Un projet du Programme de Recherches La Bible en ses traditions AISBL
Dirigé par l’École Biblique et Archéologique Française de Jérusalem
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1 YHWH
GDieu
VOr, le Seigneur lui apparut aux chênes
Gprès du chêne
Vdans la vallée de Mambré
alors qu'il était assis à l’entrée de la
Vsa tente, au fort de l'ardeur du jour
Gà midi.
1 ...
2 Et il leva
G V, ayant élevé les yeux, et il regarda et voici,
G il regarda et voici,
Vlui apparurent trois hommes M Gse tenaient debout en face de lui
Gau dessus de lui.
Aussitôt vus
VEt les ayant vu, il courut à leur rencontre de l’entrée de la tente
et se prosterna à terre
2 ...
3 et il dit :
— Seigneur, si Gpar hasard j’ai trouvé grâce à tes yeux
Gdevant toi, ne passe pasM, je te prie, outre ton serviteur.
3 ...
4 Permettez qu’on apporte
GQu’on apporte
VMais je vous apporterai un petit peu d’eau pour vous laver les
G, qu'ils vous lavent les
V, lavez vos pieds et reposez-vous sous cet
Vl'arbre
4 ...
5 je vais prendre
Vplacerai un morceau de pain, vous fortifierez votre cœur
Gvous mangerez
Vfortifiez votre cœur
et vous continuerez votre chemin
Vpasserez outre
car c’est pour cela que vous êtes passé devant
G Vavez fait un détour vers votre serviteur.
Ils dirent : — Fais comme tu as dit.
5 ...
6 Abraham se hâta vers la tente auprès de Sara et G Vlui dit :
— Fais vite, Vmélange trois sᵉ'îm
Gmesures
Vsata de fleur de farine, M Gpétris et fais des gâteaux
G Vpains cuits sous la cendre !
6 ...
7 Puis Abraham
VQuant à lui, il courut vers le gros bétail
Vy prit un veau tendre et bon
Vtrès tendre et excellent,
il le donna au serviteur
Và un enfant qui se hâta de l’apprêter
Vle cuire.
7 ...
8 Il prit aussi du beurre et du lait avec le veau qu’on avait apprêté
Vcuit et il le servit
Vplaça devant eux.
Il
VQuant à lui, il se tenait près d’eux sous l’arbreV.
M Get ils mangèrent.
8 ...
9 VEt ayant mangé, ils lui dirent :
— Où est Sara, ta femme ?
Il
VLui répondit : — Là,
VVoici, elle est dans la tente.
9 ...
10 Et il Vlui dit :
— Je reviendrai
VDe retour, je viendrai chez toi à cette époque même
Get en cette saison Vtous deux en vie,
et voici, un fils sera né à Sara, ta femme
Velle aura un fils, Sara, ta femme !
Sarra entendait ces paroles à l'entrée de la tente
GSarra entendit ces paroles à la porte de la tente, elle se trouvait derrière lui
VÀ ces mots, Sara se mit à rire derrière l'entrée de la tente.
10 ...
11 Or Abraham et Sarra étaient vieux, avancés en jours
et Sarra n'avait plus ce qui arrive d'ordinaire aux femmes.
11 ...
11 Or, ils étaient tous deux vieux et fort avancés en âge
ce qu'ont les femmes avaient laissé d'arriver à Sara.
12 Sarra rit en elle-même, en se disant :
— Vieille comme je suis, connaîtrais-je encore le plaisir ? Et
GCela ne m'est pas encore arrivé jusqu'à présent, et mon seigneur est Mbien vieux !
12 ...
12 Elle rit donc en secret, disant :
— À présent que j'ai vieilli et que mon seigneur est un petit vieux, je m'adonnerai à la volupté !
13 YHWH
G VLe Seigneur
Or, le Seigneur dit à Abraham :
— Pourquoi Sara a-t-elle ri, disant : — Est-ce que vraiment j’aurais un enfant
Vje vais enfanter, moi la vieille ?
G? Mais moi j'ai bien vieilli !
13 ...
14 Y a-t-il rien qui soit étonnant de la part de YHWH
Vdifficile à Dieu
Gimpossible à Dieu ?
Au temps fixé
VComme promis
GÀ cette époque, je reviendrai
Vm'en retournerai à toi
à cette M Vmême saison, Vtous deux en vie, et Sara aura un fils.
14 ...
15 Sara nia, disant : — Je n’ai pas ri ! car elle eut peur
Vétait saisie d'une crainte terrible.
Mais il lui dit
VQuant au Seigneur : — Non,
GNon,
VCe n'est pas ainsi, dit-il, et tu as ri !
15 ...
16 VAlors donc que les hommes se levèrent
Vs'étaient levé de là, pour partir et se tournèrent du côté de
Vils dirigèrent leurs yeux contre
G de là et baissèrent les yeux sur le visage de Sodome Get Gomorrhe
et Abraham allait avec eux pour les accompagner
Vmarchait, les emmenant.
16 ...
17 Alors YHWH
G VEt le Seigneur dit :
— Cacherai-je
V Pourrai-je cacherG, moi, à Abraham Gmon serviteur ce que je vais faire ?
V je vais entreprendre
Gmoi, je fais ?
17 ...
18 Valors qu'Abraham va devenir
Gdeviendra une nation grande et Vtrès résistante
Gnombreuse
et Vque toutes les nations de la terre seront bénies en lui.
Vdevront être bénies en lui ?
18 ...
19 je l’ai choisi, en effet, afin
VJe sais en effet ce qu’il ordonne
Vva prescrire à ses fils et à sa maison après lui V:
de garder la voie de YHWH
Vqu'ils gardent la voie du Seigneur en pratiquant
Vet qu'ils rendent justice et jugement
et qu'ainsi YHWH accomplisse
Vque le Seigneur fasse venir en faveur d’Abraham les promesses qu’il lui a faites
Vtout ce dont il lui a parlé.
19 Car je sais qu'il ordonnera à ses fils et à sa maison après lui,
et ils garderont les voies du Seigneur, en jugeant et en décidant,
de sorte que le Seigneur accomplisse en faveur d'Abraham tout ce qu'il lui a dit.
19 ...
20 Et YHWH
G VAinsi le Seigneur dit :
— Le cri de Sodome
Vdes Sodomites et de Gomorrhe a grandi
G Vs'est multiplié
et leur péché est très grave
Vleur péché s'est aggravé à l'excès
Gleurs fautes sont très grandes.
20 ...
21 Je descendrai M Gdonc et je verrai s'ils ont agi entièrement selon le cri qui est venu jusqu’à moi
et sinon, je le saurai.
21 ...
22 Les hommes
M GEt ils se détournèrent de là et s’en allèrent vers SodomeG V.
et
G VQuant à AbrahamG V, il se tenait Mencore devant YHWH
G Vle Seigneur.
22 ...
23 Abraham s’approcha et
VEt s'approchant il
GEt s'étant approché, Abraham dit :
— Est-ce que tu détruiras
Vperdras Maussi le juste avec l'impieGet le juste sera-t-il comme l'impie ?
23 ...
24 Peut-être y a-t-il
VS'il y a eu
GS'il y a cinquante justes au milieu de
G Vdans la cité, détruiras-tu aussi
Vpériront-ils en même temps
Gles détruiras-tu
M Vet n'épargneras-tu pas Gtout ce lieu à cause des cinquante justes qui s'y trouvent
Vs'ils y ont été
Gs'ils y sont ?
24 ...
25 Loin de toi de faire cette chose et de tuer
Vd'occire le juste avec l'impie M!
Et il en sera du juste comme de
Vet que le juste soit comme l'impie !
Loin
VCela n'est pas de toi ! Le juge de
VToi qui juges toute la terre, ne rendra-t-il pas
Vtu ne rendras nullement jugement ?
25 En aucune manière tu n'agiras ainsi, en tuant le juste avec l'impie,
et le juste sera comme l'impie.
Jamais ! Le juge de toute la terre ne rendra-t-il pas justice ?
25 ...
26 Et YHWH
G Vle Seigneur Vlui dit :
— Si je trouve à Sodome
Vchez les Sodomites cinquante justes au milieu de
Gdans la ville
j'épargnerai
Vje remettrai à tout le lieu à cause d’eux.
26 ...
27 Et Abraham répondit et
VEn réponse, Abraham dit :
— Voici, je te prie, que j'ai osé
GMaintenant j'ai commencé à
VParce qu'une fois, j'ai commencé à parler au
Và mon Seigneur, moi qui
Valors que je suis poussière
Gterre et cendre :
27 ...
28 peut-être manquera-t-il cinq des cinquante justes.
G Vet s'il y a eu cinq justes en moins des cinquante ?
Détruiras
VEffaceras-tu à cause de cinq toute
Vla totalité de la ville ?
Et il dit : — Non, je
M VJe ne la détruirai
Vn'effacerai pas, si j’en trouve ici quarante-cinq.
28 ...
29 Il continua encore de lui parler et dit
Vlui parla à nouveau :
— Peut-être s'y trouveront quarante.
VOr, si on en trouve quarante, que feras-tu ?
GMais si on y en trouve quarante ?
Et il
VIl dit : — Je ne le ferai
VJe ne frapperai
GNon, je ne la détruirai pas à cause des quarante.
29 ...
30 M GEt il dit : — Je te prie, que le Seigneur ne se mette pas en colère
GNe fais pas cela, Seigneur,
VJe te demande, dit-il, ne t'indignes pas, Seigneur, si je parle :
peut-être s’en trouvera-t-il
G Vet si on en a trouvé ici trente ?
Et il dit
Vrépondit : — Je ne le ferai
GNon, je ne la détruirai pas, si j’en trouve ici trente.
30 ...
31 M GEt il dit : — Voici que j'ai osé parler au
VParce qu'une fois, dit-il, j'ai commencé à parler à mon
GPuisque je peux parler au Seigneur :
peut-être s’en trouvera-t-il
Gmais on y en trouve
Vet si on en a trouvé ici vingt ?
Et il dit : — Je ne la détruirai
GNon, je ne la détruirai
VJe ne tuerai pas à cause des vingt.
31 ...
32 M GEt il dit : — Je te prie, que le Seigneur ne se mette pas en colère
GNe fais pas cela, Seigneur,
VJe te supplie, dit-il, ne te mets pas en colère, Seigneur, et je ne parlerai qu'une seule
G Vsi je parle encore une fois !
peut-être s’en trouvera-t-il
Vet si on en a trouvé ici
Gmais si on y en trouve dix?
Et il
VIl dit : — Je ne la détruirai
Vl'effacerai pas à cause des dix.
32 ...
33 Et YHWH
G VLe Seigneur s’en alla, après avoir achevé
Vcessé de parler à Abraham
et Abraham
Vlui retourna en son lieu.
33 ...
19,1 Les deux anges arrivèrent à Sodome le soir
M Get Lot était
Vétant assis à la porte de Sodome
Vaux portes de la cité.
Et Lot vit et
GEt lorsqu'il les eut vus, il
VEt les ayant vus, il se leva pour aller
Vet alla au-devant d’eux
et il se prosterna visage contre
Vincliné à terre
1 ...
19,2 et il dit :
— Voici, mes seigneurs
VJe vous en supplie, seigneurs ! Faites le détour
VDescendez chez
Vdans la maison de votre serviteur pour y passer la nuit
Get passez-y la nuit
Vet demeurez-y :
lavez-vous les pieds, vous vous lèverez de bon matin et
Vet demain vous poursuivrez votre route
Vpartirez sur votre voie.
Ils répondirent : — Non
VEn aucun cas, nous passerons la nuit
Vdemeurerons sur la place.
2 ...
19,3 Mais Lot leur fit tant d'instances
VIl les poussa fermement qu'ils vinrent chez lui
Get ils firent un détour chez lui
Và faire un détour chez lui
et entrèrent dans sa maison. Il
Vet après leur entrée dans sa maison, il leur fit un festin
et
Get leur
Vil cuisit des azymes et ils mangèrent.
3 ...
19,4 Ils n’étaient pas encore couchés que
VOr, avant qu'ils n'allassent au lit
les hommes de la citéM G, les hommes de Sodome, entourèrent
Vassiégèrent la maison
des adolescents jusqu’aux vieillards
Vde l'enfant jusqu'au vieillard, tout le peuple jusqu'au dernier
G Ven même temps.
4 ...
19,5 Ils
VEt ils appelèrent Lot et lui dirent :
— Où sont les hommes qui sont entrés
Vont pénétré chez toi cette
Vde nuit ?
Fais-les sortir vers nous,
VAmène-les ici, que nous les connaissions
Gayons des rapports avec eux.
5 ...
19,6 Lot sortit
V, sorti vers euxM Gà l’entrée de la maison et ferma
V, fermant la porte derrière lui
Vson dos, dit :
6 ...
19,7 Et il dit : — Je vous prie
GEn aucun cas, mes frères, ne faites Mpas le mal !
7 ...
7 — Non, je vous le demande, mes frères, ne faites pas ce mal !
19,8 Voici, j'ai
GJ'ai
VJe possède deux filles qui n’ont pas Vencore connu d’homme
je vous les amènerai et vous leur ferez ce
Gusez d'elles selon vous en abuserez selon
Vvous en abuserez selon qu'il vous plaira
Mais ne faites
GSeulement ne faites
Vpourvu que vous ne fassiez rien Ø
Gd'injuste
Vde mal à ces hommes car c'est pour cela qu'
G Vparce qu' ils sont venus
Ventrés à l'ombre de mon toit
Gmes poutres.
8 ...
19,9 Ils répondirent
VMais eux dirent : — Ôte
VRetire-toi de là !
Et ajoutèrent : —
G∅
VEt à nouveau : —Cet individu est venu comme étranger et il fait le juge !
VTu es entré, dirent-ils, comme étranger [parmi nous], est-ce pour juger ?
GTu es venu seul, vivre comme étranger [parmi nous] : est-ce aussi pour rendre un jugement ?
Maintenant, nous
VNous ferons
Gferons donc
Vt'infligerons donc G Và toi-même pis qu’à eux !
Et ils repoussaient avec violence
Vfaisaient fortement violence à Gl'homme, LotG,
et s’avancèrent pour
Vdéjà on était près de briser la porte
Vles portes.
9 ...
19,10 Et voici, les hommes étendirent la main et
MEt voici que les hommes étendirent les mains et
GMais après avoir étendu les mains, les hommes firent rentrer Lot vers eux M Gdans la maison et fermèrent la porte.
10 ...
19,11 Et ils frappèrent de cécité les hommes
Vceux qui étaient à l’entrée
Vaux portes
Gla porte de la maison, du plus petit jusqu'au plus grand
et ceux-ci se fatiguèrent inutilement à chercher
Ven sorte qu'ils ne pouvaient trouver
Get ils s'épuisèrent en cherchant la porte.
11 ...
19,12 Et les hommes
VOr, ils dirent à Lot :
— Qui as-tu M Gencore ici Ven ta possession ? Gendres, fils et
G Vou filles
et qui que ce soit que tu aies en ville, fais-les sortir de cet endroit.
V tous ceux que tu as, emmène-les hors de cette ville.
G ou qui que ce soit que tu aies dans la ville, fais-les sortir de cet endroit.
12 ...
19,13 Car Gnous, nous allons détruire
Veffacerons ce lieu
car grand est
Ven ce qu'il a crû, le cri [contre] eux Gest monté devant YHWH
G Vle Seigneur
et YHWH
Get il
Vqui nous a envoyés pour le détruire
Vles perdre.
13 ...
19,14 Lot sortit et
V, ainsi sorti, parla à ses gendres, qui avaient pris
Vreçu ses filles, et leur dit
Met dit :
— Levez-vous M, leur dit-il, sortez de ce lieu
car YHWH
G Vparce que le Seigneur va détruire la
Veffacera cette cité. Mais aux yeux de ses gendres il parut plaisanter
VEt il leur sembla parler pour plaisanter.
14 ...
19,15 Dès le point du jour
VAlors au matin, les anges pressèrent Lot, disant :
— Lève-toi, prends ta femme et tes deux filles qui sont ici
G Vles deux filles que tu possèdes Get pars
afin que tu ne périsses pas Vpareillement dans le châtiment
Vdans le crime
Gavec les iniquités de la cité.
15 ...
19,16 Comme il tardait, ces hommes
VMalgré ses feintes, ils
GEt ils furent troublés, et ces hommes les attrapèrent par les mains, lui
Vattrapèrent sa main, et Vla main de sa femme et Vde ses deux filles
car
Vdu fait que YHWH
G Vle Seigneur voulait l’épargner Mils l’emmenèrent et le mirent hors de la ville.
16 ...
19,17 et il l'emmenèrent et le plaçèrent hors de la cité.
Met voici, lorsqu’ils les eurent fait sortir dehors,
GEt il arriva, lorsqu'ils les eurent fait sortir,
il dit :
VLà, lui parla :
— En [te] sauvant, sauve ton âme !
GEn [te] sauvant, sauve ton âme !
VSauve ton âme ! Ne regarde pas derrière toi
Vdans ton dos
et ne t’arrête
Vne reste nulle part dans la plaine
Vrégion alentour
Vmais sauve-toi vers
Vdans la montagne, de peur d'être balayé
Vde périr aussi en même temps
Gd'être pris avec [les autres].
17 ...
19,18 VEt Lot leur dit :
— Non, de grâce,
G VJe te demande, Vmon Seigneur !
18 ...
19,19 Voici,
GPuisque
VParce que ton serviteur a trouvé grâce
Gpitié à tes yeux
G Vdevant toi
et G Vque tu as magnifié ta miséricorde
Ggrandement la justice que tu exerces envers moi
Vm'as faite
en me conservant la vie
G Vsauvant mon âme
et je ne peux
V[parce] que je ne peux
Gque moi je ne ne pourrai pas me sauver vers
Vdans la montagne, sans risquer que ne m'atteigne la destruction
G Vle mal et que je ne périsse
Vmeure
19 ...
19,20 M GVois, cette ville
Vcité est assez proche s'y
G Vque je puisse m’y réfugier, et elle est négligeable : ah, que je m’y sauve,
Vpetite, et j'y serai sauvé.
Gelle qui est petite, j'y serai sauvé.
N’est-elle pas négligeable
Vmodeste
Gpetite ? Et que je vive !
Gque vive mon âme !
V mon âme vivra !
20 ...
19,21 Il
VEt il lui dit :
— Voici, je soutiens ta personne
Gj'admire ta personne
Vj'ai recueilli tes prières aussi en cette affaire
Vcela
de ne pas renverser la ville dont tu parles.
Ven faveur de laquelle tu as parlé.
21 ...
19,22 Hâte-toi de t’y sauver, car je ne puis
Vparce que je ne pourrai rien faire que tu n’y sois arrivé.
G Ventré.
C’est pourquoi on
Gil appela cette ville du nom de « Çoar
VSégor ».
22 ...
19,23 Le soleil se leva
G Vsortit sur la terre et Lot entra à Çoar
VSégor.
23 ...
19,24 Alors, YHWH
G Vle Seigneur fit pleuvoir sur Sodome et Gomorrhe du soufre et du feu d’auprès
de YHWH
G Vdu Seigneur, du ciel.
24 ...
19,25 Il détruisit
Vrenversa ces villes
Vcités et toute la Plaine
Vrégion alentour
et tous les
Vla totalité des habitants des villes et les
Vl'ensemble des plantes de la terre.
25 ...
19,26 La
VSa femmeM Gde Lot regarda en arrière
V, regardant derrière elle, et devint une colonne
V fut changée en statue de sel.
26 ...
19,27 VQuant à Abraham se leva de bon matin et se rendit
V, se levant au matin là où il s’était tenu à la face de YHWH.
Vauparavant avec le Seigneur
Gdevant le Seigneur
27 ...
19,28 Il regarda, face à
Gtourna son regard face à
Vporta son regard sur Sodome et Gomorrhe
et à tout le territoire de la plaine
Vsur la totalité de la terre de cette région
Gface à le pays environnant
et voici, montait la fumée
Vil vit de la braise monter
Gil vit : voici, une flamme montait de la terre comme fumée de fournaise.
28 ...
19,29 Lorsque
VAlors qu'en effet Dieu détruisit
Vrenversait les villes
Vcités de la plaine
Vde cette région
Gdu voisinage
il se rappela Abraham et fit échapper
Vdélivra Lot à la dévastation
Vdu renversement
Gdu milieu de la destruction lorsqu’il dévasta les villes où Lot habitait.
Glorsque le seigneur dévasta les villes où Lot habitait.
Vdes villes où il avait habité.
29 ...
19,30 VEt Lot monta de Çoar
VSégor et s'établit
Vdemeura dans la montagne
Get ses deux filles Vaussi avec lui car il craignait
Vavait craint de demeurer à Çoar
VSégor
et il demeura dans une caverne, lui et ses deux fillesG avec lui.
30 ...
19,31 L'
VEt l’aînée dit à la plus jeune
Vcadette :
— Notre père est vieux et il n’y a pas d'homme
Gil n'y a personne
Vnul homme n’est demeuré sur terre
Gdans le pays
pour venir vers
Vqui puisse entrer chez
Gqui viendra vers nous selon les mœurs de toute
Vla totalité de la terre.
31 ...
19,32 Viens, faisons boire à notre père
Venivrons-le avec du vin et couchons
Vdormons avec lui G: que nous conservions de notre père une descendance !
Gfaisons sortir de notre père une semence !
Vque nous puissions conserver de notre père une semence !
32 ...
19,33 Elles firent donc
Vdonnèrent ainsi à boire à leur père du vin cette nuit-là
et l’aînée entra et dormit
Galla vers lui et coucha avec son père
et il
Vmais lui ne s’aperçut ni quand elle
V[sa] fille se coucha ni quand elle se leva.
33 ...
19,34 Le lendemain
VLe lendemain encore
GVint le lendemain, l’aînée dit à la plus jeune
Vcadette :
— Voici, j’ai couché la nuit dernière
Vdormi hier
Gcouché hier avec mon
Gnotre père
faisons-lui boire du vin
Vdonnons-lui à boire du vin encore cette nuit
et va coucher
Vtu dormiras avec lui afin que nous conservions
G, faisons sortir
V, que nous sauvions de notre père une descendance
G Vune semence.
34 ...
19,35 Et elles firent boire
Vdonnèrent cette nuit-là encore à leur père du vin
et la Vfille cadette se leva et alla coucher
dormit
Ventra et dormit avec lui
Gson père
et il ne s’aperçut
Vne s'aperçut pas plus ni quand elle se coucha
Vs'était couchée ni quand elle se leva
Vs'était levée.
35 ...
19,36 Les deux filles de Lot devinrent enceintes
Vconçurent donc de leur père.
36 ...
19,37 L’aînée mit au monde
Venfanta un fils qu'elle nomma
Vet l'appela du nom de Mô'āv
GMôab qui veut dire : « de mon père »
VMoab
c’est le père des Moabites [qui existent] jusqu’à aujourd'hui.
37 ...
19,38 La cadette enfanta aussi un fils qu’elle nomma
Vet elle l'appela du nom
Ben-‘Ammî
GAmman, « fils de ma race »
Vd'Ammon, c'est-à-dire : « fils de mon peuple »
c’est le père des fils d’Ammon
GAmmanites
VAmmanites [qui existent] jusqu’à aujoud'hui.
38 ...
20,1 Abraham partit de là pour la terre du sud
Vaustrale
il s’établit
Vhabita entre Cadès et Shur
VSur.
Et il séjourna à Gᵉrār.
GGerara.
VGérara.
1 ...
20,2 VEt Abraham disait
Vdit de Sara, sa femme : — C’est ma sœurM V.
Gcar il craignait de dire : — C'est ma soeur, de crainte que les hommes de la cité ne le tuassent à cause d'elle.
’Abîmélék
G VAbimélec, roi de Gérar
VGérara, envoya Vdonc la prendreM G Sara.
2 ...
20,3 Mais
VOr, Dieu vint à Abimélek
VAbimélec dans un songe de
Gson sommeil pendant la nuit et lui dit :
— Voici, tu mourras à cause de la femme que tu as prise car elle a un mari.
3 ...
20,4 Or,
VQuant à Abimélek
VAbimélecV, il ne s’était pas approché d’elle
G Vl'avait pas touchée
Vet il répondit
Vdit : — Seigneur, est-ce que même une nation juste, tu la feras mourir
Vest-ce que tu tueras une nation ignorante et juste
Gdétruiras-tu une nation ignorante et juste ?
4 ...
20,5 Lui-même ne m’a-t-il pas dit : — C’est ma sœur
et elle-même Gm'a dit : — C’est mon frère ?
C’est le cœur intègre
Gle cœur pur
Vdans la simplicité de mon cœur et les mains pures
Gles mains justes
Vla pureté de mes mains que j’ai agi ainsi
Vj’ai fait cela.
5 ...
20,6 VEt Dieu lui dit M Gen songe :
— Moi aussi, je sais que c’est avec un cœur intègre
Vsimple que tu as agi.
Vl'as fait.
Aussi moi je t'ai
M Vt'ai-je gardé de pécher contre moiM G.
C’est pourquoi
Vet je n’ai pas permis que tu la touches.
6 ...
20,7 Maintenant rends la femme de cet homme
G Vdonc, rends la femme à son mari
car
Vparce qu'il est prophète :
V, et il priera pour toi et tu vivras.
Si
VOr, si tu ne la rends pas
Vn'as pas voulu la rendre, sache que tu mourras certainement,
Vde mort, toi et tout ce qui est tien !
7 ...
20,8 VEt aussitôt, Abimélek se leva au matin,
VAbimélec se levant de nuit appela tous ses serviteurs
et rapporta toutes ces choses
Vprononça la totalité de ces paroles à leurs oreilles
et tous les
Mces hommes furent pris d'une forte crainte.
8 ...
20,9 Puis
VOr, Abimélek appela aussi Abraham et lui dit :
— Que nous as-tu fait ? En quoi avons-nous péché contre toi
que tu aies amené sur moi et sur mon royaume un si grand péché ?
Tu m'
Vnous as fait ce qui ne se fait pas.
Vque tu n'aurais pas dû faire.
9 ...
20,10 Abimélek dit encore à Abraham
VEt réclamant de nouveau il dit : — Qu'avais-tu en vue pour faire cela ?
10 ...
20,11 Abraham répondit :
— J'ai eu ces pensées, disant en moi-même
G— C'est en effet ce que je m'étais dit : — Il n’y a sans doute pas de crainte de Dieu en ce lieu
et l’on me tuera à cause de ma femme.
11 ...
20,12 Et d’ailleurs, elle est vraiment ma sœur
fille de mon père, et non fille de ma mère, et elle est devenue ma femme
Vje l'ai prise pour femme.
12 ...
20,13 Lorsque Dieu me fit errer loin
GEt cela arriva quand Dieu me fit sortir
VOr, après que Dieu m'a emmené de la maison de mon père, je G Vlui dis Mà Sara :
— Voici la miséricorde que tu me feras
G— Tu me feras cette justice :
en tout lieu où nous arriverons
Ventrerons, dis de moi : — C’est mon frère
Vtu diras que je suis ton frère.
13 ...
20,14 Alors Abimélek
VAbimélec prit mille didrachmes :
M V∅ des brebis
Gmoutons et des bœufs,
Gveaux, des serviteurs et des servantes et [les] donna à Abraham
et il lui rendit Sara, sa femme.
14 ...
20,15 Abimelech
VEt il dit :
— Voici, mon pays
VLa terre est devant toi
vous : habite où il te plaira
Vt'aura plu.
15 ...
20,16 Et il dit à Sara : — Je
GVois, je
je donne mille pièces d’argent
Gdidrachmes à ton frère :
cela Mte sera un voile sur les yeux
Gpour l'honneur de ta personne
pour tous ceux
Get de toutes celles qui sont avec toi
et pour tous te voilà justifiée
Gdis toute la vérité !
16 ...
16 Quant à Sara, il lui dit :
— Voici, j'ai donné mille [pièces] d’argent à ton frère :
cela te sera un voile sur les yeux
pour tous ceux qui sont avec toi et en tout lieu où tu auras continué
et souviens-toi que tu as été recouvrée.
20,17 Abraham intercéda auprès de Dieu et
VOr, par la prière d'Abraham,
GAbraham adressa une prière à Dieu et Dieu guérit Abimélek
VAbimélec, sa femme et ses servantes, et elles enfantèrent.
17 ...
20,18 Car YHWH
Gle Seigneur
VDieu avait M Gétroitement fermé Gde l'extérieurtout sein
Vtoute vulve de la maison d’Abimélek
VAbimélec
à cause de Sara, la femme d’Abraham.
18 ...
21,1 YHWH
GLe Seigneur
VOr, le Seigneur visita Sara comme il avait dit
Vpromis, YHWH fit pour Sara comme il avait promis.
Vet il accomplit les paroles qu'il avait dites.
Get le Seigneur fit pour Sara selon ce qu'il avait dit.
1 ...
21,2 Sara conçut et enfanta M Gà Abraham un fils dans sa vieillesse
au temps fixé que Dieu lui avait marqué.
V que Dieu lui avait prédit.
G fixé, comme le lui avait dit le Seigneur.
2 ...
21,3 VEt Abraham donna son nom au
Vappela son filsM G qui lui était né, que Sara lui avait enfanté :
Vengendré, du nom d'Yiçḥāq
GIsaak
VIsaac.
3 ...
21,4 Et Abraham circoncit Isaac son fils âgé de huit jours comme Dieu lui avait ordonné.
Vle circoncit le huitième jour comme Dieu lui avait prescrit
4 ...
21,5 Et Abraham était âgé de cent ans à la naissance d’Isaac son fils.
5 ...
5 ayant alors cent ans.
Ce fut de fait à cet âge de son père que naquit Isaac.
21,6 Et Sara dit : — Dieu m’a donné de quoi
Vfait rire
quiconque l’apprendra rira à mon sujet !
G Vavec moi !
6 ...
21,7 Elle ajouta
VEt elle dit de nouveau :
— Qui eût dit à Abraham : — Sara allaitera des enfants ?
Gannoncera à Abraham que Sara allaitera un enfant ?
Vcroirait, à entendre Abraham, que Sara allaiterait un fils
et pourtant, j’ai bien donné un fils à sa vieillesse !
GCar j'ai enfanté un fils dans ma vieillesse.
Vqu'elle aurait enfanté de lui, déjà vieillard ?
7 ...
21,8 L’enfant grandit Valors et fut sevré
et Abraham fit un grand
Vimportant festin
le jour où fut sevré Isaac.
Goù fut sevré Isaac son fils.
Vde son sevrage.
8 ...
21,9 Mais Sara vit le fils d’Agar l’Égyptienne, qu’elle avait
Gcelui qui fut enfanté à Abraham rire.
Gjouer avec Isaac son fils.
9 Et Sara, ayant vu le fils d’Agar, l’Égyptienne, jouer
dit à Abraham :
9 ...
21,10 et elle dit à Abraham :
— Chasse cette servante et son fils
car le fils de cette servante n'héritera pas avec mon fils Mavec Isaac.
10 — Chasse cette servante et son fils
car le fils de la servante ne sera pas héritier avec mon fils, Isaac.
10 ...
21,11 Cette parole déplut beaucoup
VAbraham reçut cela durement
GCette parole parut extrêmement dure aux yeux d’Abraham, à cause de
G Vau sujet de son fils.
11 ...
21,12 Mais Dieu dit à Abraham
VEt Dieu lui dit :
— Que cela ne déplaise pas à tes yeux
Vce ne te semble rude
Gces paroles ne soient pas dures à tes yeux à cause de
Gau sujet de
Vpour l’enfant et M Gde ta servante !
Quoi que te dise
VTout ce que t'aura dit Sara, écoute-la
G V sa voix
car
Vparce qu'en Isaac te sera appelée une descendance
Vsemence !
12 ...
21,13 Et
VMais du fils de la
Gcette servante aussi, je ferai une G Vgrande nation
car
Vparce qu'il est ta descendance
Vsemence.
13 ...
21,14 VAinsi, Abraham se leva au matin
prit
Vet prenant du pain et une outre d’eau, les donna à Agar les plaçant
Vmit sur son épaule
et
Vet lui remit l’enfant, et il la renvoya.
Elle s’en alla et
VEt elle, s’en étant allé, s’égara
Gcommençait à errer
Verrait dans le désert de Bᵉ’ēr Šāva‘.
Gprès du puits du serment.
V de Bersabée.
14 ...
21,15 Quand
GMais
VEt alors que l'eau M Gqui était dans l’outre fut
Vétait épuisée
Get elle jeta l’enfant sous l'un des arbrisseaux
Vl'un des arbres qui étaient là
Gun résineux
15 ...
21,16 et s’en alla et s’assit face à lui
Và l'opposé, au plus loin
à
Vd'une portée d’arc
car elle disait : — Je ne veux pas voir
VJe ne verrai pas
GNon, que je ne voie pas mourir [mon] enfant !
Elle s’assit donc
VEt s'asseyant en faceM G à lui, elle éleva la voix et pleura.
G et l'enfant cria et pleura.
16 ...
21,17 VOr, Dieu entendit la voix de l’enfant Gqui venait de l'endroit où il était
et l’ange de Dieu appela Agar du ciel et dit
V, disant :
— Qu'as-tu
GQu'y a-t-il
VQue fais-tu [là] Agar ? Ne crains pas
car Dieu a écouté la voix de l’enfant dans le
G Vdu lieu où il est.
17 ...
21,18 Lève-toi, relève l’enfant, prends-le
V et tiens-le
G, saisis-le par la main
car
Vparce que je ferai de lui une grande nation.
18 ...
21,19 Et Dieu lui ouvrit les yeux
et elle vit
V, voyant un puits d’eauG vive, alla
Vs'en alla remplir l’outre M Gd’eau et fit
Vdonna à boire Và l’enfant.
19 ...
21,20 Dieu
VEt il fut avec l’enfant
et il grandit, s'établit
Vqui crût et s'attarda au désertV, et devint tireur à l'arc.
Garcher.
Vun jeune sagittaire.
20 ...
21,21 Il s'établit
Vs'établit dans le désert de Pā’rān
G VPharan
et sa mère prit
Vreçut pour lui une femme de la terre d’Égypte.
21 ...
21,22 À cette même époque, Abimélek
VAbimélec avec Pîkōl
GOchozath, son témoin de mariage, et Phikol
VFicol, chef de son armée, parla ainsi
Vdit à Abraham :
— Dieu est avec toi en tout
Vdans la totalité de ce que tu fais.
22 ...
21,23 Jure-moi donc ici et maintenant
G maintenant
V∅ par Dieu que tu ne me tromperas pas, ni ma progéniture, ni mes descendants :
Gblesseras pas, ni ma descendance ni nom nom,
Vnuiras pas, et ni à ma postérité, ni à ma souche
comme j'ai été bienveillant envers toi
Gmais que selon la justice que j'ai exercée envers toi
Vmais que selon la miséricorde que j'ai eue pour toi
tu seras bienveillant envers moi et envers cette terre où tu séjournes en étranger.
Gtu [nous] traiteras moi et cette terre où tu es demeuré en étranger.
Vtu en feras [de même] pour moi et cette terre vers laquelle tu t'es tourné en étranger.
23 ...
21,24 Et Abraham dit : — Je le jure !
G VJe jurerai…
24 ...
21,25 Mais Abraham fit des reproches
VEt il éclata contre Abimélek
VAbimélec
à cause d’un
Gdes puits d’eau qu'avaient saisis
Vsoustraits de force les serviteurs d’Abimélek.
Vses serviteurs.
25 ...
21,26 Abimélek
VAbimélech Glui répondit :
— J’ignore qui a fait cela
Vcette chose
Vmais toi-même, tu ne m’en as pas informé
Vme l'as pas indiqué et moi, je n’en entends parler qu’
Vn’en ai pas entendu parler avant aujourd’hui.
26 ...
21,27 Et
VAinsi, Abraham prit des brebis
Gmoutons et des bœufs
Gveaux et les donna à Abimélek
VAbimélec
et ils firent tous deux alliance
Vscellèrent tous deux une alliance.
27 ...
21,28 Abraham mit
Vfit mettre sept jeunes agnelles du troupeau à part
28 ...
21,29 et Abimélek
VAbimélec dit à Abraham
Vlui dit :
— Qu’est-ce que
VQue leur veut-on, à ces sept agnelles Gparmi ces moutons que tu as mises
Vfait mettre à part ?
29 ...
21,30 Il répondit : — Tu accepteras
GEt Abraham dit : — Tu recevras
VMais lui : — Tu recevras, dit-il, de ma main M Gces sept agnelles
que ce soit pour moi un témoignage que j’
V, puisque c'est moi qui ai creusé ce puits.
30 ...
21,31 C’est pourquoi on appela ce lieu « Bᵉ’ēr Šāva »
Gil appela ce lieu « Puits-du-serment »
Von appela ce lieu « Bersabée »
parce que c’est là qu’ils prêtèrent serment tous les deux.
V là, l'un et l'autre jurèrent.
31 ...
21,32 Ils firent donc alliance
VEt ils s'engagèrent comme alliés à Bersabee
G Vau Puits-du-serment.
Après quoi, Abimélek se leva avec Pikol, chef de son armée, et ils retournèrent vers la terre des Philistins.
GAprès quoi, Abimélek se leva avec Ochozath, son témoin de mariage, et Pikol, chef de son armée, et ils retournèrent vers la terre des Philistins.
V.
32 ...
21,33 VOr, Abimélec se leva avec Ficol, chef de sa troupe, et ils retournèrent vers la terre des Palestiniens.
VQuant à AbrahamV, il planta un tamaris à Bersabée
Garoura au Puits-du-serment
Vbois à Bersabée
et il invoqua là le nom de YHWH
G Vdu Seigneur Dieu de perpétuité.
G Véternel.
33 ...
21,34 Et Abraham séjourna longtemps en étranger dans
V de nombreux jours il fut colon de la terre des Philistins.
34 ...
22,1 Et il arriva après ces choses
que Dieu éprouva Abraham et lui dit :
— Abraham ! GAbraham ! Et il dit : — Me voici.
1 Après que cela se fut passé
Dieu éprouva Abraham et lui dit :
— Abraham ! Lui répondit : — Me voici.
22,2 M G S SamEt [Dieu] V Slui dit : — Lève ton fils, ton unique
Gbien-aimé, que tu aimes
Vchéris, Isaac
et va-t’en au pays de Moriyya
Gau pays élevé
Vvers la terre de la Vision et offre-le là en holocauste
Gapanage total
sur une des montagnes que je te dirai.
Vmontrerai.
22,3 Et
VAlors Abraham se leva de bon matin,
G, s'étant levé de bon matin,
V, se levant de nuit,
S devança le matin, sella
Vbâta son âne
et prit deux de ses jeunes hommes avec lui
Get prit avec lui deux de ses jeunes hommes
Vemmenant avec lui deux jeunes hommes et Isaac, son fils
il fendit
Vet ayant fendu le bois de
Vpour l'holocauste
et il se leva et
Vil s'en alla au lieu que Dieu lui avait dit.
Vprescrit.
22,4 V SOr, le troisième jour, Abraham leva les yeux et
Vles yeux levés, il vit le lieu de loin
22,5 et Abraham
V S∅ dit à ses jeunes hommes
Vjeunes serviteurs :
— Restez
GAsseyez-vous
VAttendez ici avec
Sprès de l’âne
moi et l’enfant nous irons
Vallant jusque-là, M G S Samet après nous être prosterné, nous
M G S Samnous nous prosternerons et retournerons à vous.
22,6 Et Abraham
VIl prit Vaussi le bois de l’holocauste et le plaça sur Isaac, son filsV.
et il prit dans sa main
Get il prit avec sa main
VQuant à lui, il portait dans ses mains le feu et le couteau
G Vglaive.
Et ils s’en allèrent
Valors qu'ils continuaient tous deux ensembleM G S Sam.
22,7 M G S SamEt Isaac dit à M G S SamAbraham son père M G S Samet dit : — M V SamMon père ! Et il dit : — Me voici, mon
GEt il dit : — Qu'y-a-t-il,
VMais lui répondit : — Que veux-tu, fils ?
Et il dit :
SEt il lui dit :
V∅ — VoiciV, dit-il, le feu et le bois : où est l'agneau pour
Gla brebis pour
Vla victime de
Sl'agneau de l'holocauste ?
22,8 M G SamEt Abraham dit : — Dieu se pourvoira de l’agneau pour
Samd'un agneau pour
Gd'une brebis pour
Vde la victime de
Sde l'agneau de l’holocauste, M V S Sammon fils. Et ils allèrent tous deux
VIls continuaient donc ensemble.
22,9 M V S SamEt ils vinrent au lieu que Dieu lui avait dit
Vprésenté
et Abraham
Vil y construisit l’
G Vun autel et disposa
Gmit le bois G Vau-dessus
et lia
Vet ayant lié Isaac, son fils
et le mit
Vil le plaça sur l'autel au-dessus du Vtas de bois.
22,10 Et Abraham
Vil étendit la main et prit le couteau
Vse saisit du glaive pour égorger son
Vimmoler [son] fils.
22,11 Et l’ange de YHWH cria vers lui des cieux
Gdu Seigneur l'appela du ciel
Sde Dieu l'appela des cieux et dit :
— Abraham ! Abraham !
Et il dit : — Me voici.
11 Et voici, l’ange du Seigneur cria du ciel, disant :
— Abraham ! Abraham !
Et il répondit : — Me voici.
22,12 Et il Vlui dit : — N'étends pas ta main vers le jeune homme
Samsur le jeune homme
G V Ssur l'enfant et ne lui fais rienV.
car maintenant
VMaintenant je sais que tu crains Dieu
Vle Seigneur et que tu n'as pas épargné ton fils, ton unique
G bien-aimé
V unique à cause de moi.
22,13 Et Abraham
Sil leva les yeux et vit et voici un bélier M Samderrière [lui], retenu dans un buisson
Gune plante, un sabek, par ses
Gles cornes
et Abraham alla et prit le bélier et l’offrit en holocauste à la place de
Gd'Isaac son fils.
13 Abraham leva les yeux et vit dans [son] dos un bélier entravé par les cornes entre les ronces.
Le prenant, il l’offrit en holocauste à la place de son fils.
22,14 Et Abraham appela
Vdonna à ce lieu du
Vle nom de « YHWH verra »
G« le Seigneur a vu »
V« le Seigneur voit »
S« le Seigneur verra »
comme il est dit
Gen sorte qu'ils disent
Vdont on dit jusqu'
Sen sorte qu'il est dit aujourd’hui : — En la
Scette montagne de YHWH il sera vu.
Gle Seigneur a été vu.
V Sle Seigneur verra.
22,15 Et
VOr, l’ange de YHWH
G V Sdu Seigneur appela Abraham une seconde fois des cieux
Gdu ciel
Vdu ciel, disant :
22,16 et il dit :
Gen disant :
V∅ — Je l’ai juré par moi-même, déclare YHWH
G V Sdit le Seigneur
parce que tu as fait cette chose et que tu n'as pas épargné ton fils, ton unique
G bien-aimé
V unique G S Samà cause de moi
22,17 M G S Samcertainement je te bénirai et M G S Samcertainement je multiplierai ta semence comme les étoiles des cieux
G Vdu ciel et comme le sable qui est au bord
Vsur le rivage de la mer
et ta semence possédera la porte de ses ennemis.
Vgagnera les portes de ses ennemis.
Ghéritera les villes des adversaires.
Shéritera les terres de ses ennemis.
22,18 Et en ta semence seront bénies toutes les nations
Stous les peuples de la terre
parce que tu as écouté
G Vobéi à ma voix.
22,19 M G S SamEt Abraham retourna vers ses jeunes hommes
Vjeunes serviteurs
et ils se levèrent et allèrent
Vs'en allèrent ensemble à Bersabée
Gau puits du serment et Abraham habita à Bersabée.
GAbraham habita au puits du serment.
Vil y habita.
22,20 Et il arriva,
VAinsi, après ces événements, M S Samqu'on annonça à Abraham en disant : — Voici que
Sen lui disant : — Voici que
Vque Milka
VMelcha aussi a enfanté
Vavait engendré des fils à Nachor
VNahor, ton
Vson frère.
22,21 ‘Ôç
GÔx
VHus, son premier-né, et Bûz
GBaux
VBuz, son frère
Qᵉmû'ēl
SQmû'yl
GKamouêl
VCamuël, père d’Aram
G Vdes Syriens
22,22 Keśed
GChasad
VCased et Ḥăzô
G VAzau
Pildāš
GPhaldas
VPheldas et Îdᵉlāp
GIedlaph
VJedlaph et Bᵉtû'ēl.
Set Btû'yl.
Get Bathouêl.
V∅
22,23 et Bétuel
VBathuel enfanta Ribᵉqâ
S enfanta Ribᵉqa
G enfanta Rebekka
V, de qui est née Rébecca. Ce sont les huit fils que Milka
VMelcha enfanta
Vengendra à Nahor
VNahor, frère d’Abraham.
22,24 Et
VQuant à sa concubine, nommée
Vdu nom de Roma
GReêma, Velle enfanta M G S Samelle aussi, Ṭebaḥ
GTabek
VTabée, Gaḥam
GGaam
VGaom, Taḥaš
GTochos
VThaas et Ma‘ăkāh
SMa‘ăka
GMôcha
VMaaca.
22,16ss Oracle prophétique Au cœur du récit, le serment divin relève du genre littéraire de l’oracle prophétique, comme le souligne l’expression nᵉʼūm yhwh.
22,9b l'autel La croix L’Épître de Barnabé relie clairement le sacrifice du Christ sur l’autel de la Croix avec l’autel du sacrifice d’Isaac :
22,3b jeunes hommes Sens C'est-à-dire « serviteurs ». Tradition juive Gn 22,3b
22,12b et que tu n’as pas épargné Raison Le « et » peut avoir ici un sens explicatif (c’est-à-dire).
22,12b et que tu n’as pas épargné Raison Le « et » peut avoir ici un sens explicatif (« c’est-à-dire »).
22,18a seront bénies Modalité La forme hébraïque wᵉhitbārăkû peut avoir un sens réfléchi ou réciproque.
22,13s Narration : dénouement Abraham accomplit bien l’ordre divin, mais au second sens : sur la montagne il offre un holocauste en présence d’Isaac. Il nomme ensuite le lieu, interprétant ce qu’il y a vécu : « Dieu voit ».
22,15–18 Narration : transformation finale Le narrateur complète le dénouement : Dieu a également été vu d’Abraham, qui reçoit la confirmation de l’abondante bénédiction divine, avant de rentrer à Beersheva, apparemment sans Isaac, fils désormais à distance de son père.
22,2b holocauste Type de sacrifice où la victime est entièrement consumée sur l’autel (pour le rituel sacerdotal, voir Lv 1). Il correspond à une offrande totale à Dieu. Comparaison des versions Gn 22,2b
22,1 (S) Intertitre Avant le début de la péricope, le Codex Ambrosianus lit « L'épreuve d'Abraham » (nsywnh d’brhm).
22,19b Beersheva Étymologie Plusieurs interprétations existent pour le toponyme Beersheva (Repères historiques et géographiques Gn 22,19b) :
22,3b jeunes hommes Identification
22,11–18 Parallèle avec Hagar et Ismaël En Gn 21,15-19, confrontée à la mort imminente de son fils, Hagar est elle aussi témoin de l’intervention du messager divin qui est source de salut pour son fils et elle.
22,1b Dieu éprouva Abraham À l'instigation de Mastéma →Jub. 17,15-18,12 reprend le récit biblique d’assez près, mais la mise à l’épreuve d’Abraham résulte d’un défi lancé à Dieu par le prince Mastéma — le diable. Comme dans le livre de Job, Mastéma prétend qu’Abraham préfère son fils à Dieu ; si celui-ci lui demande sa vie en holocauste, on verra bien les limites de sa fidélité apparente. L’enjeu du récit est clairement campé : il s’agit bien de faire la preuve de la fidélité sans faille du patriarche et de l’amour sans partage qu’il porte à son Seigneur.
22,10 Coopération d'Isaac Dans →Tg. Neof. et →Tg. Ps.-J., le récit insiste dès lors non seulement sur la foi d’Abraham, mais aussi sur la disponibilité volontaire d’Isaac qui demande à être lié pour éviter qu’en se débattant, il se cogne et ne devienne une victime indigne de Dieu.
22,12
22,2c sur une des montagnes Montée spirituelle Pour Origène, l’ascension de la montagne par Abraham symbolise le pèlerinage spirituel continu du croyant vers le ciel :
22,4 le troisième jour
Clément d’Alexandrie relie cette expression au sacrement du baptême :
Origène, pour sa part, parle en termes plus larges et applique l’expression à toutes sortes de mystères divins en général :
22,10a Disposition d'Abraham Cyrille d’Alexandrie explique l’attitude d’Abraham dans le moment crucial du récit et souligne son entière confiance en Dieu :
22,12a ne lui fais rien Révélation du dessein divin À ce moment de l’intrigue, les intentions de Dieu sont révélées et Pierre Chrysologue commente :
22,13a un bélier retenu dans un buisson Le Christ couronné d'épines Isaac n’est pas le seul type préfigurant le Christ, pour Augustin il en est de même du bélier :
22,17s Promesse de postérité et de bénédiction Ce passage est une étape importante dans l’accomplissement de la promesse d’une descendance, qui domine les récits patriarcaux. Isaac est pleinement rendu à son père et désormais celui-ci a l’assurance d’un futur heureux pour la postérité d’Isaac. Plus largement, toutes les nations de la terre deviennent les bénéficiaires de la bénédiction divine accordée à Abraham. C’est pourquoi les effets de l’obéissance d’Abraham transcendent les frontières limitées d’Israël et revêtent une signification universelle, qui sera reprise par les auteurs de l’AT :
22,14 YHWH verra + YHWH il serra vu — Jeu de mots Le jeu sur deux formes du verbe « voir » (actif et passif) dans la nomination du lieu au v.14 met en évidence l’essentiel de ce qui s’est passé : une rencontre, un échange de regard entre Abraham et le Seigneur.
22,1–19 Caractérisation individuelle des personnages : nouveauté dans le cadre des littératures antiques Le fameux livre d’Erich , Mimesis (1946), s’ouvre sur une comparaison de la scène de reconnaissance d’Ulysse (→ chant 19) avec l’épisode de la Genèse qui nous occupe : Od.
22,16a.19b je l'ai juré + à Beersheva — Jeu de mots Après le serment de Dieu (v.16a nišba‘tî), l’insistance sur le nom du lieu où Abraham va demeurer (v.19b bᵉ’ēr šāba‘ ; cf. G « puits du serment ») souligne un jeu de mots. Vocabulaire Gn 22,19b
22,1–19 Typologie Dès l’Épître de Barnabé, la tradition ancienne a lu dans ce récit une illustration de l’obéissance d’Abraham et de sa puissance prophétique, mais aussi et surtout l’anticipation de la Passion du Christ préfigurée par le sacrifice d’Isaac. Les Pères de l’Église concentrent leur attention sur différents aspects de la réalité théologique préfigurés par les types que sont Abraham et Isaac.
Irénée souligne deux qualités importantes d’Abraham.
Le parallèle entre Abraham et Dieu est un thème bien développé par Éphrem :
22,3a s’étant levé (G) Usage aspectuel du participe Suivant les préférences de la syntaxe grecque, G remplace souvent par un participe le temps narratif de certains verbes de M : v.3-5.9.13.19.
22,1b que Dieu éprouva Abraham Incise entre la protase temporelle et l’apodose qui commence au v.2.
22,12b épargné ... pour son profit (lexique économique) Le verbe hébreu ḥśk a le sens économique de mettre de côté pour soi.
22,12a N'étends pas ta main Connotation agressive Litt. « N'envoie pas ta main ». L’expression peut servir à décrire une agression.
22,1–19 Structuration du texte : répétitions et refrains La série prendre—aller—voir—holocauste se répète à plusieurs reprises dans le récit : dès le v.2, c’est l’ordre donné par Dieu à Abraham (en lisant Moriyya comme « vision »), programme ensuite réalisé, ce que souligne la répétition des mots (cinq fois chacun après le v.2).
Avec le refrain « ils allèrent… ensemble » aux v.6.8.19, les dix occurrences du mot « fils » et des noms divins (cinq fois « Seigneur » et cinq fois « Dieu ») et les deux appels semblables aux v.2.11 (avec un écho au v.15), ces répétitions contribuent à l’unité du texte et servent de repères pour sa structuration.
22,19b Beersheva Identification Le lieu est un endroit bien identifié, au nord du désert de Juda, et bien connu des traditions patriarcales (Gn 21,14-33 ; 26,23.33 ; 28,10 ; 46,1.5). Vocabulaire Gn 22,19b
22,2c.14b une des montagnes + la montagne — Lieu de révélation La montagne est un lieu privilégié pour la rencontre de Dieu : mont Moriyya, mont Sinaï, mont du Temple, mont de la Tentation, mont de la Transfiguration, Golgotha, mont de l’Ascension. La tradition carmélitaine voit dans l’ascension au mont Carmel un symbole de la vie spirituelle, mais non exclusif :
22,1–19
L'épisode hante la réflexion des fondateurs de la psychologie des profondeurs au point d'y être refoulé, ou théorisé sans être nommé.
Cf.
Anais N., « Abraham and Isaac », dans David, Kathryn, Stanton (éd.), Encyclopedia of Psychology and Religion: L-Z (Springer Reference), London : Springer, 2010, 1-3.De nombreux auteurs contemporains font appel aux sciences humaines pour relire le récit de la ligature d’Isaac. En voici quelques exemples :
22,6 (S) Omission Le Codex Ambrosianus (7a1), probablement par haplographie de « et il prit », a seulement cette leçon brève : « Et il prit dans sa main le feu et le couteau et ils s'en allèrent tous deux ensemble ».
22,17b possédera la porte Lexème métaphorique militaire L'expression désigne une victoire, la porte étant le point stratégique essentiel d’une ville (Comparaison des versions Gn 22,17b). Le verbe « posséder » peut être traduit également « hériter », sens qui atténue la connotation guerrière, l’expression signifiant alors « recevoir une place stratégique au cœur de l’ennemi ».
22,14a le Seigneur voit (V) spirituellement Origène continue son exégèse spirituelle de Gn 22 et explique que la dernière partie du récit contient, en même temps, la clé de sa propre compréhension :
22,1–19 Le « sacrifice d'Abraham » et la « ligature d'Isaac »
Les principales traditions d’interprétation juives et chrétiennes de ce récit y lisent un enseignement sur le sacrifice et sur le culte. Les Écritures elles-mêmes identifient le mont Moriyya avec le mont du Temple à Jérusalem, enrichissant ainsi la résonance historique et théologique de ce lieu et du culte qui y est rendu et le légitimant par sa continuité avec la justice d’Abraham.
Dans les trois traditions, le récit est le support de célébrations liturgiques importantes (Liturgie Gn 22,1–19 ; Islam Gn 22,1–19 : Rite).
Lu isolément, le récit souligne l’obéissance d’Abraham qui accepte de sacrifier son fils. Dans le contexte du cycle d’Abraham, c’est sa foi qui est mise en relief, puisqu’il a reçu la promesse d’une vaste postérité malgré la stérilité de Sara : Dieu est plus grand que tout obstacle. En référence à la prohibition biblique des sacrifices d’enfants (Intertextualité biblique Gn 22,10 ; Tradition juive Gn 22,12) et à l’obligation de racheter le premier-né, le récit devient une pédagogie divine montrant qu’au-delà de toute loi, les droits de Dieu restent absolus, même au regard des liens familiaux (Théologie Gn 22,1–19). Plus généralement, il rappelle le fait que le père n’est pas propriétaire de ses enfants : dès Gn 2,24, l’homme sait qu’il doit quitter son père et sa mère pour s’attacher à sa femme.
Même s’ils sont éloignés des lectures théocentriques, les modernes continuent de lire ce récit, dont ils explorent les dimensions anthropologiques et morales (Littérature Gn 22,1–19). Époque contemporaine : preuve que l’histoire d’Abraham et d’Isaac parle à toutes les époques, comme en témoigne sa très riche réception artistique, dont on ne peut donner ici qu’un aperçu : Arts visuels Gn 22,1–19 ; Musique Gn 22,1–19.
Le texte est composé de deux séquences :
Les v.1-14 présentent un récit très unifié grâce à une structure concentrique (Procédés littéraires Gn 22,1–19) et à la répétition régulière d’une même séquence de termes (prendre, aller, voir, holocauste) qui, au v.2, précise le programme donné à Abraham par Dieu, un programme effectivement réalisé au v.13, quand il offre en holocauste le bélier qu’il a trouvé. Il présente trois sections :
L’oracle final des v.15-19 (Genres littéraires Gn 22,16ss) est inattendu au plan narratif, mais il est bien chevillé au récit. Il a une structure concentrique autour de la bénédiction solennelle (v.17-18a) encadrée par sa motivation (v.16b et v.18b).
Les commentateurs identifient d’ordinaire la narration des v.1-14.19 comme un récit de fondation d’un sanctuaire (voir la pointe au v.14), réutilisé par la suite à condamner les sacrifices humains en Israël. Dans son contexte actuel, il souligne clairement la foi d’Abraham.
Les v.15-18 auraient été ajoutés au récit pour renforcer l’unité de l’ensemble du cycle d’Abraham au moyen de la thématique de la bénédiction (Gn 12,2-3 ; 14,19-20 ; 17,16.20 ; 18,18 ; 24,1.27.31.48.60).
22,1–19 Abraham, type du croyant
Si 44,20 insiste sur la fidélité d’Abraham dans l’épreuve. Selon Sg 10,5 la Sagesse le « conserva sans reproche devant Dieu et le garda fort contre sa tendresse pour son enfant ».
Le NT souligne de même la foi sans faille du patriarche : pour He 11,17-19, c’est la foi au Dieu dont la puissance donne la vie aux morts : « Par la foi, Abraham, mis à l’épreuve, a offert Isaac, et c’est son fils unique qu’il offrait en sacrifice, lui qui était le dépositaire des promesses, lui à qui il avait été dit : C’est par Isaac que tu auras une postérité. Dieu, pensait-il, est capable même de ressusciter les morts ; c’est pour cela qu’il recouvra son fils, et ce fut un symbole ». Pour Jc 2,21, Abraham est le modèle de la foi corroborée par les œuvres.
22,1a ces choses = une querelle entre Ismaël et Isaac →Gen. Rab. 55,4 et →Tg. Ps.-J. expliquent la demande divine par une dispute entre Ismaël et Isaac. Le premier se dit plus juste car il a volontairement accepté la circoncision à l’âge de 13 ans, alors qu’Isaac, circoncis à 8 jours, aurait peut-être refusé de l’être s’il avait eu l’âge de raison. Et Isaac de répondre : « Voici qu’à ce jour j’ai trente-sept ans, et si le Saint, béni soit-Il, me demandait tous mes membres, je ne (les lui) refuserais pas. » Dieu le prend au mot et adresse alors à Abraham sa requête. Islam Gn 22,1–19
22,1b Dieu éprouva Abraham
Selon →, l’ordre divin s'est fait puisque Satan avait dénoncé Abraham pour n’avoir jamais offert de sacrifice. Comm. Tora
22,1–19 Usages de la péricope
On lit Gn 22 comme parasha le second jour de la fête de Rosh Hashana (le Nouvel An juif, au début de l’automne), qui annonce le jugement de Dieu et appelle au repentir. On y prie en ces termes :
Dans le rite séfardite, outre l'usage précédent,
On lit la ligature d'Isaac durant la liturgie de la résurrection le samedi saint, au moins depuis l'an 1570. Depuis 1951, date du rétablissement de la vigile pascale, l’Aqéda est la deuxième d’une série de sept lectures de l’AT (Gn 1,1-2,2 ; 22,1-13.15-18 ; Ex 14,15-15,1a ; Is 54,5-14 ; 55,1-11 ; Ba 3,9-15.32-4,4 ; Ez 36,16-17a.18-28). Celles-ci représentent les interventions de Dieu dans l’histoire depuis la création, culminant dans les lectures de la célébration eucharistique : l’épître (Rm 6,3b-11, sur le baptême dans la mort et la résurrection du Christ) et l’évangile (un récit synoptique sur la découverte du tombeau vide et l'annonce de la résurrection).
22,1b Dieu éprouva Abraham Pédagogie divine Souvent dans la Bible, Dieu met à l’épreuve les hommes qu’il aime :
Ainsi Dieu n’hésite pas à éprouver l’obéissance de son peuple et la crainte qu’il lui doit. Si Abraham n’avait pas réussi l’épreuve, il n’aurait pas joué son rôle exemplaire dans l’histoire du salut. Théologie Gn 22,17s
22,1–19
Le Coran évoque le sacrifice d’Abraham, en poursuivant la ligne d’interprétation midrashique selon laquelle Abraham n’a pas bien compris l’ordre de Dieu (Tradition juive Gn 22,2b). C’est en songe qu’Abraham se voit immoler son fils :
On ne précise pas quel est le fils dont il est question (Tradition juive Gn 22,2a) : Isaac, Ismaël et Jacob (fils d’Isaac) sont souvent mentionnés dans des récits. → (à la fin du 9e s.) penchait pour Isaac, mais les traditions populaires ont fini par choisir Ismaël, fils premier-né d’Abraham et vénéré comme l’ancêtre des Arabes. Jāmi‘ al-bayān
L’islam célèbre le sacrifice d’Abraham avec la fête de l’Aïd al-Adha (« la fête du mouton ») ou Aïd el-Kebir (« la grande fête ») qui clôture le pèlerinage à La Mecque, le dixième jour du dhû al-hijja (dernier mois lunaire du calendrier musulman). À La Mecque même, et partout dans le monde, on immole un animal en souvenir du geste de soumission d’Abraham, lors de l’épisode du « non-sacrifice » du fils. La bête immolée est ensuite consommée par les membres de la famille et les amis. Une part est réservée pour le partage avec les plus défavorisés. Cette fête clôt le cycle annuel des fêtes de l’Islam.
22,1–19 Les auteurs littéraires exploitent le pathos du récit : chaque époque a su y puiser. En voici quelques exemples parmi les plus célèbres.
La ligature d’Isaac revient souvent dans les mystères du Moyen Âge, autant en français qu’en anglais. Ils supposent la typologie d’Isaac comme figure du sacrifice de Jésus sur la Croix et dans l’Eucharistie et s’intéressent surtout au fils, avec l’accent sur ses sentiments et sur son obéissance envers son père jusqu’à la mort.
, disciple de Calvin, écrivit son drame Abraham sacrifiant (1550) sous la forme d’un mystère. Abraham y fait figure tragique, profondément émotive et hésitante, pour savoir s’il doit suivre l’ordre de Dieu ou préserver la vie de son fils bien-aimé. Finalement, l’acte de foi prévaut. La tragédie de , qui met l’accent sur la foi d’Abraham au détriment d’une interprétation christologique de la personne d’Isaac, compare le catholicisme au protestantisme, et promeut ce dernier.
Le poète catholique anglais Richard
(ca. 1613-1649) revient à la typologie antérieure : Isaac et le bélier préfigurent le Christ dans l’Eucharistie (Lauda Sion Salvatorem, str. 12).La perplexité d’Abraham est traitée dans la littérature moderne anglaise de plusieurs façons : comique par Henry ; ironique par William dans The Book of Urizen (1794) ; tragique par Thomas dans Tess of the d’Urbervilles (1891).
dans Joseph Andrews (1742)De nombreux auteurs contemporains font appel aux sciences humaines pour relire le récit de la ligature d’Isaac : Psychologie Gn 22,1–19.
22,1–19 Abraham « chevalier de la foi », ou : L’articulation de la foi à l’éthique
22,2b Moriyya Sens incertain Outre une dérivation du verbe r’h « voir » (Comparaison des versions Gn 22,2b), est également possible une dérivation des racines yr’ « craindre » ou yrh « enseigner ». Tradition juive Gn 22,2b
22,3c.6a.7c.9bd le bois Litt. « les bois », au pluriel Dans toutes les versions le mot est au pluriel, ce qui ne peut pas être rendu en français.
22,2b offre-le là en holocauste (M) Narration : suspense En M, l’insertion de l’adverbe de lieu coupe en deux l’expression consacrée « offrir en holocauste » (utilisée aux v.2b.13b) et autorise une double lecture.
L'ordre portant sur le don de Dieu au patriarche est ambivalent. Abraham est invité :
L’ordre donné par Dieu à Abraham est une mise à l’épreuve, mais le premier intéressé l’ignore. La question est de savoir en quel sens Abraham comprendra cet ordre ambigu. Cela reste indécis jusqu’au v.9 où, en l’absence de bête, Abraham s’apprête à immoler Isaac.
22,2b Moriyya Localisation ? Dans le cadre du cycle d’Abraham et de Gn, le lieu n’est pas situable.
Le mont Moriyya a été identifié avec le mont du Temple de Jérusalem (2Ch 3,1), identification suivie par les traditions juives et chrétiennes (et aussi dans l’Islam). Pour certains commentateurs musulmans, l’actuelle coupole du Dôme du Rocher à Jérusalem s’élèverait à l’endroit où Abraham prépara l’autel du sacrifice. Après La Mecque et Médine, c’est le troisième lieu saint des musulmans. Pour les juifs et les musulmans, ce lieu est véritablement sacré. Pour les chrétiens, il représente une étape de pèlerinage.
Les Samaritains situent l'épisode du sacrifice d'Isaac sur le mont Garizim (Repères historiques et géographiques Dt 27,12).
22,2b de Moriyya : M Sam S | V : de la Vision | G : élevé — Jeu de mots
22,2b holocauste : M | G : apanage total Pour M : ‘ōlâ « holocauste » (litt. « montée »), G préfère ici, à holokautôma ou holokautôsis (« holocauste »), un mot plus rare, holokarpôsis « apanage total », qui oriente davantage vers celui qui reçoit et jouit du bien donné que vers le sort de la victime. Milieux de vie Gn 22,2b
22,2s.16ss Liens familiaux En Gn 12,1-4, Abraham est appelé à quitter son père en vue de recevoir la bénédiction divine, et répond positivement à l’appel du Seigneur : plusieurs rappels verbaux assurent le lien aux v.2-3 et v.16-18.
22,2b offre-le là en holocauste Motif : le détachement par rapport aux enfants En Gn 21, sur invitation de Dieu, Abraham laisse aller Ismaël son premier-né (Gn 21,12-14). Ailleurs, en Gn, plusieurs pères doivent ainsi laisser aller leurs fils vers leur destin propre, selon la parole de Gn 2,24 : « l’homme quittera son père et sa mère » (p. ex. Gn 28,1-4 ; 37,12-14 ; 43,1-14 ; et aussi Gn 24,54-59 ; 31,43-32,1 ; 38,11.26 ; 48,5-6). L’attitude d’Abraham est exemplaire pour le chrétien : « Qui aime son fils ou sa fille plus que moi n’est pas digne de moi » (Mt 10,37).
22,4 Le troisième jour Topos
22,2b Moriyya
22,2b ton fils ton bien-aimé, que tu aimes (G) Aggravation de la demande Origène attire l’attention sur l’immense difficulté de la demande divine qui renforce encore la solidité de la foi d’Abraham :
22,3c.6a.7c.9bd bois
Irénée invite tous les croyants à suivre le Christ portant le bois de la croix avec la foi d’Abraham, de la même façon qu'Isaac a porté le bois :
Origène suit l’interprétation d’Irénée, mais il introduit le thème de la résurrection :
22,5b Restez ici Prophétie Jean Chrysostome parle ici de la mission prophétique d’Abraham :
22,10 égorger : M | V : immoler — Verbes techniques rituels
22,9c lia Hapax héb. Le verbe hébreu ‘āqad est un hapax qui a donné son nom rabbinique à la péricope (Aqéda).
22,6–10 Narration : ralentissement du tempo Le narrateur décrit de plus en plus minutieusement ce qui se passe, retardant le moment attendu et augmentant d’autant la tension :
22,6b couteau : M Sam S | G V : glaive
22,6a le bois + sur Isaac — Typologie Isaac chargé du bois préfigure Jn 19,17, où Jésus « porte lui-même sa croix », à la différence des synoptiques où c’est Simon de Cyrène qui en est chargé (Mc 15,21 //).
22,10 Sacrifice d’enfants ? Il est question de sacrifices d’enfants en Jg 11,29-40 (fille de Jephté) ; 2R 3,27 ; 16,3 ; 17,17 ; 21,6 ; Ez 20,26.31 ; Mi 6,7. La Bible les condamne à de nombreuses reprises (Lv 18,21 ; 20,2-5 ; Dt 12,31 ; 18,10 ; Jr 7,31 ; 19,5 ; 32,35 ; Ez 16,20-21 ; 23,39). En Ex 13,2.11-15, il est question de la sanctification des premiers-nés des humains et du bétail : ils appartiennent au Seigneur, à qui on les offrira en mémoire de la mort des premiers-nés de l’Égypte. Tous les fils des Israélites sont cependant rachetés par la consécration des fils de Lévi à Dieu (Nb 3,41.44-51).
22,8a Dieu se pourvoira Prophétie Le thème des pouvoirs prophétiques d’Abraham (Tradition chrétienne Gn 22,5b) est de retour ici :
22,13b retenu (G) Variante grecque Deux anciens traducteurs anonymes (ho hebraios kai ho suros) rendent le participe de M : ne’ĕḥāz (« retenu ») par kremamenos (« suspendu » ; au lieu de G : katechomenos « retenu »), ce qui facilite la typologie de la croix.
22,13a derrière : M Sam | G V S : un
22,13a un buisson : M Sam S | G : une plante, un sabek | V : des ronces
22,12b tu crains Dieu La crainte de Dieu est l’une des notions les plus importantes de la théologie de l’AT. C’est non seulement comme l’origine d’une expérience religieuse, mais aussi le terme décrivant la nature même de la religion. Cette crainte caractérise le véritable croyant, dans une juste relation avec Dieu. Puisque Dieu est un mysterium tremendum et fascinans, les croyants éprouvent envers lui, à la fois la crainte et la fascination. La crainte a pour origine la reconnaissance de la majesté de Dieu, Être éternel et suprême, tout-puissant et transcendant : Dieu est le tout autre. En même temps, l’homme qui croit se sent irrésistiblement attiré vers lui. C’est pourquoi la crainte de Dieu (yir’at yhwh) associe ces deux attitudes apparemment contradictoires.
La crainte de Dieu est parfois provoquée par la seule présence divine (p. ex. Gn 28,17 ; Ex 3,6). Ici la crainte d’Abraham se manifeste à travers son obéissance inconditionnelle à un ordre divin.
22,17a certainement Renforcement Les verbes hébreux conjugués sont renforcés par un infinitif pour insister sur le verbe ou renforcer la nuance induite par la forme employée, p. ex. ici, « je veux te bénir et je veux multiplier ».
22,17b la porte : M | G : les villes G lit tas poleis au lieu de tas pulas (« les portes »). Les targums ont de même tous « les villes ». Les « portes » en sont une métonymie : généralement les armées d'invasion opèrent par concentration, tandis que les défenseurs sont dispersés dans chaque localité ; lorsque les portes sont prises, la conquête de toute la ville peut être considérée comme acquise.
22,17s Promesse de postérité et de bénédiction Quand le récit s’approche de sa fin, Dieu révèle à Abraham les conséquences de grandes portées de cette extraordinaire obéissance. Non seulement Abraham deviendra le père de nombreux descendants, mais sa descendance comprendra tous ceux qui croient en Jésus-Christ et sont rachetés par sa passion et sa résurrection :
22,2a ton fils ton unique, que tu aimes Indentification progressive
22,2b offre-le là en holocauste
18,1–33 Méditations sur le mystère de la Sainte Trinité
La visite des trois anges qu'Abraham salue comme un seul est une des traces précoces du mystère de la Sainte Trinité dans les Écritures. Olivier
intitule cette première partie de la Méditation « Père des étoiles », en référence à la promesse à Abraham d'une descendance plus nombreuse que les étoiles.22,1–19
Dans ce récit, non seulement Abraham est mis à l’épreuve, mais notre foi aussi. Avec cet épisode, → IIa-IIae 104,4,2 met en série scandaleuse plusieurs « ordres de Dieu contraires à la vertu. C’est ainsi qu’il commanda […] aux Juifs de dérober les biens des Égyptiens ( Sum. theol.Ex 11,2) ce qui est contraire à la justice ; et au prophète Osée (Os 1,2) d’épouser une femme adultère, ce qui est contraire à la chasteté ». Il répond ainsi :
Abraham reçoit le fils de la promesse mais est aussi appelé à le rendre à Dieu, selon une stratégie divine fréquente dans l’AT. La mère de Moïse doit donner son fils à la fille de Pharaon (Ex 2,1-10) ; le fils d’Anne, Samuel, est consacré au sanctuaire de Silo (1S 1) ; l’enfant de David et Bethsabée meurt (2S 12). Dieu est celui d’où vient tout don parfait, mais qui du coup, a toute autorité pour le réclamer : « Le Seigneur a donné, le Seigneur a repris : que le nom du Seigneur soit béni ! » (Jb 1,21).
Mais cette justice trouve son accomplissement dans le mystère pascal survenu en Christ :
Malgré les apparences, Dieu n’est pas contradictoire. Il est au contraire très conséquent dans sa pédagogie vis-à-vis d’Abraham. Il l’amène, peu à peu, mais sans l’y forcer, à une obéissance qui émane de sa liberté intérieure. Celle-ci consiste à écouter la voix de Dieu, plutôt que de vouloir « épargner » le don en le gardant pour soi. Cette liberté accorde l’homme avec Dieu et avec sa bénédiction surabondante. C’est alors que l’alliance s’accomplit, comme le souligne le commentaire du nom Moriyya, qui suggère l’échange de regards entre Dieu et Abraham (cf. Ex 24,10-11).
Dieu demande à Abraham le sacrifice de son fils Isaac, comme une préfiguration du sacrifice qu’il ferait lui-même de son propre fils, Jésus, en faveur des enfants d’Abraham. Ce qu’il n’a finalement pas demandé à Abraham, Dieu l’a fait pour l’Église. Abraham prophétise donc (Tradition chrétienne Gn 22,8a), lorsqu’il répond à la question d’Isaac en affirmant que Dieu pourvoira au sacrifice : il donne non seulement le bélier au mont Moriyya, mais aussi son fils au mont Golgotha. →L’agonie de Jésus et la ligature d’Isaac
Au 16e s., l’évêque Bartolomé de Las Casas cite Gn 22,1-19 dans la controverse qui l’oppose à Juan Ginés de Sepulveda. Ce dernier considérait légitime la conquête de l’Amérique et l’asservissement des Indiens, qu’il tenait pour barbares en raison des sacrifices humains pratiqués dans leur religion. Dans le débat mené à Valladolid contre les thèses de ce théologien et bien qu’il tînt lui aussi pour une erreur les sacrifices humains, Las Casas défendit les actions des Indiens en raison de leur ignorance invincible :
Les arguments bibliques utilisés par Las Casas sont celui du sacrifice (manqué) d’Isaac et celui du sacrifice (réalisé) de la fille de Jephté (Jg 11,29-40) :
22,9c lia Isaac La crucifixion
Neuf cents ans plus tard, ce thème est repris par Rupert de Deutz :
22,13a bélier Réalité protoctiste Cet animal est mentionné avec les dix choses créées par Dieu dès l’aube du monde.
La « Prière de Joseph », apocryphe cité par Origène, fait également d'Abraham et d'Isaac des entités protoctistes :
18,1–16 Localisation des chênes de Mambré
Gomorrhe, Hébron, Bersabée, Béthel, Sichem, Salem, désert de Çin, désert de Shur, Négeb.
18,1–8 Interprétations typologiques de l'Hospitalité d'Abraham
Saint Ambroise expose la typologie de l’hospitalité d’Abraham dans le panégyrique de son frère Satyre ; pour l’évêque de Milan, c’est bien une figure du Dieu Trine qu’a vue le patriarche,Trinitatem in typo vidit, ce que confirment à la fois les trois mesures de farine et le veau unique qu’il leur offre :
Dans son De Abraham, Ambroise s’est moins étendu sur la figure, s’appliquant principalement à tirer la leçon morale de l’hospitalité d’Abraham, et renvoyant pour le reste à son ouvrage précédent. Il souligne tout de même en quelque mots que les trois hommes sont une manifestation de la Sainte Trinité.
Dans ses Allégories, saint Isidore rappelle cette interprétation traditionnelle de l’apparition mystérieuse de trois « anges » à Abraham au chêne de Mambré :
Cependant, dans ses Questions sur l’Ancien Testament, probablement d'une dizaine d’années postérieures aux Allegories, l’évêque de Séville s’en tient à une interprétation strictement christologique : comme lors dela Transfiguration, les trois hommes que vit Abraham étaient une figure du Christ accompagné de Moïse et d’Élie. Et, s’appuyant sur le témoignage de Jésus dans l’Évangile (Jn 8,6, il ajoute qu’Abraham a connu la réalité de cette figure :
C'était la lecture des plus anciens Pères de l’Église.
Ambroise dans son De Abraham, remarque que les trois mesures de farine cuites par Sara sont un rappel de la même figure, Sara la stérile étant en ce cas elle-même une figure de l’Église, selon le texte d’Isaïe (Is 53,1) que saint Paul a lui-même appliqué à Agar (Ga 4,27), et qui fut inlassablement repris par les Pères de l’Église ; quant aux galettes « cuites sous la cendre », elles sont la figure du mystère de la foi :
18,1–8 ICONOGRAPHIE L'hospitalité d'Abraham, révélation trinitaire et christologique — ou : Comment écrire l'icône de l'Indescriptible ? La « Philoxénie d’Abraham » ou « Trinité de l’Ancien Testament » constitue une icône à part, dont les canons iconographiques, comme la théologie, ont mis des siècles à s’affirmer, pour culminer dans la déclaration du « Synode des cent chapitres » (1551, Moscou). Ce synode affirmait que l’interprétation christologique de l’icône dite de « la Trinité selon Théophane-le Grec » devait être abandonnée, tandis que celle de Roublev, proclamée « l’icône des icônes », devait être désormais le seul modèle admissible d'une icône de « la Trinité », lisant la Trinité du Nouveau Testament en esquisse typologique dans la théophanie de Mambré.
En effet, les deux scènes, l’une christologique, l’autre trinitaire, sont superposées :
semble apparaître, d'abord de façon implicite, dans les églises rupestres de Cappadoce, au 11e s.
Pourtant, encore au au 16e s., en Grèce, voisinent les deux variantes du nom de l'icône : « l'Hospitalité d'Abraham » et « la Sainte Trinité ». Il est remarquable que les icônes de type christologique, aient gardé le titre de « Trinité ».
L’ange central est le Verbe de Dieu qui doit s’incarner dans la personne du Christ Jésus, lequel nous révélera le Père et nous enverra l’Esprit, après sa Résurrection, lors de la Pentecôte. C’est pourquoi il a les ailes si largement déployées, tandis que les deux autres anges ont les ailes rabattues. Il a plus d’importance que les deux anges qui l’encadrent ; il a un nimbe crucifère, lui seul, et il tient le rouleau des Écritures qu’il vient accomplir : la révélation faite à Abraham et Sara – personnage que l’on aperçoit dans la scène du bas, presque effacée, laquelle retraçait la préparation du veau sacrifié – (révélation) de la future incarnation rédemptrice de la seconde Personne de la Trinité et la promesse d’une descendance messianique.
Le titre de l’icône (la Trinité) pouvait dès lors faire croire à l’inégalité des trois Personnes divines, c’est pourquoi cette représentation fut finalement interdite lors du Concile des cent chapitres ; en effet, des hérésies trinitaires avaient surgi niant la divinité de telle ou telle personne divine.
Il ne s’agit pas d’une icône de « la très sainte Trinité » en elle-même, évidemment impossible, puisque Dieu est pur Esprit, invisible, incirconscrit, « l’Au-delà de tout » (
). Ce mystère ayant une importance primordiale dans la foi chrétienne, réclame une particulière prudence dans la compréhension de son contenu théologique, à la base de son expression picturale. Il fallut des siècles et plusieurs conciles œcuméniques pour fixer le dogme : le Dieu Un et Trine possède une unique nature en trois « Hypostases » ou Personnes distinctes.Les représentations iconographiques reflètent ce lent développement du dogme, face aux hérésies. Il s’agit plutôt ici de l’interprétation trinitaire d’une théophanie mystérieuse où Dieu s’est fait connaître à Abraham et Sara, à Mambré, sous la forme d’une apparition subite de trois jeunes hommes, qu’Abraham a salués comme « un seul », du titre de « Seigneur » ; puis il leur a servi un repas, et « le Seigneur » lui a promis un fils né de Sara. Abraham est « l’ami de Dieu » et donc finit par bien Le connaître (cf. Jn 15,15).
L'exégèse chrétienne lit dans la visite des trois voyageurs à Abraham une manifestation de la Sainte Trinité (cf. Tradition chrétienne) — donnant un sens profond et presque ironique à la parole de Dieu en ce même récit : « Vais-je cacher à Abraham ce que je fais ? » (Gn 18,17).
Ainsi donc « les trois Anges ne représentent pas la Trinité au sens habituel de ce terme : ils permettent à l'esprit du croyant de prendre appui sur une image tirée de la Sainte Écriture pour arriver à la contemplation du mystère de la Trinité » (Georges
, Icône et Tradition n°3).Réalisation de style inégalable que fit Saint Andreï Roublev (1370-1430), moine moscovite du début du 15e s., à la demande de l’higoumène Nikon, proche disciple de saint Serge de Radonège, pour la cathédrale de la Trinité du monastère de la « Trinité-Saint-Serge ». Roublev fut très lié au mouvement spirituel dirigé par saint Serge de Radonège (1332-1392) qui insistait sur les valeurs de fraternité, de communion, d’unité et de concorde, ainsi que sur la « prière spirituelle » et contemplative. D’après le biographe de Serge, ce dernier fit bâtir l’église de la Trinité « afin que, par la contemplation de la sainte Trinité, l’odieuse division de ce monde fût vaincue. » Effectivement, à cette époque, l’icône de « la Trinité de l’Ancien Testament » répondait à un besoin dogmatique face aux hérésies comme celle des « bogomiles », des « cathares » ou des « strigolniki » qui n’admettaient pas l’égalité des personnes divines et prétendaient qu’à Mambré, Abraham avait offert l’hospitalité au Seigneur, accompagné de deux anges, mais non pas à trois envoyés figurant la Trinité sainte. On raconte qu’ à ses jours de repos, l'humble moine A. Roublev restait assis pendant des heures en contemplation devant une icône de la « Trinité », et « comment cette lumière immatérielle et divine pénétra un jour son âme, le comblant de joie indicible, divine, car il voyait désormais ce qu'il devait peindre pour exprimer la connaissance de l'Être un et trine de Dieu ».
22,1–18 L’Aqéda a une force dramatique qui se prête aisément à la représentation visuelle. La peinture occidentale n’a pas cessé de représenter la scène de la ligature (mais aussi les épisodes qui la précèdent : la marche, l’arrêt avec les serviteurs, …). Textes anciens Gn 22,1–19
On trouve de nombreuses représentations juives et chrétiennes de l’Aqéda, qui éclairent l’interprétation du passage en question. →Deit. (PG 46,572-573) et →Faust. 22,73 témoignent de leur importance pour les fidèles.
offre les représentations les plus anciennes de la péricope : les Catacombes de Saint-Callixte et celles de Priscille à Rome (toutes deux du 3e s.). Les peintures des catacombes ne sont pas typologiques et soulignent toujours l’aspect de délivrance. Les représentations de l’Aqéda sur des sarcophages chrétiens introduisent des détails extrabibliques tels que la présence de quelques curieux ou de Sara. L’exemple le plus ancien est le Sarcophage de Sainte-Quitterie à Aire-sur-l’Adour (4e s.).
Le sacrifice d’Isaac des mosaïques de San Vitale et de Sant’Apollinare in Classe (basiliques de Ravenne, 6e s.) est représenté dans un contexte liturgique clairement relié à l’Eucharistie. Abraham est représenté à côté d’Abel et de Melchisédech. Le sacrifice de son fils préfigure le sacrifice parfait du Christ.
se trouvent principalement dans des synagogues. La plus ancienne est celle de Doura Europos (245 ap. J.-C.) où la scène est représentée sur le fronton de la niche centrale où se trouve l’armoire de la Tora, près d’une représentation du Temple, ce qui souligne le lien entre l’Aqéda, la Tora et le culte du Temple. La fresque de Doura Europos montre aussi la première image de la main de Dieu. Arts visuels Gn 11,27–25,11
L’Aqéda de la synagogue de Beit Alpha (ca. 520) représente Isaac comme un petit enfant sans défense, et donne la prééminence au rôle joué par le bélier dans l’histoire. Ces deux détails, Isaac représenté comme un enfant et le rôle important joué par le bélier, diffèrent de la tradition scripturaire et témoignent du développement de l’Aqéda dans la théologie juive.
Le sacrifice d’Abraham fait partie du programme iconographique de nombreux édifices sacrés. Par exemple, au pied-droit gauche du portail central de la cathédrale de Chartres (1205-1240), Abraham et Isaac (un peu comme un martyr et son attribut) regardent tous les deux dans la même direction, écoutant la parole de Dieu et contemplant le mystère accompli en Christ (de même le portail ouest de la cathédrale de Senlis et le chapiteau du cloitre de Moissac).
Parmi les œuvres de sculpteurs connus, remarquable est « Le sacrifice d’Isaac » de
(ca. 1418, marbre, Museo dell’Opera del Duomo, Florence), présentant Abraham debout s’apprêtant à lever son couteau sur son fils à genoux qu’il tient par la tête serré contre lui. Un siècle plus tard, Le sacrifice d’Isaac par Alonso (1526-1532, bois polychrome, Musée National des sculptures religieuses, Valladolid) reprendra la même composition, mais avec un mouvement quasi expressionniste : Abraham la tête renversée comme pour ne pas voir ce qu’il va faire, ou bien dans un instant de supplication criée vers Dieu, tient Isaac par les cheveux.L’histoire d’Abraham de Lorenzo
(1425-1452, bas-relief en bronze doré, baptistère de Florence) inscrit la scène dans son contexte narratif complet, depuis l’annonciation par les trois anges.Sans parler des innombrables gravures sur bois, de nombreuses enluminures, tant chrétiennes que juives, représentent le sacrifice d’Abraham. Particulièrement remarquable est la double enluminure du Miroir de l’humaine salvation→ (France, milieu du 15e s., BNF, Manuscrits, français 188, f. 26 v°) mettant en regard Isaac portant le fagot derrière Abraham (l’épée à l’épaule et le feu à la main) et le Christ portant sa croix ; de même, un siècle plus tôt, une page des Très belles Heures de Notre-Dame de Jean (vers 1400, enluminure sur parchemin, Museo Civico d’Arte Antica, Palazzo Madama, Turin).
On peut signaler le très sculptural Sacrifice d’Isaac d’Andrea
(ca. 1490/1495, huile sur toile, Kunsthistorisches Museum, Vienne), qui présente un Isaac à la taille d’un enfant comparée à celle de son père, mais à la morphologie d’adulte.Les plus grands peintres italiens ont exploité ce thème, en particulier
et . traite au moins deux fois Le sacrifice d’Isaac, en 1601-1602 (huile sur toile, Galerie des Offices, Florence) puis en 1605 (huile sur toile, Piasecka-Johnson Collection, Princeton). Il y saisit le moment du sacrifice et de l’intervention de l’ange, et offre un jeu de lumières spectaculaire (contre-jour presque complet dans la toile de 1605), qui souligne le pathos de la scène et introduit le spectateur à l’intérieur du drame. L’artiste représente avec une grande maîtrise les émotions des trois personnages : un Abraham docile mais perplexe, un Isaac horrifié et un ange déterminé qui montre le bélier de son doigt. La douceur du bélier et le paysage paradisiaque du fond tranchent avec la tragédie personnelle d’Abraham.Un siècle plus tard, l’Autrichien Franz Anton
(1724-1796), Le sacrifice d’Isaac (huile sur toile, Musée des beaux-arts, Budapest) a également recours à un jeu de lumière extrêmement contrasté, focalisant toute l’attention sur le corps nu immaculé d’Isaac, alors qu’un Abraham au visage déterminé brandit le couteau, difficilement retenu par l’ange., Le sacrifice d’Abraham (huile sur toile, 1635, Musée de l’Hermitage, Saint-Pétersbourg) et Laurent , Abraham sacrifiant Isaac (huile sur toile, 1650, Musée Saint-Denis, Reims) insistent sur l’innocence d’Isaac, aveuglé par la main de son père et au corps blanc comme une hostie, tandis que l’arme tombe de la main d’Abraham interpellé par l’ange.
William Littérature Gn 22,1–19
, Abraham Preparing to Sacrifice Isaac (Genesis, XXII, 9-12) (ca. 1783, dessin à l’encre et aquarelle sur papier, Museum of Fine Arts, Boston), montre un Abraham entourant Isaac de bras protecteurs n’osant pas lever le couteau et levant craintivement les yeux vers le ciel comme s’il attendait vraiment confirmation, ou comme si l’ange venait de lui parler.Marc →L’agonie de Jésus et la ligature d’Isaac), tout en montrant également l’universalité de la douleur d’Abraham. Non seulement l’Église et la Synagogue trouvent dans l’Aqéda un symbole puissant des mystérieuses relations entre Dieu et les croyants, mais aussi chaque génération du genre humain peut s’identifier avec Abraham dans cette dramatique nécessité de choisir entre deux valeurs qui semblent irréconciliables. Chagall reprit le thème sur des vitraux de l’église Saint-Étienne de Mayence entre 1976 et 1981.
a traité plusieurs fois le récit du sacrifice d’Abraham. Le sacrifice d’Isaac de 1960-1966 (huile sur toile, Musée national, Nice) donne par son style onirique un sens universel au sacrifice d’Isaac. Il introduit en arrière-plan une scène de la Shoa ainsi qu’une silhouette portant une croix, poursuivant ainsi la tradition iconographique qui relie l’Aqéda d’Isaac avec la crucifixion de Jésus (Parmi bien des reprises actualisantes du récit de la ligature d’Isaac, on peut citer :
Enfin, dans des genres plus populaires,
La bande dessinée elle-même s’est approprié le récit :