr Dial.78,12-13. écrit que « comme Joseph n'avait pas où loger dans ce village, il s'installa dans une grotte toute voisine de Bethléem ». Le Protév. Jc. 18, place aussi la naissance dans une caverne et la situe sur la route qui mène à Bethléem. Origène,est le premier à mentionner une grotte spécifique, à l'intérieur de la ville, liée à la naissance de Jésus puisqu'il dit qu'on montre, « conformément à l'histoire évangélique de sa naissance, à Bethléem la grotte où il est né, et dans la grotte la crèche où il fut enveloppé de langes»(Origène Cels.1,51). Plus tard, il en fait mention dans Jérôme Ep. 58 et Jérôme Ep. 108, V316, 84.
  • Égérie Itin.L1 parle d'une église qu'on appelle « aux bergers » construite près d'une grotte à l'endroit où les anges sont apparus aux bergers le jour de la Nativité. 
  • À la fin du 7e s. ap. J.-C., on montrait aux pèlerins un rocher situé à l'extérieur des murs de la ville sur lequel, disait-on, avait été déversé l'eau du premier bain de Jésus, eau pure qui depuis ce jour-là ne s'épuisa pas.(Adamnan Loc. sanct. 2, 3).
  • Ps.-Épiphane le Moine (Enarr. Syr. 11) rapporte que la maison familiale du roi David était visible à gauche de l'église de la Nativité.
  • Au nord de la grotte se trouvait un puits sans fond dans l'eau duquel on pouvait voir briller l'étoile des mages (Ps.-Épiphane le Moine Enarr. Syr. 11).
  • La tour d'Ader (tour du troupeau) lieu où les bergers ont pris conscience de la nativité du Seigneur, est , selon Jérôme, à mille pas de Bethléem. (Jérôme Locorum 101,10)

La tradition chrétienne byzantine localisa les tombeaux de diverses figures bibliques à Bethléem:

  • Eusèbe de Césarée Onom. 42,  écrit que les tombeaux de Jessé et de David étaient visibles dans la ville de Bethléem;
  • Jérôme Locorum101,5, ajoute que près de Bethléem se trouve la tombe d'Archelaüs. 
  • Eusèbe de Césarée Onom.82, localise le tombeau de Rachel à Éphrata, dans la région de Bethléem, sur la route, à 4 ou 5 milles de Jérusalem. Des pèlerins confirment cette localisation (Pèl. Bordeaux598; Pèl. Piacenza 28; Adamnan Loc. sanct.2,7).
  • Pèl. Bordeaux598 a également vu les tombeaux du prophète Ézéchiel, Asaph, Job et Salomon à Bethléem.
  • Égérie Itin. L1 écrit que les tombeaux des rois de Juda étaient situés dans une vallée de Bethléem.
  • Au cours du 6e s. ap. J.-C., Pèl. Piacenza V178 précise que les tombes de David et de Salomon étaient situées à un demi-mille de Bethléem, non loin du centre-ville. Il mentionne également une basilique dédiée à saint David. À l'époque d'Adamnan, l'église se trouvait toujours sur l'emplacement supposé de la tombe de David (Adamnan Loc. sanct. 2,4). Arculfe est le dernier à mentionner le tombeau de David à Bethléem.  
  • La tradition byzantine a localisé les tombeaux des Saints Innocents à Bethléem (LAR 55 ; Pèl. Piacenza V178). 

 La mosaïque murale de la basilique de la nativité après sa restauration 

(photo : M.R. Fournier, 2024) © BEST AISBL

Autres sources écrites

  • Bethléem était appelée Bit-Lahmi au 14e s. av. J.-C., par le roi de Jérusalem qui écrivit à son suzerain égyptien pour demander de l'aide et des archers. Ses habitants étaient entrés en rébellion contre son autorité (Lettres d'Amarna  290).
  • Eusèbe situe Bethléem, ville de David et lieu de naissance de Jésus au 6e mille d'Aelia, sur la route menant à Hébron au sud. Eusèbe de Césarée Onom. 42 et témoigne de la construction par Constantin, d'un édifice sur la grotte « où notre Sauveur manifesta pour la première fois sa présence divine et souffrit à naître dans la chair »(Eusèbe de Césarée Vita Const.3, 41-43).Cette église fut visitée par les pèlerins au cours des siècles (Pèl. Bordeaux 598 ; Pèl. Piacenza 29)
  • L'empereur Justinien reconstruisit le mur de Bethléem (Procope de Césarée Aed. 5,9.12).
  • Jean Cassien Instit. cénob. 4,31 était moine au monastère de Bethléem.
  • Sophrone de Jérusalem (Anacr. 19,23-56) décrit l'église telle qu'elle était au début du 7e s. ap. J.-C.
  • Des sources datant des 7e et 8e s. ap. J.-C., confirment que l'église était toujours utilisée après les invasions perses et arabes (Adamnan Loc. sanct. 2,1-2 ; Ps.-Épiphane le Moine Enarr. Syr. 11). Dans la grotte, on distingua très tôt le lieu de la naissance, du lieu de la mangeoire (Origène Cels.1,51); Jérôme dit que la mangeoire était à l'origine en argile (Jérôme, Homélie sur la nativité du Seigneur,CCL 78,524f.). La grotte était entièrement décorée de marbre (Adamnan Loc. sanct. 2,2,3).
  • Une inscription de 1169, toujours visible dans le transept nord, indique que l'église a été rénovée par les efforts combinés des Francs et des Byzantins.

Pères blancs de Ste-AnneL'abside latérale nord de la basilique de la Nativité, photographie, vers 1930

Sainte-Anne, Jérusalem (Ste A-Cont.409)

© Couvent St-Étienne de Jérusalem — É.B.A.F.

. Au centre droit, une des belles colonnes monolithes byzantines ; juste derrière elle, sur sa droite, l’escalier de la sortie de la grotte de la Nativité, sous le chœur des Grecs. À gauche, au premier plan, un autel latéral arménien.

Histoire du site 

  • Après avoir réprimé la révolte de Bar Kokhba en 135 ap. J.-C., l'empereur Hadrien expulsa les Juifs de Judée, y compris ceux de la région de Bethléem (Tertullien Jud. 13,3 ; Lam. Rab. 1,15).
  • Entre les règnes d'Hadrien et de Constantin, le site était, d'après Jérôme, un lieu cultuel dédié à Tammuz / Adonis (Jérôme Ep. 58).
  • L'empereur Constantin fit ériger une basilique au-dessus de la grotte ; elle fut dédicacée en présence de sa mère Hélène en 339 (Eusèbe de Césarée Vita Const. 3,43). L'église constantinienne de la Nativité est peut-être le bâtiment représenté à droite des mosaïques de l'abside de l'église du 5e s. ap. J.-C., Santa Pudenziana, à Rome.→
  • En 384, Jérôme s'établit à Bethléem puis fut rejoint deux ans plus tard par Paula et sa fille Eustochium. Ensemble, ils transformèrent Bethléem en un centre monastique majeur (Jérôme Ep. 108). Jérôme rapporta qu'il avait enterré sainte Paula à côté de la grotte (Jérôme Ep. 108), ainsi que sainte Eustochium; sa propre tombe fut identifiée à proximité et montrée aux pèlerins ultérieurs (Pèl. Piacenza 29,2). Au 7e s. la tombe de Jérôme avait changé d'emplacement puisqu'Arculfe dit l'avoir vue, sans ornement, dans une autre église « à l'extérieur de la petite ville, dans une vallée située au sud qui jouxte l'arête de la petite colline susdite de Bethléem. » (Adamnan Loc. sanct. 2,5)
  • L'impératrice Eudocia fit construire un palais à Bethléem (Vita Bars. 121).
  • Selon Eutychius d'Alexandrie (Jauhar 17,3), après le soulèvement samaritain de 529 ap. J.-C., l'empereur Justinien voulut que l'église soit reconstruite dans un style magnifique. Insatisfait et déçu des choix faits par l'architecte, il le fit exécuter. L'église de la Nativité de Justinien traversa les âges, subissant modifications et agrandissements au fil des siècles.
  • Selon une lettre synodale envoyée après le concile de Jérusalem de 836, les Perses épargnèrent l'église en 614 car les mages représentés sur les mosaïques de la façade portaient le sarrau de prêtres zoroastriens (Bayet 1879, 77).
  • Eutychius d'Alexandrie (Jauhar 18, « Le califat d'Omar » 7) écrit que le calife Omar avait visité l'église et avait prié à l'intérieur du transept sud orienté vers La Mecque. Il publia un document officiel autorisant les musulmans à y prier mais leur interdisant de modifier quoi que ce soit à l'intérieur de l'église. Eutychius poursuit en affirmant que les musulmans contrevinrent, plus tard, à l'édit d'Omar, en détruisant les mosaïques et en transformant l'ensemble du transept en mosquée.
  • L'historien du 13e s., Yāqūt al-Hamawī (Mu‘ğam al-buldān 779 ; voir Le Strange 1890, 300) rapporte que le calife Omar épargna lui aussi l'église mais transforma le transept sud en mosquée. Il ne mentionne aucun document officiel réglementant l'utilisation du bâtiment.
  • Bethléem fut l'une des premières villes conquises par les croisés en 1099 (Guillaume de Tyr Hist. 8,24). Le clergé occidental y établit un nouveau monastère : il s'installa dans la partie nord de l'église, tandis que le clergé local se plaça dans la partie sud. L'église fut érigée en cathédrale et les deux premiers rois de Jérusalem y furent couronnés.

 La grotte de saint Jérôme

(photo : M.R. Fournier, 2022) © BEST AISBL

Sources archéologiques

  • Les premières traces d'habitat humain trouvées à Bethléem (citernes, vestiges, céramiques, tombes) remontent à l'âge du bronze. 
  • À l'âge du fer, le village était situé à l'extrémité est de l'éperon calcaire où se trouve aujourd'hui la basilique de la Nativité. Les travaux réalisés en 1951 près de la grotte du lait ont révélé une grotte contenant des lampes et des cruches de l'âge du fer II. En 1962, une tombe contenant de la céramique fut mise au jour au nord du couvent franciscain. Bagatti pense que le réseau de grottes  dans le secteur de la basilique fut habité dès le  7e s. av JC en raison des céramiques (plats, vases avec des sceaux) retrouvées dans les grottes (Cf RB 1965 p 270ss).
  • D'après les céramiques retrouvées, les grottes sous la basilique furent délaissées durant environ trios siècles puis servirent d'habitations de façon ininterrompue à partir du 1er s. On trouva des fragments de lampes hérodiennes, des tessons de vases, de terra sigillata. Près de la basilique ont été trouvés, dans une citerne, deux marmites et un vase datés du 1er s.  La localisation du village de Bethléem, à l'époque romaine est encore discutée. Pour certains ce village se trouvait toujours sur le bord oriental de l'éperon calcaire comme à l'époque du fer. Pour les franciscains, les habitations étaient plutôt à l'ouest de la basilique sur la place du marché actuelle. La grotte de la Nativité aurait alors été séparée du village par une dépression de terrain où passait l'aqueduc (Cf Dossiers d'Archéologie, n°240, janv.Fev. 1999, p.72-73).

La grotte de la Nativité à Bethléem au 1er siècle- Back in time (ATS Pro Terra Sancta, 2019)

  • Bien que les évangiles ne mentionnent pas le fait que Jésus soit né dans une grotte, cette tradition s'est répandue très tôt (cf. traditions interprétatives). De la grotte vénérée, sur laquelle fut construite la basilique, il est difficile aujourd'hui de connaître la forme primitive tant elle a subi de modifications. La grotte de la Nativité était ouverte à l'origine à l'est : l'entrée primitive fut découverte, lors de fouilles en 1962, dans la zone centrale de la grotte dédiée aux saints Innocents. Une chambre sépulcrale avec voûte adossée au côté nord,fut aussi mise au jour. L'entrée et la chambre subirent des altérations lors de la construction de la basilique de Constantin. La grotte de la Nativité était reliée à plusieurs autres grottes encore visibles aujourd'hui, telles que la grotte dite de Saint Jérôme (voir photo ci-dessus). Des murs ont été construits à l'intérieur de la grotte de la Nativité séparant celle-ci en deux. Un vieux puits existait près des grottes. Il fut fermé lors de la construction de la basilique.

La grotte de la Nativité à Bethléem (plan: M.R. Fournier, 2022) © BEST AISBL, Lc 2,1-20 ; Mt 2,1-12

  • Quinze tombes furent découvertes sous le pavement des grottes. Certaines sont datées d'avant Constantin tandis que les autres sont de la période byzantine. La présence de ces tombes proches de la grotte de la Nativité montre que les chrétiens considéraient le lieu comme saint et désiraient y être ensevelis. 

La basilique de la Nativité à Bethléem au fil des siècles (plan : M.R. Fournier, 2022) © BEST AISBL, Lc 2,1-20 ; Mt 2,1-12

  • L'église constantinienne Sainte-Marie,  était de plan basilical avec une longue nef centrale pavée de mosaïques et divisée par deux rangées de colonnes. Son plan a été déterminé à partir des découvertes archéologiques et des restes de mosaïque (voir plan ci-dessus). À l'extrémité orientale de la basilique, une abside octogonale séparée de la nef par un chancel de pierre, recouvrait la grotte de la Nativité. Un autel octogonal était placé au centre sur une dalle circulaire surélevée. Il était possible de descendre à la grotte par un escalier à l'ouest qui passait sous le jubé de pierre. Deux chambres rectangulaires reliaient l'octogone à l'église principale ; elles étaient également pavées de mosaïques. À l'intérieur de l'octogone se trouvait pour fermer l'ouverture de la grotte, une structure octogonale plus petite, avec un sol en mosaïque élaboré. Les seuls vestiges de cette basilique encore visibles aujourd'hui sont les fragments du pavement géométrique sous le sol actuel. Un atrium carré et à ciel ouvert existait devant la basilique. D'après les fouilles, le bâtiment de l'époque ne possédait pas de narthex mais seulement un vestibule intérieur. Les vestiges calcinés de la mosaïque laissent penser que la première église fut détruite par un incendie. La vidéo ci-dessous donne une idée de ce que cette basilique a pu être. 

La basilique de la Nativité à Bethléem au 4e s.- Back in time (ATS Pro Terra Sancta, 2019)

  • Au cours du 6e s. ap. J.-C., une tentative de remplacement de l'octogone par un bâtiment arrondi échoua et une triple abside en trèfle fut érigée à la place. L'ensemble du bâtiment fut modifié : il gagna en longueur puisque la nef fut allongée de 3 m par une travée supplémentaire mais fut rendue plus étroite par une double rangée de colonnes. L'atrium fut étendu à l'ouest, un narthex (long couloir ouvert)  fut ajouté et l'église fortifiée. Deux entrées pour accéder à la grotte furent percées sur les côtés nord et sud de l'abside et équipées de portes en bronze. Les trois portes d'entrée sont encore visibles sur la façade actuelle de la basilique bien que deux d'entre elles aient été obstruées.Le contour de l'immense porte centrale est net. 

    La basilique de la Nativité à Bethléem au 6e s. - Back in time (ATS Pro Terra Sancta, 2019)

  • Un monastère avec chapelle et chambres pavées de mosaïques fut découvert dans la zone de l'école Terra Santa. Il date de l'ancienne période arabe. L'oratoire avait une isncription circulaire en grec avec des caractères soignés, énumérant les noms des bienfaiteurs. (RB, 1965, p. 271)
  • L'église fut rénovée par les croisés, qui bloquèrent les deux entrées latérales et réduisirent la taille de l'entrée principale par un arc brisé. Une porte en bois fut sculptée. L'église fut richement décorée de peintures et de mosaïques. Les mosaïques murales représentent des scènes du Nouveau Testament, la généalogie de Jésus selon les évangiles de Matthieu et de Luc, des anges, les décisions des sept conciles œcuméniques et des six conciles provinciaux qui ont été reconnues par les Églises orientales et méridionales. Des représentations de saints décorent les parties supérieures des piliers récemment restaurés. Les croisés ont laissé sur les piliers et les murs des graffitti, traces de leur passage. Un haut mur est construit autour de la basilique pour la protéger. Ils font construire une église Sainte-Catherine proche de la basilique et un monastère pour les chanoines de saint-Augustin. 

    La basilique de la Nativité à Bethléem au 12e s. - Back in time (ATS Pro Terra Sancta, 2019)

  • Durant la période mamelouk ou turc, la porte d'entrée fut encore réduite en taille pour empêcher les charrettes d'entrer dans l'église. 
  • L'église actuelle de la Nativité est le résultat de 1700 années de modifications successives mais reste, pour l'essentiel, celle de Justinien. Une nouvelle église Sainte-Catherine est construite sur les ruines du monastère en 1882.

La basilique de la Nativité à Bethléem aujourd'hui- Back in time (ATS Pro Terra Sancta, 2019)

Pères blancs de Ste-Anne, La Grotte de la Nativité, photographie, vers 1930

Sainte-Anne, Jérusalem (Ste A-Cont.404)

© Couvent St-Étienne de Jérusalem — É.B.A.F.

À l’intérieur de la basilique, dans la crypte, l’emplacement de la grotte de la Nativité. Ce cliché original montre deux policiers municipaux du mandat britannique montant la garde devant l’autel sous lequel se trouve la célèbre étoile en argent, lieu traditionnel de la naissance de Jésus, et objet de la vénération liturgique des trois communautés chrétiennes y ayant un droit d’accès : grecs, arméniens et catholiques.