Un projet du Programme de Recherches La Bible en ses traditions AISBL
Dirigé par l’École Biblique et Archéologique Française de Jérusalem
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1 YHWH
GLe Seigneur
VOr, le Seigneur visita Sara comme il avait dit
Vpromis, YHWH fit pour Sara comme il avait promis.
Vet il accomplit les paroles qu'il avait dites.
Get le Seigneur fit pour Sara selon ce qu'il avait dit.
1 ...
2 Sara conçut et enfanta M Gà Abraham un fils dans sa vieillesse
au temps fixé que Dieu lui avait marqué.
V que Dieu lui avait prédit.
G fixé, comme le lui avait dit le Seigneur.
2 ...
3 VEt Abraham donna son nom au
Vappela son filsM G qui lui était né, que Sara lui avait enfanté :
Vengendré, du nom d'Yiçḥāq
GIsaak
VIsaac.
3 ...
4 Et Abraham circoncit Isaac son fils âgé de huit jours comme Dieu lui avait ordonné.
Vle circoncit le huitième jour comme Dieu lui avait prescrit
4 ...
5 Et Abraham était âgé de cent ans à la naissance d’Isaac son fils.
5 ...
5 ayant alors cent ans.
Ce fut de fait à cet âge de son père que naquit Isaac.
6 Et Sara dit : — Dieu m’a donné de quoi
Vfait rire
quiconque l’apprendra rira à mon sujet !
G Vavec moi !
6 ...
7 Elle ajouta
VEt elle dit de nouveau :
— Qui eût dit à Abraham : — Sara allaitera des enfants ?
Gannoncera à Abraham que Sara allaitera un enfant ?
Vcroirait, à entendre Abraham, que Sara allaiterait un fils
et pourtant, j’ai bien donné un fils à sa vieillesse !
GCar j'ai enfanté un fils dans ma vieillesse.
Vqu'elle aurait enfanté de lui, déjà vieillard ?
7 ...
8 L’enfant grandit Valors et fut sevré
et Abraham fit un grand
Vimportant festin
le jour où fut sevré Isaac.
Goù fut sevré Isaac son fils.
Vde son sevrage.
8 ...
9 Mais Sara vit le fils d’Agar l’Égyptienne, qu’elle avait
Gcelui qui fut enfanté à Abraham rire.
Gjouer avec Isaac son fils.
9 Et Sara, ayant vu le fils d’Agar, l’Égyptienne, jouer
dit à Abraham :
9 ...
10 et elle dit à Abraham :
— Chasse cette servante et son fils
car le fils de cette servante n'héritera pas avec mon fils Mavec Isaac.
10 — Chasse cette servante et son fils
car le fils de la servante ne sera pas héritier avec mon fils, Isaac.
10 ...
11 Cette parole déplut beaucoup
VAbraham reçut cela durement
GCette parole parut extrêmement dure aux yeux d’Abraham, à cause de
G Vau sujet de son fils.
11 ...
12 Mais Dieu dit à Abraham
VEt Dieu lui dit :
— Que cela ne déplaise pas à tes yeux
Vce ne te semble rude
Gces paroles ne soient pas dures à tes yeux à cause de
Gau sujet de
Vpour l’enfant et M Gde ta servante !
Quoi que te dise
VTout ce que t'aura dit Sara, écoute-la
G V sa voix
car
Vparce qu'en Isaac te sera appelée une descendance
Vsemence !
12 ...
13 Et
VMais du fils de la
Gcette servante aussi, je ferai une G Vgrande nation
car
Vparce qu'il est ta descendance
Vsemence.
13 ...
14 VAinsi, Abraham se leva au matin
prit
Vet prenant du pain et une outre d’eau, les donna à Agar les plaçant
Vmit sur son épaule
et
Vet lui remit l’enfant, et il la renvoya.
Elle s’en alla et
VEt elle, s’en étant allé, s’égara
Gcommençait à errer
Verrait dans le désert de Bᵉ’ēr Šāva‘.
Gprès du puits du serment.
V de Bersabée.
14 ...
15 Quand
GMais
VEt alors que l'eau M Gqui était dans l’outre fut
Vétait épuisée
Get elle jeta l’enfant sous l'un des arbrisseaux
Vl'un des arbres qui étaient là
Gun résineux
15 ...
16 et s’en alla et s’assit face à lui
Và l'opposé, au plus loin
à
Vd'une portée d’arc
car elle disait : — Je ne veux pas voir
VJe ne verrai pas
GNon, que je ne voie pas mourir [mon] enfant !
Elle s’assit donc
VEt s'asseyant en faceM G à lui, elle éleva la voix et pleura.
G et l'enfant cria et pleura.
16 ...
17 VOr, Dieu entendit la voix de l’enfant Gqui venait de l'endroit où il était
et l’ange de Dieu appela Agar du ciel et dit
V, disant :
— Qu'as-tu
GQu'y a-t-il
VQue fais-tu [là] Agar ? Ne crains pas
car Dieu a écouté la voix de l’enfant dans le
G Vdu lieu où il est.
17 ...
18 Lève-toi, relève l’enfant, prends-le
V et tiens-le
G, saisis-le par la main
car
Vparce que je ferai de lui une grande nation.
18 ...
19 Et Dieu lui ouvrit les yeux
et elle vit
V, voyant un puits d’eauG vive, alla
Vs'en alla remplir l’outre M Gd’eau et fit
Vdonna à boire Và l’enfant.
19 ...
20 Dieu
VEt il fut avec l’enfant
et il grandit, s'établit
Vqui crût et s'attarda au désertV, et devint tireur à l'arc.
Garcher.
Vun jeune sagittaire.
20 ...
21 Il s'établit
Vs'établit dans le désert de Pā’rān
G VPharan
et sa mère prit
Vreçut pour lui une femme de la terre d’Égypte.
21 ...
22 À cette même époque, Abimélek
VAbimélec avec Pîkōl
GOchozath, son témoin de mariage, et Phikol
VFicol, chef de son armée, parla ainsi
Vdit à Abraham :
— Dieu est avec toi en tout
Vdans la totalité de ce que tu fais.
22 ...
23 Jure-moi donc ici et maintenant
G maintenant
V∅ par Dieu que tu ne me tromperas pas, ni ma progéniture, ni mes descendants :
Gblesseras pas, ni ma descendance ni nom nom,
Vnuiras pas, et ni à ma postérité, ni à ma souche
comme j'ai été bienveillant envers toi
Gmais que selon la justice que j'ai exercée envers toi
Vmais que selon la miséricorde que j'ai eue pour toi
tu seras bienveillant envers moi et envers cette terre où tu séjournes en étranger.
Gtu [nous] traiteras moi et cette terre où tu es demeuré en étranger.
Vtu en feras [de même] pour moi et cette terre vers laquelle tu t'es tourné en étranger.
23 ...
24 Et Abraham dit : — Je le jure !
G VJe jurerai…
24 ...
25 Mais Abraham fit des reproches
VEt il éclata contre Abimélek
VAbimélec
à cause d’un
Gdes puits d’eau qu'avaient saisis
Vsoustraits de force les serviteurs d’Abimélek.
Vses serviteurs.
25 ...
26 Abimélek
VAbimélech Glui répondit :
— J’ignore qui a fait cela
Vcette chose
Vmais toi-même, tu ne m’en as pas informé
Vme l'as pas indiqué et moi, je n’en entends parler qu’
Vn’en ai pas entendu parler avant aujourd’hui.
26 ...
27 Et
VAinsi, Abraham prit des brebis
Gmoutons et des bœufs
Gveaux et les donna à Abimélek
VAbimélec
et ils firent tous deux alliance
Vscellèrent tous deux une alliance.
27 ...
28 Abraham mit
Vfit mettre sept jeunes agnelles du troupeau à part
28 ...
29 et Abimélek
VAbimélec dit à Abraham
Vlui dit :
— Qu’est-ce que
VQue leur veut-on, à ces sept agnelles Gparmi ces moutons que tu as mises
Vfait mettre à part ?
29 ...
30 Il répondit : — Tu accepteras
GEt Abraham dit : — Tu recevras
VMais lui : — Tu recevras, dit-il, de ma main M Gces sept agnelles
que ce soit pour moi un témoignage que j’
V, puisque c'est moi qui ai creusé ce puits.
30 ...
31 C’est pourquoi on appela ce lieu « Bᵉ’ēr Šāva »
Gil appela ce lieu « Puits-du-serment »
Von appela ce lieu « Bersabée »
parce que c’est là qu’ils prêtèrent serment tous les deux.
V là, l'un et l'autre jurèrent.
31 ...
32 Ils firent donc alliance
VEt ils s'engagèrent comme alliés à Bersabee
G Vau Puits-du-serment.
Après quoi, Abimélek se leva avec Pikol, chef de son armée, et ils retournèrent vers la terre des Philistins.
GAprès quoi, Abimélek se leva avec Ochozath, son témoin de mariage, et Pikol, chef de son armée, et ils retournèrent vers la terre des Philistins.
V.
32 ...
33 VOr, Abimélec se leva avec Ficol, chef de sa troupe, et ils retournèrent vers la terre des Palestiniens.
VQuant à AbrahamV, il planta un tamaris à Bersabée
Garoura au Puits-du-serment
Vbois à Bersabée
et il invoqua là le nom de YHWH
G Vdu Seigneur Dieu de perpétuité.
G Véternel.
33 ...
34 Et Abraham séjourna longtemps en étranger dans
V de nombreux jours il fut colon de la terre des Philistins.
34 ...
22,1 Et il arriva après ces choses
que Dieu éprouva Abraham et lui dit :
— Abraham ! GAbraham ! Et il dit : — Me voici.
1 Après que cela se fut passé
Dieu éprouva Abraham et lui dit :
— Abraham ! Lui répondit : — Me voici.
22,2 M G S SamEt [Dieu] V Slui dit : — Lève ton fils, ton unique
Gbien-aimé, que tu aimes
Vchéris, Isaac
et va-t’en au pays de Moriyya
Gau pays élevé
Vvers la terre de la Vision et offre-le là en holocauste
Gapanage total
sur une des montagnes que je te dirai.
Vmontrerai.
22,3 Et
VAlors Abraham se leva de bon matin,
G, s'étant levé de bon matin,
V, se levant de nuit,
S devança le matin, sella
Vbâta son âne
et prit deux de ses jeunes hommes avec lui
Get prit avec lui deux de ses jeunes hommes
Vemmenant avec lui deux jeunes hommes et Isaac, son fils
il fendit
Vet ayant fendu le bois de
Vpour l'holocauste
et il se leva et
Vil s'en alla au lieu que Dieu lui avait dit.
Vprescrit.
22,4 V SOr, le troisième jour, Abraham leva les yeux et
Vles yeux levés, il vit le lieu de loin
22,5 et Abraham
V S∅ dit à ses jeunes hommes
Vjeunes serviteurs :
— Restez
GAsseyez-vous
VAttendez ici avec
Sprès de l’âne
moi et l’enfant nous irons
Vallant jusque-là, M G S Samet après nous être prosterné, nous
M G S Samnous nous prosternerons et retournerons à vous.
22,6 Et Abraham
VIl prit Vaussi le bois de l’holocauste et le plaça sur Isaac, son filsV.
et il prit dans sa main
Get il prit avec sa main
VQuant à lui, il portait dans ses mains le feu et le couteau
G Vglaive.
Et ils s’en allèrent
Valors qu'ils continuaient tous deux ensembleM G S Sam.
22,7 M G S SamEt Isaac dit à M G S SamAbraham son père M G S Samet dit : — M V SamMon père ! Et il dit : — Me voici, mon
GEt il dit : — Qu'y-a-t-il,
VMais lui répondit : — Que veux-tu, fils ?
Et il dit :
SEt il lui dit :
V∅ — VoiciV, dit-il, le feu et le bois : où est l'agneau pour
Gla brebis pour
Vla victime de
Sl'agneau de l'holocauste ?
22,8 M G SamEt Abraham dit : — Dieu se pourvoira de l’agneau pour
Samd'un agneau pour
Gd'une brebis pour
Vde la victime de
Sde l'agneau de l’holocauste, M V S Sammon fils. Et ils allèrent tous deux
VIls continuaient donc ensemble.
22,9 M V S SamEt ils vinrent au lieu que Dieu lui avait dit
Vprésenté
et Abraham
Vil y construisit l’
G Vun autel et disposa
Gmit le bois G Vau-dessus
et lia
Vet ayant lié Isaac, son fils
et le mit
Vil le plaça sur l'autel au-dessus du Vtas de bois.
22,10 Et Abraham
Vil étendit la main et prit le couteau
Vse saisit du glaive pour égorger son
Vimmoler [son] fils.
22,11 Et l’ange de YHWH cria vers lui des cieux
Gdu Seigneur l'appela du ciel
Sde Dieu l'appela des cieux et dit :
— Abraham ! Abraham !
Et il dit : — Me voici.
11 Et voici, l’ange du Seigneur cria du ciel, disant :
— Abraham ! Abraham !
Et il répondit : — Me voici.
22,12 Et il Vlui dit : — N'étends pas ta main vers le jeune homme
Samsur le jeune homme
G V Ssur l'enfant et ne lui fais rienV.
car maintenant
VMaintenant je sais que tu crains Dieu
Vle Seigneur et que tu n'as pas épargné ton fils, ton unique
G bien-aimé
V unique à cause de moi.
22,13 Et Abraham
Sil leva les yeux et vit et voici un bélier M Samderrière [lui], retenu dans un buisson
Gune plante, un sabek, par ses
Gles cornes
et Abraham alla et prit le bélier et l’offrit en holocauste à la place de
Gd'Isaac son fils.
13 Abraham leva les yeux et vit dans [son] dos un bélier entravé par les cornes entre les ronces.
Le prenant, il l’offrit en holocauste à la place de son fils.
22,14 Et Abraham appela
Vdonna à ce lieu du
Vle nom de « YHWH verra »
G« le Seigneur a vu »
V« le Seigneur voit »
S« le Seigneur verra »
comme il est dit
Gen sorte qu'ils disent
Vdont on dit jusqu'
Sen sorte qu'il est dit aujourd’hui : — En la
Scette montagne de YHWH il sera vu.
Gle Seigneur a été vu.
V Sle Seigneur verra.
22,15 Et
VOr, l’ange de YHWH
G V Sdu Seigneur appela Abraham une seconde fois des cieux
Gdu ciel
Vdu ciel, disant :
22,16 et il dit :
Gen disant :
V∅ — Je l’ai juré par moi-même, déclare YHWH
G V Sdit le Seigneur
parce que tu as fait cette chose et que tu n'as pas épargné ton fils, ton unique
G bien-aimé
V unique G S Samà cause de moi
22,17 M G S Samcertainement je te bénirai et M G S Samcertainement je multiplierai ta semence comme les étoiles des cieux
G Vdu ciel et comme le sable qui est au bord
Vsur le rivage de la mer
et ta semence possédera la porte de ses ennemis.
Vgagnera les portes de ses ennemis.
Ghéritera les villes des adversaires.
Shéritera les terres de ses ennemis.
22,18 Et en ta semence seront bénies toutes les nations
Stous les peuples de la terre
parce que tu as écouté
G Vobéi à ma voix.
22,19 M G S SamEt Abraham retourna vers ses jeunes hommes
Vjeunes serviteurs
et ils se levèrent et allèrent
Vs'en allèrent ensemble à Bersabée
Gau puits du serment et Abraham habita à Bersabée.
GAbraham habita au puits du serment.
Vil y habita.
22,20 Et il arriva,
VAinsi, après ces événements, M S Samqu'on annonça à Abraham en disant : — Voici que
Sen lui disant : — Voici que
Vque Milka
VMelcha aussi a enfanté
Vavait engendré des fils à Nachor
VNahor, ton
Vson frère.
22,21 ‘Ôç
GÔx
VHus, son premier-né, et Bûz
GBaux
VBuz, son frère
Qᵉmû'ēl
SQmû'yl
GKamouêl
VCamuël, père d’Aram
G Vdes Syriens
22,22 Keśed
GChasad
VCased et Ḥăzô
G VAzau
Pildāš
GPhaldas
VPheldas et Îdᵉlāp
GIedlaph
VJedlaph et Bᵉtû'ēl.
Set Btû'yl.
Get Bathouêl.
V∅
22,23 et Bétuel
VBathuel enfanta Ribᵉqâ
S enfanta Ribᵉqa
G enfanta Rebekka
V, de qui est née Rébecca. Ce sont les huit fils que Milka
VMelcha enfanta
Vengendra à Nahor
VNahor, frère d’Abraham.
22,24 Et
VQuant à sa concubine, nommée
Vdu nom de Roma
GReêma, Velle enfanta M G S Samelle aussi, Ṭebaḥ
GTabek
VTabée, Gaḥam
GGaam
VGaom, Taḥaš
GTochos
VThaas et Ma‘ăkāh
SMa‘ăka
GMôcha
VMaaca.
23,1 Et la vie de Sara fut de cent vingt-sept ans Mles années de la vie de Sara.
1 Or, Sara vécut cent vingt-sept ans.
1 ...
23,2 Et Sara mourut à Qirᵉyat-'Arᵉba‘
Vdans la cité d'Arbée qui est Hébron, dans le pays
Vla terre de Canaan
et Abraham vint pour faire le deuil de Sara
Vs'affliger et la pleurer.
2 ...
23,3 Et Abraham se leva
Vs'étant levé de devant son mort
Vl'office funèbre
et
Vil parla aux fils de Hèt
VHeth, disant :
3 ...
23,4 — Je suis un étranger et un hôte
Vun prosélyte et un étranger parmi vous
donnez-moi la possession
Vle droit d'un tombeau chez vous et j'ensevelirai
Vque j'ensevelisse mon mortM de devant moi.
4 ...
23,5 Les
VEt les fils de Hèt
VHeth répondirent à Abraham et lui dirent
Vrépondirent :
5 ...
23,6 — Écoute-nous, Mmon seigneur, tu es un chef de Dieu auprès de nous :
dans le plus beau de nos tombeaux,
Vun de nos tombeaux de choix, ensevelis ton mort
aucun de nous ne te refusera sa tombe
Vet nul ne pourra t'interdire pour
Vd'ensevelir Vdans son monument ton mort.
6 ...
23,7 MAlors Abraham se leva et se prosterna devant le peuple du pays
Vde [cette] terre
devant
V— à l'évidence, les fils de Hèt
VHeth.
7 ...
23,8 Il
VEt il leur parla en disant
Vdit :
— Si c'est votre volonté que j'ensevelisse mon mort de devant moi
VS'il plaît à votre âme que j'ensevelisse mon mort
écoutez-moi et intercédez pour moi auprès de ‘Epᵉrōn
Vd'Éphron, fils de Çōḥar
VSoor
8 ...
23,9 pour qu'il me donne la caverne de Makᵉppēlâ qui est à lui et qui est au bout
Vdouble qu'il possède à l'extrémité de son champ.
Pour une pleine quantité d'argent
Vsa valeur en argent, qu'il me la donne en votre présence
Vlivre devant vous, comme possession du tombeau
Vsépulcre.
9 ...
23,10 Et
VOr, Éphrôn
VEphron habitait au milieu des fils de Hèt
VHeth
et Éphrôn le Hittite
Vil répondit à Abraham aux oreilles des fils de Heth, devant tous
Vde l'ensemble de ceux qui arrivaient
Ventraient par la porte de sa ville
Vcité, disant :
10 ...
23,11 — Non
VQu'il n'en soit nullement ainsi, mon seigneur, écoute-moi :
Vmais prête plutôt l'oreille à ce dont je [te] parle :
— Je te donne
Vlivre le champV, et Mje te donne la caverne qui s’y trouve
à toi je la donne, aux yeux des enfants de mon peuple, je te la donne :
Ven présence des fils de mon peuple :
ensevelis ton mort.
11 ...
23,12 MEt Abraham se prosterna devant le peuple du pays
Vde [cette] terre.
12 ...
23,13 Et il parla à Éphrôn
VÉphron aux oreilles du peuple du pays, en disant
Vavec la foule autour :
— Si seulement tu m'écoutais,
VJe te demande de m'écouter, je te donnerai l'argent du
Vpour le champ
accepte
Vreçois-le de moi et Vainsi j'ensevelirai mon mort ici
Vdedans.
13 ...
23,14 MEt Éphrôn
VÉphron répondit Và Abraham et lui dit :
14 ...
23,15 — Mon seigneur, écouteM-moi :
une terre de
Vla terre que tu demandes vaut quatre cents sicles d’argent
Vc'est son prix entre moi et toi
mais qu’est-ce que cela ? Ensevelis
Vpour ensevelir ton mort.
V ?
15 ...
23,16 Abraham écouta Éphrôn, et Abraham
VEt Abraham, ayant écouté cela, pesa à Éphrôn l’argent qu’il
Vl’argent qu’Éphron avait dit
Vdemandé aux oreilles des fils de Hèt
VHeth :
quatre cents sicles d’argent ayant cours chez les marchands.
Ven monnaie publique.
16 ...
23,17 Et le champ d'Éphrôn qui est à Makpéla, en face de Mambré
le champ et la caverne qui s’y trouve et tous les arbres qui sont dans le champ, dans toutes les limites autour
17 Le champ, jadis à Ephron, dans lequel était la caverne double regardant Mambré
aussi bien [le champ] lui-même que la caverne et tous ses arbres dans l'ensemble des bornes du périmètre, fut assuré
17 ...
23,18 Mfut assuré comme possession à Abraham
aux yeux des enfants de Hèt
VHeth, de tous
Vl'ensemble de ceux qui arrivaient
Vpénétraient par la porte de sa ville
Vcité.
18 ...
23,19 Après cela
VEt ainsi, Abraham ensevelit Sara, sa femme, dans la caverne du champ de Makᵉpēlāh
Vdouble
en face de
Vqui regardait Mambré : c'est Hébron, dans le pays
Ven terre de Canaan.
19 ...
23,20 Et le champ et la caverne qui s’y trouvaient furent assurés à Abraham comme possession d'un tombeau
Vsépulcre de la part des fils de Hèt
VHeth.
20 ...
24,1 Et
VOr, Abraham était vieux et avancé en âge
V[âgé] de nombreux jours
et YHWH
Vle Seigneur Vl'avait béni MAbraham en tout.
1 ...
24,2 Et Abraham
Vil dit au plus vieux serviteur de sa maison
qui était à la tête de tout ce qui était à lui
Vqu'il possédait :
— PlaceM, je t'en prie, ta main sous ma cuisse
2 ...
24,3 et je te ferai
Vque je te fasse jurer par YHWH
Vle Seigneur, Dieu du ciel et MDieu de la terre
que tu ne recevras pas de femme pour mon fils chez les filles des Cananéens, parmi lesquels j’habite
3 ...
24,4 mais dans mon pays
Vvers ma terre et dans ma patrie
Vvers ma parentèle tu partiras
prendre
Vet de là tu recevras une femme pour mon fils, Isaac.
4 ...
24,5 Le serviteur Vlui répondit :
— Peut-être
VSi la femme ne voudra-t-elle pas me suivre en ce pays
Vn'a pas voulu venir avec moi en cette terre
devrais-je ramener ton fils dans le pays
Vau lieu d’où tu es sorti ?
...
24,6 Abraham Mlui dit : — Garde-toi d'y Vjamais ramener mon fils !
6 ...
24,7 YHWH
VLe Seigneur, Dieu du ciel, qui m’a pris de la maison de mon père et du pays
Vde la terre de ma naissance
qui m’a parlé et qui m’a juré, disant :
— À ta postérité
Vsemence je donnerai ce pays
Vcette terre
lui-même enverra son ange devant toi et tu prendras
Vrecevras de là une femme pour mon fils.
7 ...
24,8 Si
VOr, si la femme ne veut pas te suivre, tu seras dégagé envers moi de ce
Vne seras pas tenu par ce serment
seulement, tu ne feras pas revenir
Vtant que tu ne ramènes là-bas mon fils.
8 ...
24,9 Et le
VLe serviteur plaça Vdonc une main sous la cuisse d’Abraham, son seigneur
et lui jura sur cette parole.
9 ...
24,10 Le serviteur
VEt il prit dix chameaux des chameaux
Vdu troupeau de son seigneur et s'en alla
il avait dans sa main tout le bien de son maître
Vportant avec lui de tous les biens [de son maître]
et il se leva et
Vétant parti, alla à ’Ăram-Nahăraîm
Vil continua vers la Mésopotamie, jusqu'à la ville de Nahor
VNahor.
10 ...
24,11 Il fit
VAyant fait s'agenouiller les chameaux
hors de la ville
Vdu bourg près d’un puits d'eau, au temps du
Vle soir
au temps où sortent celles qui vont
Vles femmes sortent d'ordinaire pour puiser.
V de l'eau
11 ...
24,12 MEt il dit :
— YHWH
VSeigneur, Dieu de mon seigneur Abraham
fais-moi faire,
Vaccours, je te prie
Vsupplie, une rencontre
Vvers moi aujourd’hui et use de bonté envers
Vfais miséricorde à mon seigneur, Abraham.
12 ...
24,13 Voici, Vmoi, je me tiens près de la source d’eau
et les filles des hommes de la ville
Vhabitants de cette cité sortent
Vsortiront pour puiser de l’eau.
13 ...
24,14 Qu'il arrive
VAlors, que la jeune fille à quiV, moi, je dirai : — Penche ta cruche, Mje te prie, que je boive !
et qui dira
Vrépondra : — Bois donc, et je donnerai à boire à tes chameaux ;
que tu la choisisses
Vqu'elle-même soit celle que tu as préparée pour ton serviteur, Isaac
et par là je saurai
Vcomprendrai que tu as usé de bonté envers
Vas fait miséricorde à mon seigneur.
14 ...
24,15 Il n’avait pas encore fini de parler
Vachevé de parler en lui-même
et voici, Rébecca sortit
VRébecca sortait
née à Bétuel
Vfille de Bethuel, fils de Milka
VMelcha, femme de Nahor
VNahor, frère d’Abraham
et elle avait
Vtenant une cruche sur son épaule.
15 ...
24,16 La jeune fille était très belle de visage
Vjolie, vierge Vet très belle et aucun homme ne l’avait connue.
Vconnue d'aucun homme.
Et elle descendit
VOr, elle était descendue à la source, remplit
Vavait rempli sa cruche et remonta.
V[s'en] retournait.
16 ...
24,17 Le serviteur courut à sa rencontre
Velle et dit :
— Fais-moi boire, je te prie, un peu
VProcure-moi un petit peu d'eau de ta crucheV pour étancher ma soif.
17 ...
24,18 Elle
VEt elle répondit :
— Bois, mon seigneur.
Et elle s'empressa d’incliner
VElle déposa rapidement sa cruche sur sa main
Vson coude et elle lui donna à boire.
18 ...
24,19 Elle acheva de lui donner à boire et
VEt alors qu'il avait bu, elle dit
Vajouta :
— Je puiserai aussi de l’eau pour tes chameaux, jusqu’à ce qu’ils aient fini de boire.
Vtous bu.
19 ...
24,20 Elle s'empressa et vida
VEt répandant [l'eau] de sa cruche dans l’abreuvoir
Vles abreuvoirs, et
Velle revint en courant au puits pour puiser Vde l'eau
et elle donna ce qu'elle avait puisé à tous ses
Vles chameaux.
20 ...
24,21 L’homme
VQuant à lui, il la regardait
Vcontemplait en silence
pour
Vvoulant savoir si YHWH
Vle Seigneur avait rendu prospère son chemin, ou non.
21 ...
24,22 Et il arriva quand Gtous les chameaux eurent fini de boire
l’homme prit un anneau
Gdes pendants d’or du poids d’un demi-sicle
Gune drachme
et deux bracelets pour ses mains, du
Gde leur poids de dix [sicles] d’or
22 Après que les chameaux burent
l’homme [lui] proposa des pendants d’or pesant deux sicles
et autant de bracelets d'un poids de dix sicles
22 ...
24,23 et il Vlui dit : — De qui es-tu fille ? Indique-le-moiM, je te prie.
Y a-t-il dans la maison de ton père une place pour nous cette nuit
Vdemeurer ?
23 ...
24,24 Elle lui dit
VEt elle répondit : — Je suis fille de Bétuel
VBathuel, fils de Milka
VMelcha, qu’elle enfanta à Nahor
VNahor.
24 ...
24,25 Elle
VEt elle ajoutaV, disant :
— Il y a chez nous de la paille et aussi du fourrage en très grande quantité
et aussi de la place
Vun vaste lieu pour passer la nuit
Vdemeurer.
25 ...
24,26 L'homme s’inclina et se prosterna devant YHWH
Vle Seigneur
26 ...
24,27 et il dit
Vdisant :
— Béni YHWH
Vle Seigneur, le Dieu de mon seigneur Abraham
qui n’a pas abandonné
Vsoustrait sa bonté
Vmiséricorde et sa vérité envers
Và mon seigneur
et moi, dans le chemin, YHWH m’a conduit
Vm’a conduit par un droit chemin à la maison des frères
Vdu frère de mon seigneur.
27 ...
24,28 VAinsi, la jeune fille courut raconter
Vet annonça à la maison de sa mère ces choses
Vtout ce qu'elle avait entendu.
28 ...
24,29 Or, Rébecca
VRébecca avait un frère nommé
Vdu nom de Lābān
VLaban
et Laban courut dehors
Vqui sortit en hâte vers l'homme, près de
Vlà où était la source.
29 ...
24,30 Il arriva que, lorsqu'il vit
VEt ayant vu l’anneau
Vles boucles d'oreilles et les bracelets aux mains de sa sœur
et qu'il entendit
Vayant entendu les paroles de Rébecca, sa sœur, disant
Vrapporter l'ensemble des paroles
: — L’homme m’a parlé ainsi.
VVoici ce dont l’homme m’a parlé.
Il vint à l'homme et voici qu'il
Vqui se tenait auprès des chameaux, près
Và côté de la sourceV d'eau.
30 ...
24,31 Et il Vlui dit :
— Viens
V— Entre, béni de YHWH
Vdu Seigneur ! Pourquoi te tiens-tu dehors ?
J’ai préparé la maison et une place
Vun lieu pour les chameaux.
31 ...
24,32 Et l’homme entra dans la maison
Vil introduisit l’hôte et délia
Vdébâta les chameaux
et il donna de la paille et du fourrage Maux chameaux et de l’eau pour laver ses pieds
Vles pieds des chameaux et les pieds des hommes qui étaient Vvenus avec lui.
32 ...
24,33 Et il fit placer devant lui [ce qu'il faut] pour manger
Và sa vue du pain
et il dit : — Je ne mangerai pas avant d'avoir parlé de mon affaire
Vmon propos.
Et il dit
Vlui répondit : — Parle.
33 ...
24,34 Il dit
VMais lui : — Je suisV, dit-il, serviteur d’Abraham.
34 ...
24,35 Et YHWH
Vle Seigneur a bien béni mon seigneur
et il l'a magnifié et il lui a donné des brebis et des bœufs, de l'argent et de l'or, des serviteurs et des servantes, des chameaux et des ânes.
35 ...
24,36 Et Sara, la femme de mon seigneur, a enfanté un fils à mon seigneur dans sa vieillesse
et il lui a donné tout ce qui est à lui
Vqu'il possédait.
36 ...
24,37 Et mon seigneur m’a fait jurer, disant :
— Tu ne prendras
Vrecevras pas de femme pour mon fils parmi les filles des Cananéens, dans le pays
Vla terre desquels j’habite.
37 ...
24,38 Mais tu iras vers
Vcontinueras jusqu'à la maison de mon père
vers ma famille et
Vet, de ma parentèle, tu prendras
Vrecevras une femme pour mon fils.
38 ...
24,39 Et je dis
VQuant à moi, je répondis à mon maître :
— Peut-être la femme ne viendra-t-elle pas après.
VEt si la femme n'a pas voulu venir avec moi ?
39 ...
24,40 MEt il me dit : — YHWH devant
VLe Seigneur, [me] dit-il, sous le regard de qui je marche
enverra son ange avec toi et fera réussir
Vdirigera ta voie
et tu prendras
Vrecevras pour mon fils une femme de ma famille
Vparentèle et de la maison de mon père.
40 ...
24,41 Alors tu seras dégagé du serment quand
VTu seras innocent de ma malédiction lorsque tu seras arrivé auprès de ma famille,
Vvenu chez mes proches et si on ne te l’accorde pas,
Vet qu'ils ne te [l']auront pas accordée. Mtu seras dégagé du serment.
41 ...
24,42 Et je suis arrivé
VJe suis donc arrivé aujourd’hui à la source et j’ai dit :
— YHWH
VSeigneur, Dieu de mon seigneur Abraham
s'il y a pour moi, je te prie, une réussite dans le voyage où je vais
Vsi tu as dirigé la voie dans laquelle je marche à présent
42 ...
24,43 voici, je me tiens près de la source d’eau
qu'il arrive que
Vet la vierge qui sortira pour puiser et à qui je dirai
Vde l'eau [et qui] aura entendu de moi :
— Donne-moi Vun petit peu d'eau à boireM, je te prie, un peu d'eau de ta cruche
43 ...
24,44 me dise
Vet [qui] m'aura dit : — Bois toi-même
Vtoi aussi, et je puiserai Maussi pour tes chameaux ;
qu’elle-même soit
Vc'est elle-même la femme que YHWH
Vle Seigneur a préparée pour le fils de mon seigneur.
44 ...
24,45 Avant que j'aie fini de parler en mon cœur
voici que Rébecca sortait, sa cruche sur l’épaule
et elle est descendue à la source et a puisé
et je lui ai dit :
— Donne-moi à boire, je te prie.
45 Le temps de rouler silencieusement en moi ces [pensées]
apparut Rébecca venant avec sa cruche, qu'elle portait à l'épaule
et elle descendit et puisa de l'eau
et je lui dis :
— Donne moi un peu à boire.
45 ...
24,46 Et elle s'empressa d'incliner sa
Ven hâte elle déposa la cruche de dessus elle
Vson épaule et me dit :
— Bois toi-même
Vtoi aussi, et je donnerai
Vdistribuerai à boire à tes chameauxM aussi.
Et je
VJe bus et elle donna à boire aux
Vabreuva les chameaux.
46 ...
24,47 Et je lui ai demandé, en disant
Vl'interrogeai et dis : — De qui es-tu fille ?
Elle
VEt elle répondit : — Je suis fille de Bétuel
VBathuel, fils de Nahor
VNahor, que lui a enfanté Milka
VMelcha.
Et je mis l'anneau à son nez
Vsuspendis des boucles d'oreilles pour orner sa face et Vje plaçai des bracelets à ses bras
Vmains.
47 ...
24,48 Et je me suis incliné et prosterné
VEt incliné, je me prosternai devant YHWH
Vle Seigneur, et j’ai béni YHWH
Vbénissant le Seigneur, le Dieu de mon seigneur, VAbraham
qui m'a conduit sur un Vdroit chemin Mde vérité
pour prendre la fille du frère de mon seigneur pour son fils.
48 ...
24,49 Et maintenant
VPour cette raison, si vous usez de bonté
Vfaites [preuve] de miséricorde et de vérité envers mon seigneur, déclarez
Vindiquez-le-moiV.
sinon, déclarez-le-moi et je me tournerai
VOr, si autre chose vous plaît, dites-le pour que j'aille à droite ou à gauche.
49 ...
24,50 Laban et Bétuel
VBathuel répondirent Met dirent :
— La chose vient de YHWH
VLa parole est sortie du Seigneur
nous ne pouvons te parler ni en mal ni en bien.
V te parler de rien d'autre hors de son avis.
50 ...
24,51 VoiciV, Rébecca
VRébecca Vest devant toi, prends-la et va
Vpars
et qu’elle soit la femme du fils de ton seigneur, comme YHWH a dit
Vselon la parole du Seigneur.
51 ...
24,52 Et il arriva que lorsque
VEt le Vjeune serviteur d’Abraham entendit leurs paroles, qu'il
V, ayant entendu cela, se prosterna à terre devant YHWH
Vle Seigneur.
52 ...
24,53 Et le serviteur sortit
VAprès avoir apporté des objets
Vvases d’argent et Mdes objets d’or et des vêtements et
V , il les donna à Rébecca
VRébecca Ven cadeau
et il donna de riches
Voffrit des présents à son frère
Vses frères aussi et à sa mère.
53 ...
24,54 Et ils mangèrent et burent ensemble
VAprès le début du festin, mangeant et buvant ensemble, Mlui et les hommes qui étaient avec lui, et ils passèrent la nuit
Vdemeurèrent là.
et
VOr, se levant au matin, il dit
Vle jeune serviteur parla :
— Envoyez
VRenvoyez-moi, Vque j'aille auprès de mon seigneur.
54 ...
24,55 Son frère et sa mère dirent
Vrépondirent :
— Que la jeune fille demeure chez nous [quelques] jours, au moins dix,
Vau moins dix jours, ensuite
Vaprès cela elle partira.
55 ...
24,56 MEt il leur dit : — Ne me retardez
Vretenez pas, Vdit-il, parce que YHWH
Vle Seigneur a fait réussir mon voyage.
Vdirigé ma voie.
Envoyez
VRenvoyez-moi, que j'aille auprès de
Vje continue jusqu'à mon seigneur.
56 ...
24,57 Ils dirent : — Appelons la jeune fille et interrogeons sa bouche.
Vdemandons-lui sa volonté.
57 ...
24,58 Ils appelèrent donc Rébecca et lui dirent
VAlors qu'elle était venue à leur appel, ils cherchèrent à savoir :
— Iras-tu
VVeux-tu aller avec cet homme ?
Et elle dit : — J'irai.
58 ...
24,59 Et ils renvoyèrent Rébecca, leur sœur,
VIls la renvoyèrent donc et sa nourrice et le serviteur d’Abraham et ses hommes
Vcompagnons
59 ...
24,60 et ils bénirent Rébecca et lui dirent
Vadressant des prières pour la prospérité de leur sœur et disant :
— Toi
VTu es notre sœur :
deviens des
Vque tu croisses en milliers de myriades et que ta descendance possède la porte
Vsemence gagne les portes de ses ennemis !
60 ...
24,61 Et
VAlors, Rébecca
VRébecca et ses servantes
Vjeunes filles se levèrent et montèrent
Vmontées sur les chameaux et allèrent après
Vsuivirent l'homme
et le serviteur prit Rébecca et s'en alla.
Vqui retournait en hâte à son seigneur.
61 ...
24,62 Isaac était arrivé du
VEn ce temps-là, Isaac se promenait sur la voie qui mène au puits de Laḥay-Rō’î
Vdont le nom est « du Vivant et du voyant »
et
Vcar il habitait dans le pays du midi
Ven terre australe.
62 ...
62 ...
24,63 Et Isaac
Vil était sorti pour méditer dans les champs
Vun champ au retour du soir
Vaprès le déclin du jour
et il leva les yeux et il vit et voici
V, ayant levé les yeux, il vit des chameaux qui arrivaient
Vvenant au loin.
63 ...
24,64 Et Rébecca leva aussi ses yeux et vit
VEt de même Rébecca, à la vue d'Isaac et elle
V, descendit de Mson chameau
64 ...
24,65 et elle dit au Vjeune serviteur : — Qui est cet homme qui vient dans les champs
Và travers champs à notre rencontre ?
Le serviteur
VIl lui dit : — C’est mon seigneurV lui-même.
Et elle prit son voile et
VMais elle, levant vivement son voile, se couvrit.
65 ...
24,66 Et le
VQuant au serviteurV, il raconta à Isaac toutes les choses
Vl'ensemble de ce qu’il avait faites
Vmené à bien.
66 ...
24,67 Et Isaac la conduisit
VIl l'introduisit dans la tente de Sara, sa mère, et il prit Rébecca et elle devint sa
Vla reçut pour femme
et il l'aima et Isaac se consola après sa mère.
Vla chérit tant que la douleur qui lui était venue de la mort de sa mère s'adoucît.
67 ...
25,1 VMais Abraham pritM encore uneV autre femme qui s'appelait
Vdu nom de « Qᵉṭûrâ »
V« Quétura » [Cetthura]
1 ...
25,2 et elle lui enfanta Zimrān
VZamran, Yāqšān
VJexan [Iexan], Mᵉdān
VMadam, Midyān
VMadian, Yišboq
VJesboc [Iesboch] et Šûḥa
VSué.
2 ...
25,3 Yoqshân
VJecsan Vaussi engendra Šᵉvā'
VSaba et Dᵉdān
VDadan
les fils de Dedân
VDadan furent les 'Aššûrim
VAssurim et les Lᵉṭûšim
VLathusites et les Lᵉ'ūmîm.
VLoomites.
3 ...
25,4 Les fils de Madiân furent ‘Éphâ, ‘Ēpher, Ḥănōk, 'Ăvîdā‘ et 'Eldā‘â
VEt de Madian sont nés Épha, Opher, Hénoch, Abida et Eldaa .
Ce sont là tous
VTous ceux-là [étaient] les fils de Cétura.
4 - ...
25,5 VEt Abraham donna tous ses biens
Vtout ce qu'il avait possédé à Isaac.
5 ...
25,6 Aux
VQuant aux fils de ses concubines, Abraham donna
Vprodigua des dons
et Mde son vivant, il les envoya loin
Vsépara de son fils Isaac Vtant que lui-même vécut, à l’orient, au pays d’Orient.
Vvers la région orientale.
6 ...
25,7 Voici le compte des années de vie que vécut Abraham :
VLes jours de sa vie furent cent soixante-quinze ans.
7 ...
25,8 VEt, perdant ses forces, Abraham M Samexpira et mourut dans une M Samheureuse vieillesseV comblée
âgé et comblé
Vet d'un âge avancé et empli de jours
et il fut réuni à ses aïeux.
Vson peuple.
8 ...
25,9 Et Isaac et Ismaël, ses fils, l’enterrèrent
dans la caverne de Makpéla,
Vdouble, qui est située dans le champ d’Éphrôn
VÉphron, fils de Çohar
VSoor le Hittite
Vl'Hettéen, qui est en face
Vde la région de de Mambré
9 ...
25,10 M Samle champ qu’Abraham
Vil avait acheté aux fils de Hèt
VHeth.
Là Vil fut enterré Abraham, avec
M Samlui-même, et Sara, sa femme.
10 ...
25,11 Après
M VEt après la mort d’Abraham,
Vde celui-ci, Dieu bénit Isaac, son fils
et Isaac
Vqui habitait près du puits de Laḥay-Rō'î.
Vdu nom du Vivant-et-du-voyant.
11 ...
25,12 Voici la descendance
Vles générations d’Ismaël, fils d’Abraham
qu’
Vque lui enfanta Agar l’Égyptienne, servante de SaraM Sam, avait enfanté à Abraham.
12 ...
25,13 Voici
VEt voici les noms des fils d’Ismaël,
Vde ses fils, selon les noms de leurs postérités :
Vd'après ses noms et générations :
premier-né d’Ismaël, Nᵉvāyōth
VNabaioth
Vensuite Quédar et Abdeel et Mabsam
13 ...
25,13 Voici
VEt voici les noms des fils d’Ismaël,
Vde ses fils, selon les noms de leurs postérités :
Vd'après ses noms et générations :
premier-né d’Ismaël, Nᵉvāyōth
VNabaioth
Vensuite Quédar et Abdeel et Mabsam
13 ...
25,14 puis Qᵉdār, 'Adbᵉ'ēl, Mivśām, Mišmā‘, Dûmâ, Maśśā', Ḥădad
VMasma aussi et Duma et Massa
14 ...
25,15 Thémā'
VAdad et Thema
Yᵉṭûr, Nāphîš et Qēdmâ.
VItur et Naphis et Cédma.
15 ...
25,16 Voilà les fils d’Ismaël
Vet voilà leurs noms selon leurs villages et leurs campements
ce furent les douze chefs de leurs tribus.
16 ...
25,17 Voici les
VLes années de vie d’Ismaël : cent trente-septM Sam ans
puis il expira et
Vperdant ses forces, il mourut et il fut ajouté à son peuple.
17 ...
25,18 Ses fils habitèrent
Il habita depuis Hévila jusqu’à Sur aux confins de
Vqui regarde l’Égypte jusqu'à Ashour
Vpour ceux qui entrent en Assyrie
chacun face à
Ven présence de tous ses frèresV, il mourut.
18 ...
25,19 Voici la famille
Vaussi les générations d’Isaac, fils d’Abraham
Abraham fit enfanter
Vengendra IsaacM,
19 ...
25,20 Isaac était âgé de
Vqui, lorsqu'il avait quarante ans
Mquand il prit pour femme Rébecca, fille de Bétuel l’araméen,
Vle syrien, de Paddan-'Ărām,
VMésopotamie, et sœur de LabanM, l’araméen.
20 ...
25,21 Isaac
VEt il implora YHWH
Vle Seigneur pour sa femme, car
Vparce qu'elle était stérile.
YHWH
VEt il l’exauça
et Rébecca, sa femme, devint enceinte.
Vil donna à concevoir à Rébecca.
21 ...
25,22 Et les enfants se heurtaient dans son sein
Gfaisaient en elle des bonds
et elle dit : — S’il en est ainsi
Gdoit être ainsi pour moi, pourquoi cela [arrive-t-il] à moi ?
Et elle alla consulter YHWH
Gauprès du Seigneur
22 Mais les tout-petits se heurtaient dans son sein
et elle dit : — Si le futur devait être tel pour moi, pourquoi était-il nécessaire de concevoir ?
Et elle mena à son terme pour consulter le Seigneur
22 ...
25,23 et YHWH lui
Get le Seigneur lui
Vqui, répondant, dit :
— Deux nations G Vsont dans ton sein
Gventre
et deux peuples se sépareront hors de tes entrailles
Gton sein
et un peuple sera plus fort qu'
Vl'emportera sur un [autre] peuple et le plus grand servira le plus petit.
23 ...
25,24 Le
VDéjà le temps où elle devait enfanter
Vd'enfanter arriva
et voici, il y avait des jumeaux dans son sein.
24 Le temps où elle devait enfanter arriva
et voici, il y avait des jumeaux dans son sein.
25,25 Celui qui sortit le premier était roux, tout velu comme un manteau de poil
et ils l’appelèrent « ‘Ēśāw »
25 ...
25 Celui qui sortit le premier était roux, tout velu comme un manteau de poil
et ils l’appelèrent « Ésaü »
après quoi, son frère sortit tenant dans sa main le talon d'Ésaü
on l'appela « Jacob »
25,26 après quoi sortit son frère, tenant dans sa main le talon d’Ésaü
on l'appela Ya‘ăqōv.
Isaac était âgé de soixante ans quand ils naquirent.
26 ...
26 Isaac était sexagénaire quand les tout-petits naquirent.
25,27 Ces garçons grandirent.
VLorsqu'ils furent adultes, Ésaü devint un habile chasseur,
Vhomme habile à la chasse et un homme des champs
mais
Vquant à Jacob était
V, en un homme paisible, qui restait près des
Vsimple, il habitait dans les tentes.
27 ...
25,28 Isaac prit en affection
Vaimait Ésaü parce qu’il aimait la venaison
Vse nourrissait des chasses de celui-ci
Vet Rébecca aimait
Vpréférait Jacob.
28 ...
25,29 Comme
VMais Jacob faisait
Vfit cuire un bouillon
Vet Ésaü arriva des champs, épuisé de fatigue.
V, lorsqu'il revint fatigué du champ, lui dit :
29 ...
25,30 M SamÉsaü dit à Jacob :
— Laisse-moi donc manger
VDonne-moi de ce roux, de ce roux-là,
Vde la concotion, celle-là, rousse, car je suis Vextrêmement fatigué.
C'est pour cette raison qu'il est nommé
VPour cette raison, son nom est appelé 'Ĕdôm [« le Roux »].
VÉdom.
30 ...
25,31 Jacob répondit :
VEt Jacob lui dit : — Vends-moi M Samtout de suite le droit d'aînesse
31 ...
25,32 Ésaü
VCelui-ci répondit : — Voici que je vais mourir : à quoi bon
Và quoi me servira mon droit d’aînesse ?
32 ...
25,33 Jacob dit : — Aujourd'hui,
VDans ce cas, jure-le-moi.
ÉsaüM Sam le lui jura et vendit son droit d’aînesseM Sam à Jacob.
33 ...
25,34 Alors Jacob donna à Ésaü
VEt ainsi, ayant reçu du pain et un plat de lentilles, celui-ci
Vil mangea et but
puis il se leva et s’en alla. Ésaü méprisa le droit d’aînesse.
Vpuis il s'en alla, faisant peu de cas de ce qu'il avait vendu son droit d'aînesse.
34 ...
22,16ss Oracle prophétique Au cœur du récit, le serment divin relève du genre littéraire de l’oracle prophétique, comme le souligne l’expression nᵉʼūm yhwh.
22,9b l'autel La croix L’Épître de Barnabé relie clairement le sacrifice du Christ sur l’autel de la Croix avec l’autel du sacrifice d’Isaac :
22,3b jeunes hommes Sens C'est-à-dire « serviteurs ». Tradition juive Gn 25,3b
22,12b et que tu n’as pas épargné Raison Le « et » peut avoir ici un sens explicatif (c’est-à-dire).
22,12b et que tu n’as pas épargné Raison Le « et » peut avoir ici un sens explicatif (« c’est-à-dire »).
22,18a seront bénies Modalité La forme hébraïque wᵉhitbārăkû peut avoir un sens réfléchi ou réciproque.
22,13s Narration : dénouement Abraham accomplit bien l’ordre divin, mais au second sens : sur la montagne il offre un holocauste en présence d’Isaac. Il nomme ensuite le lieu, interprétant ce qu’il y a vécu : « Dieu voit ».
22,15–18 Narration : transformation finale Le narrateur complète le dénouement : Dieu a également été vu d’Abraham, qui reçoit la confirmation de l’abondante bénédiction divine, avant de rentrer à Beersheva, apparemment sans Isaac, fils désormais à distance de son père.
22,2b holocauste Type de sacrifice où la victime est entièrement consumée sur l’autel (pour le rituel sacerdotal, voir Lv 1). Il correspond à une offrande totale à Dieu. Comparaison des versions Gn 25,2b
22,1 (S) Intertitre Avant le début de la péricope, le Codex Ambrosianus lit « L'épreuve d'Abraham » (nsywnh d’brhm).
22,19b Beersheva Étymologie Plusieurs interprétations existent pour le toponyme Beersheva (Repères historiques et géographiques Gn 25,19b) :
22,3b jeunes hommes Identification
22,11–18 Parallèle avec Hagar et Ismaël En Gn 21,15-19, confrontée à la mort imminente de son fils, Hagar est elle aussi témoin de l’intervention du messager divin qui est source de salut pour son fils et elle.
22,1b Dieu éprouva Abraham À l'instigation de Mastéma →Jub. 17,15-18,12 reprend le récit biblique d’assez près, mais la mise à l’épreuve d’Abraham résulte d’un défi lancé à Dieu par le prince Mastéma — le diable. Comme dans le livre de Job, Mastéma prétend qu’Abraham préfère son fils à Dieu ; si celui-ci lui demande sa vie en holocauste, on verra bien les limites de sa fidélité apparente. L’enjeu du récit est clairement campé : il s’agit bien de faire la preuve de la fidélité sans faille du patriarche et de l’amour sans partage qu’il porte à son Seigneur.
22,10 Coopération d'Isaac Dans →Tg. Neof. et →Tg. Ps.-J., le récit insiste dès lors non seulement sur la foi d’Abraham, mais aussi sur la disponibilité volontaire d’Isaac qui demande à être lié pour éviter qu’en se débattant, il se cogne et ne devienne une victime indigne de Dieu.
22,12
22,2c sur une des montagnes Montée spirituelle Pour Origène, l’ascension de la montagne par Abraham symbolise le pèlerinage spirituel continu du croyant vers le ciel :
22,4 le troisième jour
Clément d’Alexandrie relie cette expression au sacrement du baptême :
Origène, pour sa part, parle en termes plus larges et applique l’expression à toutes sortes de mystères divins en général :
22,10a Disposition d'Abraham Cyrille d’Alexandrie explique l’attitude d’Abraham dans le moment crucial du récit et souligne son entière confiance en Dieu :
22,12a ne lui fais rien Révélation du dessein divin À ce moment de l’intrigue, les intentions de Dieu sont révélées et Pierre Chrysologue commente :
22,13a un bélier retenu dans un buisson Le Christ couronné d'épines Isaac n’est pas le seul type préfigurant le Christ, pour Augustin il en est de même du bélier :
22,17s Promesse de postérité et de bénédiction Ce passage est une étape importante dans l’accomplissement de la promesse d’une descendance, qui domine les récits patriarcaux. Isaac est pleinement rendu à son père et désormais celui-ci a l’assurance d’un futur heureux pour la postérité d’Isaac. Plus largement, toutes les nations de la terre deviennent les bénéficiaires de la bénédiction divine accordée à Abraham. C’est pourquoi les effets de l’obéissance d’Abraham transcendent les frontières limitées d’Israël et revêtent une signification universelle, qui sera reprise par les auteurs de l’AT :
22,14 YHWH verra + YHWH il serra vu — Jeu de mots Le jeu sur deux formes du verbe « voir » (actif et passif) dans la nomination du lieu au v.14 met en évidence l’essentiel de ce qui s’est passé : une rencontre, un échange de regard entre Abraham et le Seigneur.
22,1–19 Caractérisation individuelle des personnages : nouveauté dans le cadre des littératures antiques Le fameux livre d’Erich , Mimesis (1946), s’ouvre sur une comparaison de la scène de reconnaissance d’Ulysse (→ chant 19) avec l’épisode de la Genèse qui nous occupe : Od.
22,16a.19b je l'ai juré + à Beersheva — Jeu de mots Après le serment de Dieu (v.16a nišba‘tî), l’insistance sur le nom du lieu où Abraham va demeurer (v.19b bᵉ’ēr šāba‘ ; cf. G « puits du serment ») souligne un jeu de mots. Vocabulaire Gn 25,19b
22,1–19 Typologie Dès l’Épître de Barnabé, la tradition ancienne a lu dans ce récit une illustration de l’obéissance d’Abraham et de sa puissance prophétique, mais aussi et surtout l’anticipation de la Passion du Christ préfigurée par le sacrifice d’Isaac. Les Pères de l’Église concentrent leur attention sur différents aspects de la réalité théologique préfigurés par les types que sont Abraham et Isaac.
Irénée souligne deux qualités importantes d’Abraham.
Le parallèle entre Abraham et Dieu est un thème bien développé par Éphrem :
22,3a s’étant levé (G) Usage aspectuel du participe Suivant les préférences de la syntaxe grecque, G remplace souvent par un participe le temps narratif de certains verbes de M : v.3-5.9.13.19.
22,1b que Dieu éprouva Abraham Incise entre la protase temporelle et l’apodose qui commence au v.2.
22,12b épargné ... pour son profit (lexique économique) Le verbe hébreu ḥśk a le sens économique de mettre de côté pour soi.
22,12a N'étends pas ta main Connotation agressive Litt. « N'envoie pas ta main ». L’expression peut servir à décrire une agression.
22,1–19 Structuration du texte : répétitions et refrains La série prendre—aller—voir—holocauste se répète à plusieurs reprises dans le récit : dès le v.2, c’est l’ordre donné par Dieu à Abraham (en lisant Moriyya comme « vision »), programme ensuite réalisé, ce que souligne la répétition des mots (cinq fois chacun après le v.2).
Avec le refrain « ils allèrent… ensemble » aux v.6.8.19, les dix occurrences du mot « fils » et des noms divins (cinq fois « Seigneur » et cinq fois « Dieu ») et les deux appels semblables aux v.2.11 (avec un écho au v.15), ces répétitions contribuent à l’unité du texte et servent de repères pour sa structuration.
22,19b Beersheva Identification Le lieu est un endroit bien identifié, au nord du désert de Juda, et bien connu des traditions patriarcales (Gn 21,14-33 ; 26,23.33 ; 28,10 ; 46,1.5). Vocabulaire Gn 25,19b
22,2c.14b une des montagnes + la montagne — Lieu de révélation La montagne est un lieu privilégié pour la rencontre de Dieu : mont Moriyya, mont Sinaï, mont du Temple, mont de la Tentation, mont de la Transfiguration, Golgotha, mont de l’Ascension. La tradition carmélitaine voit dans l’ascension au mont Carmel un symbole de la vie spirituelle, mais non exclusif :
22,1–19
L'épisode hante la réflexion des fondateurs de la psychologie des profondeurs au point d'y être refoulé, ou théorisé sans être nommé.
Cf.
Anais N., « Abraham and Isaac », dans David, Kathryn, Stanton (éd.), Encyclopedia of Psychology and Religion: L-Z (Springer Reference), London : Springer, 2010, 1-3.De nombreux auteurs contemporains font appel aux sciences humaines pour relire le récit de la ligature d’Isaac. En voici quelques exemples :
22,6 (S) Omission Le Codex Ambrosianus (7a1), probablement par haplographie de « et il prit », a seulement cette leçon brève : « Et il prit dans sa main le feu et le couteau et ils s'en allèrent tous deux ensemble ».
22,17b possédera la porte Lexème métaphorique militaire L'expression désigne une victoire, la porte étant le point stratégique essentiel d’une ville (Comparaison des versions Gn 25,17b). Le verbe « posséder » peut être traduit également « hériter », sens qui atténue la connotation guerrière, l’expression signifiant alors « recevoir une place stratégique au cœur de l’ennemi ».
22,14a le Seigneur voit (V) spirituellement Origène continue son exégèse spirituelle de Gn 22 et explique que la dernière partie du récit contient, en même temps, la clé de sa propre compréhension :
22,1–19 Le « sacrifice d'Abraham » et la « ligature d'Isaac »
Les principales traditions d’interprétation juives et chrétiennes de ce récit y lisent un enseignement sur le sacrifice et sur le culte. Les Écritures elles-mêmes identifient le mont Moriyya avec le mont du Temple à Jérusalem, enrichissant ainsi la résonance historique et théologique de ce lieu et du culte qui y est rendu et le légitimant par sa continuité avec la justice d’Abraham.
Dans les trois traditions, le récit est le support de célébrations liturgiques importantes (Liturgie Gn 25,1–19 ; Islam Gn 25,1–19 : Rite).
Lu isolément, le récit souligne l’obéissance d’Abraham qui accepte de sacrifier son fils. Dans le contexte du cycle d’Abraham, c’est sa foi qui est mise en relief, puisqu’il a reçu la promesse d’une vaste postérité malgré la stérilité de Sara : Dieu est plus grand que tout obstacle. En référence à la prohibition biblique des sacrifices d’enfants (Intertextualité biblique Gn 25,10 ; Tradition juive Gn 25,12) et à l’obligation de racheter le premier-né, le récit devient une pédagogie divine montrant qu’au-delà de toute loi, les droits de Dieu restent absolus, même au regard des liens familiaux (Théologie Gn 25,1–19). Plus généralement, il rappelle le fait que le père n’est pas propriétaire de ses enfants : dès Gn 2,24, l’homme sait qu’il doit quitter son père et sa mère pour s’attacher à sa femme.
Même s’ils sont éloignés des lectures théocentriques, les modernes continuent de lire ce récit, dont ils explorent les dimensions anthropologiques et morales (Littérature Gn 25,1–19). Époque contemporaine : preuve que l’histoire d’Abraham et d’Isaac parle à toutes les époques, comme en témoigne sa très riche réception artistique, dont on ne peut donner ici qu’un aperçu : Arts visuels Gn 25,1–19 ; Musique Gn 25,1–19.
Le texte est composé de deux séquences :
Les v.1-14 présentent un récit très unifié grâce à une structure concentrique (Procédés littéraires Gn 25,1–19) et à la répétition régulière d’une même séquence de termes (prendre, aller, voir, holocauste) qui, au v.2, précise le programme donné à Abraham par Dieu, un programme effectivement réalisé au v.13, quand il offre en holocauste le bélier qu’il a trouvé. Il présente trois sections :
L’oracle final des v.15-19 (Genres littéraires Gn 25,16ss) est inattendu au plan narratif, mais il est bien chevillé au récit. Il a une structure concentrique autour de la bénédiction solennelle (v.17-18a) encadrée par sa motivation (v.16b et v.18b).
Les commentateurs identifient d’ordinaire la narration des v.1-14.19 comme un récit de fondation d’un sanctuaire (voir la pointe au v.14), réutilisé par la suite à condamner les sacrifices humains en Israël. Dans son contexte actuel, il souligne clairement la foi d’Abraham.
Les v.15-18 auraient été ajoutés au récit pour renforcer l’unité de l’ensemble du cycle d’Abraham au moyen de la thématique de la bénédiction (Gn 12,2-3 ; 14,19-20 ; 17,16.20 ; 18,18 ; 24,1.27.31.48.60).
22,1–19 Abraham, type du croyant
Si 44,20 insiste sur la fidélité d’Abraham dans l’épreuve. Selon Sg 10,5 la Sagesse le « conserva sans reproche devant Dieu et le garda fort contre sa tendresse pour son enfant ».
Le NT souligne de même la foi sans faille du patriarche : pour He 11,17-19, c’est la foi au Dieu dont la puissance donne la vie aux morts : « Par la foi, Abraham, mis à l’épreuve, a offert Isaac, et c’est son fils unique qu’il offrait en sacrifice, lui qui était le dépositaire des promesses, lui à qui il avait été dit : C’est par Isaac que tu auras une postérité. Dieu, pensait-il, est capable même de ressusciter les morts ; c’est pour cela qu’il recouvra son fils, et ce fut un symbole ». Pour Jc 2,21, Abraham est le modèle de la foi corroborée par les œuvres.
22,1a ces choses = une querelle entre Ismaël et Isaac →Gen. Rab. 55,4 et →Tg. Ps.-J. expliquent la demande divine par une dispute entre Ismaël et Isaac. Le premier se dit plus juste car il a volontairement accepté la circoncision à l’âge de 13 ans, alors qu’Isaac, circoncis à 8 jours, aurait peut-être refusé de l’être s’il avait eu l’âge de raison. Et Isaac de répondre : « Voici qu’à ce jour j’ai trente-sept ans, et si le Saint, béni soit-Il, me demandait tous mes membres, je ne (les lui) refuserais pas. » Dieu le prend au mot et adresse alors à Abraham sa requête. Islam Gn 25,1–19
22,1b Dieu éprouva Abraham
Selon →, l’ordre divin s'est fait puisque Satan avait dénoncé Abraham pour n’avoir jamais offert de sacrifice. Comm. Tora
22,1–19 Usages de la péricope
On lit Gn 22 comme parasha le second jour de la fête de Rosh Hashana (le Nouvel An juif, au début de l’automne), qui annonce le jugement de Dieu et appelle au repentir. On y prie en ces termes :
Dans le rite séfardite, outre l'usage précédent,
On lit la ligature d'Isaac durant la liturgie de la résurrection le samedi saint, au moins depuis l'an 1570. Depuis 1951, date du rétablissement de la vigile pascale, l’Aqéda est la deuxième d’une série de sept lectures de l’AT (Gn 1,1-2,2 ; 22,1-13.15-18 ; Ex 14,15-15,1a ; Is 54,5-14 ; 55,1-11 ; Ba 3,9-15.32-4,4 ; Ez 36,16-17a.18-28). Celles-ci représentent les interventions de Dieu dans l’histoire depuis la création, culminant dans les lectures de la célébration eucharistique : l’épître (Rm 6,3b-11, sur le baptême dans la mort et la résurrection du Christ) et l’évangile (un récit synoptique sur la découverte du tombeau vide et l'annonce de la résurrection).
22,1b Dieu éprouva Abraham Pédagogie divine Souvent dans la Bible, Dieu met à l’épreuve les hommes qu’il aime :
Ainsi Dieu n’hésite pas à éprouver l’obéissance de son peuple et la crainte qu’il lui doit. Si Abraham n’avait pas réussi l’épreuve, il n’aurait pas joué son rôle exemplaire dans l’histoire du salut. Théologie Gn 25,17s
22,1–19
Le Coran évoque le sacrifice d’Abraham, en poursuivant la ligne d’interprétation midrashique selon laquelle Abraham n’a pas bien compris l’ordre de Dieu (Tradition juive Gn 25,2b). C’est en songe qu’Abraham se voit immoler son fils :
On ne précise pas quel est le fils dont il est question (Tradition juive Gn 25,2a) : Isaac, Ismaël et Jacob (fils d’Isaac) sont souvent mentionnés dans des récits. → (à la fin du 9e s.) penchait pour Isaac, mais les traditions populaires ont fini par choisir Ismaël, fils premier-né d’Abraham et vénéré comme l’ancêtre des Arabes. Jāmi‘ al-bayān
L’islam célèbre le sacrifice d’Abraham avec la fête de l’Aïd al-Adha (« la fête du mouton ») ou Aïd el-Kebir (« la grande fête ») qui clôture le pèlerinage à La Mecque, le dixième jour du dhû al-hijja (dernier mois lunaire du calendrier musulman). À La Mecque même, et partout dans le monde, on immole un animal en souvenir du geste de soumission d’Abraham, lors de l’épisode du « non-sacrifice » du fils. La bête immolée est ensuite consommée par les membres de la famille et les amis. Une part est réservée pour le partage avec les plus défavorisés. Cette fête clôt le cycle annuel des fêtes de l’Islam.
22,1–19 Les auteurs littéraires exploitent le pathos du récit : chaque époque a su y puiser. En voici quelques exemples parmi les plus célèbres.
La ligature d’Isaac revient souvent dans les mystères du Moyen Âge, autant en français qu’en anglais. Ils supposent la typologie d’Isaac comme figure du sacrifice de Jésus sur la Croix et dans l’Eucharistie et s’intéressent surtout au fils, avec l’accent sur ses sentiments et sur son obéissance envers son père jusqu’à la mort.
, disciple de Calvin, écrivit son drame Abraham sacrifiant (1550) sous la forme d’un mystère. Abraham y fait figure tragique, profondément émotive et hésitante, pour savoir s’il doit suivre l’ordre de Dieu ou préserver la vie de son fils bien-aimé. Finalement, l’acte de foi prévaut. La tragédie de , qui met l’accent sur la foi d’Abraham au détriment d’une interprétation christologique de la personne d’Isaac, compare le catholicisme au protestantisme, et promeut ce dernier.
Le poète catholique anglais Richard
(ca. 1613-1649) revient à la typologie antérieure : Isaac et le bélier préfigurent le Christ dans l’Eucharistie (Lauda Sion Salvatorem, str. 12).La perplexité d’Abraham est traitée dans la littérature moderne anglaise de plusieurs façons : comique par Henry ; ironique par William dans The Book of Urizen (1794) ; tragique par Thomas dans Tess of the d’Urbervilles (1891).
dans Joseph Andrews (1742)De nombreux auteurs contemporains font appel aux sciences humaines pour relire le récit de la ligature d’Isaac : Psychologie Gn 25,1–19.
22,1–19 Abraham « chevalier de la foi », ou : L’articulation de la foi à l’éthique
22,2b Moriyya Sens incertain Outre une dérivation du verbe r’h « voir » (Comparaison des versions Gn 25,2b), est également possible une dérivation des racines yr’ « craindre » ou yrh « enseigner ». Tradition juive Gn 25,2b
22,3c.6a.7c.9bd le bois Litt. « les bois », au pluriel Dans toutes les versions le mot est au pluriel, ce qui ne peut pas être rendu en français.
22,2b offre-le là en holocauste (M) Narration : suspense En M, l’insertion de l’adverbe de lieu coupe en deux l’expression consacrée « offrir en holocauste » (utilisée aux v.2b.13b) et autorise une double lecture.
L'ordre portant sur le don de Dieu au patriarche est ambivalent. Abraham est invité :
L’ordre donné par Dieu à Abraham est une mise à l’épreuve, mais le premier intéressé l’ignore. La question est de savoir en quel sens Abraham comprendra cet ordre ambigu. Cela reste indécis jusqu’au v.9 où, en l’absence de bête, Abraham s’apprête à immoler Isaac.
22,2b Moriyya Localisation ? Dans le cadre du cycle d’Abraham et de Gn, le lieu n’est pas situable.
Le mont Moriyya a été identifié avec le mont du Temple de Jérusalem (2Ch 3,1), identification suivie par les traditions juives et chrétiennes (et aussi dans l’Islam). Pour certains commentateurs musulmans, l’actuelle coupole du Dôme du Rocher à Jérusalem s’élèverait à l’endroit où Abraham prépara l’autel du sacrifice. Après La Mecque et Médine, c’est le troisième lieu saint des musulmans. Pour les juifs et les musulmans, ce lieu est véritablement sacré. Pour les chrétiens, il représente une étape de pèlerinage.
Les Samaritains situent l'épisode du sacrifice d'Isaac sur le mont Garizim (Repères historiques et géographiques Dt 27,12).
22,2b de Moriyya : M Sam S | V : de la Vision | G : élevé — Jeu de mots
22,2b holocauste : M | G : apanage total Pour M : ‘ōlâ « holocauste » (litt. « montée »), G préfère ici, à holokautôma ou holokautôsis (« holocauste »), un mot plus rare, holokarpôsis « apanage total », qui oriente davantage vers celui qui reçoit et jouit du bien donné que vers le sort de la victime. Milieux de vie Gn 25,2b
22,2s.16ss Liens familiaux En Gn 12,1-4, Abraham est appelé à quitter son père en vue de recevoir la bénédiction divine, et répond positivement à l’appel du Seigneur : plusieurs rappels verbaux assurent le lien aux v.2-3 et v.16-18.
22,2b offre-le là en holocauste Motif : le détachement par rapport aux enfants En Gn 21, sur invitation de Dieu, Abraham laisse aller Ismaël son premier-né (Gn 21,12-14). Ailleurs, en Gn, plusieurs pères doivent ainsi laisser aller leurs fils vers leur destin propre, selon la parole de Gn 2,24 : « l’homme quittera son père et sa mère » (p. ex. Gn 28,1-4 ; 37,12-14 ; 43,1-14 ; et aussi Gn 24,54-59 ; 31,43-32,1 ; 38,11.26 ; 48,5-6). L’attitude d’Abraham est exemplaire pour le chrétien : « Qui aime son fils ou sa fille plus que moi n’est pas digne de moi » (Mt 10,37).
22,4 Le troisième jour Topos
22,2b Moriyya
22,2b ton fils ton bien-aimé, que tu aimes (G) Aggravation de la demande Origène attire l’attention sur l’immense difficulté de la demande divine qui renforce encore la solidité de la foi d’Abraham :
22,3c.6a.7c.9bd bois
Irénée invite tous les croyants à suivre le Christ portant le bois de la croix avec la foi d’Abraham, de la même façon qu'Isaac a porté le bois :
Origène suit l’interprétation d’Irénée, mais il introduit le thème de la résurrection :
22,5b Restez ici Prophétie Jean Chrysostome parle ici de la mission prophétique d’Abraham :
22,10 égorger : M | V : immoler — Verbes techniques rituels
22,9c lia Hapax héb. Le verbe hébreu ‘āqad est un hapax qui a donné son nom rabbinique à la péricope (Aqéda).
22,6–10 Narration : ralentissement du tempo Le narrateur décrit de plus en plus minutieusement ce qui se passe, retardant le moment attendu et augmentant d’autant la tension :
22,6b couteau : M Sam S | G V : glaive
22,6a le bois + sur Isaac — Typologie Isaac chargé du bois préfigure Jn 19,17, où Jésus « porte lui-même sa croix », à la différence des synoptiques où c’est Simon de Cyrène qui en est chargé (Mc 15,21 //).
22,10 Sacrifice d’enfants ? Il est question de sacrifices d’enfants en Jg 11,29-40 (fille de Jephté) ; 2R 3,27 ; 16,3 ; 17,17 ; 21,6 ; Ez 20,26.31 ; Mi 6,7. La Bible les condamne à de nombreuses reprises (Lv 18,21 ; 20,2-5 ; Dt 12,31 ; 18,10 ; Jr 7,31 ; 19,5 ; 32,35 ; Ez 16,20-21 ; 23,39). En Ex 13,2.11-15, il est question de la sanctification des premiers-nés des humains et du bétail : ils appartiennent au Seigneur, à qui on les offrira en mémoire de la mort des premiers-nés de l’Égypte. Tous les fils des Israélites sont cependant rachetés par la consécration des fils de Lévi à Dieu (Nb 3,41.44-51).
22,8a Dieu se pourvoira Prophétie Le thème des pouvoirs prophétiques d’Abraham (Tradition chrétienne Gn 25,5b) est de retour ici :
22,13b retenu (G) Variante grecque Deux anciens traducteurs anonymes (ho hebraios kai ho suros) rendent le participe de M : ne’ĕḥāz (« retenu ») par kremamenos (« suspendu » ; au lieu de G : katechomenos « retenu »), ce qui facilite la typologie de la croix.
22,13a derrière : M Sam | G V S : un
22,13a un buisson : M Sam S | G : une plante, un sabek | V : des ronces
22,12b tu crains Dieu La crainte de Dieu est l’une des notions les plus importantes de la théologie de l’AT. C’est non seulement comme l’origine d’une expérience religieuse, mais aussi le terme décrivant la nature même de la religion. Cette crainte caractérise le véritable croyant, dans une juste relation avec Dieu. Puisque Dieu est un mysterium tremendum et fascinans, les croyants éprouvent envers lui, à la fois la crainte et la fascination. La crainte a pour origine la reconnaissance de la majesté de Dieu, Être éternel et suprême, tout-puissant et transcendant : Dieu est le tout autre. En même temps, l’homme qui croit se sent irrésistiblement attiré vers lui. C’est pourquoi la crainte de Dieu (yir’at yhwh) associe ces deux attitudes apparemment contradictoires.
La crainte de Dieu est parfois provoquée par la seule présence divine (p. ex. Gn 28,17 ; Ex 3,6). Ici la crainte d’Abraham se manifeste à travers son obéissance inconditionnelle à un ordre divin.
22,17a certainement Renforcement Les verbes hébreux conjugués sont renforcés par un infinitif pour insister sur le verbe ou renforcer la nuance induite par la forme employée, p. ex. ici, « je veux te bénir et je veux multiplier ».
22,17b la porte : M | G : les villes G lit tas poleis au lieu de tas pulas (« les portes »). Les targums ont de même tous « les villes ». Les « portes » en sont une métonymie : généralement les armées d'invasion opèrent par concentration, tandis que les défenseurs sont dispersés dans chaque localité ; lorsque les portes sont prises, la conquête de toute la ville peut être considérée comme acquise.
22,17s Promesse de postérité et de bénédiction Quand le récit s’approche de sa fin, Dieu révèle à Abraham les conséquences de grandes portées de cette extraordinaire obéissance. Non seulement Abraham deviendra le père de nombreux descendants, mais sa descendance comprendra tous ceux qui croient en Jésus-Christ et sont rachetés par sa passion et sa résurrection :
22,2a ton fils ton unique, que tu aimes Indentification progressive
22,2b offre-le là en holocauste
22,1–19
Dans ce récit, non seulement Abraham est mis à l’épreuve, mais notre foi aussi. Avec cet épisode, → IIa-IIae 104,4,2 met en série scandaleuse plusieurs « ordres de Dieu contraires à la vertu. C’est ainsi qu’il commanda […] aux Juifs de dérober les biens des Égyptiens ( Sum. theol.Ex 11,2) ce qui est contraire à la justice ; et au prophète Osée (Os 1,2) d’épouser une femme adultère, ce qui est contraire à la chasteté ». Il répond ainsi :
Abraham reçoit le fils de la promesse mais est aussi appelé à le rendre à Dieu, selon une stratégie divine fréquente dans l’AT. La mère de Moïse doit donner son fils à la fille de Pharaon (Ex 2,1-10) ; le fils d’Anne, Samuel, est consacré au sanctuaire de Silo (1S 1) ; l’enfant de David et Bethsabée meurt (2S 12). Dieu est celui d’où vient tout don parfait, mais qui du coup, a toute autorité pour le réclamer : « Le Seigneur a donné, le Seigneur a repris : que le nom du Seigneur soit béni ! » (Jb 1,21).
Mais cette justice trouve son accomplissement dans le mystère pascal survenu en Christ :
Malgré les apparences, Dieu n’est pas contradictoire. Il est au contraire très conséquent dans sa pédagogie vis-à-vis d’Abraham. Il l’amène, peu à peu, mais sans l’y forcer, à une obéissance qui émane de sa liberté intérieure. Celle-ci consiste à écouter la voix de Dieu, plutôt que de vouloir « épargner » le don en le gardant pour soi. Cette liberté accorde l’homme avec Dieu et avec sa bénédiction surabondante. C’est alors que l’alliance s’accomplit, comme le souligne le commentaire du nom Moriyya, qui suggère l’échange de regards entre Dieu et Abraham (cf. Ex 24,10-11).
Dieu demande à Abraham le sacrifice de son fils Isaac, comme une préfiguration du sacrifice qu’il ferait lui-même de son propre fils, Jésus, en faveur des enfants d’Abraham. Ce qu’il n’a finalement pas demandé à Abraham, Dieu l’a fait pour l’Église. Abraham prophétise donc (Tradition chrétienne Gn 25,8a), lorsqu’il répond à la question d’Isaac en affirmant que Dieu pourvoira au sacrifice : il donne non seulement le bélier au mont Moriyya, mais aussi son fils au mont Golgotha. →L’agonie de Jésus et la ligature d’Isaac
Au 16e s., l’évêque Bartolomé de Las Casas cite Gn 22,1-19 dans la controverse qui l’oppose à Juan Ginés de Sepulveda. Ce dernier considérait légitime la conquête de l’Amérique et l’asservissement des Indiens, qu’il tenait pour barbares en raison des sacrifices humains pratiqués dans leur religion. Dans le débat mené à Valladolid contre les thèses de ce théologien et bien qu’il tînt lui aussi pour une erreur les sacrifices humains, Las Casas défendit les actions des Indiens en raison de leur ignorance invincible :
Les arguments bibliques utilisés par Las Casas sont celui du sacrifice (manqué) d’Isaac et celui du sacrifice (réalisé) de la fille de Jephté (Jg 11,29-40) :
22,9c lia Isaac La crucifixion
Neuf cents ans plus tard, ce thème est repris par Rupert de Deutz :
1,1–2,7 La Création
Aaron
, In the Beginning (CD, 2015), 1947James Morrow (dir.), Susanne Mentzer (mezzo-soprano), University of Texas Chamber Singers
American Classics, Naxos, © License YouTube Standard→, © NaxosofAmerica
Cette œuvre représente l'histoire de la création, chantée a cappella, c'est-à-dire sans accompagnement instrumental. Aaron
la composa suite à une commande pour un Symposium sur la critique musicale à l'Université de Harvard. Chaque partie du texte est exprimée de manière appropriée au fur et à mesure que la musique se déroule avec une originalité sonore propre à Copland.22,13a bélier Réalité protoctiste Cet animal est mentionné avec les dix choses créées par Dieu dès l’aube du monde.
La « Prière de Joseph », apocryphe cité par Origène, fait également d'Abraham et d'Isaac des entités protoctistes :
22,1–18 L’Aqéda a une force dramatique qui se prête aisément à la représentation visuelle. La peinture occidentale n’a pas cessé de représenter la scène de la ligature (mais aussi les épisodes qui la précèdent : la marche, l’arrêt avec les serviteurs, …). Textes anciens Gn 25,1–19
On trouve de nombreuses représentations juives et chrétiennes de l’Aqéda, qui éclairent l’interprétation du passage en question. →Deit. (PG 46,572-573) et →Faust. 22,73 témoignent de leur importance pour les fidèles.
offre les représentations les plus anciennes de la péricope : les Catacombes de Saint-Callixte et celles de Priscille à Rome (toutes deux du 3e s.). Les peintures des catacombes ne sont pas typologiques et soulignent toujours l’aspect de délivrance. Les représentations de l’Aqéda sur des sarcophages chrétiens introduisent des détails extrabibliques tels que la présence de quelques curieux ou de Sara. L’exemple le plus ancien est le Sarcophage de Sainte-Quitterie à Aire-sur-l’Adour (4e s.).
Le sacrifice d'Abraham et la guérison du Paralytique, (4e s.), Sarcophage de sainte Quitterie, Crypte de l'église de Sainte-Quitterie (Aire-sur-l'Adour), © CC BY-SA 4.0→
Le sacrifice d’Isaac des mosaïques de San Vitale et de Sant’Apollinare in Classe (basiliques de Ravenne, 6e s.) est représenté dans un contexte liturgique clairement relié à l’Eucharistie. Abraham est représenté à côté d’Abel et de Melchisédech. Le sacrifice de son fils préfigure le sacrifice parfait du Christ.
se trouvent principalement dans des synagogues. La plus ancienne est celle de Doura Europos (245 ap. J.-C.) où la scène est représentée sur le fronton de la niche centrale où se trouve l’armoire de la Tora, près d’une représentation du Temple, ce qui souligne le lien entre l’Aqéda, la Tora et le culte du Temple. La fresque de Doura Europos montre aussi la première image de la main de Dieu. Arts visuels Gn 11,27–25,11
L’Aqéda de la synagogue de Beit Alpha (ca. 520) représente Isaac comme un petit enfant sans défense, et donne la prééminence au rôle joué par le bélier dans l’histoire. Ces deux détails, Isaac représenté comme un enfant et le rôle important joué par le bélier, diffèrent de la tradition scripturaire et témoignent du développement de l’Aqéda dans la théologie juive.
L'Akedah, (Mosaïque, 6e s.) Synagogue de Beit Alpha, © Domaine public→
Le sacrifice d’Abraham fait partie du programme iconographique de nombreux édifices sacrés. Par exemple, au pied-droit gauche du portail central de la cathédrale de Chartres (1205-1240), Abraham et Isaac (un peu comme un martyr et son attribut) regardent tous les deux dans la même direction, écoutant la parole de Dieu et contemplant le mystère accompli en Christ (de même le portail ouest de la cathédrale de Senlis et le chapiteau du cloitre de Moissac).
Parmi les œuvres de sculpteurs connus, remarquable est « Le sacrifice d’Isaac » de
(ca. 1418, marbre, Museo dell’Opera del Duomo, Florence), présentant Abraham debout s’apprêtant à lever son couteau sur son fils à genoux qu’il tient par la tête serré contre lui. Un siècle plus tard, Le sacrifice d’Isaac par Alonso (1526-1532, bois polychrome, Musée National des sculptures religieuses, Valladolid) reprendra la même composition, mais avec un mouvement quasi expressionniste : Abraham la tête renversée comme pour ne pas voir ce qu’il va faire, ou bien dans un instant de supplication criée vers Dieu, tient Isaac par les cheveux.L’histoire d’Abraham de Lorenzo
(1425-1452, bas-relief en bronze doré, baptistère de Florence) inscrit la scène dans son contexte narratif complet, depuis l’annonciation par les trois anges.Sans parler des innombrables gravures sur bois, de nombreuses enluminures, tant chrétiennes que juives, représentent le sacrifice d’Abraham. Particulièrement remarquable est la double enluminure du Miroir de l’humaine salvation→ (France, milieu du 15e s., BNF, Manuscrits, français 188, f. 26 v°) mettant en regard Isaac portant le fagot derrière Abraham (l’épée à l’épaule et le feu à la main) et le Christ portant sa croix ; de même, un siècle plus tôt, une page des Très belles Heures de Notre-Dame de Jean (vers 1400, enluminure sur parchemin, Museo Civico d’Arte Antica, Palazzo Madama, Turin).
On peut signaler le très sculptural Sacrifice d’Isaac d’Andrea
(ca. 1490/1495, huile sur toile, Kunsthistorisches Museum, Vienne), qui présente un Isaac à la taille d’un enfant comparée à celle de son père, mais à la morphologie d’adulte.Les plus grands peintres italiens ont exploité ce thème, en particulier
et . traite au moins deux fois Le sacrifice d’Isaac, en 1601-1602 (huile sur toile, Galerie des Offices, Florence) puis en 1605 (huile sur toile, Piasecka-Johnson Collection, Princeton). Il y saisit le moment du sacrifice et de l’intervention de l’ange, et offre un jeu de lumières spectaculaire (contre-jour presque complet dans la toile de 1605), qui souligne le pathos de la scène et introduit le spectateur à l’intérieur du drame. L’artiste représente avec une grande maîtrise les émotions des trois personnages : un Abraham docile mais perplexe, un Isaac horrifié et un ange déterminé qui montre le bélier de son doigt. La douceur du bélier et le paysage paradisiaque du fond tranchent avec la tragédie personnelle d’Abraham., Le sacrifice d'Isaac, (1602)
Galerie des Offices, Florence, © Domaine public→
Un siècle plus tard, l’Autrichien Franz Anton
(1724-1796), Le sacrifice d’Isaac (huile sur toile, Musée des beaux-arts, Budapest) a également recours à un jeu de lumière extrêmement contrasté, focalisant toute l’attention sur le corps nu immaculé d’Isaac, alors qu’un Abraham au visage déterminé brandit le couteau, difficilement retenu par l’ange., Le sacrifice d’Abraham (huile sur toile, 1635, Musée de l’Hermitage, Saint-Pétersbourg) et Laurent , Abraham sacrifiant Isaac (huile sur toile, 1650, Musée Saint-Denis, Reims) insistent sur l’innocence d’Isaac, aveuglé par la main de son père et au corps blanc comme une hostie, tandis que l’arme tombe de la main d’Abraham interpellé par l’ange.
William Littérature Gn 25,1–19
, Abraham Preparing to Sacrifice Isaac (Genesis, XXII, 9-12) (ca. 1783, dessin à l’encre et aquarelle sur papier, Museum of Fine Arts, Boston), montre un Abraham entourant Isaac de bras protecteurs n’osant pas lever le couteau et levant craintivement les yeux vers le ciel comme s’il attendait vraiment confirmation, ou comme si l’ange venait de lui parler.Marc →L’agonie de Jésus et la ligature d’Isaac), tout en montrant également l’universalité de la douleur d’Abraham. Non seulement l’Église et la Synagogue trouvent dans l’Aqéda un symbole puissant des mystérieuses relations entre Dieu et les croyants, mais aussi chaque génération du genre humain peut s’identifier avec Abraham dans cette dramatique nécessité de choisir entre deux valeurs qui semblent irréconciliables. Chagall reprit le thème sur des vitraux de l’église Saint-Étienne de Mayence entre 1976 et 1981.
a traité plusieurs fois le récit du sacrifice d’Abraham. Le sacrifice d’Isaac de 1960-1966 (huile sur toile, Musée national, Nice) donne par son style onirique un sens universel au sacrifice d’Isaac. Il introduit en arrière-plan une scène de la Shoa ainsi qu’une silhouette portant une croix, poursuivant ainsi la tradition iconographique qui relie l’Aqéda d’Isaac avec la crucifixion de Jésus (Parmi bien des reprises actualisantes du récit de la ligature d’Isaac, on peut citer :
Enfin, dans des genres plus populaires,
La bande dessinée elle-même s’est approprié le récit :